mercredi 29 avril 2009

Heroes and Icons...



(Les Diaboliques; Henri-Georges Clouzot - 1955)


Y a une couille dans le potage...

Visiblement, y a un problème avec les commentaires, ces dernières heures...

Mauvaise manip' (probable), réelle slaptitude de Blogger (pas inconcevable)?

En tout cas, pour le moment: mystère et boule de bite...

Je mets tout en oeuvre pour que ce soit réglé dans les meilleurs délais, en tout cas (comme on dit sur les hotlines et autres helpdesks).

Mais comme je suis un barbare de la technologie...

Ben, c'est pas gagné...

Patience!


On brade, on liquide!

Bon, soyons deux minutes sérieux, ici.

Pas possible de continuer comme ça sinon, avec tout le retard accumulé, les films seront déjà en heavy rotation sur AB4 avant que je les aie chroniqués ici.

Donc on va remetrre les pendules à l'heure et expédier les trois critiques de l'hiver 1937 qui restent encore au frigo avant de repartir d'un bon pied, sur de bonnes bases avec des films tout frais et vus tout récemment.

Pour se faire, allez hop: trois critiques en mode rapide!

"Bellamy" de Claude Chabrol (F); avec Gérard Depardieu, Clovis Cornillac, Jacques Gamblin, Marie Bunel, Vahina Giocante, Yves Verhoeven...

Comme chaque année, le commissaire Bellamy passe ses vacances en province dans la maison de sa femme. Seulement cette fois, l'arrivée inopinée de son demi-frère, un peu aventurier, un peu voyou et l'apparition d'un mystérieux personnage qui réclame sa protection tout en s'accusant d'un crime vont bousculer son train-train.

Toujours rien de neuf sous le ciel chabrolien.
Mais bon, il est de ces habitudes dans lesquelles on se complait...
A l'instar des films de Woody Allen, on est content d'être en terrain connu.
Mise en scène volontairement plate, presque atône, musique dissonante, ambiance délétère, petite bourgeoisie de province (cette fois-ci, on est à Nîmes): tout est là et bien là, qui, selon que l'on soit sensible à ce style ou non, participe à la réussite ou à l'échec de l'entreprise.
Jusqu'à l'intrigue, simenonienne et comme d'habitude plus "prétexte" qu'autre chose.
Enfin, rien de neuf...
Si, quand même!
Un bouleversement de taille: la présence dans le rôle-titre du Gros Gégé (vraiment très gros, pour le coup).
C'est ce qui fait toute la particularité et l'intérêt de cet énième chabrol, d'ailleurs: le film c'est Bellamy et Bellamy, c'est lui.
Et il s'intègre de manière tellement naturelle dans l'univers du vieux Claude que l'on serait surpris si ce n'était pas là le début d'une vraie collaboration.
A part ça?
A part ça, rien...
L'intrigue (inspirée d'un fait divers réel, tiens...) est volatile et sans grand intérêt, Cornillac et Gamblin cabotinent, la jolie Vahina masse les pieds du Gros Gérard (beurk!) et tout ça s'oublie aussi facilement que cela s'est laissé regarder.
Ce qui, l'un dans l'autre, n'est vraiment pas peu dire.

Cote: **

"La Fille du RER" d'André Téchiné (F); avec Emilie Dequenne, Michel Blanc, Catherine Deneuve, Nicolas Duvauchelle, Ronit Elkabetz, Mathieu Demy...

Jeanne vit en banlieue avec sa mère. Elle vivote en cherchant vaguement un emploi. Un jour, elle postule pour une place chez le grand avocat Samuel Bleistein. Son univers et celui du ténor du barreau sont à des années-lumières l'un de l'autre. Pourtant, il vont se rencontrer de la manière la plus étonnante qui soit: à cause de l'incroyable mensonge que la jeune fille va un jour construire.

Vaguement inspiré de l'affaire du RER D., le film de Téchiné est finalement plus une étude de caractère qu'autre chose.
C'est pourquoi sa réussite repose beaucoup sur les épaules de ses interprètes.
En tête desquels Emilie Dequenne, émaciée, transfigurée, devenue femme et en cela presque méconnaissable, inquiétante, même, se paye le luxe d'une véritable seconde naissance, dix ans après la révélation "Rosetta" et tant d'années passées à naviguer de rôles un peu creux en films peu vus et peu maîtrisés.
A son image - et à l'image de son personnage, toujours en mouvement - le film fonce comme une balle, traçant, en filigrane et d'angles droits en ruptures abruptes, le portrait nuancé mais forcément évasif d'une femme mal dans sa peau, dans son milieu et dans sa culture.
Les seconds rôles (particulièrement Michel Blanc et Nicolas Duvauchelle) sont au diapason et du coup - aussi un peu grâce à eux - cette "Fille du RER", nerveuse, toute en tension, captive et envoûte réellement. De bout en bout.
Dommage qu'avec cette seconde intrigue sur la famille juive et ses dissenssions, Téchiné ait quelque part voulu trop en faire et qu'il perde un peu son film en cours de route.
Mais qu'importe!
La prestation solaire, à la fois mystérieuse et généreuse d'Emilie Dequenne et l'énérgie qu'elle insuffle au film finissent décidément par emporter le morceau...

Cote: ***

"Le Bal des Actrices" de Maïwenn Le Besco (F); avec Maïwenn Le Besco, Charlotte Rampling, Karin Viard, Julie Depardieu, Romane Bohringer, Jeanne Balibar...

Une réalisatrice décide de tourner un documentaire sur les actrices. Toutes les actrices.

Qu'on ne s'y trompe pas!
Contrairement à ce que son titre laisse évidemment penser (et méfiez-vous de l'affiche, aussi. Les femmes à poil sont dessus, pas dedans) et comme le montre par contre son final en forme de belle pirouette, "Le Bal des Actrices" n'est pas un film sur LES comédiennes.
C'est, dans la droite lignée de son prédécesseur, "Pardonnez-moi!", un film sur Maïwenn.
Et c'est bien ça qui le rend singulier.
Car, à l'image de son auteur, il est multiple et inégal.
Aussi attachant qu'énervant.
Plein de prétention et de morgue mais aussi bourré jusqu'à la gueule de poésie, de légéreté et - oui! - de modestie - quand, de temps en temps il s'efface pour mettre en valeur ses actrices.
Alors oui, bien sûr, forcément devrait-on dire, il y a des hauts et des bas. A boire et à manger.
Pour quelques fulgurances, combien de choses qui tombent à plat (les numéros musicaux, globalement à chier).
Et puis tout le monde n'est pas aussi bien servi.
Si Romane Bohringer, Lin Dan-Pham, Marina Foïs ou - SURTOUT- la magnifique Karole Rocher brillent (Jeanne Balibar, aussi, d'ailleurs, loin de son piètre numéro dans "Sagan"), les "numéros" (oui, le film est construit aussi comme une succession des sketches, forcément) de Muriel Robin, Mélanie Doutey ou même Julie Depardieu, par exemple - et c'est un comble! - s'effondrent bien vite.
Bâclés, moins bien écrits, un peu sacrifiés...
Et c'est justement ce genre de choses qui font que "Le Bal des Actrices", au bout du compte, malgré son côté décousu, touche et émeut...
Sa force c'est son honnêteté, son humanité, ses imperfections.
Son orgueil.
Son humilité.
Son regard.
Ce paradoxe qui fait qu'au bout du compte, il révèle non pas une actrice - à part Maïwenn elle même, qui ferait bien de tourner plus - mais un acteur (Joey Starr, magistral!) aussi, peut-être...
C'est ce qu'on appelle un acte manqué, non?

Cote: ***

mardi 28 avril 2009



Bifff 27: Jour 13 (et fin).

Où l'on rattrape le temps perdu... Une fois de plus!

Ouais, bon, allez, je sais!

Comme à chaque fois j'ai pris du retard dans mes chroniques et c'est avec une bonne semaine de bourre que déboule celle-ci, concernant le film de clôture du Bifff 2009...

C'est comme ça, que voulez-vous...

Raison de plus, d'ailleurs, pour ne pas perdre de temps et expédier la marchandise.

Zim, boum, voila. Et à l'année prochaine (et dans les jours qui viennent on va aussi tenter d'éponger le reste de l'arriéré accumulé sur le blog, tant qu'on y est...)

25. "Jeux de Pouvoir" (State of Play) de Kevin MacDonald (USA).
Bon, c'est sûr et certain, cette adaptation de la série britannique du même nom est quand même assez éloignée des "Hommes du Président" même si elle y fait penser de temps en temps. De loin en loin, devrait-on dire...
Allez, soit: pour être gentil on dira que c'est "Les Hommes du Président" en version light. Très light, même.
Ce qui ne fait pas pour autant de "State of Play" un mauvais film, ne me faite pas dire ce que je n'ai pas dit, bande de voyous!
Non, ça se tient même fort bien, il faut l'avouer.
Cette histoire de journalistes enquêtant sur la mort suspecte de la maîtresse et collaboratrice d'un homme politique, bien que touffue, reste fluide, lisible et surtout - car c'est bien là le principal, après tout - passionnante de bout en bout.
La réalisation de Kevin MacDonald ("Le Dernier Roi d'Ecosse") est sobre et efficace, le scénario solide à défaut d'être über-original et les acteurs tiennent leur place (Crowe est très bien, Affleck très lisse mais pour une fois c'est ce qu'on lui demande et Rachel McAdams, Helen Mirren et Jason Bateman très... disont... réjouissants...).
En deux mots comme en cent on est très loin du grand cinéma paranoïaque des années 70 auquel le film semble tenter de faire référence mais on ne s'ennuie pas du tout pour autant.
Bref, une fois encore, voila donc de la belle ouvrage.
Du costaud, quoi.

