mercredi 20 avril 2011


Bifff 29: Le Palmarès !

Et comme vous avez pu le voir, je me suis trompé dans les grandes largeurs, sauf pour "J'ai rencontré le Diable", évident Corbeau d'Or (il dépassait la compétition de la tête et des épaules, il faut le dire, et le seul film qui aurait pu lui faire de l'ombre - "Super" - était hors compétition).

Pour le reste, j'en touche pas une et il y a même quatre films primés que je n'ai carrémment pas vus.
Ce qui donne quand même la fâcheuse impression d'être passé à côté de la floche, c'est vrai...

MAIS !

Mais, mais, mais, mais, mais...

Beaucoup de mes pronostics sont passés à côté du flambeau mais l'ont frôlé.
De près.

Obtenant pour la plupart des "Mentions Spéciales" ou des "nominations".

Oui, je sais, c'est minable. On se console comme on peut...

Oui mais bon.

C'est déjà ça, non ?

Misère...

(Ah ! Et j'avais oublié de dire que je me doutais que "Détective Dee..." allait ramasser un prix, je le jure !)

Allez, le Palmarès complet de le 29ème Festival International du Film Fantastique, de Science-Fiction et de Thriller de Bruxelles s'articule comme suit:

- Corbeau d'Or: "J'ai rencontré le Diable", de Kim Jee-woon (SK).

- Corbeau d'Argent: "Détective Dee et le Mystère de la Flamme Fantôme" (CH) et "Midnight Son", de Scott Leberecht (USA).

- Mélies d'Argent (Meilleur Film Européen): "Transfert", de Damir Luketic (G).

- Prix du 7ème Parallèle: "La Passion selon St-Tony", de Veikko Ounpuu (Est.)

- Prix du Meilleur Thriller: "Territoires", d'Olivier Abbou (F).

- Prix du Public ("Pégase"): "Rare Exports", de Jalmari Helander (FI).

Des mentions spéciales en pagaille, donc, pour certains de mes chouchous: "Séquestrés", pour le jury Thriller, "Troll Hunter" (caca, mais j'avais pronostiqué un prix) pour les Européens et "Super", "nominé" pour le Prix du Public.

Mais rien de rien et c'est bien dommage, pour l'excellent "Les Yeux de Julia".

C'est Grand Malheur mais bon, voilà...

A l'année prochaine ?

Mais oui, allez...

Mais oui.

WELCOME !

Ah... Et en attendant... Mes Tops et Flops 5, tiens. Cadeau !

- Top 5:

1. "Super", de James Gunn (USA).
2. "J'ai rencontré le Diable", de Kim Jee-woon (SK).
3. "Les Yeux de Julia", de Guillem Moralès (S).
4. "Balada Triste de Trompeta", de Alex de La Iglesia (S).
5. "Tetsuo III", de Shinya Tsukamoto (J).

Et plein de mentions spéciales à "Séquestrés", "13 Assassins", "Mutants" ou même "The Ward" ou "Captifs", tiens...

Preuve de l'excellence de cette édition...

- Flop 5 (le pire en 1):

1. "La Proie" de Eric Valette (F).
2. "The Child's Eye", de Danny et Oxide Pang (HK/TH).
3. "Troll Hunter", d'André Ovredal (N).
4. "Monsters", de Gareth Edwards (USA).
5. "Le Règne des Assassins", de Chao-Pin Su et John Woo (CH).

Pas de mention spéciale pour la même raison que plus haut...

Et à l'année prochaine, DONC ! ...

mardi 19 avril 2011


Bifff 29: les pronostics.

Bon, je suis à la bourre, je n'aurai pas le temps d'écrire la critique de "The Ward" avant ce soir mais je vous balance quand même en vitesse mes pronostics parce que le palmarès... ben c'est ce soir.

Compliqué cette année puisque quelques films dignes d'être primés étaient présentés hors compétition ("Super", "13 Assassins"), que je n'ai vu qu'un film "7ème Parallèle" ("Tetsuo III") et qu'il y avait quelques erreurs de casting ("J'ai rencontré le Diable" et "Les Yeux de Julia" auraient été mieux en section "Thriller", par exemple).

Donc, à la louche et un peu à l'aveugle...

Les Corbeaux (Or et Argent) devraient se jouer entre "J'ai rencontré le Diable", "Seconds Apart" et "Troll Hunter" (mais je n'ai pas vu "Bestseller", donc...) mais je ne sais pas dans quel ordre.
Pour le Prix du Public, entre "Super" et "Neon Flesh" (avantage à "Neon Flesh").
Le Méliès à "Les Yeux de Julia" ou "Troll Hunter" (encore lui, misère !)
Le 7ème Parallèle à "Milocrorze" (je dis ça uniquement en vertu du bouche à oreille).
Et le Prix du Meilleur Thriller soit à "Captifs", soit à "Séquéstrés" (avantage à "Captifs" mais "Essential Killing" pourrait aussi créer la surprise).

Voilà, c'est très vague mais c'est comme ça et de toute façon ça n'a pas beaucoup d'importance, c'est vrai.

Allez, les jeux sont faits et à ce soir pour les résultats.

lundi 18 avril 2011


Bifff 29: Jour 11.

Où l'on commence à sentir l'écurie.


Et oui ! On entame la toute, toute dernière ligne droite. Plus que cinq films (Seigneur !) et on remballe.

On va donc pouvoir aussi se livrer bientôt au petit jeu des pronostics. Plus tard. Demain. Après "The Ward".

Sinon, il s'est passé plein de choses en ce dimanche soir.

Déjà c'était journée Japanimation avec concours de Cosplay donc journée spéciale golmons.

Misère de misère mais comment peut-on ? Encore plus pathétiques que tous les trekkies de la Terre réunis.

Enfin, faut bien que jeunesse se passe, hein ?
Mouais, le problème c'est que la plupart sont des adultes...

Ensuite il y avait Zoé Félix en chair et en os qui est venue présenter "Captifs", chanter "La Javanaise" et dire plein de gentilles bêtises avec sa (très) jolie bouche.

Enfin, last but not least, ils sont parvenus pour la première fois du festival (à deux jours de la fin, faut l'faire !) à respecter les horaires et ce malgré la projection avant le film de 22 h des deux courts-métrages réalisés dans le cadre du workshop.

Comme quoi tout arrive.

Si ils avaient pu les projeter de manière à ce qu'on puisse les apprécier convenablement - et pas en immonde vidéo à l'image ultra-sombre, tout cela aurait été parfait.

Enfin, les courts-métrages c'est pas encore trop grave...

Le problème c'est que le film de 18 h et celui de 22 étaient projeté dans les mêmes conditions (et pour le 22 h ça rendait le truc limite impossible à voir).

Juqu'au bout on se sera foutu de nos gueules.

Jusqu'au bout.

20. "The Child's Eye" de Danny et Oxide Pang (HK/TH).
Dix jours après "La Proie" d'Eric Valette on tient enfin la deuxième vraie grosse bouse du festival.
C'est dire si cette édition aura été de bonne tenue.
Ici, les frères Pang qui nous avaient pourtant habitué à mieux (la trilogie "The Eye" ou le récent "Re-Cycle", visuellement splendide) atteignent le sommet du ridicule avec cette improbable histoire d'hôtel hanté et d'enfant-chien (si, si, je vous jure).
C'est filmé avec les pieds (un comble, pour des virtuoses pareil), pas écrit, pas joué, ça ne va nulle part, ça ne raconte rien et surtout ça ne tient absolument pas debout (faudra qu'on m'explique le pourquoi du comment de cet enfant-chien, pourtant au centre du récit, justement).
C'est lent, c'est long, ça tourne en rond, il ne se passe rien (ou si peu).
Le comble, c'est que ce film a été tourné en 3D et nous étais présenté en 2D.
Donc, tous les effets sensé nous faire sursauter (pleins de trucs qui sautent à la gueule du spectateur: des chaises, des livres, des insectes, une main...) tombent misérablement à plat - et c'est le cas de le dire.
Bref, tout cela était tellement naze qu'il valait mieux prendre le parti d'en rire.
Mais c'était pas facile.

