mercredi 13 avril 2011
Bifff 29: Jour 5.
Où l'on est étonné d'être surpris.
Oui, je dois bien avouer que je ne comprends pas bien.
De mémoire de festivalier, depuis que le Bifff est à Tour et Taxis, je n'ai jamais (ou quasiment jamais, allez) vu une salle aussi comble que lundi pour "Super".
Bon, ok, c'était le début des vacances de Pâques et le film était censé être une sorte de "Kick-Ass" en plus mainstream et politiquement correct (c'est ce que tout le monde pensait mais on en a bien été pour nos frais).
Mais bon: pas de stars, pas de bouche-à-oreille particulier, pas de campagne de pub démesurée... Qu'est-ce qui a bien pu motiver un pareil sold-out ?
Ca restera sans doute un de ces mystères dont le Bifff à le secret...
Et à part ça ? Très bonne soirée ma foi !
7. "Super" de James Gunn (USA).
"I can't fly. But I can kick your ass !"
Oui, c'est ça. Ou du moins c'est à ça qu'on s'attendait.
Un "Kick-Ass" édulcoré, plus mainstream et plus politiquement correct.
Et on en a été pour nos frais.
Car "Super", c'est exactement le contraire.
Une bombe.
Une déflagration d'humour décalé, de politiquement TRES incorrect, de culture pop et d'hystérie contrôlée (enfin, à peine...).
Un régal de film de super-héros "normal" totalement en roue libre.
Parce que le point de départ est à peu près le même que dans le film de Matthew Vaughn. Ecoeuré par l'injustice règnant en maître (et dans le but avoué de récupérer sa femme), une espèce de geek borderline s'improvise super-héros du pauvre et se retrouve confronté à de vrais ennuis.
C'est souvent hilarant, complètement barré, très violent et traité comme un vrai comic book "live" avec tout ce que ça suppose de gadgets de mise en scène (rien que le générique en dessin animé vaut le détour) toujours utilisés à bon escient.
Etonnant, d'ailleurs, de la part d'un James Gunn dont le premier long "Horribilis" n'avait pas laissé un souvenir impérissable, loin de là.
Et ça, c'est si on regarde le film au premier degré, en le prenant pour ce qu'il est ou semble être: un gros délire potache extrèmement jouissif (m'étonnerait pas qu'il gagne le Prix du Public, d'ailleurs).
Si on va plus loin, on se retrouve devant un grand film sur la schizophrénie, qui dit plus, beaucoup plus que ce qu'il en à l'air et qui s'en prend assez joyeusement à des thèmes tel que la solitude, la dépendance, la légitime défense ou les dérives de la religion.
Comme en plus c'est porté par un casting totalement cowabunga (Rainn Wilson, Liv Tyler, Kevin Bacon ou Michael Rooker) et qu'il y a une Ellen Page complètement mais alors COMPLETEMENT à la ramasse en sorte de contrepoint hystéro à Hit-Girl (son meilleur rôle, haut la main, depuis "Juno") on se dit qu'on tient probablement le meilleur film du Bifff 2011.
Et l'un des meilleurs de l'année, peut-être.
Cote: ****
8. "13 Assassins" (Jûsan-nin no shikaku) de Takashi Miike (J).
"Probablement les 45 dernières minutes les plus invraisemblables de l'histoire du cinéma".
Sans rire, c'est comme ça que nous a été vendu le dernier film de Miike (peut-être vraiment son dernier, j'ai lu quelque part qu'il avait été porté disparu lors du tsunami).
Et c'est vrai que ces trois quarts d'heure finaux (ou finals, je sais jamais ou foutre le "h") sont assez grâtinés.
En gros 45 minutes de baston totale (ou plutôt "MASSACRE TOTAL", pour ceux qui ont vu le film) partant tous les sens (les buffles en feu sont assez sympathiques, par exemple) tout en étant, d'un point de vue technique extrèmements maîtrisés et surtout très fluides et très lisibles.
Ce qui n'était pourtant pas la moindre des gageures, au vu du brol.
Pourtant, aussi excitantes que puissent être ces minutes finales (oui, là ça va), c'est plutôt ce qui se passe avant qui vaut le coup.
D'autant que la beauté languide de cette - quand même - heure et vingt et une minute - si je compte bien - prépare en quelque sorte à l'explosion finale (décidément) qui n'en devient que plus sidérante.
Avant, on a droit à une vraie tragédie shakespearienne avec intrigues de cour et trahison à tous les étages, qui fait plâner sur le film une délicieuse ambiance kurosawienne, magnifiée qui plus est par une mise en scène et une photo véritablement à tomber par terre.
C'est sans doute un peu complexe, un peu lent et parfois verbeux mais c'est suffisament formidable pour qu'on se dise que Miike devrait finalement plus prendre son temps et tourner moins (si il tourne encore).
Parce que si c'est pour ne plus nous donner que des films comme celui-là, ça vaut franchement la peine de prendre du recul.
Cote: ***
Ce soir (enfin, hier): "Essential Killing", "Cadavres à la Pelle" et "Les Nuits Rouges du Bourreau de Jade".
Demain (enfin, ce soir): "Reign of Assassins", "Stake Land" et "Tetsuo III".
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1 commentaire:
YAYAYAYAYA !!!!!! Ellen Page a signé pour le prochain Woody Allen (aux côtés de Jesse Eisenberg, Penélope Cruz et Alec Baldwin) !
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