lundi 30 avril 2007



CIA m'était contée...

"Raisons d'Etat" (The Good Shepherd) de Robert De Niro (USA); avec Matt Damon, Angelina Jolie, Robert De Niro, William Hurt, John Turturro, Alec Baldwin...

Par le biais de la très influente société "secrète" des Skull and Bones, Edward Wilson est engagé dans la toute jeune CIA.
Ambitieux et discret, il va profiter de l'ambiance de paranoïa instaurée par la Guerre Froide pour gravir un à un les échelons qui le séparent du sommet.

Il y a bien évidemment des points communs troublants entre ce film et le récent "La Vie des Autres" de Florian Henckel Von Donnersmarck. Même froideur, même distance, même didactisme, même ambiance baignée de suspicion...
Ce qui différencie néanmoins le film de De Niro de celui du jeune réalisateur allemand c'est avant tout son origine.
"The Good Shepherd" est un film américain et cela transpire de tous ses pores.
C'est aussi un film sérieux, sobre et froid, à l'image de son sujet et de son héros.

Et c'est peut-être là ce qui fait à la fois sa force et sa faiblesse...

D'un côté on est passionné par le côté documentaire de l'histoire, subjugué par la classe folle de la réalisation - classique mais aussi très fluide - et par l'excellence du casting en tête duquel Matt Damon brille dans un rôle pourtant particulièrement ingrat.
D'autre part, malheureusement, on reste trop en retrait par rapport à un film dans lequel il est difficile de réellement s'investir et on est paradoxalement pris d'aucune compassion pour des personnages trop glacés que pour que l'on s'intéresse vériablement à leurs destins...

Mais le film est admirablement documenté (visiblement, De Niro s'est fendu d'un très gros travail de recherche, d'écriture et de production) et réserve suffisament de rebondissements que pour tenir en haleine tout au long de ses 2h40.
Ce qui ne veut pas dire bien sûr qu'on ne puisse pas se perdre dans les méandres de ces combines internationales aux implications et aux finalités parfois un peu floues pour le spectateur moyen, donc non-initié.
D'autant que les incessants flash-backs qui nous font parfois perdre de vue pour longtemps des personnages pourtant essentiels à la bonne compréhension de l'ensemble ne sont pas vraiment là pour arranger les choses.
Et que l'acharnement du réalisateur à éviter l'esbrouffe et le spectaculaire font que l'on ne ressent pas toujours vraiment le danger qui guette les protagonistes là ou ce serait pourtant parfois bien nécéssaire.

Mais on est quand même touché par les choix parfois cruels et les comportements souvent inhumains de ce petit bonhomme froid et méticuleux qu'interprète un Matt Damon étonnant de sobriété et qui prouve enfin, après "Les Infiltrés" de Scorsese, qu'il est peut-être digne des espoirs que certains avaient placé en lui depuis quelques années.

Et même s'il aurait peut-être gagné à être quelque peu dégraissé au montage, "The Good Shepherd" reste un thriller politique d'une implacable efficacité qui prouve une fois encore que, malgré tous les reproches qu'on peut lui faire, on n'a pas encore trouvé mieux qu'un certain cinéma américain pour raconter une histoire.

Même si elle est longue et compliqué...

Côte: ***

mardi 24 avril 2007

Heroes and Icons...


(Romy Schneider - 1938/1982).



Au Service Discret de Sa Majesté...

"La Cité Interdite" (Man cheng jin dai huang jin jia); de Zhang Yimou (Chine). Avec Gong Li, Chow Yun-Fat...

Dans la Chine du Xème siècle, sous la Dynastie Tang, l'Empereur revient au Palais après plusieurs mois d'absence pour constater que celui-ci est le théatre d'intrigues diverses.
Un complot se trâme, mené par l'Impératrice elle-même...

Ne tournons pas autour du pot: si l'on s'intéresse au nouveau film de Zhang Yimou, entre la fresque historique classique et son récent virage "film de sabre", ce n'est pas tant pour son histoire - intrigues de palais assez plans-plans - que pour son traitement et surtout pour son arrière-plan, quasiment documentaire...

Tout d'abord, le traitement est hors normes, énorme, bigger than life!
Yimou y met tout son savoir-faire de metteur en scène d'opéra!
Tout son sens de la démesure, aussi...
Les décors, les costumes, les figurants, les accessoires, tout, absolument tout, est dopé, souligné, surexposé, luxueux, chatoyant, gigantesque!
C'est tellement surchargé d'ors et de parures, de rose et de clinquant que c'est toujours à deux doigts de sombrer dans le kitsch le plus gluant.
Sans jamais y arriver...
Car l'écrin est à la hauteur du drame: shakespearien dans ce qu'il a à la fois de plus classique et de plus spectaculaire!

L'arrière-plan, quant à lui, est réellement passionnant!
La reconstitution quasi-entomologique de la vie au palais est en effet ultra soignée et les scènes
au cours desquelles l'armée de domestiques se livre à des rituels opaques et étrangement répétitifs font la véritable force du film. Elles nous laissent littéralement pantois, ocidentaux que nous sommes, arrêtés à la lisière d'un monde étrange et mille fois plus exotique que le plus surréaliste des space-operas!

Sur la fin, "La Cité Interdite" se laisse néanmoins rattraper par son véritable sujet et semble - pour un temps du moins - retoucher terre...
Mais ce n'est que pour mieux rebondir, en direction cette fois d'un final épique et vraiment très spectaculaire (bien que quasiment dépourvu d'effets spéciaux, le figurant chinois coutant au bout du compte moins cher) bizarrement proche du "Seigneur des Anneaux" (ou de "Star Wars", si vous préférez).

Certes, tout ça ne manque pas de longueur et le scénario, bien qu'alambiqué et truffé de retournement de situation nourris d'inceste et d'adultère, n'est pas vraiment des plus inattendus.

Mais il y a dans cette fresque gonflée et grasse comme un loukoum plus de souffle épique qu'il n'en faut pour tenir une année.

Le truc c'est que ça donne juste envie d'entamer un régime basses calories*...

Côte: **

(*sans commentaires, merci! )



mercredi 18 avril 2007




Bifff 25: Jour 11 (et fin!).

Où l'on est content parce qu'on peut placer une troisième photo de "The Host"...

Et voilà, c'est fini, maintenant, c'est fini!

T'es gedaan, that's all folks en zo voort...
Le 25ème Festival International du Film Fantastique, de Science-Fiction et de Thriller de Bruxelles a vécu.
Et c'est désormais sûr et certain, ce n'est pas une édition qui laissera un souvenir impérissable!
Mais bon, on va pas revenir là-dessus, on s'est déja étalé en long, en large et en travers sur le sujet lors des précédents posts.

