mercredi 21 avril 2010


Bifff 28: Le Palmarès.

Et voila, c'est fini.

Une nouvelle édition du Bifff est derrière nous. Une édition bizarrement morne, pas tellement au niveau des films (quoi que la première semaine était très en demi-teinte) mais surtout au niveau de l'ambiance, des invités, des "événements" et autres animations.

Serions-nous devenus blasés ?

Peut-être... En tout cas, en attendant l'année prochaine (et à plus court terme, la critique du film de clôture, l'excellentissime "Kick-Ass"), voici viendu le temps du Palmarès, sans surprise, si ce n'est celle du Corbeau d'Or remis à "Esther".

En voila bien une que je n'avais pas vu venir, tiens.
D'accord, le film n'est vraiment pas mal, mais de là à lui filer un prix - le principal, en plus - il y a un pas que je n'aurais pas franchi.
Enfin, disons que ce Corbeau vient récompenser un film bien "Bifff", ce qui n'est pas un mal en soi. Et qu'il marque le grand retour des Etats-Unis en haut du tableau-marquoir, car "Esther" est bien un film à 100% amériki, n'en déplaise à mes petits camarades de Le Soir qui en font un film espagnol sur la seule foi de la nationalité de son réalisateur (baudets !)

A part ça (et le doublé de "Symbole" qui prive étrangement "Valhalla Rising" du Prix du 7ème Parallèle), le reste est assez conforme à mes pronostics d'hier. Plus fort qu'avec les Césars ou les Oscars, donc.

Allez, voila, roulez tambour !
Le Palmarès du 28ème Festival International du Film Fantastique, de Science-Fiction et de Thriller de Bruxelles:

- Corbeau d'Or: "Esther", de Jaume Collet-Serra (USA).

- Corbeau d'Argent: "Thirst", de Park Chan-wook (SK) et "Symbole", de Hitashi Matsumoto (J).

- Mélies d'Argent (Meilleur Film Européen): "The Door", d'Anno Saul (G).

- Prix du 7ème Parallèle: "Symbole", de Hitashi Matsumoto.

- Prix du Meilleur Thriller: "Cellule 211", de Daniel Monzon (S).

- Prix du Public (ou "Pégase"): "Vampires" de Vincent Lannoo (B).

Voila.

A noter donc que c'est la première fois qu'un film belge reçoit un prix et que, comme prévu, mon chouchou danois "Délivre-nous du Mal" est reparti bredouille.

Du côté des habituelles "Mentions Spéciales", on remarquera celle du jury européen remise à "Cargo", un film de S.F. suisse ainsi que, encore plus surprenant, voire surréaliste, celle du jury "thriller" récompensant UNE (!) scène du très mauvais film de Uwe Boll, "Rampage". Mention spéciale pour une scène, on peut dire que c'est de l'inédit, mais c'est peut-être le plus près d'un prix, quel qu'il soit, que se rapprochera jamais un film de Uwe Boll, donc*... Profite, gaillard !

Et allez, puisque je suis de bonne humeur, ravi que je suis de la résurrection de ma touche "k", je me fends moi aussi de mon petit palmarès sous forme de top 5 et flop 5.

Top 5:

1. "Kick-Ass", de Matthew Vaughn (USA).
2. "Délivre-nous du Mal", de Ole Bornedal (DK).
3. "Thirst", de Park Chan-wook (SK).
4. "Symbole", de Hitoshi Matsumoto (J).
5. "The Killer Inside Me", de Michael Winterbottom.

Mentions à "Le Guerrier Silencieux", "Esther" et "Heartless".

Flop 5 (le plus mauvais en 1):

1. "5150, Rue des Ormes", d'Eric Tessier (CAN).
2. "Rampage", de Uwe Boll.
3. "Kanikosen", de Sabu (J).
4. "Giallo", de Dario Argento (I).
5. "The Fourth Kind", d'Olatunde Onsunsanmi.

Mention à "Malone", de Russell Mulcahy.

Et puis c'est tout...

(* cette phrase ne veut absolument RIEN dire mais je suis très fatigué, je la laisse donc comme ça).

mardi 20 avril 2010


Bifff 28: Jour 11.

Où les jeux sont faits... et bien faits...

Voila, dernière vraie soirée au Bifff 2010.

Avec à la clef encore une très bonne surprise (et une dernière croûte pour la route).

Demain (oui, ce soir, en fait) c'est la clôture et le palmarès, donc, rions, c'est l'heure et résumons-nous: qui c'est qui mériterait donc quoi ?

"Thirst" et "Symbole" devraient tout les deux logiquement être primés (Corbeau d'Or pour l'un et d'Argent pour l'autre ? Peut-être bien, mais dans quel ordre ?), ainsi que "Valhalla Rising" (7ème Parallèle).
"Délivre-nous du Mal" de Ole Bornedal et "Cellule 211" de Daniel Monzon devraient se battre jusqu'au bout pour le titre de Meilleur Thriller.
Et ce ne serait pas étonnant que le film belge "Vampires", de Vincent Lanoo, vu le buzz qu'il a généré, se retrouve récompensé lui aussi (le Prix du Public ?).
Reste la grande inconnue: le Méliès d'Argent (meilleur film européen).
Rien ne semble surnager dans la séléction (du moins de ce que j'en ai vu).
"The Door", le film allemand grand vainqueur de Gérardmer ?
Ne l'ayant pas vu, je peux difficilement juger mais à entendre les sifflets dans la salle lorsque son titre fut cité à je ne sais plus quelle occasion... Hum...

Wait and see, donc...

En attendant: encore deux flimz...

