mercredi 14 avril 2010
Bifff 28: Jour 5.
Où l'on s'achemine tout doucettement vers la moitié du festival...
Tout doucettement et sans encombre tant il est vrai qu'il ne se passe pas grand chose cette année, à part les habituelles cascades du projectionniste (pas moyen de voir un film net, tetcheu ! Ce type est un artiste du flou !)
Enfin, au moins aura-t-on eu droit aujourd'hui à la présence de ce bon vieux Uwe Boll, sa carrure de boxeur et son accent teuton à couper au couteau.
Comme d'hab, quoi, puisqu'il présente en moyenne un film par an au Bifff et qu'il est quasiment chaque fois présent (pour nous dire que d'après lui le petit dernier est son meilleur et bla bla bla).
Donc, rien que de très habituel une fois encore pour cette seule et unique soirée à trois films de l'année (en ce qui me concerne, veux-je dire, bien entendu).
Et une fois de plus, Uwe a refusé de chanter.
Sacré vieux lui !
8. "Kanikosen" de Sabu (J).
Ca a vraiment été très difficile de ne pas s'endormir devant ce brol qui, en plus, n'avait absolument pas sa place ici (rien de fantastique, ce n'est ni un thriller ni un film de S.F., bref...).
Adapté d'une nouvelle de Takiji Kobayashi (un auteur communiste mort pour ses convictions, visiblement), le film raconte la prise de conscience et la révolte d'un groupe d'ouvriers exploités sur un bateau-usine pêchant le crabe au large du Kamtchatka.
C'est lent, long, extrèmement verbeux et ça ne débouche sur rien.
Dommage parce que le décor quasi unique du bateau n'est vraiment pas mal et qu'il y avait une ou deux idées rigolotes (la tentative de suicide collectif) en début de film.
Malheureusement aucune n'est exploitée et, au bout de presque deux très pénibles heures, l'ensemble finit par aboutir sur... euh ?
Ben sur du vide, en fait.
Du beau vide, mais du vide quand même.
Cote: °
9. "Ames en Stock" (Cold Souls) de Sophie Barthes (USA).
J'attendais monts et merveilles du premier film de Sophie Barthes, présenté comme une comédie de S.F. intello new yorkaise dans la veine de "Dans la peau de John Malkovich".
Héla, trois fois hélas, fatalitas: caramba ! Encore raté !
Oh, l'idée de départ est bonne, très bonne même, mais elle est sous-exploitée...
C'est assez finaud et roublard au niveau de l'écriture (et pas mal réalisé, en plus), souvent très drôle et pas mal subtil.
Mais - est-ce parce que nous avons justement affaire ici à un premier film ? - l'ensemble n'est pas suffisament tenu et part en quenouille par trop rapidement.
Il y a des longueurs.
Beaucoup.
Trop (toute la partie russe, en gros, aurait pu être écrémée d'une bonne moitié).
Le rythme est beaucoup trop lâche, les rebondissements et les traits d'humour trop distillés.
Qui plus est (et de ce fait le film s'inscrit bien dans la lignée de l'espèce d'école de cinéma intello-bobo arty dont elle semble émerger, celle des Spike Jonze, Charlie Kaufman et autres Michel Gondry), ça pèche souvent par excès d'orgueuil.
Ca a souvent tendance a se prendre au sérieux et à s'écouter penser, ce qui ne rend pas le film sympathique, malheureusement.
Et c'est d'autant plus dommageable que, débarassé d'un peu de vernis et allégé de quelques scènes, "Ames en Stock", admirablement porté par un Paul Giamatti absolument génialissime, aurait pu faire un vrai grand film.
En l'espèce il n'arrive qu'à être un intrigant brouillon.
Ce qui l'un dans l'autre est quand même déjà pas mal, on l'avouera.
Cote: **
10. "Rampage" de Uwe Boll (USA).
Uwe, Uwe, Uwe !
Ah la la, on ne nous le changera plus.
Le revoila donc qui surgit au coin du bois avec sous le bras son 117ème film en dix ans, un brol comme lui seul peut encore en torcher.
Une espèce de non-film.
Une sorte de shoot em up débile, variation ultra violente sur le "Chute Libre" de Joel Schumacher (un autre fameux tâcheron, celui-là) où un type, sans raison apparente (mais il y a un twist que l'on voit arriver de loin avec ses gros sabots), déboule en ville armé jusqu'aux dents et vêtu d'une armure en kevlar et butte absolument tout ce qui bouge (ou pas, d'ailleurs).
C'est limite fascisant et surtout irregardable à force de cut up hystérique et de caméra à l'épaule hoquetante.
Tout le début, avec ses dialogues improvisés par les acteurs, est simplement imbitable (heureusement, à partir d'un moment, ça ne parle plus trop, et pour cause) et le "message" (parce qu'on sent bien que Uwe veut nous dire quelque chose) est pour le moins incompréhensible.
Reste quand même une ou deux scènes rigolotes (celle du salon de coiffure, par exemple)...
Mais bon, allez, c'est vraiment pour dire.
Cote: °
Ce soir: "Thirst".
Jeudi: "Le Guerrier Silencieux" et "Esther".
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