Espérons juste que l'édition 2008 sera d'un meilleur tonneau...

Et avant de tirer définitivement le rideau sur ce pauvre millésime, allons-y pour une dernière chronique et, avant tout, pour le...

Palmarès 2007:

-Corbeau d'Or: "The Host" (Gwoemul); de Bong Joon-Ho (Corée du Sud).
-Corbeau d'Argent: "Restless"; de Choi Dong-Hoon (Corée du Sud) et "Black Sheep"; de Jonathan King (NZ).
-Prix du Public: "Death Note"; de Shuzuke Kaneko (J).
-Méliès d'Argent du Meilleur Film Européen: "Dead in Three Days" (In 3 Tagen Bist Du Tod); d'Andreas Prochaska (Autriche).
-Prix du 7ème Parallèle (Nova): "Brand Upon the Brain"; de Guy Maddin (Canada).

Wala!

Alors, que dire?
Que dalle, si ce n'est que c'est le meilleur film de la sélection qui a très logiquement raflé le Grand Prix.
Que le Corbeau d'Argent à "Black Sheep" confirme ce que j'avais écrit dans un post précédent quant à la mauvaise pente empruntée par le Bifff depuis quelques années et que le Prix du Public à "Death Note" - dont le réalisateur faisait partie du Jury International - laisse un arrière-goût bizarre.

A part ça, on constate une fois de plus que le palmarès est dominé par des films asiatiques ce qui donne une idée de la vitalité de ces cinématographies par rapport à celles des européens et surtout des amérikis.

Et à propos d'amérikis, allez, un dernier film pour la route:

20. "Paranoiak" (Disturbia); de D.J. Caruso (USA):
Oui, le titre "français" est particulièrement con...
Sinon, qu'est-ce que "Disturbia" (ça sonne mieux, hein?)?
Eh bien c'est une sorte de "Fenêtre sur Cour" pour ados.
Et avec des ados...
On trouve pire comme point de comparaison, n'est-il pas?
D'autant que le film est plutôt bien torché. Vif, plein de suspense et d'humour.
Plutôt plaisant, donc.
Le mérite en incombe d'une part à la mise en scène énergique de D.J. Caruso. D'autre part à l'interprétation pleine de finesse du juvénile Shia LaBeouf (quel blaze, quand même) qui a en plus le bon goût de ne pas avoir le physique du teenager américain moyen comme on en voit tant se faire dézinguer au hasard des multiples séries B fournies par le cinéma de genre.
Le plus drôle c'est qu'en fait il ne se passe pas grand'chose là dedans mais qu'on reste malgré tout scotché d'un bout à l'autre de ce petit thriller fun et bien mené.
Surtout quand on y rajoute David Morse, toujours très bien dans les rôles de méchant, Carrie-Anne Moss qui évolue tranquillement du rôle de guerrière geek dans les pénibles "Matrix" à celui de mère de famille lambda et une sympathique "girl next door" interprétée par l'assez tarazimboumante* Sarah Roemer...
Bref, ça ne pisse pas bien loin, c'est du pur "pop-corn movie" mais c'est finalement une bonne façon de terminer un festival qui, lui non plus, n'a pas brillé par sa subtilité.

Allez, à l'année prochaine quand même, hein...

Côte: **


(*ben oui, l'affiche de cette année était signée Dany...)

mardi 17 avril 2007




Bifff 25: Jour 10.

Où l'on reste quelque peu sur sa faim...

Et voilà, on y est presque!
On peut même d'ores et déja se fixer rendez-vous demain (ou un peu plus tard, on est pas aux pièces) pour un bilan qui sera malheureusement plus triste que nostalgique.

En attendant, une avant-dernière chronique. Et une nouvelle déception...

19. "Black Sheep"; de Jonathan King (NZ):
On attendait monts et merveilles de ce fameux film néo-zélandais prétendument übber-déjanté!
Eh bien on est déçus! Et pas qu'un peu!
Oh! Ca se regarde, hein... C'est même assez rigolo (quel vilain mot)...
Mais ce n'est pas pour autant la déflagration d'humour trash que l'on était en droit d'espérer au vu du bouche à oreilles.
Pour tout dire, cette histoire de moutons tueurs est même assez platement filmée et manque surtout cruellement de rythme. On y trouve pas mal de bonnes idées mais un bon nombre d'entre elles tombent bêtement à plat. Idem au niveau des gags qui, pour être appréciés à leur juste valeur demandent visiblement un seuil de résistance assez élevé à l'humour potache. Ce qui n'est malheureusement pas mon cas.
Restent quelques bons plans gores à deux balles et une utilisation assez réjouissante d'effets spéciaux "à l'ancienne" qui nous renvoient au bon vieux temps des film de loups-garous (enfin, ici de moutons-garous. Sic!) des années '80.
Et particulièrement à un certain "Loup-Garou de Londres" de plus joyeuse mémoire.
A part ça pas grand'chose, si ce n'est que l'héroïne est un sosie parfait de Mira Sorvino (ouais, on s'occupe comme on peut pendant ce genre de film, hein).
Et qu'on se dit que si ce truc aimable mais finalement très ras-de-plafond a réussi à décrocher deux prix à Gérardmer, ça en dit plutôt long sur la réputation surfaite de ce festival.
Le problème c'est qu'après deux années consécutives de cornichonneries de la plus belle eau, le Bifff semble bien parti pour suivre la même voie.
Ay, Caramba!

Côte: *




Bifff 25: Jour 9.

Où l'on se dit que ça s'améliore... enfin!

Bon, nous n'allons pas en faire un mystère: cette 25ème édition du Bifff fût pour le moins médiocre, surtout, hélas!, au niveau de l'essentiel, c'est-à-dire les films!

Le programme, très alléchant sur le papier, n'a absolument pas tenu ses promesses dans les faits. Et c'est peu dire!

Heureusement, il semblerait - alors que l'on s'achemine tout doucement vers la fin - que quelques pépites seraient quand même en train de faire tout doucement surface.

"La Hora Fria" ou "Day Watch" nous avaient déja rassuré au cours des jours précédents: rien n'arriverait sans doute à égaler le merveilleux "The Host" mais on ne repartirait pas entièrement bredouille pour autant.

Ce que confirment les deux excellents films de ce soir!

