jeudi 28 janvier 2010


The Human Factor.

"Invictus" de Clint Eastwood (USA); avec Morgan Freeman, Matt Damon, Scott Eastwood, Marguerite Wheatley, Patrick Lyster, Tony Kgoroge...

L'élection de Nelson Mandela à la présidence, en 1994, scelle officiellement la fin de l'Apartheid. Mais dans les faits, la nation, meurtrie, reste bien évidemment divisée, tiraillée qu'elle est entre problèmes ethniques et économiques. Misant sur le sport, le président sud-africain va entamer son processus de réconciliation en pariant sur l'équipe de rugby des Springboks, symbole de la ségrégation (aucun joueur noir, ou si peu) et faire alliance avec son capitaine, le très afrikaner François Pienaar, afin de souder la nation en lui faisant - si possible - remporter la Coupe du Monde, dont l'Afrique du Sud sera l'hôte en 1995...

J'ai dans mon entourage relativement proche un excellent camarade - appellons-le Paul, allez - qui, non content de gagner sa vie en soufflant du jazz dans une trompette (un saxophone, bon. Je ne suis pas très physionomiste), passe ses dimanches brabançons wallons et néanmoins pluvieux (le plus souvent) à jouer au rugby.

Les gens sont bizarres, hein ?
Oui.

Comment peut-on se mettre dans des états pareils, me direz vous ?
Oui, j'avoue que je me le demande encore, bien évidemment, mais allez, baste, là n'est pas la question.

Le problème c'est que, depuis quelques temps, Paul est chiffon.
Je dirais même plus, il est colère !
Colère et ressentiment !

Car il semblerait que, alors que la masterpiece sur le sujet reste encore à faire, ce bon vieux Clint (et vieux c'est rien de le dire, Saint-Alzheimer de mes deux boules !) ait commis sacrilège sur faute de goût et traité le sport béni de l'Ovalie-et-par-delà piteusement par dessous la jambe, si pas pire ! NOM DI DJU !

Qu'il ne se serait même pas renseigné, le lâdre ! Milliard de tettes !*

Non, mais, eh ! Sérieusement, véci !

Trève de rigolade: je comprends la frustation du gaillard !
Si j'ai bien compris - et j'avoue que rien n'est moins sur - "Invictus", niveau rugby, c'est un peu comme si dans "A Nous la Victoire", John Huston avait oublié des règles élémentaires du foot, genre hors-jeu ou penalty. C'est le basket expliqué aux enfants par Bla-Bla. Un match de boxe filmé par les frères Dardenne. Ce genre.

Faut pas pousser, on l'avouera !

Bref. Bon. Oui. Mais...

Oui mais, est-ce bien le problème, je vous le demande ?

Tant il est vrai que "Invictus" est peut-être tout sauf un film sur le rugby.
Un film qui se sert du rugby, comme Mandela s'en est servi, certes, mais c'est bien tout.
Car le sujet et l'intérêt, bien entendu et once again, sont ailleurs et bien ailleurs...

L'ennui, la pierre d'achoppement, étant que, pour une oeuvre qui se moque du sport et ne s'en sert que comme vecteur d'unité et de libération, le film d'Eastwood multiplie un peu trop les soi-disant morceaux de bravoure liés à la chose.
C'est bien simple, la dernière demi-heure n'est qu'un grand match filmé plein pot.
Alors, oui...

Et comme, même pour un néophyte comme moi (quoi que le brave Paul ce soit récemment chargé de m'expliquer en long, en large et en travers les ficelles de l'affaire), la désinvolture avec laquelle tout cela est emballé est un peu trop visible, ben... on va pas dire que ça coince, loin s'en faut, mais c'est un peu léger, mon capitaine...

Heureusement, le reste est une vraie réussite.