18. "Symbole" (Shinboru) de Hitoshi Matsumoto (J).
YAYAYAYAYAYAYAYAYA !!!!!!!!
"Cube" en version dadaïste, maintenant, on aura tout vu !
Un Japonais se réveille dans une grande pièce toute blanche et sans issue. En appuyant sur le zizi d'un angelot dépassant de l'un des murs, il provoque l'apparition de plusieurs dizaines d'appendices du même genre. En se servant de ceux-ci, il va vite se rendre compte qu'il peut faire apparaître toutes sortes d'objets délirants, voire de personnes (des coureurs masaïs qui traversent la pièce et les murs), voire changer la physionomie de la salle (une porte apparaît, par exemple, mais s'avère impossible à atteindre). En utilisant à bon escient les possibilités offertes, peut-êre réussira-t-il à se libérer...
Oui, hein ? Je sais...
Et si je vous dit qu'en plus, cette histoire-là est montée en parallèle avec celle d'un catcheur masqué mexicain surnommé Escargot Man qui se prépare pour son prochain match entouré de sa famille ?
Eh bien c'est ça, "Symbole". Le truc le plus surréaliste, déjanté, fou fou, incohérent et ludique qu'il ait été donné de voir à un festivalier depuis... Depuis jamais, à mon avis, tout simplement.
Inventif, poétique et toujours hilarant, bourré d'idées de mise en scène invraisemblables (et parfois kitsch; toute la fin ressemblant à un gigantesque clip de Jean-Michel Jarre sous acide), c'est le film le plus barré - et l'un des plus jouissifs - de ma "carrière" de cinéphage.
Réalisé, interprété, écrit, produit par un seul homme: Hitoshi Matsumoto, sorte de Kitano version clown nucléaire, "Symbole" est une expérience hors du commun qui risque bien de se voir distinguer lors de la remise de prix et qui a toutes les cartes en main pour acquérir le statut de film-culte.
Ce coup-ci, c'est sur !

Cote: ****

19. "Malone" (Give'em Hell, Malone") de Russell Mulcahy (USA).
Et on termine sur une fausse note de fanfare avec le dernier Mulcahy (vous savez, le type qui a réalisé "Razorback" et "Highlander", il y a deux millions d'année avant de sombrer dans la bisserie sans nom en compagnie de Christophe Lambert ?): une cornichonnerie de la plus belle eau, une sorte de mélange de film noir et de BD qui cite à tout va (et pas du beau: outre les multiples références à l'univers du polar, ses femmes fatales, etc., on pense essentiellement à des brols comme les Batman de Schumacher, "Dick Tracy" ou bien entendu à "Sin City" version kermesse).
C'est d'une laideur sans nom (le fluo domine, et largement), la réalisation est tour à tour plan plan et hystérique, les acteurs mauvais comme des cochons corses (Thomas Jane et Elsa Pata%y sont carrémént pathétiques et je ne parle même pas de Doug Hutchison, en Joker du pauvre) et l'histoire, inutilement alambiquée comme de bien entendu, ne tient absolument pas debout (si c'était juste pour le buter, c'était pas la peine de monter une combine aussi farfelue, hein, les gars !)
Bon, y a de l'action et un peu de violence, donc on ne s'ennuie pas tout à fait (quoi que, j'ai quand même regardé ma montre, en fait), mais c'est vraiment tout ce qu'il y a à sauver de ce moche truc qui, en plus, est "to be continued".
Qu'avons nous fait pour mériter ça, misère ?

Cote: * (je suis trop gentil)

Ce soir: Kick Ass, clôture et palmarès.

Bifff 28: Jour 10.

Où l'on est un peu emmerdé pour Ole Bornedal...

Eh oui !
Car son "Delivre-nous du Mal", qui reste mon chouchou pour le moment, est en compétition pour le Prix du Meilleur Thriller.

Or, "Cellule 211", le scud espagnol vu ce soir (-là, c'était avant-hier, en fait) semble bien parti pour lui griller la politesse.

Ce serait mérité, notez, vu la qualité générale du film de Daniel Monzon... Mais bon. Je continue à considérer le danois comme la meilleure chose vue au Bifff jusqu'ici (c'est pas encore fini, c'est sur, mais, à l'heure où j'écris ces lignes il ne me reste plus que le film de clôture à voir, les chances de le voir se faire détrôner s'amenuisent...)

Ce serait marrant de se livrer au petit jeu des pronostics, d'ailleurs.

Bah, ce sera pour plus tard...

17. "Cellule 211" (Celda 211) de Daniel Monzon (S).
Décoiffant pour le moins, ce thriller carceral espagnol où un jeune gardien fayot (il vient bosser un jour plus tôt, ce baudet) se retrouve prit au milieu d'une émeute au cours de laquelle les détenus vont le prendre pour l'un d'entre eux, le forçant à mener double jeu.
Car rare sont les films qui vous prennent comme ça d'entrée de jeu pour ne plus vous lacher, vous scotchant à votre fauteuil du début à la fin, vous faisant même oublier d'aller pisser (et pourtant, avec la Troll et le maitrank...)
"Cellule 211" est de ceux-là.
Car rapidement, on s'attache aux personnages, se passionnant pour leurs relations, leurs atermoiements, leur évolution, au gré des circonvolutions d'un scénario en béton armé qui souffle le chaud et le froid, n'oubliant pas d'humaniser ses protagonistes (la partie avec la femme du "héros") et n'hésitant pas à aller fouiller dans la réalité politique du pays (les otages de l'ETA).
C'est brillant, nerveux, réalisée de façon à la fois sèche et racée et magistralement interprété (surtout par Luis Tosar, dans le rôle de Malamadre, le taulard en chef). Et en plus, comme c'est retors, tout le monde trahit tout le monde et ça ne se termine bien pour personne... Ou presque (ouais, spoiler in your face !)...
Bref, on comprend assez vite pourquoi cette espèce d'upgrade espingouin d'un épisode de "Oz" a fait une telle moisson de récompenses lors de la dernière cérémonie des Goyas (les Oscars espagnols).
Et pourquoi Ole Bornedal aurait des raisons de s'en faire...

Cote: ****

Lundi: "Symbole" et "Malone".
Mardi: "Kick Ass", clôture et palmarès.

lundi 19 avril 2010


Bifff 28: Jour 9.

Où l'on essaye d'appréhender le québecois...

Et c'est pas facile, facile, hein !