Cote: **

mercredi 22 avril 2009



Bifff 27: Le Palmarès.

Voila.

Cette fois c'est fini et bien fini.

Ce fût dur (25 films en 15 jours et surtout ma gueule à Tour et Taxis TOUS les soirs) mais ce fût bon. Un bon cru niveau programmation: peu de toutes grandes choses (mais quand même quelques unes: "The Chaser", "Grace", "The Children", "Morse" et bien sûr le "Star Trek") mais peu de totales merdes aussi (en gros: "Dream" et "Les Emmurés").

A l'heure des bilans, sans s'apesantir encore sur les petits problèmes organisationnels (ni même sur les "Unsafe", allez) on peut donc dire que c'était une bonne année...

Quand au palmarès?

Eh bien tout ce qu'on peut en dire c'est que le jury du 7ème Parallèle à fait très, très fort en récompensant ce que je considère sans doute comme le pire film de cette séléction: "Dream", de Kim Ki-duk ("pour son esthétique", en plus, alors que c'est probablement le film le plus terne et le plus bâclé de son auteur!).
Et que je regrette que mes chouchous "Grace" et "The Children" soient repartis bredouilles.

Pour le reste, rien que de l'attendu (à part la présence au tableau d'honneur du remake de "La Dernière Maison sur la Gauche" qui était annoncé hors compétition sur le programme): "Morse" a gagné, "Sauna" à fait un doublé et "Sexykiller" remporte évidemment le Prix du Public.
Sans compter le premier "Prix du Meilleur Thriller", que "The Chaser" a remporté de manière tout à fait logique, tant il dominait les débats.
Bonne année pour la Scandinavie et - une fois de plus - pour la Corée du Sud, en gros...

Allez, en attendant la critique du film de clôture ("Jeux de Pouvoir", une relative bonne surprise), voici le palmarès dans son intégralité:

- Corbeau d'Or (Grand Prix): "Morse", de Tomas Alfredson (SW).
- Corbeau d'Argent (Prix Spécial du Jury): "Sauna", de Antti-Jussi Annila (FI) et "La Dernière Maison sur la Gauche", de Dennis Iliadis (USA).
- Méliès d'Argent (Meilleur Film Européen): "Sauna", de Antti-Jussi Annila.
- Prix du 7ème Parallèle: "Dream", de Kim Ki-duk (SK).
- Pégase (Prix du Public): "Sexykiller", de Miguel Marti (S).
- Prix du Meilleur Thriller: "The Chaser" de Hong Jin-na (SK).

Mentions spéciales à "8th Wonderland" de Jean Mach et Nicolas Alberny (F) de la part du jury du 7ème Parallèle, à "Sexykiller" de la part du jury européen et à Brian Cox pour son interprétation dans "Red", de Lucky McKee et Trygve Allister Diesen (USA) de la part du jury "Thriller".

Et pour ce qui est de la cérémonie et de toutes ces choses, eh bien on en parlera demain.

Pour le moment: un peu de repos... Enfin!

mardi 21 avril 2009



Bifff 27: Jour 11.

Où l'on lyncherait bien - aussi! - le projectionniste...

Dure soirée, hier.

Le public était bizarremment déchainé pendant la projection du film de 20 heures (nettement moins pendans celui de 22 heures, d'ailleurs. Etrange...) et ça n'a pas toujours été facile de s'imprégner de l'ambiance de "Morse", joli film suédois qui ne méritait sans doute pas un tel accueil.

Sinon, à part l'invraisemblable présentateur ânonnant ses fiches comme le dernier des baudets sans avoir l'air de comprendre le tiers du quart de ce qu'il raconte, un autre charmant garçon s'avère souvent exaspérant, cette année: le projectionniste.
Pas tellement hier, ou ses dérapages se sont cantonnés à la pub Bifff d'avant-programme, mais de manière générale.
Combien de film n'avont nous pas vus tout flous ("Sexykiller" est le plus récent), sans parler des problèmes de cadrage, du son qui fout le camp, etc.

Bref, encore une pièce a verser au dossier de l'amateurisme de l'organisation.
Ce qui après 27 éditions est quand même dommage.
On est bien d'accord que c'est aussi ce côté familial et bon enfant qui fait le succès du Bifff mais quand même, y a des moments où on se pose de solides questions.

Enfin...

Sinon, qui que quoi donc où au programme de cette ultime "vraie" soirée?

23. "Morse" (Lat den Ratte Komma In) de Tomas Alfredson (SW).
Ou une histoire d'amour et d'amitié entre un petit suédois de 12 ans victime de harcèlement à l'école et une jeune vampire de "plus ou moins" le même âge.
Soit l'anti-"Twilight", en quelque sorte.
Difficile, donc, de s'imprégner de l'ambiance de ce film (ce qui me semblait pourtant l'une des conditions sine qua non pour pouvoir l'apprécier pleinement) dans de conditions de projection pareilles, le public étant, comme dit plus haut, déchainé.
Dommage car la plupart des spectateurs seront donc passé un peu à côté de ce joli film.
Certes, la chose nous arrivant précédée d'une telle réputation et auréolée de tant de prix (dont le Grand Prix de Gérardmer) que, quelque part, vu la taille de l'attente, on ne pouvait être qu'un peu déçu.
Mais cette décéption s'avère finalement toute relative, tant "Morse", film tout en climat et en ambiance, s'avère finalement attachant.
Grâce en soi rendue à un scénario subtil (même si l'intrigue en elle-même est résumable en une phrase), une caractérisation solide des personnages principaux et une réalisation d'une beauté spectrale qui joue bien de l'ambiance glaciale, presque sordide, de la Suède hivernale des années 80.
Grâce aussi à une interprétation très maitrisée de la part des deux jeunes néo-comédiens principaux (même si le gamin, limite débile léger, est parfois un peu exaspérant, il est vrai).
Une belle variation sur le thème du vampire, à mille lieux des clichés habituels et portée par une perversité latente mais revigorante.
Un petit monde macabre qui tire sa force du contraste entre la normalité du jeune héros et l'animalité de sa nouvelle amie.
Une histoire de solitude criante et d'amour impossible qui méritait encore une fois un meilleur accueil que celui qui lui fût réservé hier.
Et qui appelle surtout une seconde vision.
Dans de meilleures conditions.

Cote: *** (en attendant)

24. "Les Passagers" (Passengers) de Rodrigo Garcia (USA).
De celui-ci, par contre, on m'avait dit pis que pendre.
Et c'est donc finalement une assez bonne surprise parce que, allez, ça se regarde quand même sans ennui ni trop net déplaisir.
Certes, cette histoire de rescapés d'un accident d'avion ne casse pas trop pattes à un canard.
Ca ne brille certainement pas par son originalité (sans trop vouloir en dire, des twists du genre de celui présent dans le film, depuis "Sixième Sens" on a donné et bien donné, merci).
Et c'est vrai que, l'habitude aidant, on devine plus ou moins comment ça va se terminer dès la deuxième bobine.
Mais, l'un dans l'autre, rien non plus de vraiment honteux.
C'est plus ou moins bien ficelé, court, on ne s'ennuie pas trop, les acteurs sont convenables et Anne Hathaway plutôt agréable à regarder.
Rien de transcendant ni de bien nouveau sous le soleil, donc, mais franchement, on a déjà vu bien pire.
Y compris au Bifff et y compris cette année.

Cote: **

Ce soir: "State of Play", palmarès et clôture.

lundi 20 avril 2009



Bifff 27: Jour 11.

Où l'on entame la dernière ligne droite...

Et c'est tant mieux parce qu'on commence un peu à fatiguer.

Aujourd'hui, heureusement, un seul film au programme. Un peu de repos ne fera pas de tort, allez.

Mais pour ce qui est du film en lui-même... Voila encore un drôle de brol.

22. "Sauna" de Antti-Jussi Annila (FI).
1595, à la fin de la guerre entre la Suède et la Russie, deux frères d'origine finlandaise font partie d'une commission chargée de délimiter les nouvelles frontières de deux pays. Leur mission les amène au coeur d'un gigantesque marais...
C'est chiant comme du Bergman et beau comme du Tarkovski.
Ou le contraire, je ne sais plus.
Voila donc un film qui laisse perplexe.
Au début, on croit tenir quelque chose, la relation entre les deux frères est bien amenée, il y a une belle ambiance, un beau climat.
Et puis surtout, c'est visuellement splendide.
Le décor du marais, la lumière, la construction des plans. Il y a de quoi en prendre plein les mirettes et on ne s'en prive pas, d'ailleurs.
Mais bon, c'est déroutant. Pour le moins.
C'est lent, très lent et surtout extrèmement verbeux (et c'est rien de dire que le finlandais est une langue bizarre, en plus).
Mais le vrai problème c'est qu'on ne comprends rien.
Du moins, à partir d'un certain point, on perd pied...
Est-ce un problème purement culturel?
N'avons nous pas toutes les clefs en main pour pouvoir appréhender ce qui se passe sur l'écran? Toujours est-il qu'on n'y entrave rien, surtout quand la fin arrive.
Et c'est bien malheureux parce qu'on avait vraiment envie d'apprécier à sa juste valeur ce bel et intrigant objet.
Pour le coup c'est raté... Et bien raté.
Mais bon: peut-être qu'une seconde vision?
Non, allez, j'déconne. Ca suffit maintenant!