D'abord, le contexte historique - après tout, ils sont rares aussi les films qui parlent de la période post-apartheid ou même de Nelson Mandela after jail - est magnifiquement rendu.
Les enjeux sont tout à fait compréhensibles et même passionnants, grâce à une construction, une écriture et un montage très fluides.

La grande idée du truc étant évidemment de monter, en parallèle de la Grande Histoire, la petite.
A savoir celle des nouveaux et anciens gardes du corps présidentiels, noirs et blancs, bien obligés de désormais cohabiter.

La réalisation, comme d'habitude d'un robuste clacissisme (ce qui ne veut certainement pas dire "académisme" !) sert très bien le sujet - grave, même si légèrement traité. Et notre ami Morgan Freeman pose la cerise sur le gâteau en interprétant avec finesse et intensité un Mandela dont l'humanité transcende le film.

A côté de ça, oui, force est d'avouer que "Invictus" force ça et là le trait et tire un peu facilement, parfois, sur la corde de la sensiblerie à deux francs six sous (la musique sirupeuse de fiston Kyle n'étant certainement pas là pour arranger les choses).

Mais, allez, le reliquat de l'affaire est sobre, plutôt subtil et bien ficelé. Et comme après tout, comme le veux l'adage, un petit Clint reste un grand film...

Reste, peut-être, pour calmer Paul, à le faire, ce film ultime sur le rugby...

Allez, qui s'y colle ?

Woody Allen ?


Cote: ***


(* En fusion !)

(PS: sans rancune, Bruno)



lundi 25 janvier 2010


More than a feeling...

"Les Chèvres du Pentagone" (The Men Who Stare at Goats) de Grant Heslov (USA); avec George Clooney, Ewan McGregor, Jeff Bridges, Kevin Spacey, Robert Patrick, Stephen Lang...

Bob Wilton, journaliste peu ambitieux, vient de se faire plaquer par sa femme. Désespéré, il décide, dans une ultime tentative pour la récupérer, de l'impressionner en partant sur le terrain couvrir le conflit irakien. Sur place, il fait la connaissance de Lyn Cassady, prétendu membre d'une unité militaire d'élite fondée par le fantasque Bill Django et combattant le terrorisme grâce aux pouvoirs paranormaux de ses membres.

De prime abord, une sympathique découverte que ce petit film crâmé du bulbe qui semble avoir été mis sur pied par une bande de potes dans le seul but de délirer et de s'écarter des chemins tracés par leurs carrières respectives.

Pour sa première réalisation, le scénariste Grant Heslov ("Good Night, and Good Luck") a fait appel à son pote George, lequel, un peu comme pour Haïti mais dans un tout autre but, a fait péter le carnet d'adresses et a rassemblé autour de lui une certaine idée de la dream team comique.

Car, on l'aura compris, le film est une pure comédie (et une bien givrée, encore) qui n'a été conçue que pour faire plaisir.
Aux acteurs comme au public.

C'est d'ailleurs en ça que l'objet s'écarte des productions d'autres zinzins américains tels que David O. Russell, Wes Anderson ou Spike Jonze, auxquelles il fait pourtant furieusement penser par endroits, surtout dans le ton.

Mais ici on n'est venu que pour se marrer un bon coup et le moins que l'on puisse dire c'est que l'affaire reste totalement dépourvue de prétention (comme le confirme en passant la manière dont Clooney s'acharne ici à casser son image de tombeur en se ridiculisant à grands coups de perruques et de moustaches postiches).
Heureusement, d'ailleurs...
Parce que le reste ne suit pas vraiment.

En un mot comme en cents, le problème, c'est que ça ne va nulle part.
Une fois le postulat de base posé, le film se barre en totale sucette et s'envole dans l'atmosphère en nous trainant dans son sillage sans qu'on sache vraiment ni où ça va nous mener ni surtout quand ça va s'arrêter.
Ce qui, avouons-le, pourrait être une foutrement bonne qualité !
Oui. Si c'était un tant soit peu tenu ou maîtrisé.
Mais le problème c'est que ça ne l'est pas du tout, du tout...

