mardi 31 mai 2011

Bébête Show.

"La Conquête" de Xavier Durringer (F); avec Denis Podalydès, Florence Pernel, Bernard Le Coq, Michèle Moretti, Samuel Labarthe, Saïda Jawad...

6 mai 2007. Second tour des élections présidentielles. Nicolas Sarkozy, cloîtré chez lui et sur de sa victoire cherche en vain à joindre Cécilia, son épouse, qui le fuit. Il se remémore alors son ascension vers le poste suprême, au cours des cinq dernières années. Cinq années de coups foireux et de combats dans l'ombre...

N'y allez pas, ça dure trois heures !

Euh... Non... Ca c'est l'autre bouse aquatique, là...

Bon... N'y allez pas: c'est vraiment trop con !

Oui. Là oui.

Parce que "La Conquête", ce n'est pas mauvais, c'est très mauvais. Très très, même, aurait-on envie de dire.

Bien entendu, sur le papier ça avait déjà de quoi désarçonner et laisser perplexe. Premier film sur un président de la République en fonction, la belle affaire !

Parce que, après tout, à quoi bon ? Sarkozy lui-même avait déjà fait tout ce qui était possible pour désacraliser l'homme et la fonction, non ? Et le film lui-même ne semblait déjà qu'une sorte de reflet de sa propre attitude vulgaire et bling bling...

Oui. On pouvait se le dire.

Là où ça coince et ou ce n'est pas loin de sidérer réellement c'est qu'au niveau ratage, le résultat à l'écran dépasse - et de loin - tous les pronostics, toutes les prévisions.
Ca en force presque l'admiration, tiens.

D'abord, ce truc atone et affreusement plan plan ne nous apprend rien.
Ni sur Sarko, ni sur les coulisses, ni sur les affaires, ni même sur son divorce.

Du moins rien qu'on ne sache déjà.
Rien que l'on n'ait pu lire en long en large et en travers dans la presse de l'époque en tout cas. C'est particulièrement flagrant dès que l'on en vient aux dialogues, affreux, poussifs, qui se contentent de recycler les bons mots "historiques" comme autant de punchlines indignes, anonnés bravement par de pauvres acteurs en roue libre.

Parlons-en, d'ailleurs, tiens, des acteurs !

Car c'est bien là que le bât blesse le plus furieusement.

Podalydès imite Sarkozy, Le Coq (et pourtant: Bernard, pas Yves !) imite Chirac, etc.
Résultat, on a bien vite l'impression de se trouver devant un spectacle de Laurent Gerra (ou de Nicolas Canteloup, allez, pour être un chouïa moins méchant) ou devant un très, très mauvais numéro des Guignols.

Le comble de la mise en abyme étant de ce point de vue atteint lors d'une scène terrifiante - y a pas d'autres mots - qui voit Samuel Labarthe imitant Villepin qui imite PPDA !
Avouons-le: atteindre un tel niveau d'indigence scénaristique c'est carrément de l'art (la scène se répètera d'ailleurs plus tard de manière encore plus tartignole avec Dominique Besnehard et son inénarrable cheveu sur la langue singeant Ségolène Royal. Misère !)

Le truc est donc perpétuellement le cul entre deux chaise: d'un côté la tentation humoristique (parce qu'on sent bien que par moment cela tend sciemment vers la comédie, même si à l'arrivée ça ne fait rire qu'à ses dépends), de l'autre la fable politique faiblarde, le tout emballé dans un drame romantique dont la banalité affligeante (un type perd sa femme et il est triste) n'est pas vraiment là pour relever le niveau.

Comme en plus ce brol est emballé avec la finesse d'un vieil épisode de "Louis la Brocante" (en gros c'est pas réalisé à part quelques effets tellement appuyés qu'ils en deviennent tarte à la crème), on a vite fait de s'en désinteresser et de regarder sa montre.

Car c'est bien ça le pire: ça ne dure peut-être pas trois heures mais c'est quand même looooooooooooong. Mais looooooooooooong !!!!!

En deux mots comme en cent: "La Conquête"; un film inutile sur un sujet devenu futile à force d'autocaricature.

My advice ? Ben n'y allez pas, hein...

Cote: °

Aucun commentaire: