dimanche 27 avril 2008



Pourquoi je ne suis pas allé voir...

(ou "toi aussi fais ton Finkielkraut et parle de films que tu n'as même pas vus")

IV. "Redacted" de Brian De Palma (USA); avec Mike Figueroa, Ty Jones, Zahra Zubaidi...

Et pourtant celui-là, ça y était presque...
Je suis allé jusqu'à l'entrée du cinoche, bien décidé à le voir et puis au dernier moment je me suis dit "Oh! Et puis non..." et j'ai tourné les talons.

Mais alors, bon sang, pourquoi?
Misère! Pourquoi???

1. Parce que de manière générale, les films dont le message c'est "La guerre c'est mal" ça commence un peu à bien faire, merci.

2. Parce que, je sais pas si c'est moi mais il me semble qu'il l'a déjà fait, ce film, le père De Palma. C'était en 1989, l'action se déroulait au Vietnam, ça s'appellait "Outrages" et, franchement, c'était déjà pas ce qu'on pouvait trouver de plus léger dans sa filmographie (pourtant globalement assez riche en crème au beurre).

3. Parce que le côté faux reportage, acteurs soi-disant non professionnels, vrai-faux mélange d'images d'actualités et de trucs tournés pour l'occase, mutant-mix de différents supports (Internet, vidéo HD, cinéma, archives diverses, etc.), déclinaison du brol en documentaire, mockumentaire, rockumentaire, na-na-nère, branlette-o-rama et prétendues réflexions sur l'image, l'information et la manipulation de celles-ci - j'en passe et des plus bidons - ça ne m'a même plus l'air d'être du pipeau mais carrément un concerto pour cornemuses...
Après quelques années passées à bouffer du Michael Moore en brochettes, merci quand même de bien ne pas vouloir prendre pépère pour plus crédule et/ou débile qu'il n'est, ce serait gentil...

4. Parce que, du "Projet Blair Witch" à "Bloody Sunday" en passant par le dernier Bourne, les brols filmés "vérité", caméra à l'épaule et montage au hachoir ça a tendance à me donner plus la gerbe que les trois "Pirates des Caraïbes" réunis ("Attends de voir "[REC]!" Oui, je sais, merci...).

5. Parce que depuis "Robert Carmichael", les scènes de viol complaisantes, je sais pas pourquoi, mais je préfère passer mon tour...
Burp!

Est-ce que je le louerai quand il sortira en DVD (si ce n'est pas déjà fait)?

Ouaip... Euh... Ca reste à voir...

Prochainement: Pourquoi je ne suis pas allé voir... "John Rambo", de Sylvester Stallone.

jeudi 24 avril 2008



One-man show...

"Sans Arme, Ni Haine, Ni Violence" de Jean-Paul Rouve (F); avec Jean-Paul Rouve, Alice taglioni, Gilles Lellouche, Anne Marivin, Maxime Leroux, Patrick Bosso...

En 1977, Albert Spaggiari, cerveau du "casse du siècle" - celui de la Société Générale de Nice, perpétré via les égouts - s'évade en sautant par la fenêtre du bureau du juge d'instruction qui l'interrogeait. Quelques temps plus tard, Vincent, reporter chez Paris-Match, réussi à l'approcher dans son exil doré en Amérique du Sud et à lui arracher une interview...

Le parti-pris de départ de Jean-Paul Rouve pour sa première réalisation est donc de présenter Spaggiari, le truand magnifique, comme une sorte de starlette courant toute sa vie après son fameux "quart d'heure de gloire" warholien, qu'il a approché de très près et qui depuis s'enfuit sans cesse...

Et c'est dans ce portrait de l'homme en loser sublime, en pantin dérisoire, toujours cabotinant - à l'image de son interprête - que réside la (semi) réussite et l'intérêt du film.

Car du casse il n'est quasiment pas question, si ce n'est à travers quelques maigres flash-backs...

Non, ce qui intéresse Rouve c'est bien Spaggiari lui-même. Lui et ses félures intimes.

Un Spaggiari étonnant, toujours dans le show, dans la démesure...
Un Spaggiari vantard, mytho même, jouant à échapper à la police qui le traque tout en essayant de renouer sans cesse le contact avec son public et en cherchant vainement à toucher à nouveau du doigt sa gloire passée.

En celà, il réalise une sorte de farce légère et drôlatique, toujours en mouvement, ou rien n'est jamais réellement grave, ou la seule vraie nostalgie semble être celle d'une époque, les années 70, révolue et, elle aussi, idéalisée.
Du coup la reconstitution peut paraitre un peu trop maniaque et forcée, allant jusqu'a citer le cinéma de l'époque, ces comédies exotiques à la Philippe de Broca ou ces films policiers marqués par l'usage du split-screen...

Le problème c'est qu'en voulant à la fois amuser à tout crin et parler des zones d'ombres - évidentes - de son personnage, l'ex-Robin des Bois se retrouve un peu trop souvent le cul entre deux chaise, semblant ne pas savoir quelle attitude adopter et finissant par tourner autour du "mystère Spaggiari" sans jamais réussir à vraiment l'approcher.

On peut d'ailleurs lui reprocher certains travers de la fictionnalisation, comme par exemple d'avoir voulu rendre le personnage par trop sympathique, n'abordant jamais ses sympathies pour l'extrème-droite sinon par quelques brefs dialogues soulignant de manière quasi-étherée son racisme latent.

