mardi 31 janvier 2012


OMG ! Comme le temps passe !

On en est là ? A nouveau ? Déjà ?

Eeeeeeeeeeeeeeeeh oui, c'est ainsi même si ça ne rajeunit personne... C'est à nouveau la belle saison des awards qui pointe son nez au travers des frimas retrouvés (comme cette phrase est bête et jolie. Et bête. Surtout).

Que dire cette année, si ce n'est que, des deux côtés, la pléthore de nominations (9 films pour les Oscars, 7 pour les Césars et autant pour les réalisateurs, acteurs et actrices du moins du côté français) a un peu du mal à cacher, sous un fin maquillage d'éclectisme, la volonté de vouloir satisfaire tout le monde, tous les studios, toutes les chaînes de télé, de peur de perdre des sous ?

Et que, à force, l'engouement amériki pour "The Artist", bon film si l'en est mais allez..., commence tout doucement à lasser, voire à agacer ?

Rien, (enfin, quand même: ni DiCaprio, ni Ryan Gosling ni - surtout ! - Michael Fassbender aux Oscars ? What the fuck ??????) sinon "en avant les pronostics" avou les même règles que les années précédentes: un nommé (ou "nominé" ) et un éventuel outsider. Un point par bon prono (et un demi en cas d'outsider). Vote uniquement dans les catégories "principales" (au dépens des "techniques" donc).

Et en avant la musique !


- Pronostics Oscars:

- Meilleur Film: "The Artist", de Michel Hazanavicius (outsider: "The Descendants", d'Alexander Payne).

- Meilleur Réalisateur: Martin Scorsese pour "Hugo Cabret" (outsider: Michel Hazanavicius pour "The Artist").

- Meilleur Acteur: Jean Dujardin pour "The Artist", de Michel Hazanavicius (outsider: George Clooney pour "The Descendants", d'Alexander Payne).

- Meilleure Actrice: Meryl Streep pour "La Dame de Fer", de Phyllida Lloyd (outsider: Glenn Close pour "Albert Nobbs", de Rodrigo Garcia).

- Meilleur Second Rôle Masculin: Christopher Plummer pour "Beginners", de Mike Mills.

- Meilleur Second Rôle Féminin: Jessica Chastain pour "La Couleur des Sentiments", de Tate Taylor (outsider: Octavia Spencer pour le même, du même).

- Meilleur Film Etranger: "Une Séparation", d'Asghar Farhadi (Iran).

- Meilleur Film d'Animation: Euh ? A la louche "Le Chat Potté" de chaipaki...


- Pronostics Césars:

- Meilleur Film: "The Artist", de Michel Hazanavicius.

- Meilleur Réalisateur: Michel Hazanavicius pour "The Artist".

- Meilleur Acteur: Jean Dujardin pour "The Artist", de Michel Hazanavicius.

- Meilleure Actrice: Marina Foïs pour "Polisse", de Maïwenn Le Besco (outsider: Marie Gillain pour "Toutes Nos Envies", de Philippe Lioret).

- Meilleur Second Rôle Masculin: Joey Starr pour "Polisse", de Maïwenn Le Besco (outsider: Michel Blanc pour "L'Exercice de l'Etat", de Pierre Schoeller).

- Meilleur Second Rôle Féminin: Noémie Lvovsky pour "L'Apollonide - Souvenirs de la Maison Close", de Bertrand Bonello (outsider: Karole Rocher pour "Polisse", de Maïwenn Le Besco).

- Meilleure Première Oeuvre: "17 Filles", de Delphine et Muriel Coulin (outsider: "Angèle et Tony", d'Alix Delaporte).

- Meilleur Jeune Espoir Masculin: Guillaume Gouix pour "Jimmy Rivière", de Teddy Lussi-Modeste (outsider: Dimitri Storoge pour "Les Lyonnais", d'Olivier Marchal).

- Meilleur Jeune Espoir Féminin: Céline Salette pour "L'Apollonide - Souvenirs de la Maison Close", de Bertrand Bonello (outsider: Clotilde Hesme pour "Angèle et Tony" d'Alix Delaporte).

- Meilleur Film Etranger: "Une Séparation", d'Asghar Farhani (Iran).

- Meilleur Film d'Animation: "Le Chat du Rabbin" de Joann Sfar et Antoine Delesveaux (outsider: "Un Monstre à Paris", de Bibo Bergeron).

- Meilleur Documentaire: "Ici on noie des Algériens", de Yasmina Adi (outsider: "Le Bal des Menteurs", de Daniel Leconte).

Ouf !

Misère de brol kilométrique !

Bon eh bien, rendez-vous fin février pour les résultats et, comme d'hab', vous trouverez les nominations complètes ici pour les Oscars et pour les Césars.

Voilà.

lundi 30 janvier 2012

Hunger.