Cote: °

21. "Captifs" de Yann Goslan (F).
Un torture porn soft où des médecins français (dont la jolie Zoé Félix, donc) se font enlever par de méchants trafiquants d'organes à la fin d'une mission au Kosovo.
Rien de bien transcendant ici mais le film est honnête et se laisse gentiment regarder sans ennui ni déplaisir.
Le principal problème étant que le scénario fournissait de la matière pour un moyen-métrage et que ça fait quand même près d'une heure et demie.
Donc on est obligé de tirer dessus, surtout dans la première partie. D'où un impression de remplissage (des scènes de rêves ou des flashbacks sur des traumas pas franchement utiles).
Dans la dernière partie, heureusement ça décolle et ça devient même franchement haletant même si c'est parfois à la limite du vraisemblable.
Mais il y a de vraies bonnes idées de mise en scène (surtout si l'on tient compte du fait que c'est un premier film: la scène de l'enlèvement et tout le final dans les bois et dans un champ de maïs sont vraiment très bien foutus), un gros travail sur le son...
Et Zoé Félix.

Cote: **


22. "Seconds Apart" d'Antonio Negret (USA).
Je ne me suis décidé qu'à la toute dernière minute à aller voir celui-là, m'attendant, si pas à un chef-d'oeuvre, en tout cas à un tout bon film.
Hélas, je suis déception.
Non pas que c'était mauvais, non, c'est même fort bon même si très classique.
Mais... Je ne sais pas... Je m'attendais à mieux.
C'est assez glauque et malsain mais ça ne va pas assez loin.
Les crimes commis par les jumeaux grâce à la télékinésie sont rigolos mais à partir d'un moment ils cessent et le film s'enferre dans une sorte de méditation sur la géméllité et la famille des plus lourdingues, jusqu'à rebondir enfin lors du twist final inattendu mais somme toute assez convenu.
L'enquête menée par le flic est plus que poussive et, franchement, on aurait pu tout à fait se passer de la sous-intrigue concernant la mort de sa femme et le trauma qui s'ensuivit parce ça n'amène rien, si ce n'est la bizarre et irritante impression de voir deux films en un.
Deux films n'ayant rien à voir l'un avec l'autre, qui plus est.
Bref, l'idée de départ est intéressante, la forme originale mais le tout reste malheureusement bien trop inabouti et laisse douloureusement sur sa faim.
Et comme en plus ça nous a été projeté dans des conditions indignes...

Cote: **

Ce soir: "The Ward".
Demain: "Monsters", palmarès et cloture.


Bifff 29: Jour 10.

Où l'on est une fois de plus confronté aux Mystères du Bifff...

Sold-ou de misère pour "Troll Hunter" et aujourd'hui rien.

Ou si peu...

Une salle totalement dégarnie alors que nous sommes samedi soir, que c'est un film - relativement - tout public et que c'est une GROOOOOOOOOOOOOSSE comédie espagnole bien lourde comme les adore le public de base du Bifff.

Mitonée qui plus est par l'équipe derrière "Sexykiller" (Prix du Public il y a deux ans): le scénariste Paco Cabezas, qui signe ici sa première réalisation et la comédienne MACARENA (Minga !) Gomez, à poil et recouverte d'huile à la minute 47 comme précisé lors de la présentation par un réalisateur qui sait vendre son produit...

A défaut d'autre chose...

19. "Neon Flesh" (Carne de Neon) de Paco Cabezas (S).
De la part de l'équipe cachée derrière "Sexykiller", donc (voir ci-dessus) on s'attendait au moins à un truc un peu tenu et rythmé, à défaut d'être très intelligent (le cinéma ibère est rarement fin, surtout lorsqu'on aborde la comédie, fût-elle "policière").
Eh ben non, alors...
Ce truc inutilement long (deux heures pour un macramé pareil, misère et paratonnere !) est divisée en deux parties - vraiment trop - distinctes.
La première est longue, lente, ampoulée, inutilement alambiquée et ne semble aller nulle part et ne rien raconter.
Tant et si bien qu'on finit par l'attendre, la minute 47 !!!!!
La seconde, au contraire, souffre d'un excès de graisse, voulant visiblement tout résumer d'un coup et devenant, c'est une évidence, presque incompréhensible.
Mais bon, ce qu'elle perd en clarté elle le gagne en efficacité, ce qui, en l'espèce, n'est quand même pas plus mal.
A part ça, ben c'est rarement drôle alors que c'est censé l'être, ce n'est pas touchant alors que ça s'y essaye à tout crin et c'est branquignol là où ça se croit très malin (la réalisation, gadget et hystérique).
Sans parler de la profusion de scènes - voire de personnages (la fille du flic) - totalement, mais alors totalement inutiles et superflues !
Mais !
Mais, mais, mais, mais, mais...
On ne s'ennuie pas, c'est sûr, devant ce film qui, à force de maladresses et d'excès finit par devenir attachant.
Comme beaucoup de films espagnols, après tout...
Donc, finalement, l'un dans l'autre, hein ?...
Deux étoiles, allez...


Cote: **

Ce soir: "The Child's Eye", "Captifs" et "Seconds Apart".
Demain: "The Ward".

samedi 16 avril 2011



Bifff 29: Jour 9.

Où l'on est de nouveau étonné d'être surpris ainsi que passablement énervé.

"Troll Hunter" sold-out ! On m'aurait dit ça !

Et bien sold-out, en plus: pas mal de gens n'ont pas trouvé de place et ont donc vu le film assis à même le sol. Ce qui nous amène quand même à nous poser certaines questions. Aurait-on vendu plus de billet qu'il n'y a de places disponibles dans la pourtant très grande salle de Tour et Taxis ?

Mystère et boules de bite mais ça ne donne pas une image moins "amateuriste" de l'équipe organisationnelle.

Pas plus d'ailleurs que les retards qui s'accumulent (y a pas un soir où il n'y en a pas eu), s'allongent et deviennent de plus en plus absurdes.

Et, on peut le dire, commencent vraiment à casser les couilles.

Parce que bon, ce soir, deux films courts (respectivement 1 h 30 et 1 h 25) et malgré ça une heure de retard dans la vue.

Je veux bien que c'était en partie du à l'affluence (toujours incompréhensible) pour "Troll Hunter" mais quand même.

Pourquoi faire venir Renny Harlin, Invité d'Honneur n'ayant rien à vendre (heureusement, ce type n'a réalisé que des bouses immondes, à part peut-être "Die Hard 2") un jour où il y a déjà un invité (le réal du film) et passer six (SIX, putain !) bandes annonces de ses "oeuvres" dans la foulée ?

On me dirait qu'ils le font exprès que ça ne m'étonnerait plus tant que ça, à force...

Enfin...

