mardi 21 avril 2009



Bifff 27: Jour 11.

Où l'on lyncherait bien - aussi! - le projectionniste...

Dure soirée, hier.

Le public était bizarremment déchainé pendant la projection du film de 20 heures (nettement moins pendans celui de 22 heures, d'ailleurs. Etrange...) et ça n'a pas toujours été facile de s'imprégner de l'ambiance de "Morse", joli film suédois qui ne méritait sans doute pas un tel accueil.

Sinon, à part l'invraisemblable présentateur ânonnant ses fiches comme le dernier des baudets sans avoir l'air de comprendre le tiers du quart de ce qu'il raconte, un autre charmant garçon s'avère souvent exaspérant, cette année: le projectionniste.
Pas tellement hier, ou ses dérapages se sont cantonnés à la pub Bifff d'avant-programme, mais de manière générale.
Combien de film n'avont nous pas vus tout flous ("Sexykiller" est le plus récent), sans parler des problèmes de cadrage, du son qui fout le camp, etc.

Bref, encore une pièce a verser au dossier de l'amateurisme de l'organisation.
Ce qui après 27 éditions est quand même dommage.
On est bien d'accord que c'est aussi ce côté familial et bon enfant qui fait le succès du Bifff mais quand même, y a des moments où on se pose de solides questions.

Enfin...

Sinon, qui que quoi donc où au programme de cette ultime "vraie" soirée?

23. "Morse" (Lat den Ratte Komma In) de Tomas Alfredson (SW).
Ou une histoire d'amour et d'amitié entre un petit suédois de 12 ans victime de harcèlement à l'école et une jeune vampire de "plus ou moins" le même âge.
Soit l'anti-"Twilight", en quelque sorte.
Difficile, donc, de s'imprégner de l'ambiance de ce film (ce qui me semblait pourtant l'une des conditions sine qua non pour pouvoir l'apprécier pleinement) dans de conditions de projection pareilles, le public étant, comme dit plus haut, déchainé.
Dommage car la plupart des spectateurs seront donc passé un peu à côté de ce joli film.
Certes, la chose nous arrivant précédée d'une telle réputation et auréolée de tant de prix (dont le Grand Prix de Gérardmer) que, quelque part, vu la taille de l'attente, on ne pouvait être qu'un peu déçu.
Mais cette décéption s'avère finalement toute relative, tant "Morse", film tout en climat et en ambiance, s'avère finalement attachant.
Grâce en soi rendue à un scénario subtil (même si l'intrigue en elle-même est résumable en une phrase), une caractérisation solide des personnages principaux et une réalisation d'une beauté spectrale qui joue bien de l'ambiance glaciale, presque sordide, de la Suède hivernale des années 80.
Grâce aussi à une interprétation très maitrisée de la part des deux jeunes néo-comédiens principaux (même si le gamin, limite débile léger, est parfois un peu exaspérant, il est vrai).
Une belle variation sur le thème du vampire, à mille lieux des clichés habituels et portée par une perversité latente mais revigorante.
Un petit monde macabre qui tire sa force du contraste entre la normalité du jeune héros et l'animalité de sa nouvelle amie.
Une histoire de solitude criante et d'amour impossible qui méritait encore une fois un meilleur accueil que celui qui lui fût réservé hier.
Et qui appelle surtout une seconde vision.
Dans de meilleures conditions.

Cote: *** (en attendant)

24. "Les Passagers" (Passengers) de Rodrigo Garcia (USA).
De celui-ci, par contre, on m'avait dit pis que pendre.
Et c'est donc finalement une assez bonne surprise parce que, allez, ça se regarde quand même sans ennui ni trop net déplaisir.
Certes, cette histoire de rescapés d'un accident d'avion ne casse pas trop pattes à un canard.
Ca ne brille certainement pas par son originalité (sans trop vouloir en dire, des twists du genre de celui présent dans le film, depuis "Sixième Sens" on a donné et bien donné, merci).
Et c'est vrai que, l'habitude aidant, on devine plus ou moins comment ça va se terminer dès la deuxième bobine.
Mais, l'un dans l'autre, rien non plus de vraiment honteux.
C'est plus ou moins bien ficelé, court, on ne s'ennuie pas trop, les acteurs sont convenables et Anne Hathaway plutôt agréable à regarder.
Rien de transcendant ni de bien nouveau sous le soleil, donc, mais franchement, on a déjà vu bien pire.
Y compris au Bifff et y compris cette année.

Cote: **

Ce soir: "State of Play", palmarès et clôture.

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