Résumons-nous: l'idée de base est excellente.
Fantastique, même.
Mais passé ça, y a rien. Pas de scénario, pas d'histoire... Que des circonvolutions.
Des hauts, des bas. Des pleins, des déliés.
C'est tellement volatil qu'on menace de décrocher à tout instant.

Alors, ben, on se raccroche à ce qu'on peut.
Quelques idées délirantes (les chèvres, déjà), quelques gags vraiment très drôles, des dialogues qui claquent...
Et, surtout: les acteurs !

On a déjà parlé de George Clooney et de ses dégaines ahuries (il est toujours très bon dans les rôles de parfait idiot. Ici comme chez les Coen, auxquels on pense souvent aussi, tiens - "Burn After Reading" en est un récent exemple).
Mais les autres sont à l'avenant: Bridges qui s'en donne à coeur joie dans un rôle réminicent d'un certain Lebowski (les Coen, encore ???), Kevin Spacey qu'on est content de retrouver dans le rôle du méchant crétin, McGregor, parfait en victime permanente ou encore l'étonnant Stephen Lang (le méchant d' "Avatar") dans le rôle d'un général à la fois solide et curieusement zen.

C'est en fin de compte surtout grâce à eux que l'on ne s'ennuie pas devant ce petit film qui se perd lui-même en route et qui avance décidément trop en roue libre pour que l'on puisse en dire plus de bien que cela...

Mais même si ça s'oublie dans le quart d'heure qui suit la sortie de la salle, au moins, sur le moment, ne ce sera-t-on pas ennuyé.

Du moins pas trop.

Allez: pas toujours.

Et quand on a ri, ben... on a vraiment ri.


Cote: **

mardi 19 janvier 2010


Elémentaire ?... Mouais... Voire, mon cher Watson !

"Sherlock Holmes" de Guy Ritchie (USA); avec Robert Downey, Jr., Jude Law, Rachel McAdams, Mark Strong, Kelly Reilly, Eddie Marsan...

Le célèbre détective Sherlock Holmes et son non moins réputé bras droit, le docteur John Watson viennent de mettre fin aux agissements criminels de Lord Blackwood, tueur implacable adepte de la Magie Noire... Le jour de son exécution, celui-ci prédit sa résurrection et la poursuite de ses activités criminelles... Et le pire, c'est que ça marche !

Il y a quelque chose, dans ce "Sherlock Holmes", qui semble avoir été fait pour moi...

L'ambiance noire, néo-gothique ?
La période historique (l'Angleterre victorienne me fascine) ?
Robert Downey Jr. ?
Les intrigues où se mêlent Magie Noire, société secrète et enquête à tiroirs ?
Robert Downey Jr. ?
Le fait que l'ensemble renvoie bizarrement à une espèce de version ultra light et badaboum de "From Hell" (après tout, c'est aussi l'adaptation d'une BD et ça se voit) ?
Robert Downey Jr. ?

Tout ça à la fois ?

Pour être tout à fait honnête, je n'ai pas encore réellement réussi à mettre le doigt dessus...

Mais, une chose est sûre: chez moi, "Sherlock Holmes", malgré ses défauts et ses évidents gros sabots, eh bien, ça marche !

Oh, évidemment, je vous vois venir et ne me faites pas dire non plus ce que je n'ai pas dit: le film de l'ex-Monsieur Ciccone - tout formaté et assagi qu'il puisse être par rapport aux bizarreries de type "Rock'n'Rolla" ou autres "dérives" maritales n'en est pas pour autant un Grand Film.

Loin s'en faut.

Mais d'un point de vue purement ludique - et ce n'est rien de dire qu'ici l'accent est solidement mis sur cet aspect des choses - encore une fois, ça fonctionne.

Ce serait même à deux doigts de l'effectuer, tenez, comme disent les djeuns d'aujourd'hui...

