dimanche 30 mai 2010


Tough guys don't talk too much...

RIP Dennis Hopper, donc...

Putain, en voilà encore bien une qui fout les boules, tiens.

Et pas qu'un peu !

Parce que "Easy Rider", bien entendu. Film culte s'il en est et premier vrai grand rôle de Jack Nicholson (Ah ! La scène du feu de camp !).

Parce que "Apocalypse Now" et son rôle de photographe halluciné.

Parce que "Blue Velvet", où il campe sans doute la plus effrayante crapule psychopathe de toute l'histoire du cinéma, ex-aequo avec Christopher Walken dans "Comme un chien enragé". Rien que d'y penser, j'en ai froid dans le dos.

Parce que "Paris Trout" ("Rage", en français). Un film que quasiment personne n'a vu mais dont je me souviendrai toute ma vie tellement il m'a arraché les yeux de la tête (la scène où il viole Barbara Hershey avec une bouteille, putain !)

Parce que "Basquiat" et la scène où il apprend la mort de Warhol...

Parce qu'il était foutu d'être bon même dans des croûtes comme "Waterworld"...

Parce qu'il a aussi réalisé des trucs aussi impensables que "Une Trop Belle Cible" (avec Jodie Foster).

Et parce qu'il avait débuté aux côtés de James Dean dans "La Fureur de Vivre" et "Géant". Tu parles d'un signe... Et d'un début de carrière.

Parce que Wenders et la bande à Nicholson. Parce que l'alcool et la photo, la drogue et la peinture... Parce que c'était ce qu'on appelle "un personnage" et qu'il va devenir une légende.

Parce que j'ai l'impression d'avoir perdu mon grand-oncle ou mon grand-père et que, putain, ça fout la chiale.

Merde, à la fin !

Dennis, enfin... C'est pas sérieux.

(PS: et parce que, rien à faire, je le trouve magnifique sur cette photo).

Pendant ce temps-là, sur la Croisette...

Allez, faisons quand même aussi notre traditionnel billet sur le Festival de Cannes, 63ème du nom...

Pas qu'il y ait grand chose à en dire, tous les observateurs s'accordant pour dire que cette édition fut globalement... pas terrible (j'ai l'impression d'entendre ça tous les ans, notez...).

Beaucoup de désistements (le volcan, que voulez-vous..), peu de rebondissements, des films... bof (paraît-il, je n'en n'ai forcément encore vus aucuns, même pas le "Robin des Bois"), peu de paillettes...

Un festoche plan-plan, un peu à l'image du Bifff, donc...

Qu'en dire, alors ? Que dalle ?

Oui, ou alors des trucs anodins et je ne vais pas m'en priver...

Je suis content, outre les évidentes qualités artistiques du gaillard (je vous conseille "Blissfully Yours", juste pour voir) qu'Apichatpong Weerasethakul soit reparti avec la Palme d'Or pour "Oncle Boonmee"...
D'abord parce que ça à provoqué des réactions en tout genre, ce qui est toujours gai, ensuite parce que ce type à un nom imbitable qui me fait rire (ça me fait penser à Chapi Chapo, voyez l'genre).

Idem pour le Prix Spécial du Jury parce que, outre le fait qu'il récompense un film africain (tchadien, en l'ocurrence) ce qui est déjà inédit, il va à un brol qui s'appele quand même "Un Homme qui Crie n'est pas un Ours qui Danse", excusez du peu !

A part ça, rien.

Content pour Javier Bardem et Mathieu Amalric, que j'aime d'amour tous les deux et intrigué par le Grand Prix, ce fameux "Des Hommes et des Dieux" de Xavier Beauvois.

Tout cela valait-il un billet ? Je vous le demande.

Mais vu comme j'écris, ces derniers temps, c'est toujours ça de pris, non ?

Et puis ça permet de placer une photo avec Charlotte Gainsbourg ce qui, après tout, hein... Après tout...

samedi 29 mai 2010


Fins de séries...

Oui, bon, ça va toujours pas, hein...
On l'aura remarqué (du moins il me semble)...
Je retourne au cinéma (même si pour le moment il n'y a pas grand chose à se mettre sous la rétine) et c'est déjà ça, mais, y a rien à faire, il y a toujours quelque chose qui coince...

C'est même pas de la flemme ou du manque de temps - enfin, pas vraiment - mais j'ai tout simplement plus fort envie d'écrire ici, pour le moment.

C'est comme ça, que voulez-vous...

Je profite donc d'un inatendu retour, si pas d'inspiration, du moins de courage (on va dire ça comme ça) pour torcher en vitesse les chroniques des trois derniers films vus AVANT le Bifff (oui, c'est à ce point-là, je sais).

