dimanche 16 mars 2008



Même pas peur!

"L'Orphelinat" (El Orfanato) de Juan Antonio Bayona (S); avec Belen Rueda, Fernando Cayo, Geraldine Chaplin, Mabel Rivera, Montserrat Carulla, Andrés Gertrudix...

Laura, jeune femme ayant passé une partie de son enfance dans un petit orphelinat sur la côte espagnole, revient sur les lieux une fois devenue adulte afin d'exploiter à son tour l'institution et d'y accueillir de jeunes handicapés. Mais la maison semble réveiller l'imagination de son fils Simon qui y découvre d'étranges nouveaux amis invisibles...

Awel santé!
C'est donc ce flave boestring, ce pâle boudin, cet insipide bouillon de onze heures qui est reparti avec le Grand Prix du dernier Festival de Gérardmer!?!
Eh ben! On savait la manifestation française largement surestimée mais pour le coup, force est de constater que le jury annuel n'était même pas à côté de ses pompes, cette fois, mais carrément à la rue!

Que ce brol ridicule, mal branlé et chiantissime arrive jusqu'à nous précédé d'une telle réputation ("Le plus grand succès espagnol de tous les temps"! Voyez un peu le genre...), auréolé de tant de prix et entouré d'un délire critique invraisemblable ça relève carrément de l'escroquerie! De l'arnaque pure et simple!

Parce qu'enfin, qu'est-ce que c'est que ce truc?

Un pauvre film fantastique bancal, à la facture ultra-classique et à la trame usée jusqu'à la corde, torché par un petit connard prétentieux qui s'est auto-persuadé d'avoir révolutionné le genre.
Et qui c'est enfoncé le bras dans l'oeil jusqu'au coude!

Parce qu'en fait de révolution, nous n'avons droit ici qu'à une pénible régurgitation de ce que le cinéma fantastique à fait de plus convenu et de plus rabaché ces vingt dernières années.
"Les Autres", "Saint-Ange", "Le Tour d'Ecrou", "Hantise", "Sixième Sens" et même "Vendredi 13" (et bien d'autres encores d'ailleurs, voir plus bas...) minablement passés à la moulinette du recyclage bas de gamme et du frisson à cinq balles.

Un catalogue de scènes obligées, sans inspiration, livrées de manière disparate comme pour honorer un cahier des charges pondu par un sombre fonctionnaire madrilène préposé aux subsides.

Des acteurs en roue libre (Géraldine Chaplin obligée de cachetonner en descendance anorexique de Zelda Rubinstein dans une ressucée de "Poltergeist" surréalistement mâtinée de "Rubber Johnny"), un scénario atone et inutilement embrouillé, des rebondissements ultra-téléphonés (c'est rien de le dire), un sous-texte ridicule et dont on se fout royalement (est-ce que tout ça est vrai ou est-ce que l'héroïne est bêtement devenue folle et imagine le tout? Tu parles si on s'en branle!), un rythme digne des meilleurs épisodes de Derrick (sans rire, j'ai VRAIMENT failli m'endormir) et, cerise sur cet indigeste cake, un final qui repousse les limites du grotesque jusqu'à l'infini, voire au-delà!

Quant au trouillomètre, on est plus proche ici du train fantôme de Plopsaland que d'un remake de "L'Exorciste" par Rob Zombie, je vous l'assure...
Ouh! Le gros plan sur la balançoire qui bouge toute seule en grinçant (quatre fois la même scène sur l'ensemble du film), y a pas à dire, je balise sévère!
Ah la la! Pif paf, les portes qui claquent, le camion qui déboule sans crier gare, le vilain petit garçon fantôme avec son masque à la con... pour peu j'en mouillerai mon futal, dites donc...

Reste que, oui, c'est pas mal réalisé, la photo est belle et le décor aussi. Et puis y a peut-être une ou deux scènes un peu glaucos, vers le début...

A part ça?
A part ça, c'est tout. Circulez y a rien d'autre à voir!

Bref, le renouveau du cinéma fantastique espagnol - s'il faut croire sur parole ceux qui essayent de nous le vendre - est soit coincé à la frontière, soit encore à venir, soit à chercher ailleurs.

Et si c'est vraiment "L'Orphelinat", eh bien les amérikis, les rosbifs et les asiatiques peuvent largement pioncer sur leurs deux oreilles, ils sont tranquilles, c'est pas demain la veille qu'ils vont perdre leurs parts de marché.

Non mais sans blague!


Cote: °

PS: Et à Mad Movie ils ont a-do-ré! Qu'est que je vous disais?

9 commentaires:

Nounet a dit…

Comme d'hab', au plus le film est raté, au plus la critique est réussie!

Superbe.

Anonyme a dit…

Pourquoi les Espagnols font ils toujours le meme film ?

Anonyme a dit…

Non sérieux aprés les petites filles aux cheveux sales nippons , voiçi les petits enfants Espagnole qui font boo .Faut arreté la sangria les mecs.

Cartman a dit…

Du coup, j'ai moins envie de voir [REC]... Bizarre autant qu'étrange...

YvesJeux a dit…

Je te trouve tout de même assez dur avec ce film. Ce sont les résultats de l'Union qui te rendent grincheux ;-)

Archi-classique et pas flippant oui, mais bien réalisé. C'est de l'horreur grand public (il en faut).
Combien de films de meilleure qualité au BIFFF cette année?

Cartman a dit…

Je persiste et signe: c'est une sombre merde, même pas sauvée par sa réalisation (dont je dis quand même qu'elle est pas mal, relis le post).

Et ce n'est pas parce qu'on s'adresse au soi-disant "grand public" qu'on peut se permettre de faire de la daube. C'est de la malhonêteté intellectuelle de prétendre une chose pareille. Marre du nivellement par le bas, à la fin!

Quand au Bifff, je suis le premier à dire qu'ils programment de plus en plus de crottes mais je ne vois pas en quoi ça dédouanne "L'Orphelinat".
Parce qu'il y a des films pires que celui-là je devrais dire que "oh, finalement c'est pas si mauvais"?

Il me semblait pourtant bien t'avoir déjà dis d'aller mourir à Clabecq, nn!?!

PS: je t'aime quand même, hein, chouke...

Cartman a dit…

Ah oui... Et allez l'Union!

Anonyme a dit…

Rec c'est vraiment une grosse purge de merde ultra mal filmé

Cartman a dit…

Je serais quand même curieux de le voir. Mais j'ai peur maintenant. Très peur.