Cote: ** (parce que c'est vraiment très beau, on ne le dira jamais assez).

Ce soir: "Morse" et "Les Passagers".
Demain: "State of Play", clôture et palmarès.


Bifff 27: Jour 10.

Où l'on passe une soirée au cirque...

Bien.

Bravo!

BRAVITO!!!!

La soirée d'hier (enfin, avant-hier, d'après l'horloge atomique posée sur la cheminée) a été un grand moment de n'importe quoi kitsch et haut en couleur, bas du front et bigarré.

Autant sur l'écran que dans la salle, d'ailleurs...

Entre les déguisements des baudets du Bal des Vampires (quelques très jolies gothiques, il faut bien le souligner, quand même, au passage...), le film espagnol absolute-kowabunga-portenawak de 20 heures (Mouarf! En résumé) et les prestations en touts points pa-thé-ti-ques (y a vraiment pas d'autre mot) du présentateur (rappellez-moi son nom.. Ou plutôt non), de Guy Delmotte (trop de Troll, peut-être? Mouais... Sûrement, même, hein...) et des membres du jury pour le doublé-300-mètres-nage-libre-total-freestyle-hip-hop!-sans-les-mains que constituait la remise des prix de la compète des courts-métrage (featuring l'inénarrable Madame Sabam de l'an passé et son prix fantôme) y avait vraiment, franchement de quoi faire...

Perte de fiches, duplex téléphonique digne du Coffre-Fort de RTL (pour le voyage à Tahiti avec notre petite auto), oubli de prix (le principal, en plus), broubelage à tous les étages et je dis même pas que j'en passe, c'est plus la peine, c'était carrément Festival du Rire de Rochefort! (10°, au bas mot!)

On a vécu une soirée... comment dirais-je... Formidable! Anthologique!

Et en même temps d'un amateurisme tellement consommé qu'on se demande effectivement vraiment s'il y aura une prochaine édition.
Misère!

Reprenez-vous les gars!

Sérieux, on aurait dit une rediffusion d'un vieux Vidéo-Gag!

Enfin, quelque part c'était presque touchant... C'est dire!

Bref, à part ça...

Deux films pour le moins étonnants au programme, après qu'on se soit enfilé cette indigeste - et surtout interminaaaaaaaaaaaaaable - pantalonnade...

20. "Sexykiller" de Miguel Marti (S).
YAYAYAYAYAYAYAYAYAYAYA !!!!!!!!!!!!!
Voila donc, après "Bienvenue au Cottage" l'année dernière - bien que dans un genre différent - LE film annuel dont on se dit que, c'est pas possible, il a été tourné pour le Festival.
Une tueuse en série super-badaboum (MACARENA Gomez! Si, je vous jure! Rien que le nom!) sévit sur un campus espingouin.
La police veille...
Deux étudiants en médecine mettent au point un appareil permettant de lire dans le cerveau des victimes.
Et ça finit en épidémie de zombies...
Comment ça, c'est n'importe quoi?
Ah ben oui, j'espère bien.
Et pas qu'un peu!
Totalement kitsch (c'est le thème de la soirée, visiblement), déjanté, rock'n'roll, potache, concon, partant dans tous les sens, gore, violent, cul... "Sexykiller" assume crânement et jusqu'au bout (et quel bout!) son statut de grosse comédie hystérique, incorrecte et vulgaire.
La mise en scène est totalement gadget (fausses pubs, faux clips, magazines qui s'animent, l'héroïne qui s'adresse directement à la caméra, voyez l'genre...) et la réalisation du même tonneau (y a même des split-screens, BORDEL!)
C'est honteusement surjoué, le scénar part littéralemment DANS TOUS LES SENS! (je vous ai déjà dit que ça terminait en zombie-flick???).
Et le tout est évidemment couronné par un humour bas-du-front-pipi-caca-prout-nichon propre à réjouir n'importe quel festivalier-lambda.
C'est bien simple: y aurait pas un léger creux au milieu, ce serait que du bonheur.
Simple et con!

Cote: ** (oui, quand même, faut pas pousser)

21. "Franklyn" de Gerald McMorrow (UK).
Une insupportable "artiste" mettant en scène ses suicides, un homme qui s'est fait larguer pas sa future au pied de l'autel, un père à la recherche de son fils.
Un justicier masqué oeuvrant au coeur d'Entre-Temps, une ville tentaculaire où la religion est obligatoire et affaire d'état.
Londres.
Une réalité parallèle qui n'en n'est peut-être pas une.
Toutes ces histoire qui s'entrecroisent...
Alors, oui, ici on est carrément à des années lumières du film précédent... Et c'est rien de l'dire...
Visuellement splendide (la direction artistique est époustouflante et le décors d'Entre-Temps - magnifique - rappelle tour à tour les univers de Gilliam, Del Toro, "Dark City" ou même de la BD "Horologiom"), "Franklyn" est malheureusement un ratage complet.
Le film est pendant ses trois quarts totalement incompréhensible et largue complètement son audience en cours de route.
Et le pire c'est qu'on dirait que c'est totalement fait exprès.
Que le réalisateur a tiré sur son histoire jusqu'à la faire craquer, de manière à ce que le spectateur comprenne le plus tard possible.
Louable en soit, me direz-vous.
Oui, sauf qu'ici, le scénario est vraiment inutilement compliqué et alambiqué, que l'on a l'impression que McMorrow a voulu faire son malin avec son intrigue, genre "voyez comme mon film est intelligent" et que, du coup, comme chez Spike Jonze, Charlie Kaufman et quelques autres, il se moque de son public.
Comme en plus "Franklyn" est lent, pénible, tiré en longueur, qu'il se permet moultes digressions arty qui tournent bien vite à la branlette auteuriste, on a rapidement l'impression de se retrouver devant un pénible exercice de style pour étudiant en école de cinéma sûr de lui et prétentieux.
Bref, quand la résolution, roublarde il est vrai, arrive, on est passé par un tel Chemin de Croix que l'on se désintéresse totalement de l'affaire.
Et que l'on espère plus qu'une seule chose: que ça se termine.
Et vite, encore!

Cote: *

Ce soir (demain): "Sauna".
Demain (ce soir): "Morse" et "Les Passagers".

samedi 18 avril 2009



Bifff 27: Jour 9.

Où l'on passe enfin une vraie, toute bonne soirée...

Pas que je me soit ennuyé jusqu'ici, loin de là. Faut même reconnaitre que l'on a affaire ici à une toute bonne édition, même si moins "parfaite" que celle de l'année dernière.

Mais bon, comme toujours, il y a des hauts et des bas.
Et rare sont les soirs où l'on ressort comme aujourd'hui, content de tous les films que l'on a vu (même s'il n'y en a que deux, dans le cas qui nous occupe).

Et dire que j'ai hésité jusqu'au dernier moment avant d'acheter ma place pour l'un des deux, en plus... C'aurait été fort dommage, ma foi.

Et alors, de quoi qu'est-qu'il s'agissait-il, me demanderez-vous?

Eh bien...

18. "La Dernière Maison sur la Gauche" de Dennis Iliadis (USA).
On n'apprendra rien à personne en révèlant que les remakes de films d'horreur des années 70/80 sont à la mode. A l'ultra-mode, même.
Et parmi les réalisateurs "classiques" de cette période, Wes Craven est, sans doute avec John Carpenter, l'un dede ceux les plus courtisés, ce n'est pas un secret non plus.
Pas plus que de dire que ces remakes connaissent des fortunes diverses, d'ailleurs.
Allant du pire ("Fog", "Amityville", "La Malédiction"...) au meilleur (le "Halloween" de Rob Zombie, le premier "Massacre à la Tronçonneuse" de Marcus Nispel, "L'Armée des Morts" de Zach Snyder, d'après "Zombie" de Romero, ou bien entendu "La Colline a des Yeux" de l'excellent Alexandre Aja).
Alors, en attendant les futurs "Evil Dead" et autre "Griffes de la Nuit", qu'en est-il de cette "Dernière Maison sur la Gauche"?
Eh bien, comme pouvait en laisser présager la présence de Craven lui-même, en caution "historique", à la production (ouais, enfin... Pas forcément, après tout) elle est plutôt à ranger dans la seconde catégorie.
Certes, cette nouvelle version est moins glauque et crade que l'originale (quoi que la scène du viol ne soit vraiment pas piquée des hannetons, dans le genre) mais elle gagne franchement en efficacité.
Les moyens actuels (le Craven était quand même fort cheap, il faut bien le dire) et la réalisation très belle et très maitrisée d'Illiadis dopent le récit de manière tout à fait réjouissante en n'oubliant pas de faire la part belle à la violence et au gore (la scène de l'évier et du marteau, par exemple, vaut son pesant de violettes).
Et une fois avalés les quelques partis pris et libertés que le rejeton se permet par rapport au grand frère (la gamine qui survit, le fils de Krug qui aide les parents...) on se retrouve devant une belle, grande, grosse série B horrifique bien rock'n'roll, apte à faire grimper au sommet de son fauteuil tout bon festivalier qui se respecte.
Ne serait-ce la toute fin, assez grand-guignolesque: de la belle ouvrage!
Du tout bon boulot!