Mais on ne peut par contre pas lui en vouloir d'avoir gardé un peu trop longtemps sa casquette d'amuseur public et d'avoir réalisé un film frais et tonique, à la mise en scène élégante même si pas toujours totalement maitrisée et fourmillant d'idées rigolotes, comme ce caméo "masqué" de Gérard Depardieu, "pour la première fois pas à l'écran"...

Et si le comédien peut agacer - particulièrement ici - on doit reconnaitre au réalisateur qu'il a réussi par le biais de ce premier long à faire entendre une petite voix originale qui donne tout du moins envie d'attendre la suite...

Peut-être pas vraiment avec impatience mais en tout cas avec intérêt.

Cote: **

mardi 22 avril 2008



Death of a Scream Queen.

Ce n'est certes plus tout à fait de première fraicheur (sans mauvais jeu de mot, tetcheu!) mais en bon fan de la Hammer, de fantastique et de série B en général je m'en voudrais de ne pas vous en toucher un mot quand même, d'autant que c'est pas comme si l'événement avait été surmédiatisé...

La comédienne britannique Hazel Court, l'une des plus célèbres scream queens des années 50 et 60, est donc décédée le 15 avril dernier, à l'âge de 82 ans.

Régulière de la Hammer ("Frankenstein s'est échappé") et surtout des productions de Roger Corman ("Le Corbeau", "Le Masque de la Mort Rouge"...), elle avait donné la réplique à des monuments du genre tels que Vincent Price, Boris Karloff ou encore Peter Cushing. Elle avait mis un terme à sa carrière après la sortie de "La Malédiction Finale"(1981) et venait de terminer son autobiographie "Hazel Court - Horror Queen".

C'était pas ma préféré du lot (y avait Ingrid Pitt et surtout Barbara Steele, quand même) mais son nom reste quand même associé à pas mal de mes films préférés du genre... Et me rappelle quelques bonnes soirées ciné-clubs sur RTL-Télévision ou Télé 21... Le temps des plaisirs coupables (vous pouvez donner le sens que vous voulez à cette phrase...)

Ah la la! Toute une époque!

Ca valait bien son micro-hommage, tiens...

lundi 21 avril 2008



La vie ferroviaire.

"A Bord du Darjeeling Limited" (The Darjeeling Limited) de Wes Anderson (USA); avec Owen Wilson, Adrien Brody, Jason Schwartzman, Anjelica Huston, Bill Murray, Natalie Portman...

Trois frères qui ne s'étaient plus parlés depuis la mort de leur père décident d'effectuer un long voyage en train à travers l'Inde afin de renouer contact et, accessoirement, de retrouver leur mère, absente des funérailles...

Sofia Coppola exceptée, j'ai toujours considéré avec une légère méfiance la bande de cinéastes new-yorkais arty-branchouilles constituée entre autre de Wes Anderson, Spike Jonze, David O. Russell et Charlie Kaufman (auquels ont peut légitimement rajouter le français Michel Gondry, dans un style fort similaire).
Des jeune gens doués, très doués, même, il est vrai, mais affichant une morgue un peu trop intello-branchaga pour être honnête et pratiquant un cinéma certes intéressant mais trop dépourvu d'enjeu pour vraiment sembler convaincant.
Une sorte de cinéma gadget un peu creux et surtout gonflé de suffisance et, ce qui est pire encore, empreint d'un certain mépris pour son public...

En ce sens, les deux précédents films de Wes Anderson, sympathiques mais volatils, m'avaient laissés avec un sérieux goût de trop peu en bouche.
Même s'il faut leur reconnaitre pas mal de qualités, ils ressemblaient encore trop à une espèce d'exercice de style pour étudiant en école de cinéma mâtinée d'une bonne dose de pipeautage potache.
Brillants mais creux et un peu vains, pour tout dire...

Etonnant donc que ce soient quasiment ces mêmes défauts qui se transforment ici en qualités et font de ce "Darjeeling Limited" la première vraie réussite de leur auteur. Même si on se demande encore parfois (souvent?) où il veut bien en venir.
Ou plutôt; où il peut bien vouloir nous mener...

A l'image de ses prédécesseurs, le film se construit en creux et, somme toute, sur très peu de choses.
C'est léger, frais et ensoleillé mais aussi, mine de rien, mené à un rythme d'enfer, même si cela emprunte suffisament de chemins de traverse. De ceux qui peuvent laisser perplexe...
Quitte même à dérailler véritablement, au propre comme au figuré.

Mais ce sont toutes ces petites choses, ces scènes aparement anodines mais merveilleusement décalées, enfilées les unes après les autres comme autant de petites perles chatoyantes qui transforment ce périple new age et burlesque en une comédie existentielle loufoque et curieusement nostalgique devant laquelle on se retrouve, au bout du compte, aussi étonné que ravi.

Techniquement, le brave Wes prouve une fois de plus qu'il est loin d'être manchot et son sens du cadre (de la symétrie, même), de la lumière et des couleurs font mouche plus d'une fois.
D'autant que, comme dans "La Vie Aquatique", les dialogues ne sont pas non plus en reste, comblant les vides d'une narration parfois un peu trop lâche et les trous d'un scénario souvent par trop éclaté...