"Shame" de Steve McQueen (UK); avec Michael Fassbender, Carey Mulligan, James Badge Dale, Nicole Beharie, Lucy Walters, Amy Hargreaves...

Brandon a la trentaine. Il est new-yorkais, solitaire, désabusé... Il travaille beaucoup. Il est aussi sexaholic. Comme d'autres sont alcooliques ou toxicomanes. Et tout lui est bon pour assouvir son addiction: pornographie, coups d'un soir, relations tarifées. Tout ce qui peut lui éviter un quelconque engagement. L'irruption dans sa vie de sa jeune soeur, Sissy, tout aussi déboussolée, résonne pour lui comme un coup de tonnerre dans une vie de dissimulations. Laquelle va peu à peu se fissurer.

On peut le crier tout de suite et sur tous les toits, "Shame" s'impose d'entrée de jeu comme une des premières vraies grandes réussites de ce début 2012.
Et comme la confirmation de deux talents déjà précédemment associés (cfr. "Hunger"): le réalisateur britannique Steve McQueen (si, c'est son vrai nom !) et le protéiforme - et décidément omniprésent - comédien germano-irlandais Michael Fassbender (dont la non-nomination au récents Oscar est un réel scandale. Procès ! Pétition ! ).

Car, à l'instar d'un "There Will Be Blood" (pour citer un exemple récent), "Shame" est l'un de ces films qui stupéfient d'emblée, qui convainc dès les premières minutes le spectateur qu'il est face à un chef-d'oeuvre en devenir.

Au détour d'une séquence d'ouverture absolument stupéfiante de maestria tant technique que narrative (et avec un usage de la musique pour une fois extrèmement adéquat), McQueen, ce plasticien et vidéaste dont ce n'est jamais que le deuxième film, bon Dieu !, réussit en effet à créer un objet filmique d'une intensité bouleversante, ce que s'appliqueront à démontrer les 95 minutes suivantes jusqu'à l'aboutissement explosif de la "dernière nuit" qui renvoie à la case départ avec une incandescente évidence.

Entièrement construit autour de deux choses - la performance d'acteur viscérale, animale et presque inquiétante du semble-t-il surdoué Michael Fassbender, habité par son personnage, rongé par une sorte de dépendance froide à la sexualité, d'une part.
Et la représentation tout aussi glaciale bien que magistrale d'un point de vue visuel (quel sens du cadrage, du découpage et de la photo, minga !) de son univers (avec New York, filmé comme jamais), d'autre part.

A un point tel que l'histoire et sa représentation, le personnage et le décor, se fondent, malgré la distance maintenue par le réalisateur, pour ne former plus qu'un.

Et c'est la force de ce "Shame" qui évoque irrésistiblement "Le Démon" d'Hubert Selby Jr. mais aussi des expériences filmiques antagonistes et radicales telles que le récent "Drive" ou encore "Irréversible": avoir réussi à canaliser ce torrent de larmes, de sang et de sperme, toute cette violence autant physique que verbale, tout en maintenant cette distance clinique et cotonneuse qui, au bout du compte, condamne Brandon (comme les autres protagonistes du film, d'ailleurs) à une certaine forme de perpétuité.

Une sorte de "No Exit", comme dirait Bret Easton Ellis...

Un grand drame humain dans lequel l'addiction au sexe n'est jamais qu'une expression comme tant d'autres de notre ultra-moderne solitude.

Vertigineux.


Cote: ****

mardi 24 janvier 2012

Heroes and Icons...


(Natalie Portman - b. 1981 )

dimanche 22 janvier 2012


Postiches.

"J. Edgar" de Clint Eastwood (USA); avec Leonardo DiCaprio, Naomi Watts, Armie Hammer, Judi Dench, Josh Lucas, Lea Thompson...

La vie et la carrière de J. Edgar Hoover, l'homme qui créa le FBI et le dirigea sous huit présidents, pendant presque 50 ans.

La mode est aux biopics, c'est un fait certain. Mais il y en a qui, pour des raisons diverses, attirent plus que d'autres. Par la personnalité même de leur sujet, celle de leur réalisateur ou celle de leur interprête principal.

Trois qualités qui semblent d'emblée rassemblées ici.

Quoi de plus passionnant, en effet, que de s'intéresser à la vie, aux oeuvres et aux pompes d'un personnage aussi complexe que J. Edgar Hoover, passé maître dans l'art de la manipulation, du mensonge et de la dissimulation, mise en boîte par l'un des réalisateurs à la fois les plus "classiques" (au sens noble du terme) et révérés du moment - mais dont le discours fût jadis considéré comme plutôt ambigu - et interprêté par un acteur qui n'en finit pas de mûrir et de se complexifier au fil des rôles ?