17. "Troll Hunter" (Toljegeren) de André Ovredal (N).
Tout ça pour un mauvais film, en plus.
Parce que vraiment...
D'abord - et il faudrait que tous les réalisateurs présents et futurs finissent par se le fourrer dans le crâne - on en a marre des faux docus "Blair Witch" style filmés caméras à l'épaule par des soi-disants-étudiants-qui-ont-disparu-mais-on-a-retrouvé-les-enregistrements.
Ca va. C'est bon. On a donné. N'en jetez plus la cour est pleine.
Ce n'est vraiment plus qu'un artifice à la con pour camoufler un manque d'ambition et d'originalité crasse.
Ensuite, comme souvent dans ce genre de film, les trois quarts du temps il ne se passe rien et donc on se fait chier.
Et c'est particulièrement vrai ici avec un film qui ne dure qu'une heure et demie mais qui parait en faire au moins trois de plus.
Zachte Christus !
Qu'est-ce qu'on s'emmerde, putain, c'est à peine croyable.
Pourtant, paradoxalement, il y des moments drôles (tout ceux avec les trolls, tellement mal foutus dans le genre Muppet Show/Géants de la Ducasse d'Ath que ça en devient presque touchant).
Et puis, c'est vrai, l'idée de départ est originale.
Mais preuve est faite et bien faite qu'UNE bonne idée ne fait pas forcément un bon film, bordel !
Milliards !

Cote: *

18. "Séquestrés" (Secuestrados) de Miguel Angel Vivas (S).
Ici par contre pas moyen de s'ennuyer.
Pas le temps, pas possible.
C'est du sévère, du burné, du qui cogne et qui fait mal.
Une sorte de "Funny Games" à l'espagnole mais où, contrairement au film de Haneke, on voit tout.
Et ça bastonne. Ca saigne, ça pisse, ça éclabousse !
En gros, un home-jacking dans une villa madrilène filmé en temps quasi réel et, tour de force technique, en seulement 12 plans-séquences (sauf que le garçon triche, il y a au moins deux scènes en split-screen. Oooouh ! Pas bien !).
Un home-jacking qui tourne mal, très mal et pour à peu près tout le monde.
Avec une escalade dans la violence particulièrement sévère (une vilaine scène de viol, une autre réminiscente d'"Irréversible", vous voyez un peu le genre) qui laisse difficilement indifférent et vous fait sortir de là lessivé et sans voix.
Un film à la fois ultra dur et totalement euphorisant.
Définitivement du Grand Art !

Cote: ***

Ce soir: "Neon Flesh".
Demain: "The Child's Eye", "Captifs" et peut-être "Seconds Apart" (j'ai pas encore ma place).

vendredi 15 avril 2011



Bifff 29: Jour 8.

Où l'on passe un nouvel anniversaire au Bifff.

Eh oui, un an de plus et de nouveau un anniversaire à Tour et Taxis. Wééééééééééééé !!!!

A part ça quoi de neuf aujourd'hui, alors que nous avons allègrement dépassé la moitié du festoche ?

Eh bien, Timothy Spall est venu nous chanter une petite chanson, le "projectionniste" a inventé une nouvelle cascade (en milieu de film, l'image passe dans la partie supérieure de l'écran et on en perd donc la moitié) et l'on se rend compte qu'ils sont quand même capable de respecter les horaires, quand ils veulent (mais comme le film de 22 h durait quand même deux heures et demies, ce coup-ci ça ne servait à rien).

On en est là !

15. "Wake Wood" de David Keating (UK).
HAMMER RULES !
Eh oui ! C'était bien à une co-production Hammer à laquelle nous avions droit avec ce film qui évoque à la fois "The Children" et "Simetierre".
Et quelque part, ça se voyait.
Le même genre d'ambiance que jadis, avec ce petit village de campagne, vaguement inquiétant, ces paysages embrumés, ce rythme un peu languide et cette intrigue à base de rites païens (ça fait aussi un peu penser à "The Wicker Man", dans un autre registre).
Rien de bien transcendant mais un petit film plaisant, avec une belle ambiance et qui propose une réflexion intéressante sur le thème du deuil.
Et puis, encore une fois, il y a l'ami Timothy Spall (et Eva Birthistle !)...

Cote: **

16. "J'ai rencontré le Diable" (Akmareul Boatda)de Kim Jee-woon (SK).
Ah la la...
Dommage, trois fois dommage.
Parce qu'en l'espèce, on tient ici le meilleur film de la séléction so far. Et haut la main, en plus !
Dame, ça, quand les sud-coréens s'en mêlent, les autres se taisent et apprennent.
A plus forte raison quand le coréen de service n'est autre que Kim Jee-woon, réalisateur de "Deux Soeurs" (primé à Gérardmer et au Bifff), "The Quiet Family" ou "A Bittersweet Life".
Et qu'à l'affiche l'on retrouve deux des plus grands comédiens en activité au Pays du Matin Calme: Byung-Hun Lee (l'acteur "fétiche" de Kim Jee-woon) et Cho Mink-sik (le "OldBoy" de Park Chan-wook), ici en clone asiatique de Mickey Rourke période "The Wrestler".
Le film en lui-même est, on peut le dire, une pure tuerie.
Un truc de fou remonté à balles de guerre.
Violent, sadique, gore, admirablement réalisé (la scène dans la serre, par exemple), porté par un scénario à la fois original et roublard (après l'assassinat de sa petite amie enceinte par un serial-killer, un agent secret traque celui-ci, lui fait ingérer une gélule contenant un micro et un gps et à partir de là va se mettre à le harceler, surgissant toujours quand l'autre ne l'attend pas pour le tabasser, voire le torturer, rendant le tueur complètement fou et parano. Jusqu'à ce que tout s'inverse, bien entendu) et surtout traversé par les salves d'un humour à froid salutaire qui s'amuse à désamorcer les situations les plus potentiellement ultimes.
Las, lorsque arrive le dernier quart d'heure, extrèmement complaisant, cet humour disparait et la résolution ne devient plus qu'une sorte d'exaltation de la Loi du Talion, de la légitime défense, de la vengeance, remettant donc en perspective tout ce qu'on l'a vu auparavant.
Se révèle alors un film cynique et amer, dont la plupart des ressorts ne sont là que pour titiller nos plus bas instincts.
Dommage, trois fois dommage, donc, que l'on ressorte de là avec un drôle de goût dans la bouche.
Parce que le film en tant que tel, si l'on ne prend pas en compte ce curieux "message", pardon mais c'est de la bombe !
Une bombe sale, malheureusement.

Cote: ***

Ce soir: "Troll Hunter" et "Kidnapped".
Demain: "Neon Flesh".

jeudi 14 avril 2011



Bifff 29: Jour 7.

Où l'on commence sérieusement à se demander si on ne se foutrait pas un tout petit peu de notre gueule.

Oui, sérieusement.

Parce que bon...

Des invités à toutes les séances, c'est bien beau mais... ça déborde.

Le film de 20 h qui en dure deux, ben... ça déborde.

Et quand en plus on a la bonne idée de programmer la présentation du Jury International le même soir, bandes annonces à l'appui et bien figurez-vous que... ça déborde !

Résultat des courses: le film de minuit démarre avec une heure dix de retard et on sort de là à deux heures et demies du matin.

Rajoutons à ça "Stake Land" (22 h) projeté en version vidéo ou carrément téléchargé sur le Net avec une image où l'on voyait les pixels (après "Détective Dee" en V.F. et les sempiternels flous artistiques du "projectionniste") et l'on commence légitimement à s'agacer devant tant d'amateurisme et de je-m'en-foutisme.