Le réalisateur de "5150, Rue des Ormes", Eric Tessier, a beau être venu muni d'un petit lexique pour nous aider à comprendre les multiples injures du cru qui truffent son film ("ostie", "calisse", "tabernacle", qu'il traduit toutes par "putain !", en gros), il a quand même fallu s'aider largement des sous-titres en anglais pour capter ce qui se racontait à l'écran.
Ce qui a néanmoins aidé à nous tenir éveillés mais ça, c'est une autre histoire...

A part ça ? A part ça y en a marre des retards à répétition mais bon, c'est le Bifff, hein... Faut faire avec.

15. "The Crazies" de Breck Eisner (USA).
Encore une bonne biffferie, tiens !
Soit un remake bourrin, pas très vraisemblable mais très très efficace du "Jour des Fous Vivants" de notre bon vieux Romero.
C'est assez bas de plafond mais on ne s'ennuie pas une seconde devant ce truc qu'un critique de génie comme Giuseppe (oui, on entre dans le domaine de la private joke mais j'ai pas pu m'en empêcher) aurait pu résumer par "y a de la musique de Johnny Cash et à la fin tout explose".
Comme en plus, la réalisation - enfin, surtout la photo - sous ses dehors clipesques, réussit par moment à réssuciter le look froid des films d'horreur paranos des années 80 (la scène de la moissonneuse-batteuse, celle du car-wash)... on va pas bouder notre plaisir, hein ?
Con mais bon, comme dirait l'autre...

Cote: *** (Arf !)

16. "5150, Rue des Ormes" d'Eric Tessier (CAN).
Pénible, pénible, pénible...
Et pourtant, ça commençait bien !
Résumons-nous: un gaillard tombe de vélo dans une rue de banlieue québécoise. Et sonne à la mauvaise porte, le 5150 rue des Ormes étant habité par un psychopathe qui, avec la complicité plus ou moins consentie des membres de sa famille, va le séquéstrer. Pour finir par le tuer ? Pas sûr !
Donc, l'idée de départ est bonne, la personnalité du méchant originale... Et puis c'est tout.
Une fois l'affaire lancée, tout se fige, plus rien ne bouge, plus rien n'évolue... Et ça devient chiant. Fort chiant. Incroyablement chiant, même.
C'est bien simple, à partir d'un certain moment, on n'attend plus qu'une chose: que ça se termine. Et le problème c'est que ça prend son temps.
Comme en plus, c'est absolument invraisemblable (la relation père-fille est un modèle de n'importe quoi), plombé par des effets inutiles et réalisé comme un (mauvais) téléfilm... Ca donne presque envie de revoir le Uwe Boll...

Cote: *

Dimanche: "Cellule 211".
Lundi: "Symbol" et "Give'em Hell, Malone".

Bifff 28: Jour 8.

Où l'on rattrape le temps perdu...

En retard, en retard, je suis toujours en retard...

Donc, voila, je pourrais vous parler une fois encore des chiottes high-tech et de leurs urinoirs sans eau, sans produits chimiques et sans odeurs qui marchent tellement bien qu'on est obligé de faire brûler de l'encens pour dissipper la puanteur, ce qui laisse des traces de brûlé sur le carrelage blanc.

Je pourrais vous parler du buzz autour de "A Serbian Film" et de ses viols de nouveaux-nés.

Je pourrais vous parler de "Vampires", le film belge (excellent, parait-il) présenté en avant-première mondiale et déjà en vente au DVD shop (tout comme "Esther" ou "Survival of the Dead", d'ailleurs).

Je pourrais faire tout ça et bien plus encore mais je n'en ferai rien car: en retard, en retard, je suis toujours en retard.

Et donc autant parler des films...

14. "The Killer Inside Me" de Michael Winterbottom (USA).
Dommage, une fois encore, que la toute fin de cet énième film du stakhanoviste Winterbottom (16 films en quinze ans, autre chose que Philip Ridley ou Terrence Malick) soit bâclée, confuse, difficilement compréhensible et donne l'impression d'avoir été jetée avec l'eau du bain.
Parce que pour le reste, pardon !
C'est ultra léché, splendidement réalisé, la photo est magnifique, la reconstitution d'époque impeccable, bref, c'est du tout beau boulot (d'ailleurs, on comprend des le très stylé générique de début qu'on va avoir affaire à du lourd).
Le scénario, adapté d'un roman du pape du polar Jim Thompson (également scénariste de Kubrick, excusez du peu), est redoutablement efficace, avec toujours une légère longueur d'avance sur le spectateur qui, du coup, est en permanence sur le qui-vive et souvent bluffé par les multiples rebondissements.
Le tout est en plus servi par un casting haut de gamme (Jessica Alba, Kate Hudson, Elias Koteas, Bill Pullman...) dominé de la tête et des épaules par un Casey Affleck ("le membre de la famille qui a du talent", pour paraphraser notre cher ami présentateur) carrément impérial.
En deux mots comme en cent, cette histoire de shériff-adjoint psychopathe, avec sa violence très graphique (pauvre, pauvre Jessica Alba !), est un film noir de chez noir qui aurait pu espérer devenir un vrai classique.
Tel quel, avec sa fin loupée, il deviendra peut-être une sorte de film-culte.
Ce qui - une fois de plus - est déjà pas mal.

Cote: ***

Samedi: "The Crazies" et "5150, Rue des Ormes".
Dimanche: "Cellule 211".

samedi 17 avril 2010


Bifff 28: Jour 7.

Où l'on passe une drôle de soirée à deux vitesses...

Suite de le présentation du jury international avec un Tommy Wirkola ("Death Snow") visiblement surpris de devoir chanter ("Is it a tradition ?") et un Nabil Ben Yadir culotté, qui abandonne d'abord son comparse à son triste sort avant de revenir pour une interprétation très "spoken word" de "Mais vous êtes fous ?" de Benny B., repris en choeur ("OH OUI !") par un public qui n'en demandait pas temps...

Côté films, sinon, c'est peu de dire que cette soirée aura balayé toutes les possibilités du spectre bifffien...