Et pourtant.

Et pourtant...

Une fois de plus, soyons honnêtes et entiers, la chose a ses défauts. Et non des moindres !...

Pour commencer, les aventures du détective le plus célèbre au Royaume de Sa Très Gracieuse Majesté et Au-Delà sont ici rendues avec une faconde un peu trop hollywoodienne et pétaradante - faisant la part belle aux effets néo-tarantinesques, aux arts-martiaux et à la pyrotechnie - pour paraître parfaitement idoines, surtout eut égard au Canon !
Plus d'un tenant de l'orthodoxie holmésienne doit d'ailleurs avoir avalé de travers son After Eight à la vision de l'engin, by Jove !

Shocking, enfin !!!!

L'intrigue est peut-être un peu trop inutilement alambiquée et même limite incompréhensible pendant la majorité du film, aussi...

Mais que l'on se rassure: faisant appel a ses légendaires dons d'observation et de déduction, Sherlock démèlera la pelote et tout deviendra enfin clair pour le spectateur hagard et jusque là déconfit.
En ayant un peu trop recours à des explications "scientifiques" relevant plus de la magie que d'autre chose mais, allez, baste ! On est plus là pour chipoter...

L'humour, un peu trop omniprésent et relevant le plus souvent de la bouffonnerie, voire de la totale gaudriole, constitue également une belle pierre d'achoppement, quoique la légèreté qu'il insuffle ça et là dans un récit à la limite du pachydermique puisse se révéler finalement salutaire.

Vient donc enfin la question cruciale de l'interprétation et, donc, de la caractérisation des personnages...

Dans sa note d'intention, le co-scénariste Lionel Wigram (auteur du comic book original) avait déclaré vouloir revenir à un Sherlock Holmes plus proche du roman, soit à la fois plus physique et plus bohème, l'aspect "gentleman british ascétique"du personnage n'ayant selon lui été introduit qu'avec le cinéma et plus particulièrement avec l'interprétation qu'en a donné Basil Rathbone...

Soit...

L'intention est louable, certes, mais le problème est que cet aspect du personnage c'est avec le temps imposé dans l'inconscient collectif. Et du coup, le spectacteur risque d'être légèrement décontenancé face à l'interprétation donnée ici...

Oui, oui... Tout cela est vrai, évidemment.

Mais, eh la, pas op, wacht een beetje,aussi !

Ce serait sans compter avec la permanente (et très récemment récompensée) excellence du décidemment incroyable Robert Downey Jr., le seul acteur dont l'over cabotinage désinvolte arrive à servir les films dans lesquels il joue !

Après le Tony Stark d' "Iron Man", le voila qui nous compose un nouveau personnage over the top et bigger than life dont lui seul a le secret...
Plein de morgue, de bagoût et de cynisme goguenard.

A lui tout seul, encore, une véritable attraction.

Du coup, passée la surprise initiale éprouvée devant son Sherlock bodybuildé, alcoolo-je-m'en-foutiste-à-chapeau-mou-et-foulard-de-soie, on finit, si pas par y croire, du moins à passer outre et à profiter - et comment ! - du spectacle !

A ses côtés, Jude Law campe avec aplomb un Watson plus académique et pince-sans-rire, sorte de contrepoint "clown blanc" à son auguste partenaire (JEU DE MOTS !!!!) ! Et leur relation de vieux couple fait elle aussi beaucoup pour la réussite un peu à la bonne franquette de cette surprenante adaptation...

Reste à déplorer l'évident sacrifice du personnage féminin principal, pourtant crânement servi par la mimi Rachel McAdams, réduit au rôle de faire-valoir de charme (et de poids, néanmoins, puisqu'elle n'est somme toute là que pour introduire LE véritable Bad Guy de l'histoire, lequel n'apparaîtra vraiment que dans l'inévitable séquelle annoncée par une fin un peu trop ouverte).