Parce que, quand même, on paye cher et vilain pour tout ça.
Le minimum serait quand même qu'on puisse voir les films dans des conditions un peu convenables, non ?

En plus, ce fût du point de vue films la première soirée un peu faiblarde de cette édition, heureusement sauvée in extremis par ce bon vieux Tsukamoto lors de ma première (et sans doute dernière) séance de minuit (où l'on rencontre aussi de bien beaux animaux de cirque, soit dit en passant).

12. "Le Règne des Assassins" (Jianyu) de Su Chao-Bin et John Woo (CH).
Et en plus, y en a marre des films de sabre.
Déjà le troisième de cette édition (mais bon, le Miike était excellent, avouons-le) et puis, de manière générale, le genre me lasse.
C'était bien il y a 10, 15, 20 ans, quand on découvrait ça de nos petits yeux émerveillés mais au bout de 80 films du même tonneau, c'est bon, on a compris.
Toujours les mêmes intrigues inutilement alambiquées, les mêmes chorégraphies, les mêmes personnages typés, les mêmes combats, les mêmes cascades... Pffff...
En plus, celui-ci, malgré la présence au générique de Michelle Yeoh et John Woo, manque singulièrement de souffle et surtout de rythme.
Donc, rien à faire, pas moyen d'entrer dedans et au bout d'un moment... ben on s'emmerde.

Cote: *

13. "Stake Land" de Jim Mickle (USA).
Le nouveau film du réal de "Mulberry Street" est donc un survival post-apocalytpique avou des vampiiiiiiiiiiiiiires.
Et, malgré son image affreuse (pas vraiment aidée en plus par les conditions de projection évoquées ci-dessus), ça commence pas mal, dans un genre fort réminicent de "La Route" (y compris point de vue musique, d'après Le Diable, bien que moi ça m'évoquait plus "Where the Wild Roses Grow" de Nick Cave vs. Kylie Minogue, mais bon...).
Une bonne ambiance, d'affreux monstres, un peu d'action, un peu de gore, un sous-texte intéressant sur les dérives religieuses (c'est à la mode cette année, visiblement)...
Bref, tout cela était plutôt mucho sympathico... Au début...
Malheureusement, au milieu, le film s'encrouille, se répète, se ralentit, s'endort et semble surtout ne plus savoir comment diable il va bien pouvoir se terminer.
Et du coup ben, là aussi on finit par se faire un peu chier.
Rien qu'un peu mais ça suffit...

Cote: ** (et c'est bien payé)

14. "Tetsuo III" (Tetsuo: The Bullet Man) de Shinya Tsukamoto (J).
Et heureusement pour la fin de soirée, Tsukamoto était de retour en forme olympique pour botter des culs.
Avec ce "Tetsuo" troisième du nom qui est en fait un remake du second avec des acteurs américains et des dialogues en anglais, pour s'ouvrir au marché U.S.
Ce qui, à mon avis, n'est pas gagné d'avance.
Parce que, dans le genre retour aux sources du mythe cyberpunk hystérique qui charcle et qui éclabousse dans les grandes largeurs, ouh là !, ça se pose un peu là !
Stroboscopique, épileptique, totalement déjanté, visuellement sidérant (et que dire du son et de la musique) cet upgrade de "Tetsuo II" (le début est un remake quasi plan par plan mais la fin est fort différente) est pour le néophyte une expérience limite hallucinatoire et pour l'habitué, voire le fan, un plaisir proche de l'extase.
D'ailleurs c'est tellement over the top qu'au bout de ces 79' on a l'impression que ça vient à peine de commencer.
Que du bonheur !


Cote: *** (j'aurais bien mis 4 mais faut avouer que les acteurs sont mauvais comme des gorets).

Ce soir: "Wake Wood" et "J'ai rencontré le Diable".
Demain: "Troll Hunter" et "Kidnapped".

mercredi 13 avril 2011



Bifff 29: Jour 6.

Où l'on se fait une première soirée à trois points.

Première de mes deux soirées "trois films" de ce Bifff 2011 (la deuxième c'est tout de suite demain. Enfin... Ce soir).

Soirée riche en invités avec d'abord sans doute celui qui restera L'Invité le plus culte et le plus impressionnant de ces, allez, dix ou quinze dernières années (à la louche): John Landis himself !
Dame, ça fait quand même quelque chose d'avoir devant soi le gars qui à réalisé des trucs de la trempe du "Loup-Garou de Londres", des "Blues Brothers" ou de "Un Fauteuil pour Deux" (oui, et de "Thriller", aussi, ça va).

D'autant que le gaillard est sympathique et a le verbe et l'anecdote facile, en plus d'être visiblement un vrai passionné.

Du coup: total wispekt; Mister Landis !

Par contre, pour le 22 h, la seule guest intéressante - Frédérique "La Minute Blonde" Bel, bien qu'annoncée n'était pas là.
Et les deux réals étaient bien sympatoches mais... Euh...

Et puis quoi ? Et puis je suis rentré à pied, tiens. Une grosse heure, de porte à porte.

Mais je ferai pas ça tous les jours !

9. "Essential Killing" de Jerzy Skolimowski (POL).
Une sorte de "Rambo" minimaliste avec ce fou-fou de Vincent Gallo en taliban (ou un truc du genre) fuyant un camp de prisonniers clandestin pour se retrouver dans la forêt polonaise en plein hiver à manger des fourmis et des poissons crus et à vomir du sang sur des chevaux (quand il ne se prend pas les pieds dans les pièges à loup).
C'est assez minéral (comme dirait Pascal Smet), lent et pas verbeux pour deux sous (y a quasi pas de dialogue, Gallo ne dit pas UN MOT de tout le film et le personnage d'Emmanuelle Seigner est... muet !).
Rude, rustre presque, parfois surréaliste (la scène où Gallo... boit du lait... je n'en dis pas plus) et onirique, bref c'est assez bizarroïde, pour le moins.
Pas déplaisant parce qu'intrigant et surtout plastiquement assez enlevé (la neige, la forêt, les cerfs, tout ça...) mais un peu longuet malgré ses seulement 83 minutes.

10. "Cadavres à la Pelle" (Burke and Hare) de John Landis (USA).
Pour son retour aux affaires cinématographiques après 13 ans de silence radio, John Landis s'attaque donc à l'histoire vraie de William Burke et William Hare, pilleurs de tombes tournés serial-killers pour fournir en cadavre les médecins de l'Université d'Edimbourg, avides de dissections circa 1830, par là.
Sujet déjà maintes fois traité au cinéma, entre autre par Freddie Francis dans "Le Docteur et les Assassins" (avou Jonathan Pryce et Timothy Dalton).
Landis oblige, il le fait via le biais de la comédie gentiment gothique et horrifique (et un peu romantique) qui ne ferait pas de mal à une mouche.
C'est frais, rigolo, agréablement emballé et porté par des comédiens britanniques (Simon Pegg, Andy Serkis, Tom Wilkinson, Tim Curry) visiblement très contents d'être là.
En plus il y a une galerie de caméos (Christopher Lee, Ray Harryhausen, Jenny Agutter, Costa-Gavras...) assez réjouissante.
Donc, en gros: que demande le peuple ?
Rien. C'était très bien, merci.

Cote: *** (coté "Bifff", quand même...)