Cote: ***

19. "The Children" de Tom SHankland (UK).
Après "Grace", il y a quelque jours - et dans la même veine très froide au niveau du traitement et de la réalisation - un nouveau "petit" film, anglais cette fois, sur le thème des joies d'être parent.
Dans celui-ci, une famille passe les fêtes de fin d'année sous la neige, dans un cottage au milieu des bois.
Les multiples enfants qui gravitent autours d'eux semblent chopper une espèce de virus gluant en jouant dans les environs (ce n'est pas très clair et c'est quelque part aussi ce genre d'ellipse qui fait la réussite du bazar) et se transforment en affreuses petites machines à tuer qui vont liquider les adultes les uns après les autres.
Le génie du réalisateur tient ici d'abord à ce qu'il arrive à vous hérisser le poil dès le départ rien qu'en montrant le comportement normal des enfants entre eux.
Criards, hystériques, intenables, ils ne vont pas devenir des monstres, ce sont des monstres. Résultat des courses: quand les premiers "évènements" surviennent on est déjà bien conditionné pour surréagir.
C'est très malin et bien à l'image de ce petit OVNI teigneux et mal élevé dont le travail sur l'image et le son vont parfois jusqu'à évoquer Tsukamoto, son côté froid et clinique, particulièrement.
Bien sûr, à part ça, "The Children" renvoie surtout à des films comme "Le Village des Damnés", "Les Innocents" ou même "La Malédiction" (encore elle)...
Oui mais voila: en beaucoup plus moderne, en beaucoup plus couillu...
Et surtout en beaucoup, beaucoup plus méchant!
Oooouh la la, oui, que c'est méchant!

Cote: ***

Ce soir: "Sexykiller" et "Franklyn"
Demain: "Sauna".

vendredi 17 avril 2009


Bifff 27: Jour 8.

Où l'on retire ce que l'on a dit...

Oui, oui, oui, oui, oui...

Décidément, j'aurais du tourner sept fois ma langue avant de dire que "ouais, super, les horaires sont respectés".
Hier c'était de nouveau le bordel et sans raison, qui plus est.
Bon, y avait des invités mais tous les films de la soirée étaient courts. Aucune raison, donc, de se retrouver avec 40 minutes de retard pour la projection de celui de 22 heures.

Du coup, je suis sorti de là bien tard et, pour la première fois cette année, j'ai dû prendre la rutilante navette du Festival suivie d'un non moins ravissant taxi.

Wéééééééééééééééééé!!!

Tout ça pour ne voir qu'un seul film. Et vraiment pas un beau, en plus!

17. "Les Emmurés" (Walled In) de Gilles Paquet-Brenner (USA).
Le réalisateur de "Gomez et Tavares" et de "U.V." suit les traces de ses compatriotes Xavier Palud, David Moreau, Eric Vallette ou Alexandre Aja (en attendant Pascal Laugier, chargé de relancer la franchise "Hellraiser") et tente l'aventure américaine avec cette adaptation d'un roman de Serge Brussolo.
Et le moins qu'on puisse dire c'est que c'est râté.
Et bien râté.
Parce que, franchement, qu'est-ce que c'est que cette sombre merde?
Pourtant, ça partait plutôt bien avec une séquence pré-générique qui laissait augurer d'un bon slasher bien crade.
Mais voila... Que nenni... Passé ces deux premières minutes c'est carrément le désastre, le naufrage.
Le scénario est totalement indigent, il n'y a pas d'intrigue ou si peu (autant dire qu'il ne se passe pas grand chose, donc). En plus on ne peut pas dire que c'est réalisé... à peine filmé (et encore)!
Quant aux acteurs au mieux ils cachetonnent (Deborah Unger, snif!) au pire ils cabotinent abominablement (Pascal Greggory, mon ami, qu'as-tu fait de ta vie?).
Tout cela sans même parler du vilain Cameron Bright, aussi inquiétant que ma petite nièce. Ca donne une idée du niveau du bazar...
Comme en plus on ne pige rien ou si peu à cette histoire inutilement tarabiscotée qui mêle architecture et mythologie égyptienne, on peut dire qu'on s'emmerde sévère...
Mais bon, faut dire que, d'une part on est pas aidés et qu'ensuite on s'en tape assez rapidement.
Quand aux motivations des "méchants" de l'affaire...
Là encore... Mystère et boule de bite...
Alors oui, certes, Mischa Barton est très mimi et le décor est original et impressionnant.
Mais est-ce que ça suffit pour faire un film?
Il semblerait bien que non.
Non, non.

Cote: °

Ce soir: "La Dernière Maison sur la Gauche" et "The Children".
Demain: "Sexykiller" et "Franklyn".

jeudi 16 avril 2009



Bifff 27: Jour 7.

Où "Star Trek" fout le brin dans le continuum* spatio-temporel...

Mouarf!
Ca valait bien la peine, hier, de me fendre d'un commentaire sur les horaires du Bifff miraculeusement et scrupuleusement respectés.

Aujourd'hui, la projection du fameux film-surprise, le très attendu reboot de "Star Trek" (jamais vu autant de monde à une seule séance) à foutu un boxon pas possible et provoqué au final plus d'une heure de retard.

Les deux acteurs invités (John Cho et Karl Urban, très... professionnels, à part ça) avaient du retard et le film en lui-même dure plus de deux heures.
Rajoutez à ça la parano de la boite de production qui demandait qu'on laisse les gsm à l'entrée (d'où file monstre à la sortie pour les récupérer) et vous aurez une idée du bordel.

Comme en plus "Flawless", le film de (normalement) 20 heures était assez long également et qu'il y avait aussi un invité pour présenter "Death Bell" à (normalement) 22 heures...
Eh bien, l'un dans l'autre, on est sortis de là à une heure du mat'.

Côté animation, énooooorme déception: pas (ou très peu) de gugusses déguisés faisant le salut vulcain! Tout se perd, moi j'vous dis!

Enfin, soyons heureux, on a reçu une belle affichette "collector" de "Star Trek".

Elle est pas belle, la vie?

14. "Star Trek" de J.J. Abrams (USA).
Eh ben mes aïeux!
Si on m'avait dit ça!
Comme la plupart des gens j'était parti sur ce reboot de "Star Trek" en me disant, "ouais, ça risque d'être mieux que les films de l'ancienne série (ce qui n'est pas difficile, ils sont tous globalement mauvais) mais pas plus que ça..."
Et bien je me trompais.
Et sérieusement encore!
Parce que c'est bien simple: BEST STAR TREK EVER!
Et sans doute aussi meilleur film de S.F. depuis... depuis quand, d'ailleurs?
Une pure merveille que ce film qui revisite plus qu'intelligemment l'univers de l'antédiluvienne série en réussissant la gageure de lui rester fidèle ET de la redynamiser dans les grandes largeurs.
Un Star Trek gonflé à la testostérone, en quelque sorte.
Plein jusqu'à la gueule d'action et d'effets spéciaux tarazimboumants mais qui n'oublie pas pour autant de raconter une histoire.
Et de bien belle manière.
Au niveau du canon, tout y est, en premier lieu tous les personnages originaux, réintroduits les uns après les autres et qui ont chacun droit à leur morceau de bravoure.
La mythologie trekkienne est bien respectée mais le film y insuffle des éléments nouveaux de manière très intelligente (ne serait-ce l'histoire d'amour entre Spock et Uhura, une véritable hérésie!).
Pour le reste, on navigue entre Star Trek classique (histoire d'univers parallèle, time warp, téléportation et Leonard Nimoy en caution "historique") et tentation Star Wars (extraterrestres, grosses bébètes et combats spatiaux tonitruants).
Le tout est mis en image de manière époustouflante par J.J. Abrams, qui prouve qu'en plus d'être un producteur malin et un sacré raconteur d'histoires, il est sans doute aussi un réalisateur avec lequel il faut compter.
Parait qu'un second volet serait déjà en préparation.
Eh bien franchement, en ce qui me concerne, s'ils sont tous comme celui-ci, ils peuvent bien nous en faire encore dix!

Cote: **** (oui, c'est le Bifff, je cote un poil plus large).

