samedi 29 mars 2008



Bifff 26: Jour 2.

Où l'on réalise un vieux rêve... dans des conditions pitoyables...

Revoir "La Forteresse Noire"!

Aaaaah!
Depuis 1983 (date de sa sortie) je rêve de revoir ce film qui a pour moi tout du film-culte!
Et voila qui est fait, pour son vingt-cinquième anniversaire, grâce au Bifff et à un responsable des effets spéciaux français, passionné comme moi par l'oeuvre de Mann et qui espère un jour sortir une édition "director's cut" du film (un monstre de trois heures!).

Eh bien, autant dire que je n'ai pas été déçu.
Tout était comme dans mes souvenirs, y compris le côté kitsch des effets spéciaux à la Frankie Goes to Hollywood (beaucoup de fumée et de lasers) et de la mise en scène qui use et abuse des ralentis.
Sans parler de l'hilarante musique signée Tangerine Dream...
Mais après tout, ce sont aussi ces choses-là qui font le charme de cette bonne vieille Forteresse.

Les conditions de projection dans cette fameuse nouvelle Salle 2, par contre, sont à ranger parmis les plus déplorables de ma "carrière" de cinéphile: confort zéro (de bêtes chaises alignées en lieu et place des fauteuils), écran grand comme un timbre-poste, image et sous-titres flous, son qui fout le camp (sauf la musique, tonitruante), isolation sonore inexistante (on entend les gens bosser, causer, téléphoner derrière les rideaux à la limite plus fort que les dialogues du film) bref, ça ne frisait pas l'arnaque; c'en était une!
Espérons pour les amateurs de "7ème Parallèle" que le tir sera rectifié d'ici la fin du Festival...

Mais à part ça, les autres films?...

2. "Crimes à Oxford" (The Oxford Murders) d'Alex de la Iglesia (S).
Premier film en anglais pour le gros Alex (présent à la projection et qui ressemble de plus en plus à Coppola) et changement de registre patent, c'est le moins qu'on puisse dire!
Exit les grosses pantalonnades latino-hystériques, enter l'enquête policière à l'anglaise à mi-chemin entre Agatha Christie et Sir Arthur Conan Doyle.
Ambiance feutrée, mise en scène sobre et élégante (avec entre autre un très beau plan séquence dans les rues de la ville) et surtout une intrigue à tiroirs passionante, qui fait la part belle à la philosophie et surtout aux mathématiques.
On n'oublie pas pour autant le côté théatral, voire le Grand-Guignol (le personnage de mathématicien fou et mutilé interpreté par le réalisateur Alex Cox) des oeuvres du réalisateur, ainsi qu'un humour quasi permanent mais bien plus discret que dans ses précédents films (et c'est d'ailleurs tant mieux).
C'est peut-être un peu trop verbeux, cérébral et embrouillé par moments mais c'est suffisament retors (il faut s'attendre à plusieurs twists) pour que l'on reste scotché jusqu'au bout.
Quand on rajoute à ça l'interprétation d'un John Hurt au mieux de sa forme, on se retrouve face à un thriller un peu académique, certes, mais tout à fait fréquentable.

Cote: ***

3. "Diary of the Dead" de George Romero (USA).
Du "Projet Blair Witch" à "Redacted" en passant par "[REC]", la mode est aux faux reportages, caméra à l'épaule, et aux patchworks d'images d'origines diverses (webcams, caméras de surveillance, télé, etc.).
Ce vieux briscard de Romero n'a pas voulu être en reste et nous offre donc ce "Journal de la Mort" prétendument filmé en direct par des étudiants aux prises avec une mystérieuse épidémie transformant la population en zombies (ben oui, on est chez Romero, après tout).
La bonne nouvelle de l'affaire c'est que le gars qui tient la caméra sait plus ou moins filmer, ce qui nous évite de gerber sur nos pompes pour cause d'image trop virevoltante.
Et c'est pas plus mal comme ça, merci.
Pour le reste, it's business as usual au pays des zombies, pour un film teigneux et politiquement incorrect, très joyeusement gore, plein de bonnes idées crades et d'un humour tout ce qu'il y a de salutaire (l'intervention de l'amish sourd, par exemple).
Certes, le message sur la manipulation de l'image, la communication, le Net et les médias qui nous mentent est peut-être un peu lourd et rabâché (comme le film, d'ailleurs, qui devient un peu répétitif sur la fin) mais il y a heureusement assez de tripes et de boyaux pour remplir largement le cahier des charges d'un film de ce genre.
C'est fun, c'est efficace, c'est gore mais ça n'oublie pas pour autant de penser.
Et, franchement, la fin est vraiment très, très, très bien!

Cote: ***

Ce soir: "The Hideout", "Funny Games U.S." et "The Cottage".
Demain: "The Substitute", "Doomsday" et "Shadow Spirit".

1 commentaire:

Anonyme a dit…

le gros Alex (présent à la projection et qui ressemble de plus en plus à Coppola) N'oublie pas les droits d'auteurs , payable en Troll