11. "Les Nuits Rouges du Bourreau de Jade" de Julien Carbon et Laurent Courtiaud (F/HK).
Là, autant le dire franchement, je m'attendais au pire.
Une co-prod franco-hong-kongaise (et un peu belge) réalisée par deux scénaristes français immigrés à Hong-Kong, ayant écrit pour Tsui Hark (bon...) et Johnny To (depuis quand il y a des scénarios dans les films de Johnny To ?) avec la probablement très agréable et surtout fort jolie Frédérique Bel dans le rôle principal (en plus d'une icone asiatique, Carrie Ng, dont j'avoue humblement n'avoir jamais avoir entendu parler), c'était pas précisement l'idée que je me faisais d'un bon film.
Mais j'étais curieux.
Et bien m'en a pris.
Parce que finalement, sans quand même tuer huit chiens d'un seul coup de pelle, faut pas Poussy non plus, ça se laissait agréablement voir.
Bon, y a des maladresses de débutants et l'une ou l'autre invraisemblances mais, l'un dans l'autre ça tient son rang.
La réalisation est élégante, surtout quand on sait que c'est un premier film, et régurgite bien ses influences asiates, surtout au niveau de la photo et des couleurs (rouges pétants, bleus glâcés, voyez...), le scénar n'est pas honteux et ça contient suffisament de sadisme bon ton (il y a une loooooooongue scène de torture au milieu qui est quand même assez corsée) pour tenir en haleine tout du long.
Bon, c'est pas non plus "Citizen Kane" mais ça tient la route, allez.

Cote: **


Bifff 29: Jour 5.

Où l'on est étonné d'être surpris.

Oui, je dois bien avouer que je ne comprends pas bien.

De mémoire de festivalier, depuis que le Bifff est à Tour et Taxis, je n'ai jamais (ou quasiment jamais, allez) vu une salle aussi comble que lundi pour "Super".

Bon, ok, c'était le début des vacances de Pâques et le film était censé être une sorte de "Kick-Ass" en plus mainstream et politiquement correct (c'est ce que tout le monde pensait mais on en a bien été pour nos frais).

Mais bon: pas de stars, pas de bouche-à-oreille particulier, pas de campagne de pub démesurée... Qu'est-ce qui a bien pu motiver un pareil sold-out ?

Ca restera sans doute un de ces mystères dont le Bifff à le secret...

Et à part ça ? Très bonne soirée ma foi !

7. "Super" de James Gunn (USA).
"I can't fly. But I can kick your ass !"
Oui, c'est ça. Ou du moins c'est à ça qu'on s'attendait.
Un "Kick-Ass" édulcoré, plus mainstream et plus politiquement correct.
Et on en a été pour nos frais.
Car "Super", c'est exactement le contraire.
Une bombe.
Une déflagration d'humour décalé, de politiquement TRES incorrect, de culture pop et d'hystérie contrôlée (enfin, à peine...).
Un régal de film de super-héros "normal" totalement en roue libre.
Parce que le point de départ est à peu près le même que dans le film de Matthew Vaughn. Ecoeuré par l'injustice règnant en maître (et dans le but avoué de récupérer sa femme), une espèce de geek borderline s'improvise super-héros du pauvre et se retrouve confronté à de vrais ennuis.
C'est souvent hilarant, complètement barré, très violent et traité comme un vrai comic book "live" avec tout ce que ça suppose de gadgets de mise en scène (rien que le générique en dessin animé vaut le détour) toujours utilisés à bon escient.
Etonnant, d'ailleurs, de la part d'un James Gunn dont le premier long "Horribilis" n'avait pas laissé un souvenir impérissable, loin de là.
Et ça, c'est si on regarde le film au premier degré, en le prenant pour ce qu'il est ou semble être: un gros délire potache extrèmement jouissif (m'étonnerait pas qu'il gagne le Prix du Public, d'ailleurs).
Si on va plus loin, on se retrouve devant un grand film sur la schizophrénie, qui dit plus, beaucoup plus que ce qu'il en à l'air et qui s'en prend assez joyeusement à des thèmes tel que la solitude, la dépendance, la légitime défense ou les dérives de la religion.
Comme en plus c'est porté par un casting totalement cowabunga (Rainn Wilson, Liv Tyler, Kevin Bacon ou Michael Rooker) et qu'il y a une Ellen Page complètement mais alors COMPLETEMENT à la ramasse en sorte de contrepoint hystéro à Hit-Girl (son meilleur rôle, haut la main, depuis "Juno") on se dit qu'on tient probablement le meilleur film du Bifff 2011.
Et l'un des meilleurs de l'année, peut-être.

Cote: ****

8. "13 Assassins" (Jûsan-nin no shikaku) de Takashi Miike (J).
"Probablement les 45 dernières minutes les plus invraisemblables de l'histoire du cinéma".
Sans rire, c'est comme ça que nous a été vendu le dernier film de Miike (peut-être vraiment son dernier, j'ai lu quelque part qu'il avait été porté disparu lors du tsunami).
Et c'est vrai que ces trois quarts d'heure finaux (ou finals, je sais jamais ou foutre le "h") sont assez grâtinés.
En gros 45 minutes de baston totale (ou plutôt "MASSACRE TOTAL", pour ceux qui ont vu le film) partant tous les sens (les buffles en feu sont assez sympathiques, par exemple) tout en étant, d'un point de vue technique extrèmements maîtrisés et surtout très fluides et très lisibles.
Ce qui n'était pourtant pas la moindre des gageures, au vu du brol.
Pourtant, aussi excitantes que puissent être ces minutes finales (oui, là ça va), c'est plutôt ce qui se passe avant qui vaut le coup.
D'autant que la beauté languide de cette - quand même - heure et vingt et une minute - si je compte bien - prépare en quelque sorte à l'explosion finale (décidément) qui n'en devient que plus sidérante.
Avant, on a droit à une vraie tragédie shakespearienne avec intrigues de cour et trahison à tous les étages, qui fait plâner sur le film une délicieuse ambiance kurosawienne, magnifiée qui plus est par une mise en scène et une photo véritablement à tomber par terre.
C'est sans doute un peu complexe, un peu lent et parfois verbeux mais c'est suffisament formidable pour qu'on se dise que Miike devrait finalement plus prendre son temps et tourner moins (si il tourne encore).
Parce que si c'est pour ne plus nous donner que des films comme celui-là, ça vaut franchement la peine de prendre du recul.

Cote: ***

Ce soir (enfin, hier): "Essential Killing", "Cadavres à la Pelle" et "Les Nuits Rouges du Bourreau de Jade".
Demain (enfin, ce soir): "Reign of Assassins", "Stake Land" et "Tetsuo III".

lundi 11 avril 2011



Bifff 29: Jour 4.

Où l'on est forcé de prendre le taxi.

Ah la la. C'est triste, hein, ma bonne dame ?

Eh oui, on en est là.

Donc, même problème qu'hier (le film de 20 h qui durait plus de deux heures et un invité derrière) et pas de Noctis cette fois.

Bah, c'est la routine qui s'installe...

A part ça et le retour du projectionniste incapable de faire le point, deux films.

Si.

5. "Detective Dee et le Mystère de la Flamme Fantôme" (Di Renjie) de Tsui Hark (CH).
Ou le retour de Tsui Hark a ce qu'il sait finalement faire de mieux, la fantasy chinoise matinée de film de sabre et d'acrobaties en tous genre.
"Histoire de Fantôme Chinois" ou (surtout) "Il était une fois en Chine" style, quoi.
D'ou un mélange de nostalgie et d'impression de déjà-vu face à la chose (ou une sorte de magistrat-paria enquête sur une épidémie de combustions spontanées à la veille de l'intronisation de la première Impératrice de l'histoire de la Chine médiévale).
Mais c'est enlevé, plein d'action, de métamorphes et de rennes qui parlent et surtout visuellement splendide et souvent impressionnant (la chute du bouddah géant, à la fin du film, vaut à elle seule son pesant de cacahuètes).
Dommage que ce soit un peu longuet et que ça donne l'impression de ne pas savoir comment se terminer.
Et dommage aussi que, pour une raison qui échappe à tout le monde, ça nous ait été projeté en V.F. !
Les mystères du Bifff, hein...

