mardi 10 avril 2012

Bifff 30: Jour 5.

Où l'on marche, l'on marche, l'on marche...

Cinq jours de Bifff, déjà onze films au compteur et par dessus le marché cette grève de la Stib qui n'a pas l'air de vouloir finir: y a pas à dire, je commence sérieusement à fatiguer.
Déjà !

Parce que mine de rien, Hôpital d'Ixelles- Tour et Taxis et retour, à pied, tous les jours depuis samedi avec trois films entre les deux... Je suis souffrance, je suis blessure... Je suis fatigue !

D'autant plus rageant qu'aujourd'hui, sans invités, sans courts-métrages et avec des présentations qui se la jouaient "à l'économie", j'aurais pu, pour la première fois, choper mon dernier métro.

Enfin, courage et fortitude, je dirais même: abnégation. Que ne ferait-on pas pour le Bifff, après tout ?

Ah, oui, sinon... Une nouvelle rubrique, avant de parler des flims (du calme, c'est fait exprès): La Cascade du Jour !

- La Cascade du Jour: Au début de "The Whistleblower" il n'y avait que les sous-titres en flamand (enflammants ?). Et en double encore bien !
Tollé général, chipôt à même l'écran (c'était en Blu-Ray) et apparition des sous-titres en français. Mais disparition des flamoetch ondertitelings. Nouveau tollé, nouveau chipôt. Et retour à la normale.

Rires. Applaudissements. Rideau.

9. "Mr. & Mrs. Incredible" (San kei hap lui) de Vincent Kok (HK).
Un couple de super-héros prend sa retraite dans un paisible village retiré. La routine s'installe dans leur ménage jusqu'au jour ou le gouvernement décide d'organiser chez eux un important tournoi d'arts martiaux sensé remettre à plat les codes et la hiérarchie du genre.
Flairant l'entourloupe et voulant surtout remettre du piment dans leur relation, Mr. & Mrs. Incredible reprennent du service.
Cette variation chinoise sur des thèmes déjà abordés par "Les Indestructibles" ou "Kick-Ass", par exemple, est mignonne et rigolote.
Surtout au début, avec sa multiplication de genres et de clins-d'oeil: BD, incrustations, dessin animé, split-screen, hommage au muet... tout y passe et on s'amuse vraiment bien.
Hélas, trois fois hélas, il n'y a pas d'histoire, juste une demi-intrigue prétexte qui plus est largement expédiée avec l'eau du bain.
Du coup, à partir d'un moment le film s'encrouille et on ne va pas dire qu'on s'ennuie mais on se désintéresse peu à peu de l'affaire.
Qui reste globalement amusante mais ne vole pas bien haut et surtout pas bien loin.

Cote: **

10. "Seule contre tous" (The Whistleblower) de Larysa Kondracki (C).
Inspiré d'une histoire vraie (oui, ouch !), celle d'une fliquette américaine engagée dans les Forces de la Paix en Bosnie qui découvre un réseau de prostitution impliquant les Nations Unies.
Encore un film digne. Et quelque part passionnant.
De par ce qu'il révèle, évidemment mais aussi de par son traitement: c'est un thriller politique et un vrai, haletant et intéessant de bout en bout.
Et qui plus est servi par une distribution en béton armé: Rachel Weisz, David Strathairn, Monica Bellucci, Vanessa Redgrave... Excusez du peu !
Mais c'est aussi un film sérieux comme un pape (normal, vu le sujet, me direz-vous), pétri de sa propre importance et dont le côté "donneur de leçon" associé à une mise en scène qui hésite un peu trop entre tout et ne rien montrer, finit par agacer par trop de didactisme.
Et trop d'académisme.

Cote: **

11. "Kotoko" de Shinya Tsukamoto (J).
Et c'est reparti pour un tour de "qui aime bien châtie bien", "qui trop embrasse mal étreint" (rien à voir), "z'avez jamais râté une tarte Tatin" et autres rimes en "in".
Pourtant, Dieu et Billy Wilder savent que je suis un fan hardcore de Tsukamoto. Du genre à lui pardonner des égarements du type "Nightmare Detective" ou "Gemini" (mais pas "Nightmare Detective II" ou "Hiruko le Goblin", faut quand même pas déconner).
Mais là, non, pas moyen.
Et pourtant ! Pourtant l'intention était louable. Après avoir filmé la décadence des corps, passer à celle de l'esprit.
Réaliser un film sur la schizophrénie, entièrement du point de vue du malade.
D'où un film morcelé, halluciné, épiléptique, elliptique, fragmenté...
Mais bon, voilà...
C'est trop chiant.
Malgré quelques bonnes idées, quelques bonnes scènes, quelques bons retours au Tsukamoto cyberpunk d'antan... C'est trop chiant !
Une bonne moitié du truc ressemble à un film de vacances familiales, l'autre verse à ce point dans l'hystérie que ça finit par donner mal à la tête.
Et puis elle chante, bordel, elle chante ! Tout le temps, des trucs lents, a cappella et surtout IN EXTENSO !!!!!!
Et ça, à partir d'un moment, ça donne juste envie de s'arracher les oreilles pour que ça s'arrête.
Parce que c'est trop chiant.

Cote: 1 et 1/2 (chârité tsukamotienne oblige).

Ce soir: "Carré Blanc" et "Tormented" (j'ai acheté mes lunettes 3D !).
Demain: "Game of Werewolves" et "Bloodwork".

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