samedi 21 mai 2011

Le retour du Grand Méta-Ghostface.

"Scream 4" de Wes Craven (USA); avec Neve Campbell, David Arquette, Courteney Cox, Rory Culkin, Emma Roberts, Anthony Anderson...

Dix ans après les derniers crimes perpétrés par Ghostface, Sidney Prescott a enfin réussi à tourner la page et est de retour à Woodsboro pour la sortie de son premier roman. Ses retrouvailles avec sa jeune cousine Jill et le couple Dewey/Gale seront de courte durée. Car le tueur est de retour et il semble que cette fois les règles aient changées.

Onze ans après avoir bouclé ce qui devait être une trilogie, Wes Craven est donc de retour aux affaires pour ce qui ressemble fort à un suicide en beauté.

Délestant définitivement la série de tout sérieux il signe en effet, à l'image de la scène d'ouverture en forme de poupées-gigognes, un film qui est à la fois une suite du premier "Scream" et son remake.
Ainsi que sa parodie.
Et le remake de sa parodie (la série des "Stab", présente dès "Scream 2" ).
C'est donc aussi bien une parodie de remake que le remake d'une parodie.
Une sorte de méta-film.
Ou une parodie de méta-film ?
Une méta-parodie ?

Tout cela à la fois.

Vous suivez ?

Bon, résumons nous...

Donc, en gros et tout un gardant une espèce de premier degré effarant quand on sait ce que ça cherche à faire, voilà un bon film d'horreur mainstream, à l'ancienne, fleurant bon les années '90, évitant la surenchère et le craspec', qui cite à tout va et s'autoparodie en cours de route avec une maestria assez confondante, il faut bien le dire.

Bon, ça ne fait pas vraiment peur, on n'en est plus là, mais ça réussi quand même au milieu de toute cette méta-critique, à ménager un suspense impressionnant et quelques twists étonnants, tout en jouant sur l'intelligence et l'orgueil du spectateur qui croit bien vite avoir tout compris (c'est lui, c'est pas lui, ah si c'est lui et puis boum, finalement...).
Et c'est d'autant plus à l'honneur du vieux Wes de réussir ce tour-là, surtout quand on sait à quel point ce 4 suit la ligne du 1 (meta-remake de parodie, vous suivez toujours ?).

Le seul petit bémol, si il devait absolument y en avoir un, serait à chercher du côté des meurtres proprement dits, qui manquent d'homogénéité dans leur invention et leur intensité (certains sont très originaux et parfois fort gore, d'autres sont complètement expédiés avec l'eau du bain), ce qui fait parfois un peu retomber la sauce.

Mais ne boudons pas pour autant notre plaisir.

Nettement meilleur que les deux premières séquelles, donc, servi par une réalisation classique et fluide tout à fait idoine et par un casting solide d'où émergent quelques fort belles jeunes pousses (Emma Roberts et Hayden Pannetiere en tête), ce quatrième et cette fois-ci semble-t-il dernier opus résonne comme le fort beau chant du Cygne d'une série, d'un genre et sans doute d'un réalisateur qui, avouons-le, en dehors de cette saga ne semble plus avoir grand'chose à dire.

Raisons de plus pour profiter pleinement de cet ultime sursaut, non ?

Cote: ***

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