15. "Flawless" de Michael Radford (UK).
Demi Moore confirme qu'elle a encore de beaux restes, tout comme Michael Caine, d'ailleurs (mais ça on n'en avait jamais douté) dans ce petit thriller très british, qui fleure presque bon les après-midis télévisuels passés en compagnie d'Hercule Poirot.
Sauf qu'il s'agit ici d'une histoire de diamants et que ça se passe à l'époque du swinging London (qui ne swingue pas des masses, d'ailleurs).
C'est un peu désuet, un peu poussiéreux et surtout un peu longuet mais ça se regarde sans trop d'ennui ni de déplaisir.
Comme un bon téléfilm de la BBC, en somme...

Cote: **

16. "Death Bell" (Go-Sa) de Chang (SK).
Encore un film coréen qui aurait pu décrocher la timbale mais qui passe malheureusement à côté de la floche.
Il la frôle, notez, mais ça ne va pas plus loin que ça.
Parce qu'ici, dans cette espèce de "Saw" version Pays du Matin Calme relocalisé dans les locaux du Collège Fou Fou Fou, on sent malheureusement un peu trop les défauts inhérents à un premier film (contrairement à "The Chaser" ou à "Grace").
La faute à un scénario à trous , à une réalisation pour le moins approximative et à une histoire qui part un peu trop dans tous les sens (les élèves se font trucider les uns après les autres par un slasher qui s'avère être un fantôme et puis non, quand même un slasher et puis... etc.)
Dommage parce que l'idée de départ n'était pas mauvaise, qu'il y a un certain suspense et que les meurtres sont assez... graphiques.
Mais, allez, avouons-le, le twist final est quand même pas mal.

Cote: **

Ce soir: "Walled In".
Demain: "La Dernière Maison sur la Gauche" et peut-être "The Children" (j'ai pas encore ma place, on verra).

(* "continuum" avec deux "u", merci)

mercredi 15 avril 2009



Bifff 27: Jour 6.

Où l'on commence à s'encrouiller dans une certaine routine...

Comme lors du post précédent, rien de spécial à signaler lors de cette nouvelle soirée au Bifff. Gageons qu'il en sera autrement ce soir avec la projection de "Star Trek" qui devrait nous valoir son lot de bonnes surprises en pyjama et oreilles en latex faisant le salut vulcain.

Seule chose à dire: les horaires semblent nettement mieux respectés que lors des deux précédentes éditions à Tour et Taxis et je n'ai, jusqu'ici, pas encore du faire appel à la navette ni au taxi, ce qui est quand même sympathique pour mon portefeuille.

A part ça, je vous ai déjà parlé des chiottes high tech?

Bon, allez...

12. "Outlander" d'Howard McCain (USA).
Une des friandises de cette première moitié de Bifff.
En gros et à la louche: "Alien chez les Vikings".
Un "homme de l'espace" se crashe dans un lac, en Norvège en 709 après J.C. et est recueilli par les vikings (oui, ça fait "Thorgal", hein? Et pas qu'un peu!). Pour des raisons assez floues, il transporte avec lui une grosse bêbête extraterrestre pas jouasse et va devoir s'allier à ses nouveaux copains pour l'anéantir.
C'est vraiment très con, une fois de plus (même si bien moins qu' "Humains" ou "Mutant Chronicles", n'exagérons rien) et un poil trop long, surtout, mais ne boudons pas notre plaisir, allez: c'est surtout très fun!
Un beau casting (Jim Caviezel, Sophia Myles, John Hurt, Ron Perlman), de relativements gros moyens (point de vue direction artistique et effets spéciaux), de l'action, de l'action, de l'action... et un très joli monstre qui fait un peu penser à une version alien de la Bête du "Pacte des Loups" (en réussi et en phosphorescent).
Bref, ce mélange allègre de "Predator" et du "13ème Guerrier" se laisse voir facilement et sans (trop d') ennui.
Ce qui, en soi, est déjà paas mal.

Cote: **

13. "Red" de Lucky McKee et Trygve Allister Diesen (USA).
Il plâne comme un parfum de Stephen King (celui de "Stand by me" ou de "Misery", bref, le "non fantastique") tout au long de ce "thriller" pourtant paradoxalement adapté d'un roman de Jack Ketchum.
L'histoire d'un vieil homme qui crie vengeance après que trois voyous aient abattu son chien sans raison.
Un film tout en ambiance, plus cérébral qu'il n'y parait, qui repose beaucoup sur la psychologie de ses personnages et donc sur la finesse de son interprétation (Brian Cox et Tom Sizemore, excellents, Robert Englund étonnant dans un presque contre-emploi).
Une sorte de réflexion sur les valeurs de l'éducation, en somme. Mais qui se permet quand même quelques fulgurances (la fusillade finale, total western), bien heureusement.
Dommage que tout ça soi un peu lent.
Et dommage surtout le final surenchérissant dans le mignon larmoyant.
A part ça, boh... Allez, ça se laisse voir... Gentillement.

Cote: **

mardi 14 avril 2009



Bifff 27: Jour 5.

Où l'on n'a rien de spécial à raconter...

Il y a des jours comme ça...

Hier au Bifff: rien de spécial, calme plat.
Pas d'invités, pas de scandale, pas d'animation spectaculaire. Rien.

Alors bien sûr, je pourrais gloser à propos des affreuses featurettes "Unsafe" de Sacha Feiner (chiant, pas drôle) avec Alysson Paradis, mais je préfère garder ça pour plus tard.

Ou faire l'article des chiottes high tech (si, si: high tech!).

Mais non. Rien de tout ça.

Et comme, après tout, hier, les bonnes surprises étaient plutôt sur l'écran, autant parler des films, hein?

10. "Grace" de Paul Solet (USA).
"Rosemary's Baby" version vampire?
Voire...
En tout cas, encore un premier film et encore un coup de maître!
"Grace" est un petit objet filmique (85 minutes) singulier et surtout singulièrement maîtrisé.
Son réalisateur (encore un ch'tit gars à suivre) possède un véritable univers et une vraie vista, même si son style évoque parfois David Lynch ou le côté froid et clinique d'un certain cinéma scandinave (ou britannique, on peut aussi penser à Sean Ellis).
Il ose qui plus est, avec "Grace", toucher à des sujets qui font mal, qui sont limites tabous (la maternité, la relation mère-enfant telle que doublement déclinée ici) en ne s'embarrassant pas de fioritures.
Résultat: le film met délicieusement mal à l'aise tout en évitant soigneusement la surenchère facile.
La photo, magnifique et le rythme, languide mais qui à le bon goût de ne jamais ennuyer, viennent renforcer l'originalité de la mise en scène pour aboutir à une vraie merveille de cinéma indépendant malin et surtout extrèmement original.
Un humour à froid vient gentillement désamorcer les situations les plus potentiellement embarassantes et l'interprétation de Jordan Ladd (une vraie découverte, elle aussi) couronne magnifiquement le tout.
Certe, on pourrait disserter des heures sur les symboles, les métaphores charriés par l'histoire.
Mais pourquoi ne pas se contenter de savourer telle quelle cette petite pépite inattendue au parfum subtil et entêtant?
Cette petite pépite joliment gore, qui plus est...

Cote: ****

11. "No-Do" d'Elio Quiroga (S).
Et encore une bonne surprise, bien que plus relative, pour clôturer la soirée.
Bien sûr, ici on est dans le classique, le très classique même avec cette énième "Histoire de Fantômes Espagnols" servie par le réalisateur de l'honorable "Hora Fria" (Bifff 2006).
On ne peut même pas dire que le film évite les clichés.
On pense à plein de choses, de "L'Exorciste" à Balaguero, de "L'Orphelinat" (en mille fois mieux, je vous rassure) à "Hantise" ou même à Dario Argento (si, si, sur la fin).
Mais tout ça n'est vraiment pas mal emballé, utilisant de manière assez inédite les actualités de l'époque franquiste (les "No-Do" du titre) et se permettant même une charge (légère mais bien présente) contre le régime de l'ancien dictateur et surtout envers l'église catholique avec laquelle il entretenait des liens étroits et pour le moins ambigus (ce n'est pas pour autant un film politique, loin de là mais bon, quand même...).
Le tout est très bien illustré par Quiroga, dont le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'est pas manchot dès qu'il s'agit de manier la caméra, et porté par l'interprétation impeccable de l'éternelle revenante (KOLLOSSAL JEU DE MOTS) Ana Torrent ("Cria Cuervos", "Tesis"...).
A l'arrivée, rien de nouveau sous le soleil (ou plutôt sous la pleine lune), c'est sur!
Mais voilà bien justement un film qui vous fait dire que, de temps en temps, la tradition à du bon.

Cote: ** (mais bien tassées et bien méritées, cette fois).

Ce soir: "Outlander" et "Red".
Demain: "Star Trek", "Flawless" et "Death Bell".

lundi 13 avril 2009


Bifff 27: Jour 4.

Où l'on croise le Gros Furlong.

L'a grossi, Edward Furlong.

Enfin non, en fait. Il a perdu du poids, visiblement, depuis le tournage de "Stoic" du Vilain Uwe Boll qu'il est venu nous présenter hier soir en présence du réalisateur à l'accent surréaliste.
Mais bon, il est loin le gamin filiforme de T2 et surtout "Little Odessa", que l'on présentait à l'époque comme une sorte de descendance américaine d'Alain Delon jeune.

