lundi 12 avril 2010


Bifff 28: Jour 3.

Où l'on se prend une première bonne claque...

A part la jolie petite chanson entonnée par l'austère Ole Bornedal et sa charmante fillette, rien à dire de particulier sur cette troisième soirée.

Si ce n'est que, la fatigue inhérente à la fête de la veille aidant, j'ai failli renoncer à venir. Mal m'en aurait pris, puisqu'après une première partie de soirée en demi-teinte, le deuxième film (celui du danois susnommé) c'est révélé être la première sensation de ce Bifff 2010 !

4. "Ondine" de Neil Jordan (IR).
On commence en douceur avec ce conte irlandais romantique et atypique (ce n'est finalement pas vraiment un film fantastique) qui joue subtilement du mythe de la sirène pour mieux nous embarquer vers d'autres rives (kolossal jeu de mots !)
En gros l'histoire d'un pècheur irlandais qui ramène une jolie fille dans ses filets et se persuade qu'elle est une sorte de créature féerique ou mythologique...
C'est très doux (sauf sur la fin), très joli, admirablement bien réalisé (certaines images sous marines valent leur pesant de cacahouètes et le changement de style final est finement amené) et solidement porté par Colin Farrell et la charmante Alicja Bachleda.
Dommage que ce soit par moment trop lent.
Beaucoup trop lent !

Cote: **

5. "Délivre-nous du Mal" (Fri Os Fra Det Onde) de Ole Bornedal (DK).
"Les Chiens de Paille" version scandinave ! Rien de moins.
Ou l'histoire de deux frères que tout oppose, l'un ayant brillament réussi, l'autre tout râté. La réussite du premier est jalousée par le second et ses potes, une bande de fin de races alcoolos et nationalistes. Un incident entrainant la mort de la femme de l'homme fort local, ancien militaire devenu patron de la principale industrie du coin, va faire ressurgir toutes les rancoeurs et précipiter tout ce microcosme dans une sorte de surenchère dans la violence qui culminera lors du siège de la maison du frère aîné.
C'est sur que Bornedal ne nous avait pas habitué à ça avec des films comme "Dina" ou "La Remplaçante".
Ici, c'est du brutal, du dur, de l'implacable. Bien que revêtant les atours d'une série B et ne se départissant quasiment jamais d'une sorte d'humour à froid (sauf sur la fin, évidemment), le film n'épargne rien au spectateur qui, tétanisé, assiste impuissant à cette montée en puissance d'une violence sourde et parfois difficilement soutenable (la scène du viol est assez carabinée).
Véritable réfléxion sur la nature du Mal, tel qu'il peut-être présent en chacun de nous, "Délivre-nous..." est aussi une merveille de cinéma, magnifiquement réalisée, montée et photographiée, bénéficiant d'une structure diaboliquement efficace, d'un travail sur le son impressionnant et d'une distribution de belles tronches de vikings telles qu'on n'en n'avait plus vue depuis longtemps (sans compter la belle Lene Nystrom, la chanteuse d'Aqua, dans l'uns des rôles principaux).
Bref, l'un dans l'autre, un petit chef-d'oeuvre venu du froid qui peut difficilement laisser indifférent.

Cote: ****

Demain: "Giallo" et "Heartless".
Mercredi: "Kanikosen", "Cold Souls" et "Rampage".

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Trois étoiles sans te faire mal...ça t'as vraiment troué le cul ce film...j'irai donc le voir...