Cote: **

6. "Mutants" de David Morley (F).
Et pour suivre une vraie bonne surprise avec ce "petit" film français bien roulé et teigneux dans lequel les quelques survivants d'une mystérieuse épidémie tentent de survivre aux mutants cannibales qui les entourent.
Et particulièrement un couple composé d'une médecin urgentiste visiblement immunisée (et enceinte) et d'un ambulancier contaminé, qui va se réfugier dans une grande batisse au fond des bois ou Monsieur va tranquillou se transformer en créature bouffeuse de chair tandis que Madame tente de survivre et de contacter une mystérieuse base militaro-scientifique baptisée "Noé" qui pourrait les sortir de là.
Si dans sa première moitié le film est assez lent, minimaliste et donne l'impression de s'intéresser plus au processus de mutation qu'à ses conséquences, ce n'est rien de dire que dans la deuxième partie il enclanche le turbo et se transforme en un survival des plus burnés, crade et gore.
On pense à Romero, bien sûr, mais aussi à "The Thing", à "30 Jours de Nuit" et surtout au "28 jours plus tard" de Danny Boyle.
On pense aussi vaguement à "La Route", pour son ambiance post-apocalyptique bien rendue ici dans de magnifiques paysages enneigés.
Bref, l'un dans l'autre, un très bon numéro dans la série des films français aux titres en un mot ("Martyrs", "Humains", "Proie" et prochainement "Captifs").
On pourrait presque dire du haut de gamme.
Et en plus il y a Hélène de Fougerolles, alors.

Cote: ***

Ce soir: "Super" et "13 Assassins".
Demain: "Essential Killing", "Cadavres à la Pelle" et "Les Nuits Rouges du Bourreau de Jade".


Bifff 29: Jour 3.

Où l'on est confronté aux premiers retards.

Ah ben voilà. Cette fois-ci c'est vraiment parti. Un Bifff sans retard n'est pas vraiment un Bifff.

Donc, ce soir, films relativement longs + invités en pagaille = on est sorti de là à minuit et demie. Heureusement qu'on est le week-end et qu'il y a des Noctis.

Enfin, ça nous aura permi de voir (et surtout d'entendre chanter, misère, quelle punition !) Caterina Murino et surtout Alexandre Aja, invité d'honneur et chouchou de ces lieux, qui fut intronisé Chevalier de l'Ordre du Corbeau au cours d'une "cérémonie" toujours aussi grotesque (pauvres pauvres Christopher LLoyd, Lance Henrikssen, Harry Kümel, Jurgen Prochnow et autres Lloyd Kauffman qui ont dû subir ça avant lui, d'ailleurs).

Bon, et niveau films ?

Une première grosse, grosse bouse et une premire vraie bonne chose.

3. "La Proie" de Eric Valette (F).
Ca y est ! Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour tenir le gagnant du concours du film le plus con du Bifff.
Celui-ci pulvérise tous les records et il faudra se lever tôt, voire ne pas se coucher du tout pour trouver plus bas de plafond.
Dans ce truc inspiré en partie par l'affaire Fourniret (une des rares choses intéressantes de l'affaire, d'ailleurs) Dupontel est un braqueur forcé de s'évader de prison pour sauver sa femme et sa fille tombées entre les griffes de son ancien compagnon de cellule, un "pointeur"/serial-killer soi-disant innocent auquel il s'est un peu trop confié.
Et qui en profite pour commettre de nouveau crimes tout en lui faisant porter le chapeau.
Awel santeï !
Rien, mais absolument rien de crédible dans ce brol d'une bêtise abyssale.
Chaque rebondissement, chaque retournement de situation est plus pataphysique que le précédent et le tout aboutit à un truc tellement débile qu'on finit par y prendre un plaisir coupable.
Le genre de film qui devrait se retrouver fissa sur Nanarland.
Le seul atout de l'engin se situe dans les scènes d'action, il est vrai très bien foutues tant elle sont gonflées à l'adrénaline et à la testostérone.
Le truc, c'est qu'elles ne sont pas plus crédibles que le reste, dans le genre "Dupontel-l'Indestructible".
Il saute beaucoup (par les fenêtres, du haut des ponts et des falaises, sur le toit d'un train), court comme un dératé, se fait plusieurs fois sévèrement latter la tronche, passe la moitié du film avec une balle dans le flanc, essuie plusieurs accidents de voiture et pourtant, plus imperturbable que Chuck Norris et Steven Seagal réunit, il ne bronche pas. Et même quand il est mort... eh bien...
Entre ces cavalcades, rien, si ce n'est une espèce de super épisode de "Julie Lescaut" (avec heureusement Alice Taglioni à la place de Véronique Genest).
C'est mal écrit, mal dialogué ("Il y a quelque chose d'autre... Quelque chose de... fort !"), très mal interprété par un casting globalement à la rue (on pourrait décerner des palmes à Sergi Lopez, Stéphane Debac ou Serge Hazanavicius mais ils sont tous à chier, donc) et platement, oh combien platement, filmé.
Mais encore une fois, c'est tellement con qu'on ne s'ennuie pas.

Cote: °

4. "Les Yeux de Julia" (Los Ojos de Julia) de Guillem Morales (S).
Julie et Sara sont jumelles. Elles sont toutes deux atteintes d'une maladie dégénérescente qui les rends progressivement aveugles. Sara, dont la maladie est plus avancée, se suicide. Mais Julia ne veut pas croire que sa soeur se soit donné la mort et tente de découvrir la vérité.
Un "thriller horifique" espagnol, après les récentes déconvenues qu'étaient "[REC]" et "L'Orphelinat" (déjà avec la magnifique Belén Rueda, qui tient ici le rôle-titre), ça partait pas gagnant dans mon esprit.
La surprise n'est donc que plus agréable.
Parce que même si il met un peu de temps à démarrer et si il est un peu plombé (surtout dans sa première partie) par des scènes à l'eau de rose complètement hors sujet, "Les Yeux de Julia" est une vraie réussite.
Un vrai suspense, qui tient en haleine tout du long (et fout même un peu les flippettes sur la fin), avec son lot de rebondissements tous plus surprenants les uns que les autres, de l'action (la scène finale, réminiscente de celle du "Silence des Agneaux", est sidérante de tension), un peu de gore (dont une scène pas piquée des vers, puisqu'elle concerne forcément... un oeil) et surtout une réalisation d'une rare maitrise.
D'un point de vue photo (avec une ambiance majoritairement sombre, évidemment), son (les bruits amplifiés à partir du moment ou Julia ne voit plus), et astuces de mise en scène (à partir du moment ou Julia est aveugle, nous ne voyons plus les visages des autres protagonistes non plus, ce qui renforce le sentiment d'angoisse et de paranoïa).
Bref, un film dont la forme est en totale adéquation avec le fond.
Et qui me semble être un premier concurrent sérieux pour le Méliès d'Argent.

Cote: ****

Ce soir (enfin, hier): "Detective Dee et le Mystère de la Flamme Fantôme" et "Mutants".
Demain (enfin, ce soir): "Super" et "13 Assassins".


Une matinée de chien...