Wouf !!!!

12. "Le Guerrier Silencieux" (Valhalla Rising) de Nicolas Winding Refn (DK).
Ouh la !
Alors là, oui, évidemment, vendu comme il a été vendu (une épopée viking bien barbare), il est compréhensible que ce film en ai laissé plus d'un perplexe...
Car voila, voila: on est ici loin, très loin, à des années-lumières même, des sommets d'action et de violence (quoi que, de ce côté-là il y ait quelques surprises, éparses mais grâtinées) agitées devant nos nez morveux par les photos, bandes annonces et autres teasers mis en place pour nous servir le bazar, probablement l'un des plus mal pitchés (toi aussi, parle djeuns !) de l'histoire du cinéma...
Contemplatif - et le mot est faible - lent, très lent, élégiaque et hypnotique, "Valhalla Rising" est, avec sa musique entêtante, son décor sidérant, sa photo d'anthologie, son interprétation, comment dire... virile et son fond magnifiquement allégorique, l'une des expériences filmiques les plus ultimes et décalées qui ait été présenté à l'oeil humain...
Evoquant tour à tour les mânes de Kurosawa et de Tarkovski (par contre, pour Leone, comme dit dans le programme, je cherche toujours...) mais également de Bergman, von Trier ou, surtout, de Herzog (qui n'est pas mort, lui, pour le coup, mais on pense quand même beaucoup à "Aguirre..." allez...), voire celles de Kitano (pas mort non plus: pour les explosions de violence éparses et ultra-courtes), ce "Guerrier Silencieux", dont le final à de quoi, il est vrai, laisser perplexe, est au bout du compte une expérience artistique comme on en connaît peu, surtout dans ce genre de festival.
Raison de plus, donc, pour en profiter pleinement !
Mais si, allez: essaye !

Cote: ***

13. "Esther" (Orphan) de Jaume Collet-Serra (USA).
A l'opposé quasiment exact du film précédent, "Esther" se présente sans gêne aucune - à la grande satisfaction du festivalier lambda, d'ailleurs - comme le film Bifff idéal.
Une grande bisserie diablement efficace, bien menée, bien réalisée (du moins pour ce genre de film), bien servie par une belle distribution (Vera Farmiga, impériale, Peter Sarsgaard, impec en Droopy des familles et la jeune Isabelle Fuhrmann, inquiétante à souhait), au scénario retors même si certaines scènes sont un brin téléphonées et d'autres un poil too much...
Bref, du clef en main...
L'essentiel de l'histoire n'est absolument pas crédible pour deux sous (et que dire du rebondissement final ???) mais ça rajoute encore un brin de charme à ce film clairement - et ouvertement - trop is te veel...
Et puis il y a un vrai suspense, un brin de gore... et surtout on ne s'emmerde pas une seule seconde tout du long de ces quand même deux heures et cinq minutes...
Pure, mindless, senseless fun ?
Ouaip, et en milieu de festoche, en plus, eh bien ça tombe à pic !...

Cote: ***

Ce soir: "The Kille Inside Me"
Samedi: "The Crazies" et " 5150, Rue des Ormes"



vendredi 16 avril 2010


Bifff 28: Jour 6.

Où l'on change de président...

Qui l'eût cru, le vénérable Tobe Hooper ("Massacre à la Tronçonneuse", "Poltergeist"...) a fait faux bond au Bifff !

Non, sans rire, c'est pas une surprise, ce genre de truc arrive tous les ans. Et toujours avec l'invité le plus important, bizarrement...

Le truc, c'est que Hooper devait présider le Jury International (celui qui remet les Corbeaux, parce qu'avec la multiplication des jurys et des prix ces dernières années, on s'y perd un peu). Du coup c'est sa copine Dee Wallace qui s'y colle, assez logiquement (c'est la plus connue des membres du jury après lui).

Aaaaaah ! Dee Wallace ! Ou Dee Wallace-Stone, d'ailleurs, c'est selon.

La plupart d'entre vous se souviendra d'elle comme de la maman dans "E.T.", mais c'est aussi l'une des principales scream queens de l'Age d'Or du cinoche bis amériki (fin des années 70 et toutes les années 80, en gros).
Que l'on aura pu voir dans des choses aussi cultes que "La Colline a des Yeux", "Cujo", "Critters", "Hurlements" ou, plus récemment dans "Fantômes contre Fantômes" de Peter Jackson ou le remake de "Halloween" par Rob Zombie (cowabunga !).

Une icone ! Mon idole !

Qui a prouvé qu'elle avait de beaux restes et qu'elle était encore tout à fait capable de pousser une gueulante, d'ailleurs.

Sa présentation tombait à pic, soit dit en passant, juste avant la projection de l'un des premiers concurrents sérieux au titre de Corbeau d'Or 2010...

11. "Thirst" de Park Chan-wook (SK).
Aussi étrange que cela puisse paraitre, le nouveau film de Park Chan-wook ("OldBoy", "Sympathy for Mister Vengeance") est bien, comme annoncé et vérification faite, une adaptation de "Thérèse Raquin" de Zola dans la Corée moderne et avec des vampires.
Cette histoire de prètre contaminé par un virus et ramené à la vie par une transfusion douteuse, se tournant dès lors vers les plaisirs de la chair et succombant aux charmes d'une jeune femme pour le moins vénéneuse est assez curieuse mais donne au cinéaste coréen, loin de ses histoires de vengeances habituelles, l'occasion de laisser une fois de plus éclater son talent.
C'est excessif, original et détonnant, magnifiquement mis en image, poétique, souvent fort drôle et finalement assez gore et malsain.
Traitée de manière radicale et magistralement interprété (l'habituel Song Kang-ho, l'acteur fétiche de Park Chan-wook, mais aussi - et surtout - la jeune Kim Ok-bin, véritable révélation du film), "Thirst" est sans doute l'histoire de vampire la plus originale que l'on ait vu ces dernières années.
Dommage que tant de louanges se heurtent à un défaut de taille: c'est beaucoup trop long (plus de 2 heures, dont une bonne demi-heure de trop) et, particulièrement dans la dernière partie où l'on se dit que le cinéaste ne sait plus très bien comment finir son film, truffé de... longueurs (ben oui, forcément...)
Heureusement, la scène finale, magnifique, sauve le tout et permet de garder en tête pour longtemps un film qui n'est peut-être pas le chef-d'oeuvre de son auteur mais en tout cas une vraie réussite.