Mais ce qui rend l'ensemble vraiment attachant, c'est avant tout l'interprétation de trois comédiens littérallement en état de grâce.
Chacun ici fait des merveilles et l'on n'oubliera pas de si tôt les personnages qu'ils incarnent avec une jubilation presque palpable...
Les bandages d'Owen Wilson, les médocs d'Adrien Brody et surtout les pieds nus et l'improbable moustache d'un Jason Schwartzman impérial, qui se pose en véritable révélation du film (dont il a par ailleurs co-écrit le scénario) resteront longtemps imprimé dans nos mémoires.

Alors bien sûr, Wes Anderson se disperse parfois un peu trop, son penchant pour les gimmicks faciles et le côté "gadget" de sa réalisation prennent parfois un peu trop le dessus (le court-métrage d'introduction, par exemple. C'est rigolo, OK, mais pas vraiment indispensable) mais dans l'ensemble ce vrai-faux voyage initiatique de trois enfants gâtés et à côté de leurs pompes regorge de suffisament de trouvailles, d'humour et d'agréable mélancolie pour que l'on aie envie de le prolonger le plus longtemps possible...

Et une chose est sûre, entre autres détails: c'est qu'après ça on n'écoutera plus jamais Joe Dassin de la même manière...

Cote: ***

mercredi 16 avril 2008


Bifff 26: Jours 11 et 12 (et fin).

Où l'on essaie de rattraper le temps perdu...

Plus d'une semaine déjà que cette 26ème édition du Bifff s'est terminée et je n'ai pas encore eu le temps de chroniquer les deux derniers films que j'y ai vu (dont le vainqueur).

Et comme je dois encore vous parler du "Darjeeling Limited" (que j'ai vu il y a bientôt trois semaines) on va expédier ça en vitesse...

22. "13 Beloved" de Matthew C. Sakveerakul (TH).
Le film qui a remporté le Corbeau d'Or cette année, donc...
Et c'est plutôt mérité, même si ce n'est pas vraiment original et si la fin part un peu en couilles.
Un cadre plein de problèmes (sa copine l'a quitté, on a saisi sa bagnole et il vient de se faire virer de son boulot) reçoit un étrange coup de fil lui proposant de participer à un jeu en treize étapes. Chaque épreuve sera un peu plus difficile et lui permettra d'engranger un peu plus d'argent, jusqu'à atteindre les 10 millions de bahts (à peu près 2 millions d'euros).
S'il rate une épreuve ou parle du jeu à qui que ce soit, tout s'arrête.
Et bien évidemment il accepte et c'est parti pour la gloire!
On pense pas mal à "The Game" devant ce chouette film thaïlandais, mais en beaucoup plus trash, crado et politiquement incorrect.
C'est très ludique puisque ça fonctionne comme un jeu vidéo avec à chaque palier une épreuve un peu plus invraisemblable que la précédente (on commence par manger une mouche et on finit par scalper des jeunes à moto).
Du coup on ne s'ennuie pas une seule seconde car en plus c'est assez drôle, enlevé, pas mal torché et surtout très bien interprêté (l'acteur principal est vraiment excellent)... et que l'essentiel réside dans les réactions du personnage principal, entrainé dans un tourbillon absurde dont il n'arrive évidemment plus à se dépétrer.
Dommage que le réalisateur ait voulu donner une signification profonde à tout cela grâce à une scène finale aux implications freudiennes aussi grotesques que difficilement compréhensibles.
Reste que si c'est pris pour ce que c'est, à savoir un divertissement "intelligent", c'est quand même redoutablement efficace.

Cote: ***

23. "The Fall" de Tarsem Singh (USA).
Et encore un OVNI pour terminer avec ce second film de Tarsem Singh ("The Cell") sorti d'on ne sait où et interprêté par de parfaits inconnus.
En gros, l'histoire d'une fillette qui, dans un hôpital, rencontre un homme qui lui raconte une sorte de conte, reflet de sa propre histoire et de ses propres tourments.
Comme avec le premier effort de Singh (qui date déjà d'il y a presque dix ans) c'est incroyablement maitrisé visuellement, d'une beauté à couper le souffle comme le prouve d'entrée de jeu la scène de l'accident qui illustre le générique d'ouverture: la photo, les couleurs, les décors, les costumes; aucun détail n'est laissé au hasard pour donner vie à un univers onirique à la fois merveilleux et paradoxalement crédible.
Le montage, plutôt subtil, en rajoute dans les parallèles entre le monde réel et celui du conte et les personnages s'entrecroisent, accumulant les couches et les strates, pour le plus grand bonheur du spectateur, jusqu'à évacuer presque complètement les tentations de mièvrerie propre à ce type d' "exercice de style".
Le petit plus ici étant rajouté par le fait que, contrairement à son premier effort, cette débauche d'effets visuels est au service d'une véritable histoire, captivante et même parfois réellement émouvante.
Ca frise parfois un peu le kitsch mais ça à le bon goût de ne jamais réellement y céder.
Et puis, depuis quand un enfant n'avait-il plus été aussi crédible à l'écran?
Je vous le demande...

Cote: ****

Et à l'année prochaine...

mercredi 9 avril 2008



Bifff 26: Le Palmarès.

Bon, tout le monde l'aura remarqué, j'ai pris du retard dans mes chroniques.
Le Bifff s'est terminé hier et il me reste encore deux films à chroniquer (dont le vainqueur).
Eh bien ils attendront demain ou après-demain, c'est comme ça...

