More than a feeling...
"Les Chèvres du Pentagone" (The Men Who Stare at Goats) de Grant Heslov (USA); avec George Clooney, Ewan McGregor, Jeff Bridges, Kevin Spacey, Robert Patrick, Stephen Lang...
Bob Wilton, journaliste peu ambitieux, vient de se faire plaquer par sa femme. Désespéré, il décide, dans une ultime tentative pour la récupérer, de l'impressionner en partant sur le terrain couvrir le conflit irakien. Sur place, il fait la connaissance de Lyn Cassady, prétendu membre d'une unité militaire d'élite fondée par le fantasque Bill Django et combattant le terrorisme grâce aux pouvoirs paranormaux de ses membres.
De prime abord, une sympathique découverte que ce petit film crâmé du bulbe qui semble avoir été mis sur pied par une bande de potes dans le seul but de délirer et de s'écarter des chemins tracés par leurs carrières respectives.
Pour sa première réalisation, le scénariste Grant Heslov ("Good Night, and Good Luck") a fait appel à son pote George, lequel, un peu comme pour Haïti mais dans un tout autre but, a fait péter le carnet d'adresses et a rassemblé autour de lui une certaine idée de la dream team comique.
Car, on l'aura compris, le film est une pure comédie (et une bien givrée, encore) qui n'a été conçue que pour faire plaisir.
Aux acteurs comme au public.
C'est d'ailleurs en ça que l'objet s'écarte des productions d'autres zinzins américains tels que David O. Russell, Wes Anderson ou Spike Jonze, auxquelles il fait pourtant furieusement penser par endroits, surtout dans le ton.
Mais ici on n'est venu que pour se marrer un bon coup et le moins que l'on puisse dire c'est que l'affaire reste totalement dépourvue de prétention (comme le confirme en passant la manière dont Clooney s'acharne ici à casser son image de tombeur en se ridiculisant à grands coups de perruques et de moustaches postiches).
Heureusement, d'ailleurs...
Parce que le reste ne suit pas vraiment.
En un mot comme en cents, le problème, c'est que ça ne va nulle part.
Une fois le postulat de base posé, le film se barre en totale sucette et s'envole dans l'atmosphère en nous trainant dans son sillage sans qu'on sache vraiment ni où ça va nous mener ni surtout quand ça va s'arrêter.
Ce qui, avouons-le, pourrait être une foutrement bonne qualité !
Oui. Si c'était un tant soit peu tenu ou maîtrisé.
Mais le problème c'est que ça ne l'est pas du tout, du tout...
Résumons-nous: l'idée de base est excellente.
Fantastique, même.
Mais passé ça, y a rien. Pas de scénario, pas d'histoire... Que des circonvolutions.
Des hauts, des bas. Des pleins, des déliés.
C'est tellement volatil qu'on menace de décrocher à tout instant.
Alors, ben, on se raccroche à ce qu'on peut.
Quelques idées délirantes (les chèvres, déjà), quelques gags vraiment très drôles, des dialogues qui claquent...
Et, surtout: les acteurs !
On a déjà parlé de George Clooney et de ses dégaines ahuries (il est toujours très bon dans les rôles de parfait idiot. Ici comme chez les Coen, auxquels on pense souvent aussi, tiens - "Burn After Reading" en est un récent exemple).
Mais les autres sont à l'avenant: Bridges qui s'en donne à coeur joie dans un rôle réminicent d'un certain Lebowski (les Coen, encore ???), Kevin Spacey qu'on est content de retrouver dans le rôle du méchant crétin, McGregor, parfait en victime permanente ou encore l'étonnant Stephen Lang (le méchant d' "Avatar") dans le rôle d'un général à la fois solide et curieusement zen.
C'est en fin de compte surtout grâce à eux que l'on ne s'ennuie pas devant ce petit film qui se perd lui-même en route et qui avance décidément trop en roue libre pour que l'on puisse en dire plus de bien que cela...
Mais même si ça s'oublie dans le quart d'heure qui suit la sortie de la salle, au moins, sur le moment, ne ce sera-t-on pas ennuyé.
Du moins pas trop.
Allez: pas toujours.
Et quand on a ri, ben... on a vraiment ri.
Cote: **
lundi 25 janvier 2010
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