Bifff 30: Jour 3.
Où l'amateurisme bifffien atteint des sommets rarement explorés...
Que l'on prenne du retard, même beaucoup de retard, dans un festival de cette envergure, avec autant de séances et d'événements à gérer, je veux bien l'admettre et le comprendre.
Que l'on ne fasse rien, mais alors là rien, pour le rattraper, que du contraire, là, ça commence à confiner au foutage de gueule.
Plus d'une heure dans la vue aux séances de 20h et de 22h et on continue comme si de rien n'était, franchement, faut pas pousser.
Que l'on ne remballe pas les invités, je l'admets volontiers, là aussi c'est une question de courtoisie. Et puis il y en a qui viennent de loin.
Par contre, aménager l'horaire et zapper la projection du court-métrage "Collectifff" (encore 5 minutes de baston non stop, honteusement plagiée sur le "They Live" de John Carpenter, soit dit en passant mais baste) c'était possible, non ?
Et au moins enclencher la troisième - ou au moins la seconde, MISERE ! - pour les présentations et autres interviews plutôt que de continuer à ce petit train de sénateur, c'était faisable, il me semble ?
Pensez au festivalier lambda qui voudrait peut-être ne pas rentrer tous les soirs à pas d'heure et ne pas rater son dernier métro (bien que là, avec la grève de la Stib on est d'office marrons et pour quelques jours encore).
Et à celui qui attend pour la prochaine séance et doit poireauter pendant des plombes...
Enfin, de toute façon, quand le film est enfin sur le point de commencer, c'est le projo qui lâche comme ce soir. Alors pourquoi s'énerver, je vous le demande?
D'autant qu'à une exception près, les films n'étaient pas terribles, ce soir (enfin... hier soir)...
4. "The Butterfly Room" de Jonathan Zanantonello (I/USA).
Ann est une vieille dame bizarre, acariâtre, qui n'aime pas trop les hommes, aime beaucoup les petites filles et entretient à grands frais une collection de papillons qu'elle conserve dans une pièce sombre dans laquelle il est interdit d'entrer.
Etrange, ce machin qui donne l'impression d'avoir été tourné en 1981.
Très mal réalisé, vilaine image, vilaine lumière, vilaines couleurs et une narration étrange, élliptique, syncopée, fragmentée, vrillée de flashbacks la rendant parfois à la limite du compréhensible.
D'autant que l'intrigue est pour le moins capillotractée et la mise en images d'un kitsch qui, bien que lorgnant nettemment vers Dario Argento, confine souvent au grotesque.
Bon, reste Barbara Steele, rigolote, bien que fort abimée.
Et le vrai revenant qu'est Heather Langenkamp, perdue des radars de puis "Freddy Sort de la Nuit".
Et qui a fort mal vieilli.
Cote: *
5. "Lockout" de Saint & Mathers (USA).
En plat de résistance, un bon gros Besson destiné aux estomacs solides.
Soit de la S.F. bourrine photocopiant sans aucune vergogne les scénars de "Los Angeles 2013" (la fille du Président US otage d'une révolte pénitenciaire. Un repris de justice envoyé contre son gré à sa rescousse) et de "Fortress" (la dite prison est dans l'espace) avec une goutte de "Minority Report" (pour les malfrats mis "en sommeil").
Une première demie-heure qui ne donne pas l'occasion de vraiment comprendre ce qui nous arrive tant est impressionnant le déploiement pyrotechnique (explosions, fusillades, courses-poursuites et vaisseaux spaciaux en touts genres), puis ça retombe et ça s'encrouille à force de répétitions.
Et répétitions+scénario à la con+dialogues sub-débiles+personnages inconsistants+humour de corps de garde=poubelle et au suivant merci.
*Baille*
Cote: *
6. "Truth or Dare" de Robert Heath (UK).
Où une soirée d'anniversaire dans une cabane dans les bois tourne au vilain règlement de compte.
Difficile d'en dire plus sans trop en dévoiler sur ce petit film british paradoxalement pas très original mais qui sauve quand même mine de rien la soirée.
D'abord parce qu'il est sans prétention, ce qui est somme toute assez rafraichissant. Ensuite parce qu'il est efficace et bien emballé, malgré son évident manque de moyens.
Teigneux, bien ficelé (bien qu'il y ait quand même l'une ou l'autre invraisemblances, de ci, de là), bien emmené par une troupe de jeunes comédiens peu ou pas connus mais britanniques, donc talentueux.
Et enfin parce qu'il se termine dans un assez réjouissant jeu de massacre.
Sympatoche.
Cote: **
Ce soir: "The Road", "La Chispa de la Vida" et "The Woman".
Demain "Mr. & Mrs. Incredible" (sous réserve), "The Whistleblower" et "Kotoko".
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