Film hybride et un peu bancal, voici donc le Sherlock Holmes 2010: un grand spectacle honnête même si un peu bas du front... Un truc en demi-teinte mais efficace; gros bonbon à l'arrière-goût vaguement acide devant lequel, au moins, il est fort difficile de s'ennuyer.

Ce qui, par les temps qui courent, hein...


Cote: ** (et presque une de plus, allez...)

lundi 18 janvier 2010


On solde, on brade, on liquide...

Allez quoi, bon, quand même ?... Janvier entame sa dernière ligne droite et on en est encore à chroniquer des films de 2009, ici. C'est vraiment portenawak.

Donc, il est temps d'accélérer le mouvement et de pondre quelque chose rapido sur les deux derniers afin de pouvoir attaquer sereinement la suite, de "Sherlock Holmes" à "Invictus" (en attendant "Mr. Nobody" et le reste, ce début 2010 étant gorgé de sorties en tous genres).

Bref, et tant pis si ces deux films méritaient mieux, on y va !

"Avatar" de James Cameron (USA); avec Sam Worthington, Zoë Saldana, Stephen Lang, Sigourney Weaver, Giovanni Ribisi, Michelle Rodriguez...

Oui, oui, oui. Trois fois oui. On l'a dit et redit, lu et relu, le scénario du nouveau monstre de James Cameron tient sur une feuille de papier à cigarette, il ne vaut pas tripette (encore une belle expression, tiens), c'est une resucée de "Pocahontas", tout ça, tout ça...
Et c'est vrai, même si une fois encore un peu court, jeune homme (on a connu franchement plus indigent, y compris dans un passé proche, mais ne remuons pas une fois de plus le couteau dans les plaies de certains).
Certes, son message "écolo", pour louable qu'il soit est à la limite du neu-neu.
Bien entendu, c'est un peu du "tout à la technologie".
Et alors ?
Et alors, ai-je envie de dire (qu'est-ce qu'il me prend, d'ailleurs, je déteste cette expression !) , on s'en fout un peu.
C'est du grand spectacle, une espèce de fantasme absolu de S.F. - voire de cinéma - face auquel on ne s'ennuie jamais (et ça dure presque trois heures) qui nous en fout plein les yeux et qui a le mérite de lier aux prouesses technologiques la magie et l'efficacité du film d'action, une histoire d'une simplicité biblique (donc, de celles dont se nourrissent les mythes) et une bonne couche de mélodrame comme on les aime (enfin, comme je les aime. Hum.).
Et comme, qui plus est, pendant tout ce temps Cameron n'a pas fait que lustrer ses effets mais s'est aussi payé le luxe d'inventer de toute pièces un écosystème (plantes, animaux, etc.) d'une parfaite cohérence on ne peut que saluer la prouesse, technique, certes, mais pas que.
Au final, au delà de la révolution purement mécanique générée par la chose, de l'eye candy pur jus mais devant lequel il est difficile de rester indifférent.
Et pour lequel il est même permi de s'enthousiasmer.

Cote: ****

"Max et les Maximontres" (Where the Wild Things Are) de Spike Jonze (USA) avec Max Records, Catherine Keener, Mark Ruffalo et les voix de James Gandolfini, Lauren Ambrose, Forest Whitaker...