17. "Hot Fuzz"; d'Edgar Wright (UK):
L'équipe de joyeux cinglés (essentiellement le réalisateur Edgar Wright et le comédien Simon Pegg, tous deux également scénaristes) qui se cachait derrière l'épatant (comme dirait Marc Ysaye) "Shaun of the Dead" remet le couvert pour notre plus grand bonheur!
Si, si, je vous assure!
Et après le film de zombies, voilà qu'ils s'en prennent avec la même fureur iconoclaste aux codes du film policier!
Autant vous dire que le résultat est à se pisser dessus!
Avec son défilé d'acteurs de compète (Jim Broadbent, Timothy Dalton, Bill Nighy et même un caméo masqué de ma copine Cate Blanchett), "Hot Fuzz" croise l'esprit frondeur et le non-sense des Monty Pythons avec l'humour à froid de "The Office".
Le tout est rehaussé d'une touche de "Chapeau Melon et Bottes de Cuir" (pour le charme étrange de la campagne anglaise) et même d'un zeste d'esprit Hammer (le mystérieux tueur, la société secrète...) pour un résultat franchement... détonnant!
C'est bien simple: je n'avais plus autant ri au cinéma depuis au moins dix ans (oui, j'ai vu "Shaun of the Dead" en DVD)!

Côte: ***

18. "Nightmare Detective" (Akumu Tantei); de Shinya Tsukamoto (J):
Oui, bon, alors, disons-le tout de suite, le scénario du nouveau film du Cronenberg nippon ne brille pas vraiment par son originalité.
Pour tout dire, cette histoire de tueur qui s'introduit dans les rêves des gens c'est même carrément "Freddy au Pays du Soleil Levant".
Mais là n'est pas l'essentiel...
Non, l'important, comme toujours chez Tsukamoto, réside évidemment dans le traitement.
Et de ce côté là on est servi!
Le petit japonais fou (qui s'est d'ailleurs réservé ici le rôle du méchant, comme de bien entendu) retrouve toute la verve de ses grands films d'antan, toute la rage cyberpunk qui faisait de "Tetsuo II" ou de "Tokyo Fist" des chefs-d'oeuvre furieux et malsains.
Angles de vues improbables, caméra hystérique, filtres, ralentis, accélérations, fixation sur la chair et le métal, gore express, fouilli organique et plans hallucinés de Tokyo se succèdent à nouveau pour fixer sur la rétine en fin de compte plus qu'un film: une expérience à part entière!
Extrème (bien que quand même plus sage que par le passé) mais beau!
Allez, là dessus, si on allait manger des nouilles?

Côte: ***


samedi 14 avril 2007




Bifff 25: Jour 8.

Où l'on entame la dernière ligne droite tout en commençant à en avoir soupé des retards...

Franchement, là, ça commence à bien faire!
Trois jours de suite que les retards s'accumulent et s'additionnent sans que qui que ce soit ne semble avoir envie de les éponger un peu.
Et sans même le moindre mot d'excuse de la part de l'organisation.
Ce qui me semblerait quand même être la moindre des choses...

Bon, bref, ça sert à rien de s'énerver là-dessus mais faut avouer que trois jours de suite à voir des films projetés avec jusque parfois une heure de retard, ça crispe!

D'autant que ça fait aussi exploser le budget "taxi"...

Enfin, soit...

Et niveau films, quoi de neuf?
Et bien une grosse daube...
Et une très bonne surprise...

15. "Day Watch" (Dnevnoy Dozor); de Timur Bekmambetov (R):
Il y a deux ans, le russe Bekmambetov été arrivé au Bifff avec sous le bras son premier long, "Night Watch" et en était reparti avec le Corbeau d'Argent.
Il nous revient aujourd'hui avec le second volet de sa trilogie (le dernier, "Dusk Watch" est en cours de tournage).
Et - putain! - ça bastonne!
On pouvait sortir de "Night Watch" en restant légèrement sur sa faim.
Le premier chapitre de cette saga sur la lutte entre forces du Bien et du Mal dans la Russie actuelle ne manquait en effet pas de défauts: parfois confus, embrouillé, il souffrait aussi de quelques longueurs inutiles.
Rien de tout celà ici: le réalisateur russe à semble-t-il tiré les leçons de ses erreurs passées et revu largement sa copie.
Tout ici est ramassé, vif, rentre-dedans!
Incroyablement filmé et interprété!
Transcendé par des effets spéciaux qu'on croyait impossible dans un film russe!
Bourré d'idées de mise en scène et d'écriture!
Et traversé par un humour rageur des plus réjouissant...
Bref, malgré les 2h12 qu'il affiche au compteur, "Day Watch" se regarde d'une traite, sans jamais décrocher.
Une fresque baroque et bouillonnante, furieuse et drôle, qui emporte tout sur son passage!
Une seule chose à dire: vivement le troisième, tiens!

Côte: ***

16. "The Return"; d'Asif Kapadia (USA):
Une chose est sûre à la vision de cet étron filmé: Sarah Michelle Gellar (toujours aussi schboïnk, néanmoins) ne lit pas ses scénarios!
Ou alors elle se drogue. J'vois qu'ça!
Sinon comment expliquer qu'elle se soit engagée sur le tournage de cette merde sans nom?
Nul, nul, nullissime!
C'est bien simple, ce "thriller surnaturel" au cours duquel il ne se passe RIEN (mais alors là, RIEN!, hein?) gagnerait haut la main le titre de pire film de cette sélection si l'abominable "Guerrier de Jade" sino-finlandais n'était pas déja passé par là!
Vide, creux, mou, téléphoné, mal filmé: du caca! Du caca partout!
Pouah!
Sinon, aujourd'hui 14 avril c'est aussi l'anniv' de la charmante Sarah Michelle...
En même temps que le mien, tiens!
Ah ah!
Hum...

Côte: °°


Ce soir: "Hot Fuzz" et "Nightmare Detective".
Demain: relâche.




Bifff 25: Jour 7.

Où l'on croise Christopher Lloyd et où les retards commencent à s'accumuler...

Du haut de son physique de cintré et grâce à des rôles consistants dans des films tels que "Vol au-dessus d'un Nid de Coucou", "Qui veut la Peau de Roger Rabbit" ou bien entendu les séries des "Familles Addams" et autres "Retour vers le Futur" (sans oublier son passage dans la série "Taxi"), Christopher Lloyd a bien vite acquit un statut d'acteur-culte!

C'est donc assez logiquement - et malgré le fait qu'il n'aie plus rien tourné de sérieux depuis "Interstate 60" en 2000 - qu'il eu droit à une standing-ovation, jeudi, en tant qu'Invité d'Honneur (le deuxième cette année après le toujours irrésistible Jean-Claude Van Damme)!

Une standing-ovation ainsi qu'un adoubement!
Le grand comédien échevelé eu effectivement droit à une petite cérémonie au cours de laquelle il fût fait "Chevalier de l'Ordre du Corbeau" (avec épée et tout le saint-tremblement).
Un honneur qui n'avait jusqu'ici été accordé qu'à Dario Argento et Larry Cohen!
Sympatoche mais quand même assez grotesque, faut bien l'avouer...