N'empêche qu'il est resté rock'n'roll, le fiston, nous gratifiant d'un "Hello motherfuckers" tonitruant, chantant une petit refrain où il était question de "Fuck you in the ass" et sirotant son whisky-coca à même la salle...

Las, pour tourner coup sur coup deux films* avec le culte-mais-quand-même-maudit-et-surtout-très-mauvais réalisateur allemand, il doit quand même être tombé bien bas.

Même si ce "Stoic", finalement...

Patience, on en parle plus bas.

7. "Nightmare Detective 2" (Akumu Tantei 2) de Shinya Tsukamoto (J).
Foiré!
Foi-ré!
Et c'est vraiment une honte!
Parce que pendant la première heure on croyait tenir la résurrection du Cronenberg nippon après le bon - mais quand même un peu indigne de lui - premier volet.
Moins violent, organique et farouchement cyberpunk que les films qui ont fait sa très relative gloire (les "Tetsuo", "Tokyo Fist", "Bullet Ballet", et autres films du genre) mais quand même bien cintré, flippant et très... tsukamotesque. Une tentative louable de "cinéma bicéphale", entre outrance à l'ancienne et tentation "mainstream" (le film lorgne un peu vers les films de fantômes asiatiques "classiques", tout en évitant heureusement de tomber dans le cliché de la petite fille aux cheveux sales dans le visage).
Un film qui n'a d'ailleurs pas grand chose à voir avec son grand frère, si ce n'est le personnage principal dont on revisite ici en partie l'enfance.
Hélas, trois fois hélas, Tsukamoto n'avait visiblement écrit le scénario que pour un moyen-métrage.
Ce qui fait qu'après une heure et peut-être dix minutes pleines d'allant, il se trouve à cours de matériel et se met à radoter en nous rejouant carrément le début du film.
Pitoyable, oui.
Et surtout chiant, à l'image de cette dernière scène qui n'en finit plus et qui surtout ne raconte plus rien.
Vraiment dommage...
Parce que cette première heure, putain!

Cote: ** (parce que je reste fan)

8. "Les Intrus" (The Uninvited) de Thomas et Charles Guard (USA).
Et voila!
Encore un bon gros remake tout mou et tout inutile d'un - excellent - film asiatique ("Deux Soeurs" de Kim Jee-woon, Corbeau d'Argent ici il y a quelques années).
Allez, je veux bien admettre que, si on n'a pas vu l'original, la fin soit surprenante.
Mais - et là même si on ne l'a pas vu - comment est-ce possible de s'enfiler sans broncher le reste du film, succession plate et creuse de clichés neuneus, tragiquement dépourvue de rythme (on s'fait chier, putain!) et de substance?
Rien que l'on n'ait vu cent fois ailleurs et généralement en beaucoup mieux (et, tout compte fait, la fin aussi, pour surprenante qu'elle puisse être, tiens).
Tout les défauts inhérents à ce genre de remake sont là et biens là. C'est bien simple, c'est plus un film, c'est un catalogue!
Absence de recul, incapacité de construire son récit, de poser une ambiance, d'user de l'ellipse et du non-dit et surtout surlignage éhonté à l'attention du public amériki qui n'y entrave que pouic. C'est tout juste si il n'y a pas des pancartes, bordel!
Bref, à éviter si ce n'est vaguement pour l'interprétation (essentiellement féminine parce que le pauvre David Strathairn est lui complètement sacrifié).

Cote: * (pour les trois actrices principales, donc).

9. "Stoic" d'Uwe Boll (USA).
Avou le Gros Furlong, donc.
Si, si!
Inspiré d'un fait-divers réel, survenu dans une prison allemande en 2006: trois hommes, condamnnés à des peines légères, s'en sont pris à un codétenu, le tabassant, le torturant et le violant jusqu'à ce que mort s'ensuive (suicide ou meurtre, là est la question).
Allez, évacuons d'emblée ce qui ne va pas dans le film de Boll avant de nous consacrer à ce qui marche.
D'abord, le propos.
Uwe Boll a beau dire qu'il a voulu dénoncer ou du moins comprendre ce qui avait poussé ces trois types à commettre l'impensable, son sens du marketing et du sensationnalisme (avérés) rendent quand même le truc pour le moins ambigu, pour ne pas dire bizarrement complaisant, limite voyeur.
Ensuite, pour un film se voulant hyperréaliste, "Stoic" manque quand même un peu de... réalisme.
D'une part, c'est quoi cette prison où il n'y a pas de couvre-feu, pas de rondes de gardiens, pas de contrôles, pas de promenades, pas de réfectoire, tant et si bien que les gars, toujours en celulle, peuvent s'en donner à coeur joie et tourmenter leur camarade en pleine lumière et sans se géner de la discrétion (ils font quand même un potin d'enfer, tout du long), pendant des heures, sans jamais être dérangés (même quand on appuie sur le bouton d'alarme il suffit de dire "non, non, rien, c'était un accident" et les matons ne se dérangent pas, visiblement)?
D'autre part, après tout ce qu'il se prend sur la gueule (et ailleurs) le pauvre gars devrait claquer dès la moitié du film.
Personne ne peut résister à un traitement pareil plus de quelques heures, faut pas déconner. Et ici, en plus, c'est à peine si il se paye deux trois ecchymoses. Je rigole!
Mais voila. En dehors de ces considérations, faut bien avouer effectivement que "Stoic" est sans doute le meilleur film d'Uwe Boll et ce qui se rapproche probablement le plus pour lui de ce qu'on pourrait appeller un film d'auteur.
Le côté improvisé des dialogues et du jeu d'acteur donnent un côté "cinéma-vérité" et un vrai dynamisme à l'ensemble, rendant passionnants les atermoiements, revirements, mensonges et autres bravades des protagonistes, cherchant qui à sauver sa peau, qui à trouver le pardon...
Les acteurs sont assez bons (surtout Furlong et le fils Levinson) et la mise en scène nerveuse et efficace.
Et puis, le moins que l'on puisse dire c'est que le film ne met pas de gants et ne s'embarasse pas de fioritures.
C'est violent, crade, trash, évidemment politiquement incorrect, visuellement parfois très dur (plusieurs personnes ont quitté la salle en cours de projection)...
Bref, une chose est sure, "Stoic" est un film qui ne laisse pas indifférent.
Et qui, au bout du compte, surprend.

Cote: **

Ce soir: "Grace" et "No-Do".
Demain: "Outlander" et "Red".

(* Le deuxième, "Darfur", est en cours de tournage).

dimanche 12 avril 2009



Bifff 27: Jour 3.

Où l'on s'y perd un peu, avec tous ces jurys...

Djoss! Y en avait pas encore assez?

Le Bifff cherche visiblement à remporter le titre de festival doté du plus grand nombres de jurys - et de prix - différents.
A la compétition internationale (les Corbeaux) et européenne (le Méliès) s'était déjà rajouté le 7ème Parallèle (au départ pour la séléction du Nova). Sans parler du Prix du Public remis par les abonnés!
A tout cela se rajoute donc cette année un Prix du Meilleur Thriller (je ne sais pas si c'est l'intitulé exact mais bon)!

Et le pire c'est qu'a chaque premier film en compétition dans les différentes sélections on nous présente le jury correspondant.
Déjà, ça rallonge inutilement le temps d'attente avant le début du film mais en plus ces gens (qui sont pour la plupart des illustres inconnus, qui plus est) ne sont-ils quasiment jamais là (à l'exception notable de Nadine Monfils qui, après avoir présidé le jury européen rempile cette année en catégorie thriller).

Ce qui fait que, comme de bons moutons que nous sommes, nous applaudissons dans le vide des gens qui doivent être au bar en train de se gorger de Cuvée des Trolls.
Les lâdres!

En attendant, ce soir, deux films au programme dont un premier thriller, devinez quoi?, en compétition!

5. "Humains" de Jacques-Olivier Molon et Pierre-Olivier Thévenin (F).
C'est dingue, ça!
Si on y regarde d'un peu plus près, ce "Humains" est en fait une ressucée française de l'australien "Dying Breed" vu la veille.
Même expédition scientifique, même survivance de l'espèce, même délire de la part des "méchants" (trouver une femelle pour perpétuer la race).
La Tasmanie est juste remplacée par la Suisse et les cannibales par des Néanderthaliens.
A part ça...
A part ça, ben ce qui est encore plus dingue c'est qu'on a réussi à trouver un brol encore plus con - mais alors là beaucoup, beaucoup plus con - que "Mutant Chronicles"!
On n'y croyait pas mais si!
"Humains" ne dépasse pas les barrières de la connerie: il les pulvérise!
Le scénario, les dialogues (tout bonnemment in-cro-ya-bles!), les personnages...
C'est bien simple, c'est tellement pathétique que ça en devient drôle.
En plus le casting dans son ensemble (Sara Forestier, Lorant Deutsch, Dominique Pinon, Philippe Nahon... Soit pas tout à fait n'importe qui non plus) bât complètement la campagne.
Y en a pas un pour sauver l'autre, ils sont tous complètement hystériques et mauvais comme des cochons.
Dire que quand ils s'appliquent les français sont capables de pondre des "Martyrs" ou des "A l'Intérieur"... Et qu'ici on a droit à... ça!
Ah la la! Enfin, au moins ce truc avait-il le bon goût d'être court.