Ou le premier film pour enfants punk !*
Et encore, "film pour enfants", faut quand même le dire vite, tant il est vrai que "Max..." (le titre original est quand même franchement mieux, non ?) ne s'adresse pas vraiment à eux et risquerait même, suivant l'âge de leur faire peur.
Et même pour les "grands" que nous sommes devenus, le film de Spike Jonze (qui remonte par la même occasion dans mon estime après le concerto pour flûte et orchestre qu'était l'abominable "Adaptation.") reste un spectacle pour le moins déconcertant.
Très poétique mais bizarrement dépressif, il tire parti de son environnement sec, de ses couleurs chaudes et de ses effets spéciaux "à l'ancienne" (des gens dans des costumes, en gros) pour narrer une étrange histoire, sombre et décousue.
Car au bout du compte, il ne s'y passe pas grand chose. Si ce n'est ce qui se passe dans la vie d'un enfant de cet âge, un chouïa hyperactif, qui plus est: en gros, Max et ses amis poilus courent, crient, cassent des trucs, en construisent d'autres...
Oui... Je sais...
Mais ce n'est pas grave pour autant tant il est vrai que ce très beau mais un peu triste conte pour adultes, ne se départissant pas du background psychanalytique semble-t-il charrié par l'oeuvre originale (je m'en tiens aux "on dit", n'ayant pas lu le bouquin) nous emmêne vers des rivages troublants et peu explorés.
Avec une mention spéciale au jeune Max Records et à la musique co-signée par Carter Burwell et Karen O. (des Yeah Yeah Yeahs), "Where the Wild Things Are" est en fin de compte un très beau film non pas "pour enfants" mais sur l'enfance.
Et, à ce titre, il devrait pouvoir trouver une résonnance en chacun de nous.

Cote: ***


(* ou "film punk pour enfants", c'est comme vous voulez)

mardi 12 janvier 2010

Heroes and Icons...


(Kes; Ken Loach - 1970)

Qu'est-ce qu'on attend ?

- "Lovely Bones" (The Lovely Bones) de Peter Jackson (NZ); avec Saoirse Ronan, Mark Wahlberg, Rachel Weisz, Stanley Tucci, Susan Sarandon, Michael Imperioli...

+ Pourquoi on l'attend ?

Parce que c'est le retour de Peter Jackson à une veine plus "intimiste" (c'est relatif) après les monstres qu'étaient la trilogie du "Seigneur des Anneaux" et "King Kong". Quelque chose de plus proches de ces "Créatures Célestes" de lointaine mais agréable mémoire.

Parce qu'on attend de voir avec impatience si la jeune Saoirse Ronan, révélée par le "Reviens-moi" de Joe Wright, va confirmer les beaux espoirs placés en elle.

Parce que le reste du casting (à l'une ou l'autre exception près, voir ci-dessous) est assez bling-bling aussi (on attend particulièrement la performance en forme de buzz du toujours fort bon Stanley Tucci).

+ Pourquoi on balise ?

Parce que le film est en deux morceau et que la partie "Paradis" à l'air un peu... disons... too much (cfr. la bande annonce).

Parce qu'il y a Mark Wahlberg. Et que Mark Wahlberg... (*soupir*)

+ Verdict ?

Le 10/02/2010.

lundi 11 janvier 2010


Avant toute chose II ...

Ce qu'il y a - surtout - avec ces conneries, c'est qu'on va bien finir un jour par être à court de photos (enfin, de captures d'écran, c'est d'un laid, aussi...) de "Prurit Anal Activity", si ça continue...

Enfin... Donc...

Que dire sinon que vous êtes d'un prévisible qui confine au sublime ?

Rien.

J'avais mis "P.A." dans la liste des meilleurs films de l'année en me disant "ils vont bien voter ça en masse pour me faire chier" et BOUM !, voila...

Donc vous êtes au mieux lisibles comme un vieux Oui-oui, au pire schizophrènes, mais le résultat est là: "Paranormal Activity" est à la fois MEILLEUR et PIRE film de l'année écoulée (chez les grecs, oui, bon...).

Ca me fait très beaucoup rire mais c'est comme ça.

A noter que, si l'on dépasse ce vote absurde, les vrais gagnants, ex-aequo, sont "Fish Tank" et "Gran Torino".

Et qu'il y a une voix pour "Avatar".

Dont acte et puis voila.

Allez, bon... Retour aux activités normales...

dimanche 10 janvier 2010


Au turbin, Jean Gabin !

Mille milliards de dollars !

On est déjà presque à la mi-janvier et il y a encore cinq films de 2009 à chroniquer ! Ca va aller, ouais, feignasse ?

Bon, donc, mettons les bouchées double tout en expédiant le bazar (hein ?): comme à la (mauvaise) habitude de l'année dernière, on va faire des critiques groupées histoire de nettoyer un peu tout ça et de pouvoir reprendre sur de bonnes bases avec la critique de "Sherlock Holmes" (bientôt, peut-être...).

Avec tout de suite une première fournée d'articulets consacrés à trois vieilleries.
"Avatar" et "Max les Maximonstres" suivront avec des posts un tant soit peu plus roboratifs (et Tondu).

Enfin, on verra, c'est histoire de dire, aussi...

Alors, voila, attention, c'est parti !

"Le Vilain" d'Albert Dupontel (F); avec Albert Dupontel, Catherine Frot, Bouli Lanners, Nicolas Marié, Bernard Farcy, Philippe Duquesne...

En gros, pif paf et à la louche; suite à un hold-up manqué, un gangster se réfugie chez sa brave vieille maman perdue de vue depuis vingt ans et essaye de lui cacher ses véritables activités. Celle-ci n'est pas dupe et décide bien vite de donner une leçon à son affreux rejeton.

Ah !
Il est bien loin le bon temps de "Bernie", oui !
Mais convenons quand même que le brave Dupontel à encore de beaux restes.
Après les très légers "Le Créateur" et "Enfermés Dehors", le voila donc qui revient par la fenêtre avec ce plaisant "Vilain" qui, tout en photo sépia, banlieue nostalgique et bricolage foutraque lorgne bizarrement vers le côté sombre d'un certain Jeunet.
"Amélie Poulain" mais en méchant, en quelque sorte...

Ca grince et c'est acide, cruel et savoureusement politiquement incorrect comme Bébert sait si bien le faire.
Joliment emballé, qui plus est, à défaut d'être vraiment bien écrit. Vif, enlevé (il y a entre autres deux très étonnantes courses-poursuites/fusillades) et somme toute fort drôle.

Bref, c'est oubliable mais sur le coup on ne s'ennuie pas en compagnie de deux acteurs (oui, à part l'excellent Nicolas Marié et vaguement Bouli dans son plus mauvais rôle il n'y a quasiment que les deux comédiens principaux à l'écran pendant tout le film) qui s'en donnent à coeur joie: Dupontel toujours agréablement cabot et Catherine Frot, étonnante et épatante dans son rôle de vieille dame indigne à la curieuse frimousse de petite pomme ridée...

L'un dans l'autre, pas le film du siècle mais du solide divertissement "auteurisant" et branquignol.

Des provisions pour l'hiver, en quelque sorte...

Cote: **

"Rapt" de Lucas Belvaux (F); avec Yvan Attal, Anne Consigny, André Marcon, Françoise Fabian, Alex Descas, Gérard Meylan...


L'industriel Stanislas Graff est enlevé et séquestré par un commando d'hommes cagoulés. Enfermé, humilié, torturé, il résiste tant bien que mal.
Au dehors, les révélations sur sa vie privée font se fissurer les certitudes de ses proches et s'écrouler un monde jusque là soigneusement tenu.

Oui, bon, alors ici on est carrément aux antipodes du précédent, évidemment, avec un film froid, carrément ascétique, à l'image de son interprête principal, Yvan Attal, aux traits douloureusement tirés pour l'occasion.

On pourrait d'ailleurs le lui reprocher (au film, pas à Attal) mais au final il n'en est rien, tant il est vrai que cette froideur, cette théatralité, sert le sujet.

Car au delà de la reconstitution extrèmement fidèle de l'affaire Empain (en gros, y a quasiment que les noms qui changent), l'essentiel se situe évidemment ailleurs: au niveau de ce que son enlèvement révèle du capitaine d'entreprise, de ce que ses proches subissent et de ce qu'ils lui font subir - et lui reprochent - en retour.

