lundi 24 septembre 2012


C'est la rentrée !

Et après quelques semaines de silence radio, Jean Gabin est de retour et commence, pour repartir sur de bonnes bases, par liquider les arriérés de l'été...


-"The Amazing Spider-man" de Mark Webb (USA); avec Andrew Garfield, Emma Stone, Rhys Ifans, Sally Field, Martin Sheen, Embeth Davidtz...

Je vais pas vous faire l'offence de vous résumer à nouveau l'histoire de Peter Parker, comment il vécu, comment il est mort (hein ?).
En gros, vous prenez le premier Raimi (ou n'importe quel vieux numéro de "Strange"), vous remplacez Mary-Jane par Gwen Stacy et le Bouffon Vert par le Lézard et Hey ho ! Let's go !

Donc, la mode est aux reboots (et toujours aux remakes de vieux brols eighties comme le prouvent "Total Recall" ou le prochain "Robocop", rassurez-vous, mais bon: aux reboots quand même).
Et même aux reboots de plus en plus rapides, genre de franchises qui ont à peine dix ans, comme le prouve celui-ci.

On peut, comme d'habitude, se poser des questions quant à la légitimité, l'opportunité et l'originalité de telles choses (et quant au manque subséquent d'imagination de la machine hollywoodienne qui semble de plus en plus devenir un grand brol à recycler) mais baste.

Car ici, donc et en l'espèce, l'upgrade est plutôt réussi grâce à une relecture qui enfonce le sempiternel clou de la crise adolescente et du passage à l'âge adulte de façon assez intelligente et convaincante, convoquant à tour de rôle émotion et humour.

Grâce aussi à un ancrage dans notre époque qui renforce l'empathie et - enfin - à des scènes d'action assez bluffantes, il faut bien le dire.

Le plus produit est quant à lui à chercher du côté de la prestation d'Andrew Garfield qui, malgré les premières réticences, atomise assez efficacement celle du pâle - en comparaison, bien sûr - Tobey Maguire.

Le "moins", malheureusement, c'est le Lézard: un méchant extrèmement peu convaincant car sous-écrit et mal servi par des effets spéciaux lourdements approximatifs.

L'un dans l'autre quand même un bon film de super-héros et une manière pas trop honteuse de relancer le bouzin.

Cote: ***


- "The Dark Knight Rises" de Christopher Nolan (USA); avec Christian Bale, Anne Hathaway, Tom Hardy, Marion Cotillard, Joseph Gordon Levitt, Michael Caine...

Ici, par contre, ça chie ! Huit ans que le Batman a disparu après avoir endossé la responsabilité de la mort du procureur Harvey Dent. Huit ans de clandestinité pour le bien de Gotham, pense-t-il. Mais l'arrivée conjointe d'une mystérieuse cambrioleuse aux obscurs desseins et de Bane, un dangereux bio-terroriste, le forcent bientôt à sortir de l'exil qu'il s'était imposé.

Mon Dieu que c'est long !

Presque trois, heures, milliards ! Mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec ça !

D'autant qu'ici, en plus, ce sont les trois premiers quarts d'heure qui sont pénibles et poussifs, s'engluant malgré quelques scènes de bravoure (la scène d'ouverture, digne d'un "James Bond". La première rencontre entre Bruce Wayne et Catwoman) dans une espèce d'interminable exposition à la narration d'autant plus lourdingue que les enjeux sont flous.

Heureusement, une fois le pavé avalé, ça décolle et les deux "dernières" heures, d'une noirceur abyssale, sont tout simplement sidérantes.

Offrant des allers-retours permanents avec ses deux prédécésseurs, ce "Dark Knight Rises", baignant dans un climat apocalyptique aussi fascinant qu'étouffant, s'offre en plus le luxe d'une poignée de scènes proprement mémorables, concluant ainsi la trilogie d'une manière on ne peut plus cohérente.

Reste évidemment quelques scories, dont la désormais célèbre "mort" de Marion Cotillard ou la manière honteuse pour un Vilain de cette envergure dont le personnage de Bane est à proprement parler évacué.

Mais entre lyrisme et noirceur - et bien qu'il eût du être amputé d'une grosse demie-heure - le dernier "Batman" de Nolan met en tout état de cause dignement fin à la saga, tout en se terminant de manière ambigue sur une fin "ouverte" d'une finesse qui sauverait à elle seule l'ensemble du truc.

Et puis Thomas Hardy est soufflant et Anne Hathaway (best Catwoman EVER !!!!! ) renvoie Michelle Pfeiffer dans les limbes avec Tobey Maguire. C'est dire !

Oui, alors bon, allez... Ca reste malgré tout le plus faible des trois...

C'est juste dire à quel point les deux autres étaient bons...

Cote: ***


- "Quand je serai petit" de Jean-Paul Rouve (F); avec Jean-Paul Rouve, Benoît Poelvoorde, Miou-Miou, Claude Brasseur, Arly Jover, Gilles Lellouche...

Et terminons donc avec un "petit"  film français, deuxième réalisation de l'ex-Robin Jean-Paul Rouve qui s'offre ici le rôle de Mathias, 40 ans, qui au cours d'un voyage croise un petit garçon qui ressemble étrangement à celui qu'il était au même âge.

Variation douce-amère autour du thème des non-dits, des secrets de famille et de la nostalgie, se posant la sempiternelle question de ce qu'il adviendrait si l'on pouvait revenir en arrière, le second film de Rouve est une oeuvrette mignonne et somme toute légère - malgré son sujet - qui passe cependant de peu à côté de la floche.

La faute au narcissisme de son réalisateur/acteur qui construit tout son film autour de son personnage alors qu'il n'a pas la carrure pour l'interpréter - son perpétuel sourire en coin désamorçant d'entrée toute situation potentiellement émouvante.
Et qui surtout, du coup, gomme tout personnage secondaire, ce qui plombe mortellement l'intérêt du film.

C'est carrément honteux quand on en vient à Claude Brasseur et Gilles Lellouche, réduits à faire de la figuration alors que leur double personnage est essentiel à l'intrigue.
Mais c'est surtout dommageable dans le chef d'un Benoît Poelvoorde, pourtant encore ici très juste et très touchant mais dont le personnage est lui aussi malheureusement sacrifié, laissant le film, gentil et plein de bonnes intentions, tourner à vide autour de son auteur et personnage principal.

Cote: ** (cote "spéciale rentrée")