Cote: ***

Ce soir: "Le Guerrier Silencieux" et "Esther".*
Vendredi: "The Killer Inside Me".*

(*Comprenez "hier" et "ce soir". Oui, j'ai un jour de retard)

mercredi 14 avril 2010


Bifff 28: Jour 5.

Où l'on s'achemine tout doucettement vers la moitié du festival...

Tout doucettement et sans encombre tant il est vrai qu'il ne se passe pas grand chose cette année, à part les habituelles cascades du projectionniste (pas moyen de voir un film net, tetcheu ! Ce type est un artiste du flou !)

Enfin, au moins aura-t-on eu droit aujourd'hui à la présence de ce bon vieux Uwe Boll, sa carrure de boxeur et son accent teuton à couper au couteau.

Comme d'hab, quoi, puisqu'il présente en moyenne un film par an au Bifff et qu'il est quasiment chaque fois présent (pour nous dire que d'après lui le petit dernier est son meilleur et bla bla bla).

Donc, rien que de très habituel une fois encore pour cette seule et unique soirée à trois films de l'année (en ce qui me concerne, veux-je dire, bien entendu).

Et une fois de plus, Uwe a refusé de chanter.

Sacré vieux lui !

8. "Kanikosen" de Sabu (J).
Ca a vraiment été très difficile de ne pas s'endormir devant ce brol qui, en plus, n'avait absolument pas sa place ici (rien de fantastique, ce n'est ni un thriller ni un film de S.F., bref...).
Adapté d'une nouvelle de Takiji Kobayashi (un auteur communiste mort pour ses convictions, visiblement), le film raconte la prise de conscience et la révolte d'un groupe d'ouvriers exploités sur un bateau-usine pêchant le crabe au large du Kamtchatka.
C'est lent, long, extrèmement verbeux et ça ne débouche sur rien.
Dommage parce que le décor quasi unique du bateau n'est vraiment pas mal et qu'il y avait une ou deux idées rigolotes (la tentative de suicide collectif) en début de film.
Malheureusement aucune n'est exploitée et, au bout de presque deux très pénibles heures, l'ensemble finit par aboutir sur... euh ?
Ben sur du vide, en fait.
Du beau vide, mais du vide quand même.

Cote: °

9. "Ames en Stock" (Cold Souls) de Sophie Barthes (USA).
J'attendais monts et merveilles du premier film de Sophie Barthes, présenté comme une comédie de S.F. intello new yorkaise dans la veine de "Dans la peau de John Malkovich".
Héla, trois fois hélas, fatalitas: caramba ! Encore raté !
Oh, l'idée de départ est bonne, très bonne même, mais elle est sous-exploitée...
C'est assez finaud et roublard au niveau de l'écriture (et pas mal réalisé, en plus), souvent très drôle et pas mal subtil.
Mais - est-ce parce que nous avons justement affaire ici à un premier film ? - l'ensemble n'est pas suffisament tenu et part en quenouille par trop rapidement.
Il y a des longueurs.
Beaucoup.
Trop (toute la partie russe, en gros, aurait pu être écrémée d'une bonne moitié).
Le rythme est beaucoup trop lâche, les rebondissements et les traits d'humour trop distillés.
Qui plus est (et de ce fait le film s'inscrit bien dans la lignée de l'espèce d'école de cinéma intello-bobo arty dont elle semble émerger, celle des Spike Jonze, Charlie Kaufman et autres Michel Gondry), ça pèche souvent par excès d'orgueuil.
Ca a souvent tendance a se prendre au sérieux et à s'écouter penser, ce qui ne rend pas le film sympathique, malheureusement.
Et c'est d'autant plus dommageable que, débarassé d'un peu de vernis et allégé de quelques scènes, "Ames en Stock", admirablement porté par un Paul Giamatti absolument génialissime, aurait pu faire un vrai grand film.
En l'espèce il n'arrive qu'à être un intrigant brouillon.
Ce qui l'un dans l'autre est quand même déjà pas mal, on l'avouera.

Cote: **

10. "Rampage" de Uwe Boll (USA).
Uwe, Uwe, Uwe !
Ah la la, on ne nous le changera plus.
Le revoila donc qui surgit au coin du bois avec sous le bras son 117ème film en dix ans, un brol comme lui seul peut encore en torcher.
Une espèce de non-film.
Une sorte de shoot em up débile, variation ultra violente sur le "Chute Libre" de Joel Schumacher (un autre fameux tâcheron, celui-là) où un type, sans raison apparente (mais il y a un twist que l'on voit arriver de loin avec ses gros sabots), déboule en ville armé jusqu'aux dents et vêtu d'une armure en kevlar et butte absolument tout ce qui bouge (ou pas, d'ailleurs).
C'est limite fascisant et surtout irregardable à force de cut up hystérique et de caméra à l'épaule hoquetante.
Tout le début, avec ses dialogues improvisés par les acteurs, est simplement imbitable (heureusement, à partir d'un moment, ça ne parle plus trop, et pour cause) et le "message" (parce qu'on sent bien que Uwe veut nous dire quelque chose) est pour le moins incompréhensible.
Reste quand même une ou deux scènes rigolotes (celle du salon de coiffure, par exemple)...
Mais bon, allez, c'est vraiment pour dire.

Cote: °

Ce soir: "Thirst".
Jeudi: "Le Guerrier Silencieux" et "Esther".



mardi 13 avril 2010


Bifff 28: Jour 4.

Où l'on passe une soirée bien plus calme que dans tout le reste de la capitale, visiblement...