Mais pour coller un minimum à l'actualité, je vais quand même déjà publier le Palmarès de cette édition 2008, avant que cela ne veuille plus rien dire...

Un palmarès finalement très prévisible et sur lequel il n'y aurait rien à redire, ne serait-ce ce Méliès d'Argent (récompensant le meilleur film européen de la sélection) remis à "Frontière(s)"...

Bon, le film n'est pas mauvais, loin s'en faut mais ne méritait vraiment pas un prix pour autant.
D'autant que la présidente du jury, Nadine Monfils, motive cette décision par le désir de primer un film "bien dans l'esprit du festival et de son public".
C'est bien gentil mais, tout d'abord, ce n'est pas le public qu'il faut récompenser, mais bien un film. Ensuite, ces prix ne sont pas que des bibelots, ils sont aussi assortis de sommes d'argent, qui sont là pour aider à la distribution de l'oeuvre.

"Frontière(s)" est déjà sorti en France, où il a semble-t-il bien marché.
Il est produit par Europa Corp., la boite de Luc Besson et a déjà une date de sortie prévue en Belgique.
C'est donc un film qui n'a aucun besoin d'être aidé par un prix pour être vu...

Pourquoi alors ne pas donner celui-ci à un film qui le méritait sans doute plus (c'est subjectif, je sais, mais quand même) et qui surtout aurait bien eu besoin de ce coup de pouce pour être tout simplement visible.
Je pense à "Timecrimes", par exemple, excellent premier film de S.F. espagnol qui, sans ça, ne sera sans doute jamais distribué en Belgique, même en DVD.

Alors, le jury du Méliès a voulu se mettre le public du Bifff dans la poche et il y a réussi, c'est très bien.
Mais était-ce vraiment bien là le but de sa mission?
Je pose la question...

Pour le reste, le Palmarès du Bifff 2008:

-Corbeau d'Or (Grand Prix): "13 Beloved", de Matthew C. Sakveerakul (TH).
-Corbeau d'Argent (Prix Spécial du Jury): "[REC]", de Jaume Balaguero et Paco Plaza (S) et "Stuck", de Stuart Gordon (USA).
-Pégase (Prix du Public): "[REC]", de Jaume Balaguero et Paco Plaza.
-Méliès d'Argent (Meilleur Film Européen): "Frontières(s)", de Xavier Gens.
-Prix du 7ème Parallèle (Programmation Salle 2/Nova): "The Aerial", d'Esteban Sapir (Argentine).

Mention Spéciale du Jury International à "La Remplaçante", d'Ole Bornedal.

Dernière anecdote, le distributeur belge de "[REC]", venu chercher le prix du public pour le film, s'est fendu d'un discours au cours duquel il remerciait le Bifff pour ce magnifique... Corbeau d'Argent, (au lieu de dire "Pégase", qui est le vrai nom du prix du public, faut suivre...)
Quelques minutes plus tard, il était rappelé sur scène car "[REC]" repartait également avec... le Corbeau d'Argent!

Vous avez dit "bizarre"?

Bifff 26: Jour 10.


Où l'on part à la recherche le Prix de la Sabam...

Grand moment de vaudeville à la limite du surréalisme ce samedi, lors de la remise des prix de la compétition des courts-métrages...

Le jury monte sur scène, on commence à égréner les prix, quand soudain, le présentateur semble se souvenir de l'existence d'un Prix de la Sabam.
Une brave dame rejoint le podium, agitant une envelloppe contenant visiblement 2.500 euros, le montant dudit prix, et demande à ce que l'on fasse connaitre l'identité du vainqueur.
Regards perplexes dans le jury: visiblement on n'a jamais entendu parler de ce mystérieux prix...
Début de brouhaha, on continue la céremonie, mais Madame Sabam ne lache pas le morceau pour autant. Saisissant le micro, elle revient à la charge et commence à partir en vrille... Elle exige que le prix soit remis, s'insurge que le jury soit présent mais qu'aucun vainqueur ne soit désigné, réclame même qu'on désigne celui-ci sur le champ, bref, c'est du délire...
le prix a-t-il été oublié ou les membres du jury n'étaient-ils même pas au courant de son existence? Mystère!

L'ineffable présentateur tente de calmer les esprits, rien n'y fait: le public s'échauffe - Dame! Il attend son film... - les membres du jury semblent de plus en plus embarassés...

En fin de compte, au terme d'interminables palabres, la bobonne accepte de lâcher son micro et de quitter la scène après promesse que son prix trouvera un récipiendaire et que tout cela sera réglé en coulisses.

Quand on vous disait que ce festival n'était pas comme les autres...

A noter également que le vainqueur du Prix du Public a profité de l'occasion pour dire que l'accueil réservé par le festival était l'un des pires qu'il ait vu de toute sa carrière et qu'il était bien content de gagner ce prix parce que le public, lui au moins, était accueillant.
Dix minutes plus tard il recevait également le Grand Prix qu'il venait chercher dans un silence de mort...

Du tout grand art...

Mais bon, allez, trève de digressions, les films...