A ce niveau, on frôle la tragédie grecque et certaines scènes (comme celle du déjeuner où il explose sous les reproches et demande si on lui a demandé, à lui, ce qu'il avait souffert pendant sa captivité) sont exemplaires d'intensité.

Dans ce qu'il montre de la réalité sociale et économique, de la raison l'emportant sur les émotions et le vécu d'un homme, "Rapt" est un film dur et froid, tranchant, certainement peu aimable, mais un film fort et juste, porté par des comédiens d'exception (Attal, bien sûr mais aussi Anne Consigny, André Marcon et Françoise Fabian).

L'histoire d'une chute. Qui fait froid dans le dos.

Cote: ***

"Brothers" de Jim Sheridan (USA); avec Jake Gyllenhaal, Natalie Portman, Tobey Maguire, Sam Shepard, Mare Winningham, Bailee Madison...

Sam et Grace sont un couple irréprochable, parents de deux petites filles, ils semblent s'aimer plus que tout. Sam, marine, est envoyé en mission en Afghanistan. Il confie dès lors à son frère Tommy, fraîchement sorti de prison, la garde de sa petite famille. Rapidement, Sam est porté disparu en mission et présumé mort. Tommy et Grace, contre toute attente, se rapprochent l'un de l'autre. Jusqu'à ce que Sam rentre au pays.

Oui, vous pouviez vous y fier, "Brothers" est un film qui fournit exactement ce qui est écrit sur sa boîte: un bon gros mélo des familles, dégoulinant de pathos et débordant de larmes.

Il n'en est pas pour autant dépourvu de qualités, que nenni.
Toute la première partie est chargée d'une véritable émotion, palpable, prégnante, devant laquelle il est difficile de ne pas verser sa petite larmichette.
Une première partie qui plus est tellement intense, dans son contenu dramatique, qu'elle fait carrément grincer des dents et crisper les machoires.

Las, et au-delà de la partie afghane, burnée mais déjà presque embarassante de manichéisme, lorsque le héros rentre au bercail, tout se complique.

La faute à quoi ?

La faute à qui, plutôt...
A Tobey Maguire, malheureusement, tellement en surjeu permanent avec ses yeux de lapin pris dans les phares qu'il en devient gênant.
Et c'est d'autant plus dommage que ses partenaire, eux, sont top notchs et la jouent intelligemment "en dessous": de Jake Gyllenhaal et Natalie Portman, tous deux "Oscar worthy" comme disent les espagnols, à la toute jeune Bailee Madison (qui réussi quand même à voler quelques scènes à ses aînés) en passant par le toujours impeccable Sam Shepard.

Mais voila, il faut avouer que le pauvre Tobey n'est pas aidé non plus par un scénario qui en rajoute trois couches dans le mélo, une réalisation trop en retrait et une fin abrupte, limite en queue de poisson.

Dommage, parce que pendant quarante minutes on pensait vraiment tenir quelque chose...

Cote: **

lundi 4 janvier 2010



Avant toute chose...

Le résultat du sondage de fin d'année fera peut-être mal au cucul de certain(s) mais bon, le voila: pour les (quatre) lecteurs de ce blog, le pire film de l'année est quand même bien "Paranormal Activity".

Dont acte.

Maintenant, évidemment, ça vaut ce que ça vaut. On est trois (hein ?) et j'ai voté deux fois (si !).

Pour que ce soit tout a fait équitable (de chevet) et complètement consternant (Reynaud - awel, santeï !) on va poser la même question à propos du film de l'année et puis on reprendra le cours des opérations.

Avec quand même ni plus ni moins que quatre critiques de films sortis l'année dernière.
Dont "Avatar".

Misère de misère dedans le Borinage !

Ah ouais... Et sinon, bonne année 2010, hein...