Alors qu'à Bruxelles la réalité dépasse la fiction (deux braquages mortels, une fusillade et une émeute, tout ça en une seule journée, bel effort !), à Tour et Taxis le calme règne en maître, du moins en dehors de l'écran.

Rien à signaler ce soir, une fois encore serait-on tenté de dire, même pas le moindre petit invité à se mettre sous la dent - ou la rétine, c'est selon. Vivement demain qu'on recroise ce bon vieux Uwe Boll, tiens !

En attendant, tout ça nous permet en fin de compte de nous concentrer sur l'essentiel: les films !

Allez, zou ! Envoyez !

6. "Giallo" de Dario Argento (I).
On m'avait vendu ce 17ème opus du croque-mort ritalien comme étant - et de loin ! - la pire chose qu'il nous ait torché jusqu'ici.
Mouais, à vérifier, dans la mesure où je garde quand même un souvenir pénible, voire douloureux, d'objets filmiques du genre "Syndrôme de Stendhal" ou "Fantôme de l'Opéra", sans parler de sa récente "Troisième Mère" (bien que, dans ce cas précis, le brol était tellement barré qu'il en devenait drôle, voire culte).
Ce qui est sûr et certain, en tout cas, c'est que c'est de loin - de très loin, même, là - le plus con.
Le scénario (le premier que le bon Dario n'ait pas écrit lui-même, soit dit en passant, mais est-ce vraiment une excuse ?) et les dialogues sont d'une stupidité abyssale.
Un truc qui confine au mystique !
Ce qui les rend involontairement drôles, il est vrai, mais bon, ça ne suffit pas à sauver le brol non plus, faut pas charrier !
Le moment où le flic (péniblement joué par un Adrien Brody qui n'en peut plus de faire n'importe quoi ces derniers temps) révèle son trauma à l'héroïne (Emmanuelle Seigner, mon... Dieu ... !) est un véritable sommet de gaudriole cinématographique comme il en a rarement été atteints.
Pour le reste, cette énième variation sur le thème du serial-killer censé rendre hommage au genre, si pas créé, en tout cas popularisé par le croquemitaine transalpin (le "giallo" du titre, faut suivre), se contente d'aligner les poncifs du genre, une ou deux scènes gores limites "minimum syndical" et de belles invraisemblances pour aboutir à un final abrupt et absurde qui n'arrange rien.
Pas plus que le maquillage ridicule de Brody, qui joue également le rôle du tueur (sous pseudo-anagramme: Byron Dreida), d'ailleurs.
Grotesque, on vous dit.

Cote: *

7. "Heartless" de Philip Ridley (UK).
Philip Ridley, en fin de compte, c'est un peu le Terrence Malick du fantastique.
Même rigueur, même ambition et, surtout, même rythme effréné de production !
Trois films en vingt ans ! Qui dit mieux ?
Personne.
Mais bon, force est d'avouer que le gaillard sait y faire et que ça vaut à chaque fois la peine d'attendre.
Quinze ans ou presque après "Darkly Noon", donc, voici venir ce "Heartless" urbain et londonien (ce qui change radicalement des bois et des champs de l'Amérique profonde auxquels nous avaient habitué les deux premiers films du garçon, il est vrai).
L'histoire tarabiscostée d'un jeune photographe qui voit apparaître des démons dans les rues de l'East End. En gros.
Parce que ça va évidemment beaucoup plus loin que ça et c'est ça qui est bien.
Le scénario est extrèment retors, inventif et original.
Pas mal confus, par moment, aussi (faut un peu suivre, donc), mais, de rebondissements en retournements, finit toujours par retomber sur ses pattes.
C'est finement observé, parfois touchant, souvent drôle (l'intervention d'Eddie Marsan en "Homme des Armes" ou toute la scène avec le jeune prostitué sont réellement hilarants) et très soigné au niveau de la symbolique.
Visuellement, la patte inimitable de Ridley est là et bien là, avec ses filtres et ses couleurs saturées (sans compter beaucoup de scènes impliquant du feu, une de ses marques de fabrique).
L'interprétation du jeune Jim Sturgess achève de donner une vraie émotion à un film intrigant qui, sans quelques longueurs et une musique ultra-envahissante, aurait bien mérité, lui aussi, le titre de "petit chef d'oeuvre"...

Cote: ***

Demain: "Kanikosen", "Cold Souls" et "Rampage".
Mardi: "Thirst"

lundi 12 avril 2010


Bifff 28: Jour 3.

Où l'on se prend une première bonne claque...

A part la jolie petite chanson entonnée par l'austère Ole Bornedal et sa charmante fillette, rien à dire de particulier sur cette troisième soirée.

Si ce n'est que, la fatigue inhérente à la fête de la veille aidant, j'ai failli renoncer à venir. Mal m'en aurait pris, puisqu'après une première partie de soirée en demi-teinte, le deuxième film (celui du danois susnommé) c'est révélé être la première sensation de ce Bifff 2010 !

4. "Ondine" de Neil Jordan (IR).
On commence en douceur avec ce conte irlandais romantique et atypique (ce n'est finalement pas vraiment un film fantastique) qui joue subtilement du mythe de la sirène pour mieux nous embarquer vers d'autres rives (kolossal jeu de mots !)
En gros l'histoire d'un pècheur irlandais qui ramène une jolie fille dans ses filets et se persuade qu'elle est une sorte de créature féerique ou mythologique...
C'est très doux (sauf sur la fin), très joli, admirablement bien réalisé (certaines images sous marines valent leur pesant de cacahouètes et le changement de style final est finement amené) et solidement porté par Colin Farrell et la charmante Alicja Bachleda.
Dommage que ce soit par moment trop lent.
Beaucoup trop lent !