Rien, semble-t-il...
Et d'entrée de jeu on peut dire que l'on est confronté ici à un film franc du collier, qui réalise exactement ce qui est marqué sur sa boîte. Du bon spectacle solide et carré, intelligent mais divertissant, touffu mais didactique, qui a le bon goût de ne pas vous perdre en route.

D'ailleurs, dès le titre, tout est clair.

"J. Edgar".
Ca aurait pu s'appeller "Hoover" (ça a failli, d'ailleurs) mais non.
"J. Edgar".

Dès le départ, les intentions d'Eastwood sont claires: il va nous montrer l'individu derrière l'Homme d'Etat et de pouvoir.

Et le moins que l'on puisse dire c'est que l'animal est fascinant.

Homosexuel refoulé, effrayé par les femmes, d'une pudeur extrème (ce qui semble être en soi une métaphore de toute l'oeuvre d'Eastwood), castré par une mère bigote et envahissante, complexé par sa taille et un problème d'élocution, J. Edgar Hoover a dépassé tout celà et a réussi à se transformer en l'un des hommes les plus puissants, craints et détestés de l'histoire des Etats-Unis.
En se batissant un empire sur mesure, exploitant ses dons et ses défauts personnels pour les transformer en des trésors de manipulation, de cloisonnage et somme toute de folie, Hoover se métamorphose en une sorte de parabole du système américain - et du système mondial - d'hier et d'aujourd'hui.

Et là où le scénario de Dustin Lance Black ("Harvey Milk") devient carrément génial, c'est que, pour montrer comment Hoover s'accomplit en professionnalisant et en rendant crédible le jeune FBI, il s'appuie sur une affaire dans laquelle rien n'est sûr: le kidnapping du Bébé Lindbergh !
Ce qui est encore considéré comme le Crime du Siècle pour les américains, transforme le Bureau en la machine implacable qu'il est devenu, alors que la culpabilité même de son pincipal protagoniste, Bruno Hauptmann, est encore aujourd'hui sujette à forte caution.
Et ainsi la boucle est-elle bouclée, la parabole se referme-t-elle sur elle-même.

Mieux encore: Black transforme la fin du film en une sorte de thriller à tiroirs dont les retournements de situation remettent totalement en perspective tout ce qui a été vu précédemment.

Un monde de mensonges et de miroirs tout simplement brillantissime.

Alors, oui, on peut aussi reprocher au Vieux Clint de tirer un peu beaucoup très fort sur la corde du romantisme en insistant sur la prétendue "romance" entre J. Edgar et son assistant de toujours, Clyde Tolson (incarné par un Armie Hammer tout simplement génial).
Comme on peut aussi reprocher au film un côté un petit peu... monumental.
Ou au scénario de virer parfois un peu trop à l'hagiographie (c'est sûr qu'on n'est pas dans le "Underworld USA" de Ellroy, dont Hoover est également l'un des principaux personnages).
On peut tiquer aussi sur ces maquillages un peu too much ainsi que sûr l'interprétation très Oscar-friendly de DiCaprio.

On peut faire tout celà, oui.

Mais force est également de constater - et de reconnaître - que "J. Edgar" signe un retour en forme pour un cinéaste précieux et certainement pas éternel, à qui l'on en aurait voulu de quitter la scène sur la fausse note que fût "Au-Delà".

Et rien que pour ça...


Cote: ***

lundi 9 janvier 2012


The Talking Cure

"A Dangerous Method" de David Cronenberg (CAN); avec Keira Knightley, Michael Fassbender, Viggo Mortensen, Vincent Cassel, Sarah Gadon, Katharina Palm...

Sabina Spielrein, jeune femme souffrant d'hystérie, est soignée en sa clinique suisse par le docteur Carl Gustav Jung, dont elle devient rapidement la maîtresse. Sigmund Freud, qui considère Jung comme son disciple, ne l'entend pas de cette oreille...

Réjouissez-vous, petits veinards !
Après quatre ans d'absence (depuis "Les Promesses de l'Ombre"), David Cronenberg nous revient cette année avec non pas un mais deux films. Le second, une adaptation de "Cosmopolis" de Don DeLillo (avec l'inénarrable Robert Pattinson dans le rôle principal) devrait débarquer d'ici fin 2012.

C'est qui qui est gâté, mmh ?

En attendant, intéressons-nous d'abord à cette Dangereuse Méthode.

Un film qu'on pourrait, de prime abord, trouver fort éloigné des préoccupations habituelles de Cronenberg - bien que traçant plus ou moins le même sillon "ligne claire" entâmé dans ses précédentes réalisations, à dater plus ou moins de l'excellent "Spider".

Et pourtant !

Et pourtant, si on y regarde de plus près, on retrouve ici les mêmes obsessions, la même fascination pour les mutations, voire la monstruosité. A celà près que ce n'est pas ici la chair humaine qui mute et se transforme mais bien l'esprit qui bouillonne.

