mercredi 11 avril 2007


Bifff 25: Jour 5.

Où les frères Pang reviennent par la fenêtre et où l'on se dit que Lordi n'est finalement pas ce qui est arrivé de pire à la Finlande...

Après une escapade à la mer ces lundi et mardi, me voilà donc de retour au Bifff.

Pas grand'chose à dire d'autre pour le moment alors autant passer tout de suite aux films du jour...

8. "Le Guerrier de Jade" (Jade Soturi); de Antti-Jussi Annila (Fin):
La curiosité de la semaine: un film de sabre finlandais!
Enfin, pas tout à fait puisqu'il s'agit en fait d'une coproduction entre la Finlande, la Chine, l'Estonie et les Pays-Bas!
Awel santé! Comme Mondovision ça se pose un peu là!
Le problème c'est que cette rencontre entre Kaurismaki (les acteurs ont de bonnes tronches de soiffards pré-arctiques et sont fringués comme des vendeurs de bagnoles d'occasion) et John Woo (ou plutôt n'importe quel réalisateur de film de sabre lambda) ne tient aucune de ses promesses!
C'est tout d'abord incompréhensible (Ca! Faire se téléscoper légendes chinoises et mythologie scandinave, forcément...), c'est ensuite très lent et surtout très chiant et ça se rapproche finalement plus d'une punition que d'une quelconque récréation cinématographique.
Même les combats, pourtant censés faire tout le sel de pareille production, sont ratés.
Au mieux on les a déja vu mille fois (et en plus réussis), au pire ils sont totalement mollassons et mal chorégraphiés.
Rien de plus à dire sur cette bouse venue du froid (si ce n'est que l'actrice principale est assez jolie).
A dégager!

Côte: °°

9. "Re-Cycle"; (Gwai Wik) de Danny et Oxide Pang (H.K.):
Deux jours après la projection de leur film américain, les frères sino-thaïlandais sont de retour, cette fois avec leur nouvel opus made in Hong-Kong!
Et voilà bien un film qui laisse perplexe!
Ca commence comme un film de fantômes asian mode comme on n'en a déja vu que trop ces derniers temps.
Banal, certes, mais efficace.
Et puis tout d'un coup ça part formidablement en sucette!
Au détour d'une scène nous voilà plongé en compagnie de l'héroïne dans une espèce d'univers parallèle post-apocalyptique dans lequel les tableaux vont se succéder comme autant de niveaux dans un jeu vidéo.
Et là, on se dit qu'on tient quelque chose: "Horologiom" revu par David Lynch? Terry Gilliam dynamitant "Alice au Pays des Merveilles"? Tim Burton visitant la Chine? Une version live, sombre et trash du "Voyage de Chihiro"?
Tout ça en même temps?
Peut-être... Et bien plus aussi!
Visuellement foissonnant, déroulant le plus beau - et le plus original - des univers que l'on ai vu à l'écran depuis "Silent Hill" tout en contenant assez de substance que pour écrire plusieurs volumes - et des salés - cet OVNI filmique aux puissantes résonnances freudiennes nous cloue littéralement par sa puissance d'évocation et son incroyable, oui son incroyable !!!, imagination.
Hélas, trois fois hélas! Après une bonne heure de montagnes russes émotionnelles, le soufflé retombe.
L'explication - le pourquoi de ce voyage initiatique dément - arrive et l'on se retrouve horrifié: tant de beauté et de virtuosité mises au service d'une morale à ce point réactionnaire?
Tout ce souffle, toute cette énergie déversée pour en arriver à ce final monstrueux de kitscherie?
On se demande presque si c'est possible!
Jusqu'à ce qu'arrive l'épilogue et que le doute s'installe à nouveau...
Et finalement on se retrouve là... A se demander ce que l'on a vu exactement... A chercher par quel bout prendre cette... chose...
Et l'on ne peut plus que se demander alors: "Re-Cycle", oeuvre visionnaire ou gigantesque escroquerie?
Et en fin de compte... Est-ce que toute la force du film ne réside pas justement dans cette question?
Allez savoir... Boudiou! Allez savoir...

Côte: ***

Ce soir: "The Abandoned", "The Ferryman" et "In the Name of the King".
Demain: "Unknown" et "The Dark Hour".

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