Cote: **

5. "Délivre-nous du Mal" (Fri Os Fra Det Onde) de Ole Bornedal (DK).
"Les Chiens de Paille" version scandinave ! Rien de moins.
Ou l'histoire de deux frères que tout oppose, l'un ayant brillament réussi, l'autre tout râté. La réussite du premier est jalousée par le second et ses potes, une bande de fin de races alcoolos et nationalistes. Un incident entrainant la mort de la femme de l'homme fort local, ancien militaire devenu patron de la principale industrie du coin, va faire ressurgir toutes les rancoeurs et précipiter tout ce microcosme dans une sorte de surenchère dans la violence qui culminera lors du siège de la maison du frère aîné.
C'est sur que Bornedal ne nous avait pas habitué à ça avec des films comme "Dina" ou "La Remplaçante".
Ici, c'est du brutal, du dur, de l'implacable. Bien que revêtant les atours d'une série B et ne se départissant quasiment jamais d'une sorte d'humour à froid (sauf sur la fin, évidemment), le film n'épargne rien au spectateur qui, tétanisé, assiste impuissant à cette montée en puissance d'une violence sourde et parfois difficilement soutenable (la scène du viol est assez carabinée).
Véritable réfléxion sur la nature du Mal, tel qu'il peut-être présent en chacun de nous, "Délivre-nous..." est aussi une merveille de cinéma, magnifiquement réalisée, montée et photographiée, bénéficiant d'une structure diaboliquement efficace, d'un travail sur le son impressionnant et d'une distribution de belles tronches de vikings telles qu'on n'en n'avait plus vue depuis longtemps (sans compter la belle Lene Nystrom, la chanteuse d'Aqua, dans l'uns des rôles principaux).
Bref, l'un dans l'autre, un petit chef-d'oeuvre venu du froid qui peut difficilement laisser indifférent.

Cote: ****

Demain: "Giallo" et "Heartless".
Mercredi: "Kanikosen", "Cold Souls" et "Rampage".

Bifff 28: Jour 2.

Où l'on se tape d'entrée de jeu les premiers retards...

Ambiance des grands soirs en ce deuxième jour avec l'avant-première mondiaaaaaaaaaaaaaaale de l'adaptation d'Adèle Blanc-Sec, de Tardi, par le vilain Besson.

Lequel vilain était là en personne (pour ne pas dire en chair - ah ah ! - et en os), accompagnée par la jolie Louise Bourgoin et le moins joli Jean-Paul Rouve (la première chantera le premier couplet de "Dominique" - pour faire "belge", j'imagine - avant d'entamer un triste trio avec ses compères, massacrant pour l'occasion 15 secondes de "Michelle" des The Beatles. Bref, tout ça pour ça...)

Tout ça quoi ?

Eh bien la file, interminable (jamais vu autant de monde au Bifff), le kidnapping des gsm (d'où re-file à la sortie pour les récupérer), l'arrivée du Gros Luc entouré de ses gardes du corps (misère !) et donc le retard subséquent et le début de la projection du deuxième film avec une bonne heure de retard... Parce qu'en plus on a eu l'exceeeeeellente idée (surtout que cette année, en plus, il n'y a plus de navettes) de mettre la présentation des candidats au concours de body painting tout les soirs avant le film de 22 h.

Ah la la...

Ah oui...
Et à part ça, cette année il y a un nouveau présentateur. Un djeuns qui parle djeuns pour faire djeuns.

Seigneur !

2. "Les Aventures Extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec" de Luc Besson (F).
Du bon, du gros, du Besson. Du qui a coûté bien cher et ça se voit (décors, costumes, reconstitution d'époque, effets spéciaux, maquillage), du bien consensuel , formaté pour plaire à tout les publics, du parfois lourdaud, surtout niveau "humour", du, a contrario, trop léger, surtout par rapport au matériau d'origine (vocation "tout public" oblige), du qui brasse large, aussi, pillant bravement "Indiana Jones" ou même son propre "Cinquième Elément".
Bref, du gros divertissement des familles, gras, épais, gluant mais qui se laisserait regarder avec un certain plaisir coupable, ne serait-ce la fin, complètement ridicule.
Mais bon, allez, au moins ne s'ennuie-t-on pas.
Et puis La Bourgoin est très convaincante dans le rôle-titre, croyez-le ou non.

Cote: **

3. "Survival of the Dead" de George A. Romero (USA).
Romero ne sait faire que des films de zombies ? Oui, eh bien, là pour le coup, ce serait peut-être bien qu'il passe à autre chose parce qu'à force, il s'essoufle, pépère...
Ce sixième "installement" (comme disent les amérikis) dans sa série des morts-vivants - après le par contre excellent "Chroniques... " est vraiment plus que moyen. Filmé comme une série B des années 70, curieusement mollasson et faisant finalement passer les zombies au second plan (c'est un comble !) ce "Survival..." se traine douloureusement tout du long, déroulant une pénible histoire de rivalité inter-familiale - sur une île - qui renvoie curieusement aux "Rivaux de Painful Gulch", la BD de Morris - les nez et les oreilles en moins.
Le gore est là, mais parcimonieux, l'humour exsangue et la critique sociale trop en filigrane pour vraiment attirer l'attention.
Bref, on attend de voir si ça ira mieux au prochain épisode...

Cote: ** (Pour certaines scènes gore, cote "spéciale Bifff", ça va sans dire).

Demain: relâche.
Dimanche: "Ondine" et "Délivre-nous du Mal".

Bifff 28: Jour 1.

Où l'on se fait une rentrée plan-plan...

Rien ou en tout cas pas grand chose à dire sur ce premier jour de festival si ce n'est que je suis à la bourre dans mes comptes rendus.
La faute en incombe à ma fameuse fête d'anniversaire, samedi dernier, qui m'a bouffé beaucoup de temps et d'énergie, m'empêchant de poster ici à heure et à temps.

Mais bon, l'un dans l'autre, pas beaucoup de changement ou de péripéties lors de l'ouverture de cette 28ème édition, si ce n'est un discours inaugural encore plus involontairement drôle que d'habitude (pour cause d'abscence de pupitre obligeant le Delmotte à jongler avec ses feuillets et son micro, sans parler des sous-titres sous-titrant le flamand en flamand et le français en français - pour les malentendants, sans doute).