On en est à peine à quatre jours et je suis déjà à la bourre pour mes comptes rendus du Bifff.

Donc, pour pas me mettre plus en retard, je profite lâchement des petites heures de la nuit pour glisser en douce un billet d'hommage à Monsieur Sidney Lumet, décédé samedi à l'aube.

Parce que je m'en voudrais de ne pas le faire.

Pas que je ne m'y attendais pas un peu... 86 ans, pépère...

Mais bon...

Pour vous ressasser une fois encore ma sempiternelle rengaine sur le "Vrai Age d'Or d'Hollywood", tel que je l'entends... Celui qui va du milieu des années 60 à la fin des années 70.

Et dont Sidney Lumet était l'un des piliers et l'un des derniers réprésentants, si l'on excepte la "jeune" génération (celle des Coppola, Scorsese, De Palma et autres...).

Mais un vrai, de pilier, pour le coup. Un beau et un épais. Du d'avant-guerre, plusieurs... et des vigoureuses...

"Network", "Le Crime de l'Orient Express", "Douze Hommes en Colère", "Serpico", "La Colline des Hommes Perdus", "Le Lendemain du Crime"...

Alors oui, bien sûr, comme beaucoup, comme tous probablement, il aura, au gré d'une carrière kilométrique et ultra riche, réalisé quelques films de la main gauche, c'est vrai...

"Family Business", "The Wiz" (OUCH !ULTRA OUCH !)...

Mais il aura eu le mérite - et s'il ne faut en retenir qu'un ce sera celui-là - d'avoir réalisé sans doute l'un des monuments cinématographiques de ces, à la louche, 50 dernières années, excusez du peu: "Un Après-Midi de Chien" !

Rien que pour ça - et pour le fait d'avoir réussi, ce qui n'est pas donné à tout le monde - à tirer sa révérence en beauté avec le magnifique "7 h 58 ce samedi-là", qu'il soit infiniment remercié.

Bye bye, Brave(r)man.

Bye Bye...

samedi 9 avril 2011



Bifff 29: Jour 2.

Où l'on passe une première soirée plan-plan...

Rien, mais alors là RIEN à signaler pour cette première "vraie" soirée du Bifff 2011.

Pas un invité, pas un scandale, pas une couille technique... Rien.

Des Trolls et du maitrank, certes, mais en quantité moins invraisemblable qu'hier (misère de pommes de terre frites, ma gueule ce matin !)... Rien.

Ah si, un film.

Finlandais.

2. "Rare Exports: A Christmas Tale" de Jalmari Helander (FIN).
Où les Finlandais s'attaquent de front à leur mythe national nouméro ouno: le Père Noël.
En lui refaisant bien le portrait au passage, présentant le gaillard comme une sorte de troll maléfique issu du fin fond de la mythologie nordique, s'en prenant aux enfants et semant chaos et terreur verte sur son passage.
Dis comme ça ça à l'air bien, hein ?
Oui...
Eh bien non.
Pas que ça soit vraaaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiiiment mauvais, non.
Mais franchement, on reste clairement sur sa faim.
D'abord parce qu'on s'attend à autre chose, à un truc vraiment trash et politiquement incorrect et que - malgré une bonne ambiance et une approche vraiment originale - ça reste fort à la surface des choses.
Ensuite - et surtout - parce que ça peine terrriblement (avec trois "r", pour qu'on voie bien à quel point c'est terrrible) à décoller et que, pendant les trois quarts du film, il ne se passe rien ou pas grand chose.
Une espèce de montée en climax permanente qui ne débouche que sur du creux.
Alors, oui, encore une fois, ça a le mérite de présenter quelque chose de "différent".
Ca fait beaucoup (enfin, quoi que... Tout est relatif...) avec trois bouts de ficelles.
Et la fin est vraiment drôle et décalée, pour le coup.
Mais bon, ça pisse quand même pas bien loin dans la neige et ça casse pas non plus trois pattes à un renne, fût-il au Nez Rouge, hein ?
Avouons-le.
Décevant, donc...
Original mais décevant.

Cote: **

Ce soir: "La Proie" et "Les Yeux de Julia".
Demain: "Détective Dee et le Mystère de la Flamme Fantôme" et "Mutants".

vendredi 8 avril 2011



Bifff 29: Jour 1.

Où Alex de la Iglesia parle très bien le Hutt.

Allez, ça y est, ce coup-ci c'est parti !

Pas fâché d'être arrivé jusque là après les multiples péripéties rencontrées lors de l'achat de mes places.

Mais bon, cette fois-ci c'est la bonne, on est dans la place et le festoche est lancé.

Et bien lancé, même, malgré un discours d'ouverture encore plus long et chiant que d'habitude, par un Alex de la Iglesia fort sympatoche ma foi (et qui avait eu la bonne idée de venir accompagné de sa compagne et interprête principale, la très WAOUW Carolina Bang - ça ne s'invente pas !).

Après nous avoir gratifiés du générique de "Star Wars" en guise de chanson, le gros ibère (non, allez, il a fort maigri) se lança dans une imitation très réussie de... Jabba the Hutt !

De quoi ouvrir dignement un festival par essence foutraque et déjanté, à l'image de son dernier film...

1. "Balada Triste de Trompeta" de Alex de la Iglesia (S).
Où l'amour à mort de deux clowns pour une belle acrobate sur fond d'Espagne franquiste.
Et si on tenait là le meilleur film d'Alex de la Iglesia ?
Peut-être bien...
Ce qui est sûr, c'est que cette fable tragi-comique et violente est ce qu'il a fait de mieux depuis bien longtemps (même si son précédent "Crimes à Oxford" était loin d'être honteux.
Dommage que, comme souvent dans le cinéma espagnol et particulièrement dans celui du bel Alex, le film aie tendance à se disperser, à partir dans tous les sens et à multiplier les digressions pas toujours très utiles.
Parce que sinon, ce conte sombre et trash (même si souvent fort drôle aussi) est pétri d'ambition et se pose un peu-là dans la filmographie d'un type pourtant depuis toujours enclin à la démesure.
Cette façon de méler la petite et la grande histoire, ces références cinématographiques et littéraires admirablement assimilées et tout aussi bien régurgitées (du "Fantôme de l'Opéra" à "La Mort aux Trousses"), cette maîtrise dans la mise en scène - baroque mais inspirée - font de cette Balade le film le plus conséquent et sans doute le plus personnel de son auteur.
Et la fin est tout simplement magnifique !

Cote: ***

Ce soir: "Rare Exports".
Demain: "La Proie" et "Les Yeux de Julia".

lundi 4 avril 2011



We Want Sex Equality !* "

Made in Dagenham" de Nigel Cole (UK); avec Sally Hawkins, Bob Hoskins, Miranda Richardson, Daniel Mays, Rosamund Pike, Geraldine James...

1968. Dans l'usine Ford de Dagenham, dans la banlieue de Londres, certaines consciences s'éveillent: pourquoi les femmes sont-elles moins payées que les hommes, à travail égal voire plus éprouvant ? Sans en avoir l'air et sans même vraiment s'en rendre compte, Rita O'Grady, ouvrière effacée, épouse modèle et mère de deux enfants va malgré elle devenir une sorte de leader syndical et se réveler en oratrice pugnace et engagée. Mais les hommes, maris, ouvriers, patrons vont-ils être à l'écoute ?

