Ca commence à sentir l'écurie.
"Harry Potter et les Reliques de la Mort (Première Partie)" de David Yates (USA); avec Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grind, Helena Bonham-Carter, Ralph Fiennes, Bonnie Wright...
Les temps sont durs et l'heure n'est plus à la rigolade pour Harry Potter et ses camarades sorciers. Après la mort de Dumbledore, le pouvoir de Voldemort s'étend et ses hommes s'en donnent à coeur joie, trucidant aussi bien magiciens que Moldus. Au milieu de la tempête, Harry Ron et Hermione vont tenter de poursuivre le travail commencé par leur défunt maître et de retrouver les derniers Horcruxes, afin de vaincre le Seigneur des Ténèbres.
Allez ouaiche, allons-y !
Il est temps de balancer en vitesse cette critique de l'avant-dernier (en quelque sorte) Ripoté, afin de pouvoir se consacrer au boulot sérieux qui ne manque pas ce mois-ci (critiques de "Buried" et "Machete", suite des "Qu'est-ce qu'on attend ?" et florilège de tops en tous genres). D'autant qu'on ne pourra juger l'ensemble (surtout quand, comme moi, on n'a jamais lu le moindre bouquin de la série) qu'à l'aune de la deuxième partie qui selon les exégètes réservera son lot de révélations-minga (!) mais qui, l'un dans l'autre, ne sortira quand même qu'en juillet.
Ce qui nous laisse le temps. D'oublier. Ou pas.
Bref...
Bref: alors kwé, véci ?
Best Harry Potter Ever ou du moins depuis le troisième réalisé par Cuaron comme se plaisent à le souligner spécialistes, fans et critiques ?
Possible et même probable.
Le plus dark depuis "Le Prisonnier d'Azkaban" ci-dessus cité, ça, c'est sûr.
Y a qu'à voir la quasi tétanisante scène d'ouverture, pré-générique ou plutôt pré-titre dans le cas qui nous occupe, pour s'en rendre compte: on n'est plus là pour rigoler !
Quoi que...
Le plus dark, oui, mais aussi le plus surprenant et le plus intrigant sur la forme comme sur le fond.
Semblerait d'abord, en effet (je dis bien "semblerait" puisqu'au risque de me répéter j'ai pas lu les livres) que le brave mais un peu tâcheron David Yates - déjà responsable des deux précédents, le très moyen "Ordre du Phoenix" et le fort bon "Prince de Sang-Mêlé", se soit finilament plus ou moins affranchi de son total respect pour l'oeuvre de J.K. Rowling, qui faisait qu'il respectait à la lettre le Canon et se contentait quelque part de joliment mais un peu platement illustrer le récit.
Ce qui est sûr, quelle qu'en soit la raison, c'est qu'on se retrouve donc avec un film qui, après cette fameuse et oppressante introduction et une première heure plutôt tarazimboumante (laquelle respecte au pied de la lettre le cahier des charges d'un film de ce genre: action à revendre, effets spéciaux et bébètes à tous les étages, surtout dans la longue et fort sympatoche séquence au Ministère de la Magie), se départit au fur et à mesure de ses oripeaux d'actioner pur et dur, de film de fantasy espiègle et désabusé, pour s'aventurer dans des territoires plus étranges et plus inattendus.
En gros, à partir de là et jusqu'à la dernière demi-heure où, fin en queue de poisson oblige, ça s'emballe à nouveau, le film se fige.
Et en même temps s'étend.
Les trois principaux protagonistes se retrouvent quasiment seuls en scène (et encore, pendant un bon bout de temps ne sont-ils plus que deux) et évoluent sur un fond de menace sourde et de violence larvée pas piqué des hannetons vers un destin de plus en plus incertain.
Le tout dans un décor de fin du monde, minéral, désincarné qui ne fait pas peu pour rendre le film à la fois inquiétant et bizarrement dépréssif.
Ce qui rend assez bien justice aux débats internes qui agitent les trois gaillards depuis quelques épisodes, d'ailleurs. Débats qui arrivent ici en quelque sorte à leur paroxysme.
Qu'on ne s'y trompe pas: pendant toute cette partie, il se passe en fait plein de choses.
Mais la mise en scène provoque une espèce d'engourdissement qui confine à l'hypnose et qui donne l'impression - fort réussie, ma foi - que l'action s'est arrêtée et qu'elle plane en quelque sorte au-dessus du film.
Jusqu'à ce que poum paf, comme ça, d'un coup d'un seul tout donne l'impression de se remettre en place et de repartir de plus belle pour une demi-heure d'un final somme toute assez haletant.
Tout cela et quelques détails triviaux mais perturbants pour tout qui est habitué à l'univers cinématographique de Harry Potter (pas une seconde ne se déroule à Poudlard, par exemple), donne un film qui, s'il n'est pas parfait, est quand même pétri de qualités: plus fluide, plus lisible que ses prédécesseurs, il est aussi plus mature et surtout plus maitrisé.
Et puis il a sans doute LA qualité qui fait le sel de ce genre de saga: il donne furieusement envie de voir la suite !
Cote: ***
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