Enfin...

Niveau films, alors que les retards font de plus en plus boule de neige, il semblerait que les choses commencent enfin à s'améliorer.

Ouais... Quoi que...

13. "Unknown"; de Simon Brand (USA):
Voilà un film qui aurait été parfait... s'il était sorti il y a 12 ans!
Casting 4 étoiles, réalisation efficace, scénario roublard...
Malheureusement, depuis, "Reservoir Dogs", "Usual Suspects" et même "Saw" sont passés par là.
Et "Unknown" sombre donc dans l'oubli des 7 milliards de tarantinades qu'on a pu voir depuis sur les écrans...
Et ce malgré son scénario à tiroirs, ses dialogues léchés et son gros twist final.
Oh! C'est pas désagréable à regarder, hein... On ne s'ennuie pas.
Pas du tout, même!
Mais bon, arrivé à un tel degré de déja-vu on ne peut que se sentir blasé face à la vacuité de l'entreprise.
Et sitôt le film regardé, on commence déja à l'oublier...

Côte: *

14. "L'Heure Froide" (La Hora Fria); d'Elio Quiroga (S):
Ou encore "The Dark Hour", ça dépend des versions...
Un film post-apocalyptique espagnol, faut quand même avouer qu'on ne voit pas ça tous les jours!
Et c'est d'ailleurs ce qui fait la force de ce petit film fauché mais attachant: son originalité!
Originalité du scénario, du développement (avec une unité de temps et de lieu qui réussit à renforcer l'intérêt que l'on porte à la chose, ce qui n'était pas forcément gagné d'avance) et du traitement.
Avec peu de moyen, le film réussi à nous scotcher grâce à son histoire de survivants d'une énième Guerre Mondiale enfermés dans une sorte de bunker souterrain dans lequel ils tentent chaque jour d'échapper à deux sortes d'ennemis: les Etrangers, contaminés par un mystérieux virus et surtout les effrayants Invisibles dont l'arrivée (très beaux effets de couloirs qui gèlent au fur et à mesure de leur avancée) est annoncée par la fameuse "Heure Froide" du titre.
Commencé à peu près sur le même ton que "Malevil" (Oui, oh! Je sais, ça ne rajeunit personne!), "La Hora Fria" évolue placidement et intelligemment (tout en n'évitant malheureusement pas les longueurs) jusqu'à un dénouement véritablement surprenant.
Après tant de films médiocres ou tout juste sympathiques, voilà enfin une toute bonne surprise!

Côte: **

jeudi 12 avril 2007




Bifff 25: Jour 6.

Où l'on se tape un mini-marathon, pas mal de retards et la présentation du Jury International...

Ce mercredi soir était placé sous le signe de la faille temporelle avec un film (celui de 16h00) dépassant les 2 heures, des invités en pagaille et un certain disons... flegme... dans la manière dont tout cela était réglé.

Résultat des courses pour cette unique soirée au cours de laquelle je me tapais les trois films d'affilée: je suis arrivé là vers 17h40 et reparti aux alentours d 1h du matin.
Un vrai marathon de poche!

Enfin, cela m'a permi de voir Uwe Boll (ah ah) et surtout le jury en chair et en os.

Et d'assister à une grande première: je crois bien en effet que c'est la toute première fois depuis que j'assiste au Festival (je n'en ai pas manqué un depuis 1985. Faites le compte!) que tous le membres du jury annoncés sont bel et bien présents!
Lors des éditions précédentes il y en avait toujours au moins un (et le plus souvent deux ou trois) qui était absent.
Et souvent le (ou les) plus connus(s), bien entendu...

Cette année, que nenni: tout le monde était sur le pont!
Ce qui nous a permi de voir défiler une belle brochette de starekes: Laura Harring (Mullholand Dr., Willard...), William Lustig (réal de "Maniac" et de la série des "Maniac Cop"), Daniel Knaupf (initiateur de la série "Carnivale"), Sabu (réal de "Unlucky Monkey"), Dominique Pinon ("Delicatessen", "La Cité des Enfants Perdus"...), James Gunn (réal de "Horribilis" ou "Tromeo et Juliette"), Shuzuke Kaneko (réal des "Death Note") ou encore Brian Yuzna (réal des "Dentiste", de "Society" ou de "Beyond Reanimator"- entre beaucoup d'autres - et président du jury).

Du beau linge donc mais qui nous mit en retard pour la vision des trois films du soir:

10. "Abandonnée" (The Abandonned) de Nacho Serda (S):
Une nouvelle curiosité pour entamer cette soirée: un film espagnol dont l'action se déroule entièrement en Russie et au cours duquel on ne parle qu'anglais...
A part ça, une énième ghost story (les fantômes sont décidemment très à la mode cette année) qui se contente d'enfiler une fois de plus les clichés du genre avec cependant moins de maitrise et d'efficacité que "Les Messagers".
La plus grande partie du film, un huis-clos à deux personnages, ne vole pas bien haut. Heureusement, la fin plutôt originale vient rattraper le truc.
Une curieuse histoire montée en boucle dont on ressort avec une impression mitigée...
Mais en tout cas pas désagréable...

Côte: **

11. "The Ferryman"; de Chris Graham (NZ):
Ce nanar horrifique en provenance de Nouvelle-Zélande tente plus ou moins de transposer le mythe du Passeur sur un bateau de plaisance.
C'est très, très mal réalisé, les acteur cabotinent comme des cochons, le mythe n'est qu'à peine effleuré (d'ailleurs on peut même dire qu'il n'y a pas vraiment d'histoire) mais c'est plutôt efficace et somme toute assez rigolo, bien que pas original pour un sou (un zeste de "Hidden", une pincée de "Calme Blanc", une bonne dose de slasher et l'affaire est dans le sac).
Et puis, après une mise en place laborieuse, le film sombre aux alentours de sa moitié dans une espèce d'hystérie crasse assez réjouissante.
Plutôt sympathique, donc.
La vraie question restant de savoir comment, en une grosse quinzaine d'années, Kerry Fox a bien pu passer d' "Un Ange à ma Table" à ça!
La vie, quand même...

Côte: *

12. "Au Nom du Roi" (In the Name of the King); d'Uwe Boll (USA):
Il y va d'Uwe Boll comme de Joel Schumacher et d'Anthony Minghella: je sais que ses films sont irrémédiablement mauvais mais une espèce de perversité latente me pousse à aller les voir, encore et encore.
Ce qui est curieux, c'est que le garçon semble finalement s'améliorer avec le temps: "Alone in the Dark" était une ignoble bouse, BloodRayne (vu au Bifff l'année dernière) était nul mais regardable et celui-ci est presque honnête!
Le plus invraisemblable reste quand même le défilé d'acteurs de renom qui doivent tous avoir des problème avec le fisc pour se commettre à ça: Jason Statham, Leelee Sobieski, Ray Liotta, Claire Forlani, Burt Reynolds, Kristanna Loken, Ron Perlman, Matthew Lillard, John Rhys-Davies...
Incredible, isn't it?
Pour le reste on assiste à une sorte de sous "Seigneur des Anneaux" avec Ray Liotta en Saroumane, des Krugs à la place des Uruk-hai, un combat de magiciens comme à la fin des "Deux Tours" et le retour - et le couronnement - du Prince Oublié comme à la fin du "Retour du Roi".
Le tout contient néanmoins suffisament d'action, de rebondissements et d'effets spéciaux au rabais que pour qu'on ne s'ennuie pas.
Bien sûr, on rit souvent de bon coeur devant l'ineptie de certaines situations, le ridicule des dialogues et le méli-mélo de genre et de styles (à une époque visiblement médiévale, l'armée du roi est divisée en légions dans lesquelles combattent des guerriers Ninjas... Le héros se bat à l'aide d'un boomerang... Ce genre de choses...).
Mais d'une certaine façon, c'est ce qui fait le charme de ce genre de cornichonneries.
Et au moins on ne regarde pas trop sa montre...

Côte: **


Ce soir: "Unknown" et "The Dark Hour".
Demain: "Daywatch" et "The Return".


mercredi 11 avril 2007


Bifff 25: Jour 5.

Où les frères Pang reviennent par la fenêtre et où l'on se dit que Lordi n'est finalement pas ce qui est arrivé de pire à la Finlande...

Après une escapade à la mer ces lundi et mardi, me voilà donc de retour au Bifff.

Pas grand'chose à dire d'autre pour le moment alors autant passer tout de suite aux films du jour...

8. "Le Guerrier de Jade" (Jade Soturi); de Antti-Jussi Annila (Fin):
La curiosité de la semaine: un film de sabre finlandais!
Enfin, pas tout à fait puisqu'il s'agit en fait d'une coproduction entre la Finlande, la Chine, l'Estonie et les Pays-Bas!
Awel santé! Comme Mondovision ça se pose un peu là!
Le problème c'est que cette rencontre entre Kaurismaki (les acteurs ont de bonnes tronches de soiffards pré-arctiques et sont fringués comme des vendeurs de bagnoles d'occasion) et John Woo (ou plutôt n'importe quel réalisateur de film de sabre lambda) ne tient aucune de ses promesses!
C'est tout d'abord incompréhensible (Ca! Faire se téléscoper légendes chinoises et mythologie scandinave, forcément...), c'est ensuite très lent et surtout très chiant et ça se rapproche finalement plus d'une punition que d'une quelconque récréation cinématographique.
Même les combats, pourtant censés faire tout le sel de pareille production, sont ratés.
Au mieux on les a déja vu mille fois (et en plus réussis), au pire ils sont totalement mollassons et mal chorégraphiés.
Rien de plus à dire sur cette bouse venue du froid (si ce n'est que l'actrice principale est assez jolie).
A dégager!

Côte: °°

9. "Re-Cycle"; (Gwai Wik) de Danny et Oxide Pang (H.K.):
Deux jours après la projection de leur film américain, les frères sino-thaïlandais sont de retour, cette fois avec leur nouvel opus made in Hong-Kong!
Et voilà bien un film qui laisse perplexe!
Ca commence comme un film de fantômes asian mode comme on n'en a déja vu que trop ces derniers temps.
Banal, certes, mais efficace.
Et puis tout d'un coup ça part formidablement en sucette!
Au détour d'une scène nous voilà plongé en compagnie de l'héroïne dans une espèce d'univers parallèle post-apocalyptique dans lequel les tableaux vont se succéder comme autant de niveaux dans un jeu vidéo.
Et là, on se dit qu'on tient quelque chose: "Horologiom" revu par David Lynch? Terry Gilliam dynamitant "Alice au Pays des Merveilles"? Tim Burton visitant la Chine? Une version live, sombre et trash du "Voyage de Chihiro"?
Tout ça en même temps?
Peut-être... Et bien plus aussi!
Visuellement foissonnant, déroulant le plus beau - et le plus original - des univers que l'on ai vu à l'écran depuis "Silent Hill" tout en contenant assez de substance que pour écrire plusieurs volumes - et des salés - cet OVNI filmique aux puissantes résonnances freudiennes nous cloue littéralement par sa puissance d'évocation et son incroyable, oui son incroyable !!!, imagination.
Hélas, trois fois hélas! Après une bonne heure de montagnes russes émotionnelles, le soufflé retombe.
L'explication - le pourquoi de ce voyage initiatique dément - arrive et l'on se retrouve horrifié: tant de beauté et de virtuosité mises au service d'une morale à ce point réactionnaire?
Tout ce souffle, toute cette énergie déversée pour en arriver à ce final monstrueux de kitscherie?
On se demande presque si c'est possible!
Jusqu'à ce qu'arrive l'épilogue et que le doute s'installe à nouveau...
Et finalement on se retrouve là... A se demander ce que l'on a vu exactement... A chercher par quel bout prendre cette... chose...
Et l'on ne peut plus que se demander alors: "Re-Cycle", oeuvre visionnaire ou gigantesque escroquerie?
Et en fin de compte... Est-ce que toute la force du film ne réside pas justement dans cette question?
Allez savoir... Boudiou! Allez savoir...

Côte: ***

Ce soir: "The Abandoned", "The Ferryman" et "In the Name of the King".
Demain: "Unknown" et "The Dark Hour".


Bifff 25: Jour 4.

Où l'on prend pour la première fois la navette...

Dimanche, suite à la défection de mon chauffeur attitré pour cause de gueule de bois carabinée (les retombées du concert de Neon Judgement et des agapes qui s'en suivirent), je m'aventurais pour la première fois à prendre la fameuse navette qui relie Tour et Taxis au centre-ville pour toute la durée du Festival.

Et force est de reconnaitre que finalement, eh bien, c'est bien pratique!
Je suis même parvenu à combiner celle-ci avec les derniers transports transitant par la Place De Brouckère ce qui m'a permis d'économiser le taxi.
Chic alors!

Mais trève de digressions, venons-en plutôt aux films projetés ce dimanche soir...

6. "Les Messagers" (The Messengers); de Danny et Oxide Pang (USA):
Le premier film américain des frères Pang eu droit au redoutable honneur d'être aussi le premier à se faire huer par les festivaliers, ces semi-mongols beuglards qui passent leur temps à éructer leurs vannes foireuses et pour qui un film n'est réussi que s'il déploie un arsenal complet d'effets spéciaux hi-tech ou si il déverse 300 litres d'hémoglobine par image...
Certes, "Les Messagers" ne brille certainement pas par son originalité.
Loin s'en faut...
On y trouve même concentrés tous les poncifs les plus éculés des films de fantômes.
Et c'est peu de dire qu'il brasse large au niveau des références - voire des citations - évoquant tour à tour "Poltergeist", "American Haunting", "L'Emprise", "Sixième Sens", "Signes" (pour l'ambiance rurale) et même "Les Oiseaux"!
Sans compter les clins d'oeil appuyés à tous les films de fantômes asiatiques, bien évidemment...
Mais les frangins savent y faire quand il s'agit d'installer une belle ambiance anxiogène, ils ne sont certainement pas manchots avec une caméra, la direction artistique est particulièrement soignée (splendides décors de la vieille ferme et des champs de tournesols environnants) et les acteurs, la jeune Kristen Stewart en tête, sont certainement plus inspirés ici que dans la moyenne des productions du genre.
Bref, ça ne casse pas trois pattes à un canard mais ça se laisse regarder sans déplaisir.
Et puis surtout ça ne méritait pas une réaction aussi sévère de la part du public.
Enfin, de toute façon, quelque chose me dit que les frères Pang n'ont pas dit leur dernier mot... Wait and see...

Côte: **

7. "The Invisible"; de David S. Goyer (USA):
Le second film du réalisateur de "Blade III" - et précédemment prolifique scénariste - est le remake d'un film suédois que je n'ai pas vu mais dont quelque chose me dit qu'il doit certainement dépasser de loin cette terne copie.
Ca commence très mal, dans une ambiance bobo-branchouille amerloque de fort mauvais aloi, pour prendre un cours beaucoup plus intéressant au détour d'un incident dramatique, laisser entrevoir quelques bonnes intentions et enfin s'écrouler comme une bouse à l'arrivée.
Les éléments de base du thriller scandinave d'origine (un type se fait déssouder par erreur, est laissé pour mort et, durant son agonie, revient sous forme invisible pour essayer de forcer ses bourreaux à dire où est son corps avant qu'il ne passe l'arme à gauche) auraient pourtant pu donner lieu à quelque chose de vraiment réjouissant et politiquement incorrect.
Hélas, adaptation américaine oblige, tout est plombé dès le départ.
Difficile, voire impossible, d'abord de croire ne fût-ce qu'une seconde à ce personnage de tough girl white thrash, chef de bande ultra-violente passant son temps à racketter, bastonner, piller des bijouteries et voler des voitures: trop menue, trop frèle, trop sympathique et surtout trop canon!
Très dur aussi de s'intéresser ne fût-ce qu'un temps soit peu à la victime, interprêté par un Justin Chatwin froid et lisse comme un glaçon.
Impossible surtout de pénétrer un film réalisé comme un gigantesque clip à l'image ultra-léchée et à la BO rivalisant de qualité avec la programmation de Pure Fm un soir de semaine.
Inconcevable - enfin - d'avaler cette fin ridicule, dégoulinante de guimauve et de mièvrerie et à proprement parler in-ter-mi-na-ble!
En gros, je ne désespère vraiment pas de tomber un jour sur l'original en DVD.
Mais pour ce qui est du remake... Poubelle!

Côte: °

dimanche 8 avril 2007




Bifff 25: Jour 3.

Où l'on va aussi voir The Neon Judgement (et où l'on se demande si l'on est vraiment venu pour ça...).

Devant le manque de fréquentation de la grotesquement surdimensionnée "Music Room", les autorités du Bifff ont dû se résigner à faire un geste: son accès est désormais gratuit pour peu que vous soyez en possession d'un ticket pour l'un des films du soir...
C'est donc de cette manière que nous avons assisté hier au concert assez martial et visuellement pénible (putains de stroboscopes) des vétérans de Neon Judgement.
Sympathique mais, encore une fois, est-ce que c'est bien pour ça qu'on vient au Bifff?
La question peut légitimement se poser...

Sinon, bonne nouvelle: ils ont trouvé le thermostat dans la salle de projection! Il faisait en effet moins chaud hier que les deux premiers jours, au cours desquels on se serait véritablement cru dans une étuve!

Des conditions un peu moins pénibles pour suivre les deux films du jours, donc:

4. "La Colline à des Yeux 2"; de Martin Weisz:
La suite du remake et non le remake de la suite (et heureusement)!
Allez, comme disait l'un de mes petits camarades hier soir: "pour une suite c'est encore pas mal".
Evidemment, le transfuge allemand Martin Weisz (réalisateur de l'inédit "Rothenburg" sur le fameux cannibale teuton) n'a pas la virtuosité d'Alexandre Aja, loin s'en faut.
Bien sûr, le sous-texte que l'on trouvait dans le premier est totalement évacué au profit d'un traitement plus frontal et davantage gore.
C'est aussi plus cheap, surtout au niveau du maquillage des mutants (pour situer un peu le bazar, il y en a un, on dirait carrément la version Hulk de Gérard Depardieu) et on regrette les morceaux de bravoure qui faisaient le sel du premier (l'attaque de la caravane, par exemple).
Mais l'un dans l'autre, faut avouer que ça se laisse voir sans déplaisir.
Ce qui n'est déja pas si mal...

Côte: *

5. "Gruesome"; de Josh et Jeff Crook (USA):
Après "Depardieu chez les Mutants", "Avril Lavigne à Twin Peaks"!
Elle s'ennuie entre son job de nuit, sa mère zarbi et son petit ami bas de plafond.
Elle s'ennuie et elle commence à avoir des visions: un type la poursuit, l'agresse, la mutile et la tue.
Et puis tout recommence...
Vendu comme un "Groundhoug Day" trash, "Gruesome" (ou "Salvage", selon IMDb) est un petit film d'horreur indépendant ultra cheap, mal ficelé, très mal réalisé, éclairé au néon, interpreté par des acteurs au jeu très approximatif et surtout lent, trèèèèèès lent! Et donc chiaaaannnt! Trèèès chiaaaannnt!
Oh, il ya bien quelques sursauts, l'une ou l'autre scène gore mais, comme disait l'autre, "c'est pas ça qui fait un film"!
C'est bien simple, le minutage indique 79 minutes et on a l'impression que ça dure trois heures!
Quant au rebondissement final, il faut vraiment n'avoir vu ni "Haute Tension" ni même "Sixième Sens" ou "Les Autres" pour y trouver matière à surprise.
Ce n'est en tout cas pas ça qui nous tirera de l'abîme de stupeur perplexe dans lequel nous a plongé la chose...

Côte: °


Ce soir: "The Messengers" et "The Invisible".
Demain: relâche.

samedi 7 avril 2007




Bifff 25: Jours 1 & 2.

Et où l'on en prend déja plein les yeux!

Deuxième parties: Les Films.

Et déja trois films au compteur en deux jour.
Une merveille, un semi-flop et un gros nanar!
Panorama...

1. "Sunshine"; de Danny Boyle (UK):
La première partie du film, qui penche franchement vers la science-fiction métaphysique à la "2001" ou "Solaris" est une vraie réussite.
D'autant que Danny Boyle sait comment filmer et nous livre au passage quelques images splendides de l'espace, du Soleil, des planètes...
Malheureusment, dans sa dernière ligne droite, le film vire au Grand Guignol avec l'introduction d'un "adversaire" dont on se demande ce qu'il rajoute à l'histoire si ce n'est un brin de suspense et d'action.
Le montage très "cut" rend certaines scènes à la limite du compréhensible et le final sacrificiel et même carrément christique achève de faire plonger le tout dans le ridicule le plus complet.
C'est d'autant plus dommage que ça avait vraiment plus que bien commencé.
Allez: deux étoiles!

Côte (donc): **

2. "The Host"; de Bong Joon-Ho (Corée du Sud):
Avec ce second effort le décidemment très étonnant réalisateur sud-coréen confirme tout le bien que l'on pouvait penser de lui.
Après l'incroyable "Memories of Murder" qui reprenait les codes du film de serial-killer pour mieux les dynamiter, voilà qu'il s'en prend avec la même rage iconoclaste et rigolarde aux stéréotypes du film de monstre.
A la fois film d'action et d'horreur (avec un monstre en images de synthèse extrèmement convaincant), critique virulente de la vie en Corée du Sud (chômage endémique, familles dysfonctionnelles, gouvernement démissionnaire), pamphlet politique anti-américain et comédie pure, "The Host" vaut surtout pour la caractérisation de ces personnages, tous plus attachants les uns que les autres.
C'est d'ailleurs le portrait de cette famille composée de membres tous très différents les uns des autres mais obligée de se serrer les coudes faces à l'adversité qui finit par emporter l'adhésion, malgré la richesse évidente du scénario et de la mise en scène (à couper le souffle, surtout dans les scènes de panique).
Bref, pour faire mieux que ça d'ici la fin de cette édition, faudra se lever à l'aube!*

Côte: ***

3. "Plane Dead"; de Scott Thomas (USA):
Ou "Des Zombies dans l'Avion" pour un résultat navrant mais somme toute récréatif.
Réalisation nulle, décors en carton-pâte, acteurs inexistants (mention spéciale à Richard Tyson, aussi expressif qu'un parpaing), invraisemblances en cascade, scénario d'une débilité abyssale, effets téléphonés, humour potache, gore à deux balles... Tout y est.
A l'arrivée, un film ultra-con mais quelque part fascinant par son espèce de nihilisme forcené et son imbécilité crasse.
Toutes choses qui font que, finalement, mieux vaut en rire.
Ou pas...

Côte: *

Ce soir: "La Colline à des Yeux 2" et "Gruesome".
Demain: "The Messengers" et "The Invisible".


(*la preuve, j'ai pas pu m'empêcher d'illustrer mes deux posts par des photos du film).





Bifff 25: Jours 1 & 2.

Où l'on prend ses marques...

Première Partie: L'Ambiance.

Passons tout de suite outre le problème de la délocalisation du Bifff en des contrées lointaines et intolérablement beyond canal... On en a déja suffisament parlé ici, plus la peine de retourner encore et encore le couteau dans la plaie.

Quand est-il par contre de ces nouvelles infrastructure?

Et bien la réponse est mitigée...
Bien entendu le cadre est prestigieux et assez agréable.
Certes il ya bien plus de place (et c'est un euphémisme) mais comme l'excès nuit en tout on ne peux pas dire que ce soit pour le mieux.
Les salles sont énormes et multiples, hautes de plafond et ressemblent assez bien à des hangars. C'est froid, c'est trop vaste, c'est très impersonnel.
Bref, malgré son étroitesse et son côté vétuste on en est à regretter notre cher Auditorium du Passage 44, plus cozy, plus intime, plus familial.
Plus enclin aussi, de par sa petite taille, à cultiver cette fameuse ambiance propre au Festival.

Alors bien sûr, au niveau des "à-côtés" on est servi. Et plus que largement! Les bars se multiplient, les stands aussi... Il y a même un restaurant! Sans parler de la colossale et ridicule "Music Room" où se produisent groupes et DJs devant un public jusqu'ici plus que clairsemé: elle à carrément la taille de l'AB Box!
Enfin, pas vraiment, j'exagère un peu mais c'est pour donner une idée...

Parce que le problème est là: l'essentiel au Bifff, que je sache, c'est le cinéma.
Or, ici, tout l'accent semble avoir été mis sur l'enrobage, sur l'accessoire et sur le facultatif.

Parce qu'au niveau de l'essentiel, c'est pas vraiment la joie.
La fameuse "plus grande salle de cinéma de Belgique" trahit le fait qu'elle ait été construite à la va-vite. Peu profonde, elle est par contre extrèmement large. Des rangées de fauteuils kilométriques dont on peine à s'échapper une fois installé.
My advice is: pensez à faire pipi avant!
Les fauteuils proprement dits sont par contre aussi inconfortables que ceux du Passage. De ce côté-là on est pas dépaysé! Le seul véritable avantage c'est qu'on a plus de place pour ses jambes!
L'autre problème c'est que la salle ne comporte pas le moindre dénivelé. Il suffit donc d'avoir un échalas devant soi pour ne plus rien voir des sous-titres!
Enfin, l'acoustique laisse vraiment à désirer. Pas tant pendant les films (heureusement) que lors des présentations lors desquelles on ne comprend qu'à moitié ce que raconte l'inénarrable Jean-Paul Smismans!

Bref, on l'aura compris, le bulletin général de ces deux premiers jours est barré de la redoutable mention "peut mieux faire"!

Mais comme c'est un premier jet et que l'on est censé tirer leçon de ses erreurs, on espère - sincèrement - que ça s'améliorera avec le temps...

mardi 3 avril 2007



Scandale! Procès! Pétition! (air connu)

C'est peu de dire que "GrindHouse", le fameux "double feature" de Robert Rodriguez et Quentin Tarantino est l'un des films que j'attends avec le plus d'impatience cette année. C'est même probablement LE film pour lequel je salive le plus.
Pensez: deux films d'exploitation pour le prix d'un!
Deux fois soixante minutes de série B rock'n'roll et déjantée, de films d'horreur de compète, réalisées par deux spécialistes du genre. Le tout entrecoupé de fausses bandes-annonces qui donnent envie rien que par leur titre ("Werewolf Women of the S.S.", voyez un peu le genre). De quoi se distendre l'élastique du slip de manière définitive!

Et v'la-t-y pas que j'apprends au détour d'un reportage télé que ces deux couillons de compète que sont les frères Weinstein ont décidé de sortir le film en deux parties dans les pays non-anglophones! (oui, c'est pas une info toute neuve, je sais. Mais moi je viens de l'apprendre alors je m'énerve un peu, sorry).

Oui mais alors quoi? De qui se moque-t-on, moi je dis!
Parce que wé mais wé mais non, hein! De quel droit ces abrutis se permettent-t-ils de nous priver, nous, de voir le film dans son format original?
On me dira: "oui mais du coup "Deathproof" (le segment de Tarantino) sort en version longue, c'est tout bénef".

Eh bien je dis non quand même! Parce que:

1. Depuis les "Apocalypse Now" et autres "E.T." de sinistre mémoire on sait quoi penser des versions "Redux". De la merde en branche, oui! Et puis même, en admettant, si l'un sort en version longue pourquoi pas l'autre? C'est portenawak, cette histoire!
2. Que va-t-il advenir des fausses bandes-annonces? Y a des chances qu'elles passent carrément à la trape et soient réservées à la sortie DVD (s'ils ne sortent pas aussi les films en deux DVD différents, ce qui serait le comble!)
3 (et surtout). A partir du moment ou les réalisateurs on conçu ce truc comme un hommage aux "double features" de leur enfance il y a une logique évidente à ce que le film sorte tel quel, c'est à dire en une pièce. C'est vraiment afficher un mépris total de l'oeuvre que de prendre ce genre de décision à la mord-moi-le-noeud! Si "GrindHouse" a été conçu pour être un objet unique qu'il le reste, didju!

Alors pour toutes ces raisons et pour bien d'autre encore (on va devoir payer pour voir deux films, entres autres! Se perdent pas là où il fait noir, les Weinstein Bros) je dis: avant la pétition pour réclamer le passage d'Against Me! à Dour, militons pour la sortie de "GrindHouse" en version originale!

Parce que quand même... Non mais des fois!

lundi 2 avril 2007



Le blues du bobo.


"Par Effraction" (Breaking and Entering); d'Anthony Minghella (USA). Avec Jude law, Juliette Binoche, Robin Wright, Martin Freeman, Vera Farmiga, Ray Winstone...

Will, architecte-paysagiste au couple en crise vient d'installer son cabinet dans le quartier londonien de King's Cross qu'il est en partie chargé de réhabiliter. Ses bureaux attirent bien vite une bande locale qui les cambriole à plusieurs reprises. Un soir, Will suit l'un deux, un jeune garçon, jusque chez sa mère, une réfugiée bosniaque...

Avouons-le d'entrée: je n'ai jamais été vraiment fan du cinéma de Minghella.
Ni de ses soufflés à Oscars ("Le Patient Anglais", "Retour à Cold Mountain") ni de ses comédies romantiques cul-cul ("Truly, Madly, Deeply", "Mister Wonderful")...
Au mieux, je trouve qu'il sert honnêtement les auteurs qu'il adapte ("Le Talentueux Monsieur Ripley", d'après Highsmith) au pire qu'il les noie sous des torrents d'effets à deux balles ("Le Patient..." ou "Cold Mountain", justement).
Mais comme chez Joel Schumacher - bien que lui j'en soit revenu, quand même! - il y a toujours un truc qui fait que je vais voir ses films.
Une sorte d'espoir, quelque chose qui me fait dire "espérons que celui-ci sera moins grave"...

"Par Effraction" n'échappe donc pas à la règle.
Et, comme d'habitude, la déception est au rendez-vous!

Oh! Pas que ce soit vraiment un mauvais film, non.
Ca se laisse même voir sans déplaisir...
Mais il y a toujours quelque chose qui vous empêche d'y croire, d'y adhérer complètement.

D'abord parce que, sous le glacis de bons sentiments, on se demande si Minghella y croit vraiment. S'il a vraiment de la sympathie pour ses personnages ou s'il n'est pas plutôt motivé par une sorte de cynisme, à l'instar du personnage de Jude Law qui, même lorsqu'il veut et croit aider, passe à côté des vrais enjeux.

Ensuite parce que niveau "cinéma social", la Grande-Bretagne est quand même dotée d'autres pointures.
N'est pas Ken Loach - ou même Mike Leigh - qui veut...

En ce sens, la première partie du film, sorte de "thriller sociologique" est assez réussie, surtout quand elle se concentre sur les problèmes relationnels entre Will, sa compagne et la fille autiste de celle-ci (Poppy Rogers, une vraie révélation).
Une fois passé ce cap, Minghella s'enlise dans les thèmes de société bateaux (immigration, réfugiés, problème d'insertion, guerre en ex-Yougoslavie) jusqu'à flirter carrément avec la démagogie.

Et ce n'est pas le "rebondissement final" larmoyant, attendu et finalement très politiquement correct qui arrangera les choses.

Pour le reste, la mise en scène est à l'image du film: pleine de bonnes intentions mais en fin de compte très froide et très clinique.

Jude Law et Robin Wright sont impeccables, comme souvent (enfin, pour Robin Wright s'est moins évident. En fait, pour être tout à fait honnête, c'est sans doute la première fois que je la remarque vraiment dans un film...).
Juliette Binoche est très bien aussi mais son accent bosniaque est toujours à deux doigts de faire sombrer le film dans le comique involontaire.
C'est bien simple on dirait Boris Karloff ou Bela Lugosi ("the childrrrren of the nightt, vat sveet muzik they make!", ce genres de choses... On s'attend presque à ce qu'elle termine ses phrases par "... Herr Doktor Frankenstein"! Ah! Ah!).
Et Vera Farmiga cabotine de manière totalement insupportable dans un rôle de pute russe dont on se demande ce qu'il vient rajouter à l'histoire.
On l'aura compris: point de vue interprétation c'est aussi fourre-tout que le casting (des anglais, une française, deux américaines, des bosniaques. Un beau melting-pot en fin de compte).

Bref, détaché de tout cela on se désintéresse progressivement de l'histoire et des silhouettes qui s'y agitent un peu vainement et on finit par se dire que le "personnage" le plus attachant de l'histoire c'est finalement Londres, filmée de manière totalement inédite...

Mais bon voilà, on avouera que c'est peu... Non?

Côte: *