mardi 13 avril 2010


Bifff 28: Jour 4.

Où l'on passe une soirée bien plus calme que dans tout le reste de la capitale, visiblement...

Alors qu'à Bruxelles la réalité dépasse la fiction (deux braquages mortels, une fusillade et une émeute, tout ça en une seule journée, bel effort !), à Tour et Taxis le calme règne en maître, du moins en dehors de l'écran.

Rien à signaler ce soir, une fois encore serait-on tenté de dire, même pas le moindre petit invité à se mettre sous la dent - ou la rétine, c'est selon. Vivement demain qu'on recroise ce bon vieux Uwe Boll, tiens !

En attendant, tout ça nous permet en fin de compte de nous concentrer sur l'essentiel: les films !

Allez, zou ! Envoyez !

6. "Giallo" de Dario Argento (I).
On m'avait vendu ce 17ème opus du croque-mort ritalien comme étant - et de loin ! - la pire chose qu'il nous ait torché jusqu'ici.
Mouais, à vérifier, dans la mesure où je garde quand même un souvenir pénible, voire douloureux, d'objets filmiques du genre "Syndrôme de Stendhal" ou "Fantôme de l'Opéra", sans parler de sa récente "Troisième Mère" (bien que, dans ce cas précis, le brol était tellement barré qu'il en devenait drôle, voire culte).
Ce qui est sûr et certain, en tout cas, c'est que c'est de loin - de très loin, même, là - le plus con.
Le scénario (le premier que le bon Dario n'ait pas écrit lui-même, soit dit en passant, mais est-ce vraiment une excuse ?) et les dialogues sont d'une stupidité abyssale.
Un truc qui confine au mystique !
Ce qui les rend involontairement drôles, il est vrai, mais bon, ça ne suffit pas à sauver le brol non plus, faut pas charrier !
Le moment où le flic (péniblement joué par un Adrien Brody qui n'en peut plus de faire n'importe quoi ces derniers temps) révèle son trauma à l'héroïne (Emmanuelle Seigner, mon... Dieu ... !) est un véritable sommet de gaudriole cinématographique comme il en a rarement été atteints.
Pour le reste, cette énième variation sur le thème du serial-killer censé rendre hommage au genre, si pas créé, en tout cas popularisé par le croquemitaine transalpin (le "giallo" du titre, faut suivre), se contente d'aligner les poncifs du genre, une ou deux scènes gores limites "minimum syndical" et de belles invraisemblances pour aboutir à un final abrupt et absurde qui n'arrange rien.
Pas plus que le maquillage ridicule de Brody, qui joue également le rôle du tueur (sous pseudo-anagramme: Byron Dreida), d'ailleurs.
Grotesque, on vous dit.

Cote: *

7. "Heartless" de Philip Ridley (UK).
Philip Ridley, en fin de compte, c'est un peu le Terrence Malick du fantastique.
Même rigueur, même ambition et, surtout, même rythme effréné de production !
Trois films en vingt ans ! Qui dit mieux ?
Personne.
Mais bon, force est d'avouer que le gaillard sait y faire et que ça vaut à chaque fois la peine d'attendre.
Quinze ans ou presque après "Darkly Noon", donc, voici venir ce "Heartless" urbain et londonien (ce qui change radicalement des bois et des champs de l'Amérique profonde auxquels nous avaient habitué les deux premiers films du garçon, il est vrai).
L'histoire tarabiscostée d'un jeune photographe qui voit apparaître des démons dans les rues de l'East End. En gros.
Parce que ça va évidemment beaucoup plus loin que ça et c'est ça qui est bien.
Le scénario est extrèment retors, inventif et original.
Pas mal confus, par moment, aussi (faut un peu suivre, donc), mais, de rebondissements en retournements, finit toujours par retomber sur ses pattes.
C'est finement observé, parfois touchant, souvent drôle (l'intervention d'Eddie Marsan en "Homme des Armes" ou toute la scène avec le jeune prostitué sont réellement hilarants) et très soigné au niveau de la symbolique.
Visuellement, la patte inimitable de Ridley est là et bien là, avec ses filtres et ses couleurs saturées (sans compter beaucoup de scènes impliquant du feu, une de ses marques de fabrique).
L'interprétation du jeune Jim Sturgess achève de donner une vraie émotion à un film intrigant qui, sans quelques longueurs et une musique ultra-envahissante, aurait bien mérité, lui aussi, le titre de "petit chef d'oeuvre"...

Cote: ***

Demain: "Kanikosen", "Cold Souls" et "Rampage".
Mardi: "Thirst"

1 commentaire:

Cartman a dit…

Et, pour le Diap', c'est donc Ashley Judd et pas Charlize Theron qui joue dans "Darkly Noon".