Et quand je dis "en vitesse"...

- "Precious" de Lee Daniels (USA); avec Gabourey Sidibe, Mo'Nique, Paula Patton, Mariah Carey, Lenny Kravitz, Sherri Shepherd...

On a entendu et surtout lu tout et son contraire sur "le film qui a ému l'Amérique"...
Les décidément de moins en moins crédibles "critiques" de "Première" (maudits !) ont même considéré que Lee Daniels inventait là "le porno social".
Et c'est vrai que ça ne fait pas dans la dentelle dans le genre "catalogue de sévices" ou "inventaire du drame social glauque en 5 leçons"...
Precious est obèse, noire, pauvre, illetrée... Elle est abusée par une mère indigne et les viols répétés qu'elle a subits de la part de son père l'ont laissée fille-mère...
En plus, son premier enfant (oui, elle en attend un second au moment du film) est trisomique.
Dit comme ça, ça ferait presque rire, tellement c'est too much... Oui, je sais.
Et pourtant, Daniels arrive curieusement à nous cueillir avec sa "fable" sociale.
Grâce d'abord à une mise en scène très inspirée, presque en apesanteur, qui rajoute pas mal de poésie à l'ensemble même si elle pèche parfois par excès clipesque.
Ensuite, grâce au jusqu'au-boutisme revêche et buté de son interprète principale, Gabourey Sidibe, qui n'a pas peur de s'investir dans son rôle et qui fait beaucoup, sans vraiment attirer la sympathie pour autant, pour donner de l'épaisseur (sans mauvais jeu de mots) à un personnage étonnant.
Un personnage qui fait vraiment vivre et exister le film.
Autour d'elle un casting essentiellement issu de la musique et de la télé (mention spéciale à la méconnaissable Mariah Carey) achève d'enlever le morceau.
In extremis - c'est quand même parfois fort chargé - mais bon...
On se prend au jeu du pathos sans pour autant sans se sentir manipulé et c'est finalement l'essentiel.

Cote: ***

- "The Ghost Writer" de Roman Polanski (UK); avec Ewan McGregor, Pierce Brosnan, Kim Cattrall, Olivia Williams, Tom Wilkinson, Timothy Hutton...

Dommage d'expédier de la sorte le film-somme de Polanski, sans doute ce qu'il m'ait donné à voir de mieux - et de loin - depuis le début de l'année, mais baste.
Qu'il en soit ainsi...
Ne ménageons pas pour autant les superlatifs et disons quand même tout-à-trac tout le bien que nous pensons de l'engin.
Car oui, Polanski signe sans doute ici l'uns des meilleurs films de sa carrière.
Et probablement au moment où l'on s'y attendait le moins, d'ailleurs.
Au moment, évidemment, d'une crise particulière dans sa vie personnelle.
Bien sûr.
Et signe du coup un immense thriller politique et psychologique qui, sous ses allures de puzzle paranoïaque, redonne ses lettres de noblesses au genre tout en ménageant une sorte d'effet-miroir permanent avec la vie du cinéaste (le film traite de l'exil, de la compromission, des non-dits et des faux semblants... D'un homme dont la vie est donnée en pâture à la justice et aux médias, aussi). Effet-miroir qui lui donne tout son sel et toute son importance dans sa pourtant déjà fort riche filmographie.
C'est fin, râcé, élégant, plein d'humour et de malice, réalisé de main de maître (la scène ou la petite note passe de main en main, à la fin, est admirable de découpage) et interprêté magistralement par deux acteurs en état de grâce (c'est bien simple, c'est probablement le meilleur rôle de Pierce Brosnan)...
Et la scène finale, brillantissime, laisse un goût terriblement amer dans la bouche.
L'un dans l'autre, on l'aura compris, tout simplement de l'art !
Du grand art !

Cote: ****

- "Bad Lieutenant: Escale à la Nouvelle-Orléans" (The Bad Lieutenant: Port of Call New Orleans) de Werner Herzog (USA); avec Nicolas Cage, Eva Mendes, Val Kilmer, Fairuza Balk, X-Zibit, Jennifer Coolidge...

