Contes Immoraux.
"Le Liseur" (The Reader) de Stephen Daldry (UK); avec Kate Winslet, Ralph Fiennes, Lena Olin, David Kross, Alexandra Maria Lara, Bruno Ganz...
Au lendemain de la guerre, Michael Berg, alors adolescent, entretient une liaison avec une mystérieuse femme, Hanna Schmidt, plus âgée que lui. Une liaison dans laquelle la lecture tient une place importante. Au bout de quelques mois, Hanna disparait brusquement. Quelques années plus tard, Michael, devenu étudiant en droit, retrouve Hanna sur les bancs d'un tribunal où elle est jugée pour un crime commis lors de l'évacuation d'un camp de concentration où elle était gardienne...
Voila donc un beau film digne.
Trop, peut-être, tant il est vrai qu'à l'instar de la prestation de Ralph Fiennes (dans le rôle de Michael adulte), il pèche parfois un peu par excès de froideur.
Cette impression étant renforcée par l'académisme de la réalisation de Stephen Daldry qui, après "The Hours", peine à retrouver la vitalité et la fraîcheur de "Billy Elliot", son premier opus.
Mais avouons-le tout de suite, l'intérêt et la force du film, inspiré d'un court roman de l'allemand Bernhard Schlink auquel il est visiblement extrèmement fidèle, se situent ailleurs.
Parce que le moins que l'on puisse dire c'est qu'il traite d'un sujet... déliquat, qui appellait donc peut-être ce traitement un peu austère.
Traitement qui, au fil de l'histoire finit par se révéler presque adéquat, d'ailleurs, tant il est vrai aussi qu'il colle intimement à la personnalité d'Hanna Schmidt, détentrice d'un double - et ô combien lourd - secret.
C'est pourquoi la première partie du film, véritable conte érotique, qui transforme cette relation étrange entre un adolescent et une femme d'âge mûr, asociale, limite autiste, en une histoire d'amour échevelée et quasi incendiaire, transcende le côté un peu gris, morne et plat de la narration et de la mise en images et en constitue la partie la plus intéressante.
"Le Liseur" (The Reader) de Stephen Daldry (UK); avec Kate Winslet, Ralph Fiennes, Lena Olin, David Kross, Alexandra Maria Lara, Bruno Ganz...
Au lendemain de la guerre, Michael Berg, alors adolescent, entretient une liaison avec une mystérieuse femme, Hanna Schmidt, plus âgée que lui. Une liaison dans laquelle la lecture tient une place importante. Au bout de quelques mois, Hanna disparait brusquement. Quelques années plus tard, Michael, devenu étudiant en droit, retrouve Hanna sur les bancs d'un tribunal où elle est jugée pour un crime commis lors de l'évacuation d'un camp de concentration où elle était gardienne...
Voila donc un beau film digne.
Trop, peut-être, tant il est vrai qu'à l'instar de la prestation de Ralph Fiennes (dans le rôle de Michael adulte), il pèche parfois un peu par excès de froideur.
Cette impression étant renforcée par l'académisme de la réalisation de Stephen Daldry qui, après "The Hours", peine à retrouver la vitalité et la fraîcheur de "Billy Elliot", son premier opus.
Mais avouons-le tout de suite, l'intérêt et la force du film, inspiré d'un court roman de l'allemand Bernhard Schlink auquel il est visiblement extrèmement fidèle, se situent ailleurs.
Parce que le moins que l'on puisse dire c'est qu'il traite d'un sujet... déliquat, qui appellait donc peut-être ce traitement un peu austère.
Traitement qui, au fil de l'histoire finit par se révéler presque adéquat, d'ailleurs, tant il est vrai aussi qu'il colle intimement à la personnalité d'Hanna Schmidt, détentrice d'un double - et ô combien lourd - secret.
C'est pourquoi la première partie du film, véritable conte érotique, qui transforme cette relation étrange entre un adolescent et une femme d'âge mûr, asociale, limite autiste, en une histoire d'amour échevelée et quasi incendiaire, transcende le côté un peu gris, morne et plat de la narration et de la mise en images et en constitue la partie la plus intéressante.
