lundi 2 mai 2011


Bifff 29: fin de bail (avant qu'on ne soit déjà au Bifff 30).

Vous savez ce que c'est, hein, à force.

Tous les ans, à la fin du Bifff, je me fais une espèce de déprime/descente/décompression qui s'accompagne d'une perte d'intérêt pour le cinéma.

Ce coup-ci, ce fût particulièrement long: presque deux semaines et je n'ai même pas encore posté les comptes rendus des deux derniers films vus au festival.
Sans compter ceux des trois films vus avant celui-ci (parfois longtemps avant, d'ailleurs), auxquels je règlerai leur compte dans un avenir proche et en tir groupé, comme le veut la tradition ("Scream 4" aura quand même droit à sa chronique particulière, faut pas pousser non plus...

Allez, en attendant et pour enterrer une bonne fois pour toute le Bifff cuvée 2011, voilà les deux dernières critiques qui lui sont attenantes.

23. "The Ward" de John Carpenter (USA).
1966. Une jeune pyromane est envoyée dans une institution spécialisée où il se passe de drôles de choses. La nuit.
Onze ans, donc, que l'on attendait ça.
Onze ans, depuis le déjà fort décrié "Ghosts of Mars", vu au Bifff 2001 en V.O. non sous-titrée.
Eh, oui, on est un peu déçu.
Non, rien de nouveau sous le soleil.
Oui, l'intrigue de ce nouvel opus est quelque peu rabâchée. Et que dire de son twist final, particulièrement éculé chez les grecs (oui, tant qu'à faire, moi aussi je ressors des jeux de mots de 1935) ?
Et puis, c'est vrai, c'est un peu lent...
Mais, allez...
Etait-ce pour autant la peine de huer ce film pas non plus indigne, pas non plus honteux, alors que des bouses de la taille de "La Proie" ou "Troll Hunter" (qui avait lui le mérite de l'originalité, c'est vrai) se font en fin de compte applaudir ?
Certainement pas.
Et celà pose d'ailleurs à nouveau de solides questions quant à savoir ce que les festivaliers viennent vraiment chercher ici.
Mais baste, l'heure n'est plus au débat.
Contentons-nous de dire que ce fûr un réel plaisir de revoir un peu de fantastique classique et à "l'ancienne". De l'artisanat robuste et bien ficelé, même si pas original pour deux sous. Avec un rebondissement final attendu mais bien amené, une belle ambiance, un tout petit peu de gore bon teint et une remise en perspective habile, à l'aune de l'ultime révélation, de tout ce qui faisait au départ que l'on croyait le film peu vraisemblable.
En plus, le casting féminin est plaisant et le moins que l'on puisse dire c'est que le vieux Carpenter sait y faire avec une caméra - et pas qu'un peu.
Et rien que ça, après toutes les bouses floues et mal cadrées que l'on doit s'envoyer à longueur de festoche, et bien ça repose et puis ça fait plaisir !

Cote: *** (juste pour faire chier, na !)

24. "Monsters" de Gareth Edwards (USA).
Six ans après la découverte d'une forme de vie extraterrestre et son arrivée sur Terre après la désintégration accidentelle d'une sonde au-dessus du Mexique, les autorités tentent de circonscrire une éventuelle invasion par la création d'une zone de sécurité entre les Etats-Unis et le Mexique. Un reporter est chargé par son patron de ramener la fille de celui-ci au bercail... et se retrouve forcé de traverser la zone infectée.
Bon, ça a pas coûté cher, c'est fait avec peu de moyen (mais chapeau aux - rares -effets spéciaux), c'est en grande partie improvisé (un peu trop quand on en vient aux dialogues, ridicules, d'ailleurs) et on sent bien la métaphore sur l'Amérique en proie à la menace terroriste ainsi que la charge envers sa politique d'immigration (ou l'un, ou l'autre, je ne sais plus et, après tout, chacun est libre de se faire son propre film dans le film, hein).
Mais bon, ce truc qui lorgne nettement du côté de "District 9" et de "Cloverfield", malgré toutes ses bonnes intentions et le buzz qu'il a - une fois de plus - généré est surtout assez implacablement chiant.
Il ne se passe pour ainsi dire rien, ou si peu, c'est de nouveau à peine filmé, à peine mis en scène, la direction d'acteur est pour le moins approximative et - une fois de plus, je le répète - les dialogues sont à se pisser dessus de par leur comique involontaire ("et sinon... est-ce que tu as un animal de compagnie ?").
Bref, encore un truc survendu et inepte, ni fait ni à faire, sans beaucoup d'intérêt ni d'enjeu (à part peut-être le fait d'être le témoin involontaire d'une parade nuptiale de poulpes de l'espace, sensé représenter l'amour naissant entre les deux protagonistes). Une promenade dans la jungle, quoi... Un film de vacances.
(Baille...)

Cote: *

Et à l'année prochaine.

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