Bien servie par un scénario subtil et des dialogues ciselés et empreints d'un humour discret mais omniprésent (du moins dans la première partie du film), de ceux qui - en parfait accord avec le sujet - multiplient les allusions et les non-dits, la réalisation classique mais précise emballe avec un impressionnant sens de la synthèse ce qui aurait pu être un lourd pensum psycho-historique pour en faire une petite fresque passionnante car foisonnante et ludique.

La photo, éthérée et le montage multipliant les heurts et les éllipses contribuent à donner au récit un côté presque onirique qui sied bien à l'ensemble.

Et l'interprétation fait le reste: Keira Knightley culottée dans un premier rôle "mature" qui sera sans doute déterminant pour la suite de sa carrière, Mortensen impressionnant de force dans un rôle pourtant ingrat car plus en retrait, Cassel qui fait plus en deux scènes que certains sur tout un film et surtout Michael Fassbender qui confirme, si l'on en doutait, qu'il est bien l'un des acteurs les plus fascinants de ses dernières années (ce qui tombe bien parce qu'on ne va plus arrêter de le voir dans les mois qui suivent).

Alors bien sûr, "A Dangerous Method" n'évite pas tous les écueils.
Le film est bavard, voire même verbeux, dans sa dernière partie et tombe de ci, de là dans les pièges inhérents au théatre filmé.

Mais c'est quand même et avant tout un grand spectacle intellectuel qui en dit long sur la condition humaine.

Et sans doute sur son réalisateur.


Cote: ***

lundi 2 janvier 2012


Entre ici, Jean Gabin ! (et Top 20 2011).

Vous le croyiez mort: eh bien non !

Au terme d'une année 2011 riche en rebondissements divers et variés, Jean Gabouille est de retour, tout frétillant, la truffe humide et la cataracte triomphante.
Prêt à en découdre avec une année cinématographique 2012 qu'il espère plus passionnante que celle écoulée.

Oh ! Il y eût de grandes choses, certes, comme le prouvent à peu près les trois quarts de ce Big Top Twenty... Mais éparpillées... Et à côté de celles-ci, combien de déceptions. Et combien de films loupés.

Car oui, il faut l'avouer (est à moitié pardonné - ça vous a manqué aussi, ça, hein ? Avouez-le !), mon emploi du temps de ministre ne m'a pas permis d'aller au cinoche aussi souvent que je ne l'aurais voulu.

Résultat: plein de films - et non des moindres - sont passés à la trappe en attendant un éventuel rattrapage en DVD (non-qualificatif pour le bilan de fin d'année, je vous le rappelle).
Exit donc, les "Fighter", "Contagion", "Toutes nos envies", "Les Marches du Pouvoir" et autres "We Need to Talk about Kevin" - j'en passe et des plus contrariants...

Pour arriver, en fin de compte, à ce top inabouti mais qui vaut ce qu'il vaut, dont la face aurait sans doute été changée, aurais-je été un petit peu plus disponible et assidu (pas sûr que le "Tintin" aurait été là si j'avais vu l'un ou l'autre des films cités plus haut, par exemple).

Mais, tout bancal qu'il soit, le voici, le voilà, en forme de "Meilleurs Voeux" et en bon moyen de relancer la machine...

Alors, roulez trompettes, sonnez binious et enjoy !

Ah oui... Et bonané, hein...

1. "Tree of Life" de Terrence Malick (USA).

2. "Black Swan" de Darren Aronofski (USA).
3. "Polisse" de Maïwenn Le Besco (F).
4. "Melancholia" de Lars Von Trier (DK).
5. "Drive" de Nicolas Winding Refn (USA).
6. "Carnage" de Roman Polanski (PL).
7. "Biutiful" de Alejandro Gonzalez Iñarritu (MEX).
8. "Somewhere" de Sofia Coppola (USA).
9. "La Piel que Habito" de Pedro Almodovar (S).
10. "True Grit" de Ethan et Joel Coen (USA).
11. "Habemus Papam" de Nanni Moretti (I).
12. Le Discours d'un Roi" de Tom Hooper (UK).
13. "Le Gamin au Vélo" de Luc et Jean-Pierre Dardenne (B).
14. "Hugo Cabret" de Martin Scorsese (USA).
15. "Minuit à Paris" de Woody Allen (USA).
16. "The Artist" de Michel Hazanavicius (F).
17. "Super 8" de J.J. Abrams (USA).
18. "J'ai rencontré le Diable" de Kim Jee-woon (KOR).
19. "Super" de James Gunn (USA).
20. "Les Aventures de Tintin: Le Secret de la Licorne" de Steven Spielberg (USA).

Et c'est reparti pour un tour !