Cote: * (par charité)

6. "The Chaser" (Chugyeogja) de Na Hong-jin (SK).
Ouch!
Oui, alors là, par contre, c'est du costaud.
Décidement ces coréens sont pleins de ressources (à part Kim Ki-duk).
Dans la lignée de "Memories of Murder" voila donc un premier film (en plus!) qui est plus qu'une réussite: une vraie belle grosse claque!
Cette histoire de serial-killer tellement terrifiant et retors que la police doit s'allier à la pègre pour percer son secret (les flics s'avérant inopérants c'est le mac qui va devoir s'y coller s'il veut sauver une de ses call-girls, dernière victime peut-être toujours en vie du tueur) est une véritable bombe!
Une réalisation billante et ultra-dynamique, un scénario d'une complexité et d'une subtilité hallucinante (et toujours compréhensible, ce qui n'est pas un mince atout, surtout pour un film asiatique), le tout rehaussé par un commentaire corrosif de la société coréenne (comme dans "The Host") et relevé d'une bonne dose d'humour salutaire et décapant, "The Chaser" se pose d'entrée de jeu comme l'une des grandes réussites de cette édition.
Et constitue une impressionnante carte de visite pour son néo-réalisateur.
Qu'il va falloir suivre de très près!

Cote: ****

Ce soir: "Nightmare Detective 2", "Les Intrus" et "Stoïc".
Demain: "Grace" et "No-Do".

samedi 11 avril 2009



Bifff 27: Jour 2.

Où l'on sue à grosses gouttes...

La salle est peut-être légèrement plus grande et l'espace mieux utilisé mais on a toujours aussi chaud au Bifff, misère de misère!
Dès qu'il fait un peu chaud dehors c'est carrément la fournaise.
Du coup - et comme en plus on est toujours aussi mal assis - voir trois films d'affilée ça se transforme vite en calvaire.
Et comme on a chaud on boit et comme on boit on fait fonctionner les chiottes high-tech (mais si: high tech!)...

Bref, c'est la lose... Surtout quand on se met à en parler ici. Franchement!

Donc, à part ça quoi?

Rien, si ce n'est trois films (donc).

2. "Dream" (Bi-Mong) de Kim Ki-duk (SK).
Et la première punition de cette édition 2009!
Misère de misère de misère dedans le Borinage (et ailleurs, et autour).
Ah! Il est loin, le temps ou Ki-duk gagnait des Corbeaux en Or massif (en 2001, pour "L'Ile") au Bifff.
Aujourd'hui - et comme pas mal de ses collègues extrême-orientaux, Takeshi Miike en tête, d'ailleurs - on se dit qu'il ferait peut-être mieux de tourner moins (15 films en 12 ans) pour tourner mieux.
Parce qu'ici, franchement, rien de rien à se mettre sous la rétine.
C'est lent, c'est creux, il ne se passe mais alors là RIEN et en plus c'est platement filmé (un comble pour un esthète comme Ki-duk!).
C'est bien simple, c'était tellement pénible que j'ai vraiment dû lutter pour ne pas m'endormir, ce qui finalement est bien échu (quelle belle expression) pour un film dans lequel il est question de sommeil et de rêve!
Oui mais bon...

Cote: °

3. "Mutant Chronicles" de Simon Hunter (USA).
Tiens, voila du bourrin!
Du beau, du gros, du solide, du roboratif!
Cet incroyable machin, visuellement pas très joli (trop de CGI tue le CGI), servi par une distribution assez kaboum et hétéroclite (Ron Perlman, Thomas Jane, John Malkovich, excusez du peu) et brassant très, très large (ça convoque des tas de choses, du "Territoire des Morts" à "Doomsday" en passant par "Sin City" et "V pour Vendetta", entre autres. Le tout nappé de S.F. post-apocalyptique, bien entendu) envoie le bouzin assez sévèrement quasiment dès le début puis se perd dans une surenchère de violence et de pyrotechnie qui, à défaut d'impressionner, étourdit et permet de faire passer la pilule en douce.
En gros on ne s'embête pas (on a pas le temps), c'est du vrai gros divertissement des familles mais en même temps, il faut quand même l'avouer, c'est un des trucs les plus tragiquement cons, bas du front, épais et autres synonymes qu'il ait été donné de voir depuis, disons... quinze ans (à la louche).
A se demander parfois si ce n'est pas du 28ème degré...
Mais à la réflexion, il semblerait bien que non.

Cote: ** (oui, c'est large).

4. "Dying Breed" de Jody Dwyer (Au).
C'est un peu dommage que cet estimable survival australien (sans doute ce qu'on aura vu de meilleur en cette première "vraie" soirée, pourtant) lorgnant fortement vers "Delivrance" et un peu aussi vers "La Colline à des Yeux" - oui, moins, OK, c'est vrai... - soit aussi mou du genou (et c'est vraiment rien de le dire) dans sa première partie, lâche, molle et mal maitrisée...
Parce qu'on doit quand même lui reconnaitre des qualités.
Ne fût-ce que l'originalité du propos (qui convoque histoire tasmanienne et cryptozoologie, les héros partant chercher des preuves de la survivance du Tigre de Tasmanie). Ainsi que celle du décor, d'ailleurs (j'imaginais pas du tout la Tasmanie comme ça, personnellement).
Et puis, faut dire ce qui est, quand ça décolle, ça décolle.
La dernière partie est quand même fort bien burnée et comme y a un twist, une fausse fin et que ça se termine très mal pour tout le monde (spoiler in your face!), de manière bien cynique et perverse, eh ben on se dit que ça valait quand même bien le détour, allez!
Enfin presque...

Cote: **

A suivre: "Humains" et "The Chaser".


Bifff 27: Jour 1.

Où l'on retrouve doucement ses marques... ou presque...

Zont encore tout changé!

Plus de deuxième salle (ça on le savait déjà), donc moins de films, la salle de projection reculée (et légèrement plus grande, me semble-t-il, mais je peux me tromper), une - encore - meilleure gestion de l'espace, l'entrée reculée par rapport à avant (ça c'est un peu chiant), bref, c'est de nouveau chamboulage à tous les étages mais comme c'es globalement pour le mieux... On va pas se plaindre. Même les chiottes high-tech (si, si, high tech) sont moins chères qu'avant. C'est dire!

A part ça, on a eu droit cette année à la "cérémonie" d'ouverture la plus chiante depuis longtemps... Compassée, longue, monotone, ponctuée par un spectacle ultra-cheap de la part des transformistes de Mama Roma et surtout par un discours confus et pleurnichard du Delmotte de service (Guy, Georges, Jean-Louis, Tryphon, je sais jamais. Appelons-le Jean-Paul, tiens) qui tenait plus du sketch ou de l'imitation de Caliméro qu'autre chose. Quand au concert d'après film (Lou Deprijk accompagné par Jean-François Maljean) on n'en dira rien, par charité et on se rabattra plutôt sur celui du Prince Harry, qui ouvrira le Bal des Vampires.

Bref, des bons et des mauvais points à distribuer, comme toujours. Mais baste, occupons-nous plutôt des films avec, cette année, en ouverture et une fois n'est pas coutume, un film d'animation!

1. "Coraline" d'Henry Selick (USA).
Très belle surprise que ce nouveau film du plutôt rare Henry Selick (le "vrai" réalisateur de "L'Etrange Noël de Mr. Jack" que l'on s'obstine à créditer du seul Burton, alors que...) qui pourrait d'ailleurs bien le faire renouer avec le succès après les peu vus "James et la Pêche Géante" et "Monkeybone". Et ce ne serait que justice tant ce "Coraline", adapté d'un roman pour enfants de Neil Gaiman, très "Alice au Pays des Merveilles" dans l'esprit et Tim Burton (forcément) dans la forme, est une vraie réussite. Poésie, onirisme, vraie cruauté, vraie noirceur (tant et si bien que les touts petits risquent quand même d'être fort impressionnés à la vision de la chose), rigueur de la mise en scène, beauté de l'animation, tout concours - en ce compris les voix, fournies par de grands noms tels que Dakota Fanning, Teri Hatcher ou French & Saunders - à ce que "Coraline" se transforme en un vrai et beau spectacle, intelligent et drôle qui plus est, pour petits et grands. Ne serait-ce de petites longueurs, un peu dommageables surtout pour un film de ce genre, ce serait même une totale réussite.
Mais en l'espèce c'est déjà un tout beau début pour cette 27ème édition.

Cote: ***

A suivre: "Dream", "Mutant Chronicles" et "Dying Breed".

mercredi 8 avril 2009



Bébé vole...

"Ricky" de François Ozon (F); avec Alexandra Lamy, Sergi Lopez, Mélusine Mayance, André Wilms, Marilyne Even, Arthur Peyret...

Katie, ouvrière à la chaine, mène une existence morne dans une banlieue triste, plantée de HLM, en compagnie de sa fille Lisa. Un jour, à l'usine, elle rencontre Paco. Bientôt les deux vont vivre une histoire d'amour. De laquelle naîtra Ricky, un bébé pas ordinaire...

Bizarre, étrange et fascinant François Ozon.