Le gros problème de "Made in Dagenham" arrive quand le film est fini ou presque. Comme souvent dans ce genre d'opus "inspiré d'une histoire vraie" (visiblement la grève des femmes de l'usine de Dagenham est un épisode important de l'histoire sociale anglaise et ce n'est pas la moindre des qualités du film que de nous la faire découvrir), le mètrage se termine par une série de "cartons" expliquant les implications "historiques" de l'affaire, genre "quelques années plus tard...".

Or, ici, le premier nous indique que l'espèce de "pacte" passé entre les ouvrières et la ministre interprétée par Miranda Richardson eu bientôt (en 1970) force de loi et que depuis, l'égalité des salaires en Grande-Bretagne et "dans une grande partie du monde" est devenue réalité...

Révisionnisme ? Maladresse ?

Toujours est-il que, plus de 40 ans après et quoi qu'en disent les auteurs, nous semblons encore bien loin du compte...

Le second, encore plus ambigu, explique que, depuis l'affaire, la firme Ford a changé son fusil d'épaule quand à sa politique de discrimination sexiste et est "régulièrement citée comme un modèle du genre" en matière d'avancée sociale.

Placement de produit machiavélique ?
Pub à peine déguisée ?
Excuses dues pour outrage à l'entreprise tout au long du film ?
Pire (?)... Propagande et éloge en tapinois à la gloire du Grand Capital ?

Mystère et boules de bite mais toujours est-il que ce final bizarroïde laisse un drôle de goût de ferraille dans la bouche.

Mais, allez, disons-nous que baste, qu'on verra après et qu'on passe au-dessus...

Oui. Mais alors quoi ?

Le film en lui-même, que vaut-il ?

Eh bien, disons que, dans un genre qu'affectionnent particulièrement les rosbifs, à savoir la comédie sociale ("The Full Monty", "Billy Elliot", "Calendar Girls" du même Nigel Cole qui abordait déjà sans en avoir l'air et de manière légère le thème de la condition féminine ou encore "Les Virtuoses" avec feu Pete-je-sais-jamais-où-foutre-le-"h"...) et sans pour autant être honteux - loin s'en faut, même - "Made in Dagenham" se situe quand même dans la partie inférieure de l'échelle.

La faute à un scénario trop convenu, qui accumule les scènes téléphonées (la nouvelle copine qui s'avère être la femme du patron, le mari délaissé qui râle puis reconnait ses erreurs...), les raccourcis saisissants (ça à beau être inspiré d'une histoire vraie, on a du mal à croire au discours devant les syndicalistes et surtout à l'accord final avec la ministre qui tient tête à elle seule à tout un système économique et politique) et les sous-intrigues inutiles et joue surtout un petit peu trop sur la corde sensible "Envoyez les Violons" style.

Alors bon, oui, on rit on pleure, une heure trente de bonheur, c'est vrai.

Car il y a aussi ici pas mal de trucs réussis.

Tant au niveau drame que du point de vue comédie.
Et le film tient son rang dans le registre social (les hommes en général et les syndicats en particulier, avec leur petit discours paternaliste, en prennent pour leur grade). Le vrai plaisir du film étant, comme toujours avec les films britanniques, à chercher du côté de l'interprétation. Sally Hawkins dans un registre éloigné mais pas tant que ça de celui qu'elle affichait dans le "Be Happy" de Mike Leigh est une fois encore parfaite. Bob Hoskins régale en chef de service progressiste et pudibond. Et Rosamund Pike émeut vraiment en épouse délaissée (la scène où elle déclare son soutien à la cause de Rita en avouant que malgré ses diplômes son mari la traite comme une potiche est sans doute la plus émouvante du film).

La somme de ces parties donne donc à l'arrivée un petit film plaisant et -pourrait-on presque dire - "mignon".

Ce qui, quand on le remet en perspective avec son sujet, revient quasiment à dire qu'il est passé à côté d'icelui, non ?

Oui mais bon... Allez, c'est pas grave...

Quoi que... Vraiment ?...


Cote: **




(* C'est le titre "français" du film ! Où va-t-on, je vous le demande ?)

A la rencontre du troisième type.

"Paul" de Greg Mottola (USA); avec Simon Pegg, Nick Frost, Kristen Wiig, Jason Bateman, Sigourney Weaver, John Caroll Lynch...

Depuis une soixantaine d'années, après que son vaisseau spatial ce soit malencontreusement écrasé sur un chien qui lui a donné son surnom, Paul, un extraterrestre potache et jovial, vit sur Terre. Bien caché dans un hangar de la Zone 51, il a collaboré en secret avec les autorités terriennes et leur a fourni pas mal de technologie, ainsi que des idées pour Spielberg ou les "X-Files". Hélas pour lui, maintenant que ses ressources semblent arrivées en bout de course, lesdites autorités semblent bien décidées à s'en débarasser. Du coup, s'évadant enfin de son hangar, il tombe nez à nez avec deux britanniques, geeks, nerds, adolescents attardés, fans de S.F., venus sillonner les Etats-Unis à la recherche d'émotions fortes. Et de ce côté-là, ils vont être servis.

Eh ben voilà.

Fallait que ça arrive.

Toutes les bonnes choses ont une fin...

Après deux premiers opus véritablement atomiques dans lesquels ils raillaient tour à tour les films de zombies et le genre policier, le tandem Simon Pegg/Nick Frost (scénaristes et interprètes) s'éssoufle bruyamment avec ce troisième-volet-qui-n'en-est-pas-un (y a pas la blague du Cornetto, justement) de la "Cornetto Trilogy".

Celui qui s'attaque de front, donc, à la fois à la science-fiction et à la culture geek, avec tout ce que cela suppose de régression...

Le premier obstacle est là, d'ailleurs.

Dans cette espèce de glorification du nerdisme le plus neu-neu qui surfe sur une vague fashion - voire hype - elle même déjà fort pénible ("Heureux les imbéciles", ce genre...).

Ce qui suppose une vague de référence aux films et séries de S.F. (les sagas en "Star...", Spielberg en long en large et en travers, l'ufologie etc.) qui, à force de répétition finit par lasser.

Bien sûr, il y a quelques bons clins d'oeil (ou d'yeux), quelques gags et références bien pensés...

Mais le problème c'est que nous ne sommes plus ici dans le domaine de la parodie, ni même du burlesque...

L'humour - presque enfantin, il faut bien se l'avouer - est finalement très premier degré et ne fait que souligner platement cet hymne à la régression.

Et ce n'est rien le dire, le truc n'est pas aidé en plus par une réalisation des plus plan-plan qui étonne de la part d'un gars qui nous avait quand même précédemment pondu "En Route vers Manhattan"...

Bon, il y a quand même un côté attachant à ce personnage d'extraterrestre déjanté qui plus est bien servi par un côté politiquement incorrect light (la touche des deux auteurs anglais, I presume...), si pas salvateur en tout cas bienvenu dans le cadre d'un blockbuster hollywoodien formaté de la sorte.

Et même si, là aussi, le pipi-caca-prout-nichon ça va deux secondes, allez (mais soyons indulgents quand même, thématique régressive oblige).

Et puis les deux bredins sont sympathiques, Jason Bateman comme d'habitude épatant et Sigourney Weaver impeccable en "Big Guy", la vraie, vraie bonne idée du film.

Et on rit de temps en temps.

Franchement même, même si c'est rare (le meilleur moment étant sans doute la révélation du prénom de l'agent Zoil incarné par Bateman, tellement con-con et décalé que ça en devient hilarant).

Le reste du temps on sourit.

Un peu poliment.

On ne s'ennuie pas, ça passe agréablement. Sans plus...

Oui...

Vraiment sans plus.


Cote: **