20. "Frontières(s) " de Xavier Gens (F).
Il y a un gros problème avec le film de Xavier Gens, qui le rend d'entrée de jeu difficile à avaler: il part du principe que des cailleras de banlieue tombent entre les mains d'une famille de nazis dégénérés obsédée par la "race pure" qui élimine les mecs et capturent la seule fille du groupe, enceinte qui plus est, pour qu'elle épouse un des leurs afin de perpétuer sa descendance...
Problème: la fille s'appelle Yasmina et c'est une beurette. L'enfant qu'elle porte est tout le moins à demi maghrébin. Comment une bande de fanatiques du "sang pur" peut-elle s'emparer de ce qu'elle considère comme des sous-hommes afin de continuer sa lignée?
Ca ne tient tout simplement pas debout...
A part ça, "Frontière(s)" est un survival couillu, ultra violent et ultra gore, efficacement mené, criblé de références aux films de genre des années 70/80 et qui contient même quelques vraies bonnes idées de mise en scène (une scène extrèmement claustrophobique dans les boyaux d'une mine désaffectée, entre autre...) mais surtout vraiment très con, terriblement mal interprété (mention spéciale à Samuel Le Bihan et Estelle Lefébure, tout deux mauvais comme des cochons) et souvent totalement invraisemblable.
Bien sûr, on ne demande pas à ce genre de film de penser mais quand même, il ya des limites...
Bref, ça ne pisse pas bien loin et ça se situe à des encablures des vraies réussites françaises du genre que sont "Haute Tension" ou "A l'Intérieur", par exemple...
Dernier problème: lors de la présentation du film, Gens l'annonçait comme "un survival totalement assumé assorti d'un commentaire social en réaction aux présidentielles de 2002, au cours desquelles Jean-Marie Le Pen était passé au second tour".
Mouais... Des banlieusards charcutés par des nazis, la métaphore est un peu grosse...
Pour le survival, OK. Mais pour le commentaire social, franchement, on repassera...

Cote: **

21. "Exte - Hair Extensions" de Sion Sono (J).
Il y a des films comme ça, qu'on aime vraiment sans réellement pouvoir expliquer pourquoi...
"Exte", petit film japonais gentiment barré, dans lequel il est question de cheveux qui tuent (en gros), est de ceux-là.
C'est pas particulièrement bien réalisé, le scénario est complètement branque, les effets spéciaux parfois approximatifs et il y a des longueurs (sans mauvais jeu de mots parce que vous pensez bien que de "A poil" en passant par "C'est tiré par les cheveux" on a eu droit à tout, ce soir-là...) Mais pourtant ça marche...
Grâce à une espèce de grain de folie, à des flashs qui rappellent parfois Tsukamoto en beaucoup plus sage, à une intrigue suffisament tenue pour qu'elle ne parte pas trop dans tous les sens (ce qui, avec un sujet pareil, n'était évidememment pas gagné d'avance) et surtout à des personnages extrèmement attachants (dont l'héroïne, interprétée par Chiaki Kuriyama, vue entre autre dans "Kill Bill" et "Battle Royale").
Un film hors norme, qui culmine dans une fin vraiment complètement foldingue, mais qui restera finalement comme l'une des toutes bonnes surprises de cette fin de Bifff 2008.

Cote: ***

A suivre: "13 Beloved", "The Fall" et la cloture...

samedi 5 avril 2008



Bifff 26: Jour 9.

Où l'on cote large... très large...

Eh oui!
On se dirige tout doucettement vers la fin de cette 26ème édition et déjà, une imperceptible brise de nostalgie se met à souffler sur Tour et Taxis.

Du coup, saisi par l'émotion, on se met à coter très largement des films qui n'en méritent sans doute pas tant.

18. "Flick" de David Howard (UK).
Un teddy boy londonien, tué à l'issue d'un bal, revient à la vie quelques années plus tard pour se venger. Sur un air de rock'n'roll...
Ah la la! Quel gachis!
Pourtant, dans les premières minutes, on pensait vraiment tenir quelque chose avec ce drôle de petit film anglais qui rend hommage aux séries B des années 50, à l'Age d'Or du rock'n'roll, aux comics et aux films de zombie, avec un look de pellicule qu'on aurait retrouvée au fin fond de la Tamise.
Mais à l'arrivée on se retrouve devant un truc qui manque cruellement de rythme, dont les multiples bonnes idées (parce qu'il y en a) n'aboutissent systématiquement à rien et face auquel, finalement, on s'ennuie.
Vraiment dommage parce qu'autant l'idée de base que le traitement, tout en filtres et images distordues, valaient vraiment, vraiment plus que ça.
Reste à savoir ce qui à poussé Faye Dunaway, en femme flic fan d'Elvis affublée d'une main en métal, à cachetonner là-dedans...