Festival de micros à l'écran ! Championnat du Monde ! Incroyable ! Eubelibeubeul !
Bon, il s'agit évidemment d'un problème d'étalonnage entre les USA et l'Europe mais quand même !
A ce point-là (j'en ai bien comptés dix sur tout le film. Et pas des petits, hein ? Du genre des grosses housses poilues en plein milieu du champ pendant toute une scène de dialogue. Du jamais vu depuis "Trust" de Hal Hartley il y a... oh la ! Au moins ça !) difficile de tenir son sérieux, malgré les qualités du film.
Et pourtant... Et encore...
Au bout d'un certain moment on se dit que ça participe à l'étrangeté de l'affaire.
Parce que dans le genre dézinguerie, on peut dire que cet homonyme du film d'Abel Ferrara (oui, il y a longtemps que l'on sait que, malgré quelques points communs, le Herzog n'est ni une suite ni un remake de celui-ci) se pose en espèce de mètre-étalon.
Faut le voir pour le croire !
Mais bon, fallait s'y attendre, hein...
La rencontre au sommet de deux fous dans leurs têtes tels que Werner Herzog et Nicolas Cage ne pouvait donner lieu qu'à un monstre filmique de cet acabit.
Du coup, nous nous retrouvons devant un film qui est une sorte de gigantesque plaisir coupable, où le Cage s'en donne à coeur joie, totalement en roue libre et survolté, devant la caméra pas moins secouée de l'autre zozo en chef...
Il sniffe, tire dans tous les sens, saute des filles sur les parkings, voit des iguanes et sort des trucs du niveau de "tire-lui encore dessus, son âme danse encore"...
Ca vous donne une idée...
Non ?
Ben non, je comprends...
Si on n'a pas vu ce truc, on ne peut pas vraiment se rendre compte...
Et quelque part, c'est ça qui est bien.
Vraiment bien.
Azimuté, certes... Mais formidable !

Cote: ***


lundi 10 mai 2010


Ah ben ça va mieux...

Comme on aura pu le constater, j'ai eu un léger passage à vide ces derniers temps. Une sorte de dépression post-Bifff, en quelque sorte...

Plus envie - mais alors plus du tout, du tout, du tout, hein - d'aller au cinoche et, conséquemment, d'écrire ici.

Ca me le fait à chaque fois, notez... Dame, 15 jours de festoche avec une grosse vingtaine de films au menu, sa tronche quotidiennement à Tour et Taxis, la critique jeangabinne plus ou moins régulière... Ca vous fatigue son homme...

Mais là, pour une fois, c'était vraiment sévère: trois semaines entières sans cinéma. Sans même avoir l'envie d'aller au cinéma !
Y a même un jour où je me suis fait violence et où je suis allé jusque DANS un cinéma du centre-ville... pour mieux faire demi-tour une fois entré.

Et puis, ce midi, tout d'un coup, ça m'a reprit. Je suis allé voir "Mammuth" (pas leur meilleur film, soit dit en passant) et tout c'est remis en place.

Du coup, me voici aussi de retour ici.
Et avant de reprendre les affaires, je vais procéder au désormais traditionnel nettoyage de printemps en chroniquant ce qui reste à chroniquer. A commencer par le film de clôture du Bifff !
Eh oui ! On en est là !

Donc, allez, on se lance. Et c'est parti !

20. "Kick-Ass" de Matthew Vaughn (USA).
Assez dingue quand on y pense qu'on ait du attendre le dernier jour du festival pour se taper le meilleur film de la sélection.
Mais ça en valait la peine, savez-vous.
Parce que, oui, "Kick-Ass" c'est de la bombinette en technicolor.
Déjà la tagline (oui) "I Can't Fly... but I Can Kick Your Ass !", ça donnait envie.
Et le film est à l'avenant: irrévérencieux, bourrin, jouissif, rock'n'roll (la B.O. en rajoute une bonne couche), politiquement incorrect, délirant...
Bref, cette histoire d'ado sans pouvoirs devenu super-héros, coqueluche du Net et ennemi de la pègre locale sur une série de malentendus, sorte de "Dark Night" pubère à la mise en scène aussi élégante que ses propos sont outranciers se déguste comme une véritable friandise.
Evitant les écueils identitaires et les prises de tête quasi-psychanalytiques de la plupart de ses grands frères, "Kick-Ass" réussit la gageure de donner vie, en parallèle, à des personnages "réalistes" et à leur doubles de papier avec une immaturité revendiquée et un style purement récréatif qui fait du bien par où il passe.
Les acteurs, tant gamins qu'adultes (Nic Cage est dans une bonne passe, pour le moment, y a pas à dire) sont tous excellents, ça bastonne et ça pétarade dans tous les sens, bref... ça botte des culs et c'est le pied.
Sans compter que c'est sans doute aussi la meilleure manière de terminer un festival de la trempe du Bifff...

Tetcheu !

Cote: ****


(Ah oui: et Hit Girl, BEST SUPER HERO FLICK CHARACTER EVER !!!!!)