mardi 25 mars 2008



Drôles de Dames contre S.S.!

"Les Femmes de l'Ombre" de Jean-Paul Salomé (F); avec Sophie Marceau, Julie Depardieu, Marie Gillain, Déborah François, Moritz Bleibtreu, Maya Sansa...

En 1944, à Londres, le S.O.E. engage Louise, résistante française dont le mari vient d'être abattu par les allemands, pour former un bataillon entièrement féminin. Leur mission: se rendre en France pour récupérer un agent anglais qui en sait trop sur l'imminent débarquement allié en Normandie.

Oui.

Ecrit comme ça, ça fait un peu scénario de série télé, hein?
Voire de télésuite estivale.
Eh ben c'est à peu près ça...

Et vlan! Nous revoila donc en terrain connu; celui du toujours excellent cinoche du dimanche soir.

Dans la case "film de guerre", cette fois, genre dans lequel les français excellent, une fois n'est pas coutume...
Certes plus souvent sur le mode comique mais bon, allez...

Et torché par un grand spécialiste en la matière (spécialiste en cinoche du dimanche soir, veux-je dire): l'inénarrable Jean-Paul Salomé, cinéaste populaire s'il en est, avec tout ce que cela suppose d'honnête savoir-faire mais aussi de lourdeur académique et de vulgarisation à la truelle.

Un cinéaste dont Première (maudits!) disait récemment avec justesse qu'il est de ceux dont on attend finalement tellement peu qu'on finit, au détour d'un film comme celui-ci, pas plus réussi mais finalement "moins râté" que les autres (pensez à "Belphégor" ou à "Arsène Lupin", vous verrez ce que je veux dire) par le considérer avec plus d'indulgence que certains de ses collègues.

Un "honnête faiseur", comme on dit...

Et donc on ne s'ennuie jamais devant ce solide divertissement que sont "Les Femmes de l'Ombre".
Mais on n'y croit jamais vraiment non plus.

La faute à un Salomé plus préoccupé par la plastique avantageuse de ses héroïnes que par la vérité historique...

Ce qui donne un film à grand spectacle, du pur cinéma populaire "à la française", extrèmement divertissant mais totalement creux.

Un film ou la reconstitution est ultra-lèchée (on y assiste à un gros, gros travail de direction artistique, tant au niveau décors que costumes ou accessoires) mais dont le scénario limite BD est absolument invraisemblable (en gros, ce sont ces cinq filles sorties de nulle part qui ont permis que le débarquement ait lieu). Tout autant que les rebondissements, d'ailleurs...

Un film au casting pétaradant mais aux personnages extrèmement mal caractérisés et surtout effroyablement clichés (la forte/la faible, la sainte-nitouche/la pute, ce genre de choses...) .
Plein de rebondissements, de trahisons, de romance, d'action et d'explosions...
Tellement plein qu'on est toujours à deux doigts de friser l'indigestion, d'ailleurs.

Et puis, y a rien à faire, il y va ici de certaines situations comme de certains dialogues: il y a des moments ou on a un peu du mal à garder son sérieux devant tant de premier degré neu neu.

Mais l'important, encore une fois, c'est que malgré le côté bancal de la distribution (Julie Depardieu formidable as usual, Gillain fadasse, Marceau trop bêtement "impliquée" dans son rôle) et le côté gratuit et racoleur de certaines scènes (on comprend bien le délire d'expiation du personnage ultra-catho de Déborah François mais était-ce bien nécéssaire de la faire se foutre intégralement à poil avant d'avaler sa capsule de cyanure? Je pose la question...), on ne voit pas passer le temps.

Et, après tout, on s'amuse bien devant ce brol qui réussit l'improbable grand écart entre "Lucie Aubrac" et "La Grande Vadrouille"...

Au point qu'on guettera peut-être sa diffusion, un de ces dimanches soirs à la télé...


Cote: **

2 commentaires:

Nounet a dit…

Miraaaacle!

'Cote' a enfin perdu cet accent disgracieux qui me brûlait la rétine à chaque article! Merci pour elle.

Anonyme a dit…

moi j'espère qu'ils vont passer Rambo IV au Bifff...