Cote: ** (c'est ma tournée)

19. "Mother of Tears" (La Terza Madre) de Dario Argento (I).
Le dernier épisode de la saga des Trois Mères, entamée avec "Suspiria" et poursuivie avec "Inferno".
Et, putain! Quel pied mes enfants!
Alors, cette fois-ci c'est sur: Argento est fou ET il se drogue!
Sinon, comment expliquer l'existence de cet invraisemblable machin qui part littéralement dans tous les sens, où l'on croise des femmes à poil, une médium, des flics à accent, un singe acrobate, des créatures démoniaques, des prètres fous, des lesbiennes, des esprits luminescents et, croyez-moi, j'en passe et des plus gratinées.
Un film où les habitants de Rome se suicident, s'entretuent, jettent des enfants du haut des ponts entre autre délires hystériques.
Un grand foutoir kitsch, baroque, grandiloquent, réalisé de manière totalement excentrique, dans lequel tous les acteurs (oui, Asia inclue!) jouent comme des couques, dont le scénario, pour le moins incohérent, est criblé de trous gigantesques (qu'on m'explique pourquoi le flic se retrouve soudainement dans la maison à la fin, par exemple...).
Un vrai truc de fou, qui ne ressemble à rien de connu - si ce n'est à du Argento - avec sa bonne dose de gore à l'ancienne (avec du sang rouge fluo comme dans les vieux Mario Bava) et d'effets spéciaux vintage à base de latex et de prothèses.
Un grand film malade, foutraque, mal ficelé et jouissif, dominé par la musique sursignifiante (et ultra envahissante) de Claudio Simonetti.
Une perle, une gâterie pour amateur de plaisirs coupables.
Mais alors là, vraiment très, très, très coupables!!!!

(PS: et là aussi, je veux bien qu'on me dise pourquoi dans un film italien dont l'action se situe à Rome, tout le monde parle anglais, parfois même avec un accent rital à couper au couteau.)*

Cote: *** (Soyons fous!)

Ce soir: "Frontière(s)" et "Exte - Hair Extensions".
Demain: "13 Beloved".

*Oui, je sais: "pour le marché international"... Mais c'était pas une vraie question, non plus.

vendredi 4 avril 2008



Bifff 26: Jour 8.

Où l'on fait la connaissance du jury...

Une innovation - et de taille - cette année, lors de la présentation du jury international (Catherine Wilkening, Bong Joon-ho, Thomas Gunzig, Brett Leonard, Lisa Marie et le Président Umberto Lenzi): ses membres sont introduits (si vous voulez bien me passer l'expression) par un petit film, un montage de bandes annonces et d'extraits de leurs oeuvres.
Tout cela serait bel et bien si le film en question n'avait pas été monté au hachoir et projeté sous forme d'affreuse vidéo à gros grain.

Enfin, là n'est pas le plus important, évidemment.

La vraie question à se poser par rapport au jury c'est de savoir comment ils vont parvenir à distinguer trois films au sein d'une sélection aussi faible.
Rien pour le moment qui se distingue parmis les films en compétition, la crème se situant bien souvent ailleurs...
Certes, le festival n'est pas encore fini, loin s'en faut mais pour le moment...

Wait and see, donc, comme je dis toujours...

En attendant, retour sur les films de la soirée d'hier... Et, non, je ne suis pas allé voir le film de Lordi!

16. "Gong Tau" d'Herman Yau (HK).
Relativement bonne surprise que ce polar hong kongais bien glauque qui se penche sur une forme inconnue (du moins en nos latitudes) de vaudou extrème-oriental, le Gong Tau (d'où le titre, oui) à travers l'histoire d'un flic adultère dont le fils est tué et la femme persécutée en punition de ses coucheries passées.
Assez gore et assez crade (ce qui semble être le mot d'ordre général cette année) le film à le mérite d'être lisible d'un bout à l'autre et de ne pas nous perdre en cours de route, ce qui n'est pas toujours évident avec les films asiatiques, surtout lorsqu'ils ont trait au folklore local.
Le budget est visiblement restreint, ce qui donne lieu à de grandes scènes de comique involontaire, surtout dûes au côté bancal des effets spéciaux (Ah! La tête qui vole! Quel bonheur!)
Dommage que la réalisation soit, une fois de plus, approximative, la photo fort sombre et les ululements geignards de la femme du héros carrément insuportables.
En dehors de cela, un petit film plutôt sympatoche...

Cote: **

17. "Spirits" (Shutter) de Masayuki Ochiai (USA).
Y en a marre des remakes.
Y en a marre des remakes de films asiatiques par les américains (même quand, comme ici, ils sont paradoxalement réalisés par des japonais). Et y en a marre aussi des films asiatiques avec des fantômes féminins à long cheveux gras...
Y en a marre des producteurs et des scénaristes qui ne sont même pas foutus d'américaniser un tant soit peu l'intrigue - tant qu'à faire - et se contentent de plaquer artificiellement un couple américain dans un décor tokyoïte (oui, bon, ici ça change un peu vu que l'original est thaïlandais mais quand même).
Qu'est-ce qu'il peut bien y avoir d'intéressant ici? Rien!
Aucune idée, aucune originalité.
Que du vu, du revu et du rabaché.
C'est bien simple, c'est pas un film, c'est une photocopie.
Floue et mal cadrée.
Et puis y en a marre du train-fantôme. Des effets faciles qui ne sont là que pour faire sursauter.
Y en a marre des fausses fins, des scènes en trop, des épilogues tirés en longueur et des twists à la noix!
Allez bon, ne soyons pas totalement de mauvaise foi et avouons qu'en l'occurence ici la toute fin est quand même pas mal.
Mais quel calvaire pour en arriver là, misère! Quel calvaire!
Et puis non, y en a marre!
Y a basta!
IL SUFFIT!

Cote: *

Ce soir: "Flick" et "Mother of Tears".
Demain: "Frontière(s)" et "Exte - Hair Extensions".

jeudi 3 avril 2008



Pourquoi je ne suis pas allé voir...