Drôle de bonhomme qui mérite peut-être autant que ses films la qualification d'OVNI dans le paysage cinématographique français (et même international, d'ailleurs. Après tout...).

Une filmographie fournie et touffue, un rythme de tournage plus que soutenu (dix films en dix ans) et surtout: pas deux films qui se ressemblent!

De la comédie musicale mâtinée d'Agatha Christie ("Huit Femmes") au mélo en costumes ("Angel"), de l'adaptation baroque d'un fait divers sanglant ("Les Amants Criminels") à celle d'une pièce de jeunesses de Fassbinder ("Gouttes d'Eau sur Pierres Brûlantes"), le gaillard n'est jamais là où on l'attend et, depuis ses touts débuts dans le court-métrage ("Une Robe d'Eté" ou surtout le terrifiant "Regarde la Mer"), aura semble-t-il toujours mis un point d'honneur à surprendre, à expérimenter et à se renouveler avec une constance qui force l'admiration, même si l'on est en droit de ne pas adhérer à tous ses partis-pris.

Mieux même: paradoxalement cette volonté de singularité à tout crin l'aura finalement poussé à construire une oeuvre beaucoup plus cohérente, dans son originalité, que la plupart de ses collègues contemporains.

"Ricky" ne déroge évidemment pas à la règle et frappe une fois de plus là où on ne l'attend pas.

C'est un film étonnant, surprenant, à tiroirs...
Multiple malgré son apparente fluidité et sa curieuse simplicité (ainsi que sa courte durée, d'ailleurs).
Un film "déstabilisant", quelque part, et à plus d'un point.
Un de ces films qui se regarde sans effort, malgré son évidente bizarrerie mais qui vous poursuit longtemps après sa vision.
Un de ces films auxquels ont revient tout le temps, sans avoir l'air d'y penser.

Déjà, sa structure est particulière... Il se divise nettement en deux parties.

Dans la première, on a l'impression de tutoyer Ken Loach.
Son quotidien gris, ses usines, ses banlieues, ses personnages usés avant l'heure, coincés dans leurs jobs minables, leurs petites vies...
Dans la seconde, on vire au conte halluciné avec cette histoire de bébé ailé qui semble débouler de nulle part et à laquelle pourtant, singulièrement, on croit.
Grâce à la légèreté de ton, à la grâce des interprêtes - en tête desquels une étonnante Alexandra Lamy, totalement en contre-emploi, ce qui est évidemment une des grandes idées du film - l'aisance discrète de la mise en scène et l'absence totale d'explication, d'analyse.

C'est d'ailleurs ça qui est gai, avec "Ricky", outre une liberté de ton, un mélange de genres inédit et rafraîchissant, surtout dans un cinéma français d'ordinaire tellemment ankylosé: c'est que tout est ouvert, que chacun peut se faire sa petite popote, sa petite idée.

Fantastique pur et dûr, métaphore sociale, "réalisme magique" en action (les ailes de Ricky ne seraient-elles pas un produit de l'imagination de sa soeur, espérant ainsi attirer l'attention d'une mère avec qui elle avait une relation fusionnelle et qui, depuis, quelque peu, la délaisse)?

Rien de tout cela et tout cela à la fois?

Après tout quelque part on s'en fiche et c'est ça qui est beau.
Pas besoin d'explications, de cartésianisme.
"Ricky" s'en passe très bien et fonctionne à merveille tout seul, comme un grand.
L'essentiel étant de se laisser porter par la poésie on pourrait presque dire "onirique" du film.

D'ailleurs, quand il se termine, de manière aussi abrupte qu'il avait commencé, on se retrouve conquis et même comblé par ce qui partait pourtant au départ comme une bizarrerie un peu cul-cul et se révèle au final un petit bijou de ligne claire, laquelle traverse comme un éclair la morosité ambiante de son sujet de départ.

Et on se dit qu'on a bien envie qu'à l'avenir, François Ozon continue à nous surprendre de la sorte.


Cote: ***

lundi 6 avril 2009


Contes Immoraux.

"Le Liseur" (The Reader) de Stephen Daldry (UK); avec Kate Winslet, Ralph Fiennes, Lena Olin, David Kross, Alexandra Maria Lara, Bruno Ganz...

Au lendemain de la guerre, Michael Berg, alors adolescent, entretient une liaison avec une mystérieuse femme, Hanna Schmidt, plus âgée que lui. Une liaison dans laquelle la lecture tient une place importante. Au bout de quelques mois, Hanna disparait brusquement. Quelques années plus tard, Michael, devenu étudiant en droit, retrouve Hanna sur les bancs d'un tribunal où elle est jugée pour un crime commis lors de l'évacuation d'un camp de concentration où elle était gardienne...

Voila donc un beau film digne.

Trop, peut-être, tant il est vrai qu'à l'instar de la prestation de Ralph Fiennes (dans le rôle de Michael adulte), il pèche parfois un peu par excès de froideur.
Cette impression étant renforcée par l'académisme de la réalisation de Stephen Daldry qui, après "The Hours", peine à retrouver la vitalité et la fraîcheur de "Billy Elliot", son premier opus.

Mais avouons-le tout de suite, l'intérêt et la force du film, inspiré d'un court roman de l'allemand Bernhard Schlink auquel il est visiblement extrèmement fidèle, se situent ailleurs.

Parce que le moins que l'on puisse dire c'est qu'il traite d'un sujet... déliquat, qui appellait donc peut-être ce traitement un peu austère.
Traitement qui, au fil de l'histoire finit par se révéler presque adéquat, d'ailleurs, tant il est vrai aussi qu'il colle intimement à la personnalité d'Hanna Schmidt, détentrice d'un double - et ô combien lourd - secret.

C'est pourquoi la première partie du film, véritable conte érotique, qui transforme cette relation étrange entre un adolescent et une femme d'âge mûr, asociale, limite autiste, en une histoire d'amour échevelée et quasi incendiaire, transcende le côté un peu gris, morne et plat de la narration et de la mise en images et en constitue la partie la plus intéressante.
Comme une métaphore du passage à l'âge adulte, pleine d'ellipses et de non-dits, elle sert en quelque sorte de charnière dans l'histoire et dans la vie de Michael, le préparant à affronter avec une espèce détachement froid les horreurs du monde auxquelles il sera bientôt confronté. D'autant plus cruellement que son amour d'enfance, qui lui servait peut-être aussi de mère de substitution, a subitement disparu.

Par delà, elle sert également de ressort à tout le reste du film...

Le problème - et c'est évidemment dommage - c'est qu'ensuite on s'enlise quelque peu dans les méandres d'un film de prétoire somme toute très classique, où tous les questionnements moraux, légitimes, voire même essentiels, sont remis en question par le côté explicatif, verbeux du scénario et des dialogues et par des flash-backs (ou "flash-forwards", finalement) aussi inutiles que redondants mettant en scène le Michael adulte.

Ce n'est que dans la toute dernière partie, après le grand twist de l'histoire, car il y en a un, que l'émotion pointe à nouveau le bout de son nez et de fort belle manière.

L'émotion qui, finalement, est l'unique, le grand moteur de ce mélodrame porté jusqu'au bout par une Kate Winslet à la palette décidément incroyable (même si j'aurais préféré la voir récompensée pour son rôle dans "Les Noces Rebelles" où elle est encore plus formidable - si c'est possible - et même si le côté "rôle à canne" avec vieillissement et maquillage dessert parfois paradoxalement plus le film qu'il ne l'aide).

Evidemment, forme et média obligent, les questions essentielles sur la responsabilité collective face à l'Holocauste, la rédemption, le pardon, même si elles sont bien présentes, sont un petit peu trop rapidement évacuées. Et ça aussi, bien sûr, c'est un peu dommage.

Mais il n'importe, en l'espèce et malgré tous ses défauts, "Le Liseur" est un film étonnant et émouvant. Bouleversant, même.

Un film peut-être moins à l'image de son réalisateur qu'à celle de son interprête principale.

Laquelle sauve superbement la mise et prouve par delà qu'elle est bien digne de la pluie d'éloges dont elle fait l'objet actuellement.


Cote: ***


Beam me up, Scotty!

Bifff 2009, plus que trois fois dormir. Et bizarrement, cette année, je suis vraiment chaud comme une baraque à frite parce que le programme est quand même pas mal du tout.

La cerise sur le gâteau étant l'annonce du film-surprise qui n'est donc rien d'autre que le retour des pyjamas (et des beaux, voir photo), à savoir le reboot de "Star Trek" par J.J. Abrams (le créateur de "Lost", entre autre).
Soit le film que tout le monde attendait.

J'ai quand même longtemps cru à un poisson d'avril, vu la date de l'annonce, mais bon, j'ai pris ma place quand même, hein...

A noter que j'ai vu la bande-annonce récemment et qu'elle me laisse pour le moins... perplexe...

Mais bon, on verra.
Et de toute façon, la perspective de passer un début de soirée en compagnie de bredins déguisés faisant le salut Vulcain est déjà excitante en soi.
Pour le reste, as always, on jugera sur pièce, hein...

D'ici là par contre, va falloir mettre les bouchées doubles vu le retard que j'ai accumulé sur ce blog.

Allez hop! Au charbon!