Comme une métaphore du passage à l'âge adulte, pleine d'ellipses et de non-dits, elle sert en quelque sorte de charnière dans l'histoire et dans la vie de Michael, le préparant à affronter avec une espèce détachement froid les horreurs du monde auxquelles il sera bientôt confronté. D'autant plus cruellement que son amour d'enfance, qui lui servait peut-être aussi de mère de substitution, a subitement disparu.
Par delà, elle sert également de ressort à tout le reste du film...
Le problème - et c'est évidemment dommage - c'est qu'ensuite on s'enlise quelque peu dans les méandres d'un film de prétoire somme toute très classique, où tous les questionnements moraux, légitimes, voire même essentiels, sont remis en question par le côté explicatif, verbeux du scénario et des dialogues et par des flash-backs (ou "flash-forwards", finalement) aussi inutiles que redondants mettant en scène le Michael adulte.
Ce n'est que dans la toute dernière partie, après le grand twist de l'histoire, car il y en a un, que l'émotion pointe à nouveau le bout de son nez et de fort belle manière.
L'émotion qui, finalement, est l'unique, le grand moteur de ce mélodrame porté jusqu'au bout par une Kate Winslet à la palette décidément incroyable (même si j'aurais préféré la voir récompensée pour son rôle dans "Les Noces Rebelles" où elle est encore plus formidable - si c'est possible - et même si le côté "rôle à canne" avec vieillissement et maquillage dessert parfois paradoxalement plus le film qu'il ne l'aide).
Evidemment, forme et média obligent, les questions essentielles sur la responsabilité collective face à l'Holocauste, la rédemption, le pardon, même si elles sont bien présentes, sont un petit peu trop rapidement évacuées. Et ça aussi, bien sûr, c'est un peu dommage.
Mais il n'importe, en l'espèce et malgré tous ses défauts, "Le Liseur" est un film étonnant et émouvant. Bouleversant, même.
Un film peut-être moins à l'image de son réalisateur qu'à celle de son interprête principale.
Laquelle sauve superbement la mise et prouve par delà qu'elle est bien digne de la pluie d'éloges dont elle fait l'objet actuellement.
Cote: ***
Par delà, elle sert également de ressort à tout le reste du film...
Le problème - et c'est évidemment dommage - c'est qu'ensuite on s'enlise quelque peu dans les méandres d'un film de prétoire somme toute très classique, où tous les questionnements moraux, légitimes, voire même essentiels, sont remis en question par le côté explicatif, verbeux du scénario et des dialogues et par des flash-backs (ou "flash-forwards", finalement) aussi inutiles que redondants mettant en scène le Michael adulte.
Ce n'est que dans la toute dernière partie, après le grand twist de l'histoire, car il y en a un, que l'émotion pointe à nouveau le bout de son nez et de fort belle manière.
L'émotion qui, finalement, est l'unique, le grand moteur de ce mélodrame porté jusqu'au bout par une Kate Winslet à la palette décidément incroyable (même si j'aurais préféré la voir récompensée pour son rôle dans "Les Noces Rebelles" où elle est encore plus formidable - si c'est possible - et même si le côté "rôle à canne" avec vieillissement et maquillage dessert parfois paradoxalement plus le film qu'il ne l'aide).
Evidemment, forme et média obligent, les questions essentielles sur la responsabilité collective face à l'Holocauste, la rédemption, le pardon, même si elles sont bien présentes, sont un petit peu trop rapidement évacuées. Et ça aussi, bien sûr, c'est un peu dommage.
Mais il n'importe, en l'espèce et malgré tous ses défauts, "Le Liseur" est un film étonnant et émouvant. Bouleversant, même.
Un film peut-être moins à l'image de son réalisateur qu'à celle de son interprête principale.
Laquelle sauve superbement la mise et prouve par delà qu'elle est bien digne de la pluie d'éloges dont elle fait l'objet actuellement.
Cote: ***
4 commentaires:
Une question me turlupine,il y a t'il du cul dans ce beau film.
Plein.
J'vais le voir tout de suite
Tout cela ne me surprend guère...
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