En bref, autant passer tout de suite au vif du sujet:

1. "The Fourth Kind" d'Olatunde Onsunsanmi (USA).
Curieux fillm d'ouverture que ce brol inconnu au bataillon (bien que visiblement disponible sur le Net depuis des mois), réalisé par un anonyme et sans véritables stars au générique (oui, parce que Milla Jovovich, hein...).
Un brol S.F. tarte à la crème et bâclé que l'on pourrait résumer par "Paranormal Activity" + "La Prophétie des Ombres" = un très mauvais épisode de "X-Files"...
Une histoire d'enlèvement (d'abduction, donc) par les extraterrestres dans une bourgade de l'Alaska qui joue la carte vériste en enfonçant le clou du "basé sur des faits réels" et en mélangeant la fiction à de soi-disant images d'archives totalement bidons (et surjouées par des acteurs mauvais comme des cochons).
Le truc c'est que, plutôt que de faire avancer le schmilblick, le réal se contente de monter en parallèle, en split screen, la même scène...
"Documentaire" d'un côté et "fiction" de l'autre.
D'où une question permanente: mais enfin, à quoi bon ?
Comme en plus c'est très, très mal réalisé (à part l'un ou l'autre effet inutile genre "ciels à la Coppola"), on s'emmerde vite malgré une ou deux scènes qui, on l'avouera, font quand même sérieusement sursauter.
Mouais...

Cote: *

Demain: "Les Aventures Extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec" et "Survival of the Dead".
Samedi: relâche.

dimanche 4 avril 2010


Et les momrats ?

"Alice au Pays des Merveilles" de Tim Burton (USA); avec Mia Waskikowska, Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Crispin Glover, Anne Hathaway, Alan Rickman...

Alice, bientôt 20 ans, est demandée en mariage par un jeune noblion qui ne lui plaît pas. Lors de la garden party organisée à cette occasion par leur familles respectives, elle croit voir filer un lapin blanc dans les buissons. Intriguée, elle fuit la fête, poursuit l'animal et finit par tomber dans un trou. Après cette chute vertigineuse, la voila de retour au Pays des Merveilles. Un Pays des Merveilles forcé de vivre depuis quelques temps sous le joug despotique de la terrible Reine de Coeur...

Avant toute chose, expédions en vitesse le chapitre consacré à la 3D.

Car, oui, "Alice..." était bel et bien le tout premier film que je voyais sur ce nouveau "support" (si l'on excepte le dernier quart d'heure de "La Fin de Freddy" et l'expérience malheureuse d'une "Etrange Créature du La Noir" télévisuelle. Mais ce n'était pas du tout le même genre de 3D, il faut bien le dire).
Et bien, pour tout vous dire, je n'ai été que moyennement impressionné.

Peut-être était-ce dû au film en lui-même qui se prètait moins à la technique - il paraît que, de ce point de vue-là, "Avatar" était d'un tout autre tonneau - mais je m'attendais à être beaucoup plus secoué que ça.

Pas que je ne l'ai pas été du tout, hein...
Non, il y a des moments réellements étonnants - paradoxalement plus dans les petits détails que dans les grosses scènes spectaculaires qui ont visiblement été tournées pour mettre en valeur le système, d'ailleurs.
Mais bon, ça reste l'un dans l'autre beaucoup moins tarazimboumant que prévu - même si c'est très chouette.
Un peu comme croire que l'on monte sur la Space Mountain pour se retrouver au dernier moment embarqué sur le Petit Train de la Mine.

Mais à part ça, foin de considérations techniques, on peut heureusement dire, car c'est bien là l'essentiel, que le film en lui-même est une belle réussite.
On pourrait même avancer - allez, n'ayons une fois encore pas peur des comparaisons ni des superlatifs - qu'il s'agit là du meilleur Burton depuis "Sleepy Hollow" (mon préféré et donc le meilleur de tous en ce qui me concerne).

La première grande force de cette nouvelle adaptation, c'est que Burton, que l'on croyait pourtant né pour porter à l'écran le roman de Lewis Carroll, a avoué n'avoir jamais vraiment apprécié l'oeuvre, qu'il trouvait trop décousue.
Et qu'il lui a donc "inventé" une intrigue (dans le bouquin, Alice se contente de passer d'une aventure à une autre sans qu'il n'y ait vriment de finalité).
Et ça marche !
D'autant plus qu'en dehors de ce tour de magie scénaristique le film reste très fidèle aux péripéties originelles.
Et qu'il se paye le luxe d'être en plus une véritable oeuvre burtonienne, qui recycle toutes ses préoccupations tout en restant fidèle à son univers visuel unique (très "Mister Jack", "Sleepy Hollow", justement, dans le cas qui nous occupe).

Et de ce côté-là, on peut dire qu'on en a largement pour son argent...

C'est magnifique, foisonnant, à la fois sombre et lumineux, toujours ludique, toujours inventif, techniquement très maîtrisé - les CGI et autres motion-captures s'intégrant très bien à l'univers "live" et réciproquement - bref, un vrai régal pour les yeux et pour l'imagination...

La seconde idée de génie étant - et c'est là plus étonnant de la part d'un Burton pourtant peut enclin au commentaire social* - de faire d'Alice non plus une enfant mais une femme, qui plus est "sexualisée" (discrètement, ça reste du Disney, mais quand même) et émancipée.

Ce qui replace le conte dans un contexte sociétal, presque psychanalytique - voire politique - des plus étonnants et des plus passionnants.

De ce point de vue, la performance de la jeune et prometteuse Mia Wasikowska, à la fois enfantine et, passez-moi l'expression, "sévèrement burnée" (ains que celles, azimutées, d'Helena Bonham Carter et d'un Johnny Depp malheureusement un peu trop en roue libre) tire le film vers des horizons insoupçonnés, des recoins sombres dans lesquels se cachent des secrets pas toujours avouables.

Achevant en cela de rendre justice au génie étrange et biscornu d'un livre qu'il serait peut-être bon d'un jour réellement (re)découvrir...


Cote: ***

(* Quoi que. Oui, bon...)