(ou "toi aussi fais ton Finkielkraut et parle de films que tu n'as même pas vus" )

III. "La Famille Savage" de Tamara Jenkins (USA); avec Philip Seymour Hoffman, Laura Linney, Philip Bosco...

Allez, faisons une pause au milieu de cette orgie de Bifff... Sinon y a des trucs que ce ne sera plus la peine de poster, une fois que ce sera fini (cette phrase a été traduite du roumain par un bègue).

En plus, celui-ci sera vite expédié, donc, profitons-en...

Alors; j'aime beaucoup les comédies dramatiques américaines, surtout à base de familles dysfonctionnelles.
Je considère Philip Seymour Hoffman comme l'un des meilleurs acteurs de composition du moment et j'aime beaucoup aussi Laura Linney.

Mais alors? Alors, hurle la foule en délire, pourquoi???

1. Parce que malgré une excellente presse, un relatif succès public chez nos voisins français et même l'une ou l'autre nomination aux Oscars, ce film, sorti chez nous à la sauvette, a été retiré de l'affiche par nos camarades de l'UGC (oui: maudits! Comme les Weinstein et comme Première!) après à peine une semaine d'exploitation!
Et donc je n'ai même pas eu le temps d'aller le voir.
A peine m'étais-je retourné que - hop! - disparu...
Merci les multiplexes, tetcheu!

Quand on pense que quelques semaines plus tard, à De Brouckère, "Bienvenue chez les Ch'tis", "Les Chroniques de Spiderwick" et je ne sais plus quelle autre couillasserie pour gosses étaient projetés dans deux salles chacuns (ou chacune, oui, vos gueules!)...
Vous me direz "t'as qu'a aller dans les petites salles", "t'as qu'a pas fréquenter les UGC", etc. D'accord, mais vu la fréquence à laquelle je vais voir les films en salle, mes finances ne suivraient pas.

Enfin...

2. Et puis c'est tout, qu'est-ce qu'il vous faut d'autre?

Est-ce que je le louerai quand il sortita en DVD?

Probablement, oui.

Prochainement: Pourquoi je ne suis pas allé voir... "Redacted", de Brian De Palma.

Bifff 26: Jour 7.

Où l'on commence à fatiguer...

Ouais, ouais, ouais, ouais, ouais...

On s'achemine tout doucement vers la moitié du festival et ça commence vraiment à être duraille de s'enfiler des films à la chaine...

Et ce soir c'était encore la totale avec trois films d'affilée parmi lesquels: une surprise! Une vraie réussite. Et pas du tout là où l'on pensait...

13. "Timecrimes" de Nacho Vigalongo (S).
Et la bonne surprise de la soirée elle est là!
Un petit film de S.F. espagnol à base de paradoxes temporels.
Un truc visiblement totalement fauché mais qui, du coup, parait d'autant plus réussi.
Un scénario bétonné, ludique, malin, plein de suspense et toujours surprenant. D'autant plus fûté qu'il résiste à l'analyse et même à l'épreuve du temps (ah! ah!).
Combien de films sur les voyages dans le temps n'avons nous pas vus qui ne résistaient effectivement pas à une analyse un tant soit peu appuyée? Dont les failles narratives se révélaient au fur et à mesure de la projection jusqu'à faire sombrer le truc dans l'invraisemblance la plus totale?
Ici, rien de tout ça et le film reste crédible, passionant et rigolo de bout en bout.
Si seulement il n'était pas si mal réalisé...

Cote: ***

14. "The Broken" de Sean Ellis (UK).
Ou "L'Invasion des Profanateurs de Sépultures" pour les Nuls, les cosses de petits pois en moins...
Ni fait ni à faire, d'une écriture confuse, avec un scénario ultra téléphoné qui accumule les scènes inutiles...
Le réalisateur (Sean Ellis, auteur de "Cashback", un court-métrage qui a beaucoup fait parler de lui en son temps) fait trainer inutilement ses scènes et, d'un plan fixe languissant à un autre, on a l'impression qu'il ne se passe jamais rien ou alors tellement peu de choses qu'on se désintéresse très vite de l'affaire.
Ca dure une heure et demie alors qu'en fait ça aurait tout juste pu faire un bon court-métrage. Et encore...
La réalisation est hyper léchée (la scène de l'accident vaut d'ailleurs son pesant de violettes) mais cette esthétisation à outrance ne rajoute rien à la déjà très relative qualité du film.
Au contraire, le côté maniéré et "regarde comme je filme" de l'entreprise aurait, à la longue, plutôt tendance à agacer.
Bref, le film inutile d'un enfant gâté trop sûr de lui à qui des producteurs semblent avoir fait un peu trop vite confiance.
Et y a encore du boulot, gamin...

Cote: *

15. "Terrain Interdit" (Auf Bösem Boden/On Evil Grounds) de Peter Koller (A).
Et on termine en fanfare avec typiquement le genre de film qui plait au festivalier de base: de la violence, du cul, une attitude vaguement rock'n'roll et surtout une bonne grosse plâtrée d'humour gras, servi à la truelle.
C'est laid, vulgaire et hystérique, avec des acteurs toujours en surjeu, la réalisation veut faire très djeun et inventive mais avec ses gros plans, accelérés, ralentis et filtres en cascades à vraiment de la peine à cacher son côté purement gadget.
Niveau "humour" (oui, enfin, si l'on peut dire), à part les vannes de potaches à cinq balles, ça voudrait visiblement lorgner du côté de Tex Avery mais ça arrive tout juste à ressembler à du mauvais Benny Hill.
Comme en plus tout cela n'est au service de rien, ou si peu, avec un "scénario" (oui, il en faut des guillemets) qui tient sur le dos d'un ticket de tram on a vite fait d'oublier ce brol mal rincé, fait par des beaufs, pour des beaufs.
Le seul avantage c'est que c'est très court (1h20) et que, comme c'est relativement enlevé, on n'a pas le temps de s'ennuyer.
A part ça... Oh! A part ça...

Cote: *

Ce soir: "Gong Tau" et "Shutter".
Demain: "Flick" et "Mother of Tears".

mercredi 2 avril 2008


Bifff 26: Jour 6.

Où l'on a plus de chance que la veille...

Les jours se suivent et commencent à se ressembler...
Bifff, Pantin, dodo, Internet, Bifff, Pantin et ainsi de suite...

Hier, néanmoins, j'ai eu un peu plus de chance que la veille puisque le film de 22h s'est terminé à temps pour que, grâce à la navette, je puisse attraper le dernier 71.
Toujours ça de gagné, allez...

Niveau films, alors que cette édition avait plutôt bien commencé, on commence à sentir un premier coup de mou...

Résumé...

11. "I Know Who Killed Me" de Chris Sivertson (USA).
Ouch! Alors là... Duraille.
Qu'est-ce que c'était donc que cet infâme brol?
Lindsay Lohan dans un double rôle (déjà!) pour un "thriller horrifique" platement filmé et au scénario invraisemblablement mauvais, grotesque, bourré d'invraisemblances, tiré par les cheveux, inutilement embrouillé, bref, y a pas à tortiller: tout simplement à chier!
Et quand on dit "à chier", c'est dans les grandes largeurs, hein...
A se demander si les types qui ont écrit ça se sont relus.
Non mais, franchement!...
En plus c'est lent - mais leeeeeennnnnt - plombé par un tombereau de scènes inutiles, bref, tout bonnement soporifique.
C'est bien simple, ça doit durer une heure quarante et on a l'impression que ça en fait trois, si pas plus.
Pas un film, plutôt une vraie punition!

Cote: °

12. "Shiver" d'Isidro Ortiz (S).
Le réalisateur de "Faust 5.0" nous revient avec un film franchement moins baroque que le précédent (coréalisé, il est vrai, avec des membres de la Fura dels Baus) et qui aurait même pu fonctionner s'il n'avait, lui aussi - terreur! malheur! - un scénario à la limite du vraisemblable. Bon, il y a quand même un gros twist final qui essaye de racheter tant bien que mal le côté tordu de la chose, mais cette histoire qui mélange xénophobie, photodermatose (ou un truc du genre) et mythe de l'enfant sauvage pousse quand même le bouchon un peu trop loin et du coup, tout cela n'est plus crédible pour un sou...
Reste qu'au moins on ne s'ennuye pas devant ce film pas mal torché, grâce en soit rendue à un décor original (un village des Pyrénées), des personnages attachants et un rythme assez soutenu.
Sympathique à défaut d'être entièrement convaincant, donc...

Cote: **

Ce soir: "Timecrimes", "The Broken" et "On Evil Grounds".
Demain: "Gong Tau" et "Shutter".

mardi 1 avril 2008



Bifff 26: Jour 5.

Où l'on fait des affaires... quoi que...

Quatre DVD de la série "Masters of Horror" (saison 1) pour 20 euros, voila l'affaire du jour, réalisée grâce au sympathique stand installé sur le site du Bifff.
Pas dit que je n'y retournerai pas d'ici la fin du festival, d'ailleurs...

Par contre, merci la Stib, à trois minutes près plus de bus et me voila bon pour prendre un taxi. Douze euros dans ma caisse, nettement moins drôle...
Surtout que ce ne sera probablement pas la dernière fois non plus...

Pour le reste, un seul film au programme hier soir.

Un drôle de truc, en l'occurence...

10. "Eden Log" de Frank Vestiel (F).
Difficile d'avoir un avis tranché face à cet OVNI, sorte de fable de science-fiction écolo à rebours (quand je disais que c'était compliqué...) qui fourmille littéralement de trouvailles visuelles, tant du point de vue de la réalisation que de la photo ou de la direction artistique.
Malheureusement, si certaines de celles-ci font mouche, force est de reconnaitre que pas mal d'autres tombent lamentablement à plat.
La direction d'acteur est très aproximative (heureusement il y a très peu de dialogues) et l'intrigue, où il est question d'une sorte d'arbre gigantesque qui fournit visiblement l'énergie nécéssaire au fonctionnement d'une ville entière et à la survie de ses habitants, est abominablement embrouillée, voire à la limite du compréhensible.
Dommage parce que c'est vraiment original d'un point de vue visuel, que des partis pris cullotés sont ici totalement assumés et que, quasi seul à l'écran pendant tout le film, Clovis Cornillac se fend pour l'occasion d'une performance étonnante, en tout cas d'un point de vue purement physique.

Cote: **

Ce soir: "I Know Who Killed Me" et "Shiver".
Demain: "Timecrimes", "The Broken" et "On Evil Grounds".