dimanche 10 janvier 2010


Au turbin, Jean Gabin !

Mille milliards de dollars !

On est déjà presque à la mi-janvier et il y a encore cinq films de 2009 à chroniquer ! Ca va aller, ouais, feignasse ?

Bon, donc, mettons les bouchées double tout en expédiant le bazar (hein ?): comme à la (mauvaise) habitude de l'année dernière, on va faire des critiques groupées histoire de nettoyer un peu tout ça et de pouvoir reprendre sur de bonnes bases avec la critique de "Sherlock Holmes" (bientôt, peut-être...).

Avec tout de suite une première fournée d'articulets consacrés à trois vieilleries.
"Avatar" et "Max les Maximonstres" suivront avec des posts un tant soit peu plus roboratifs (et Tondu).

Enfin, on verra, c'est histoire de dire, aussi...

Alors, voila, attention, c'est parti !

"Le Vilain" d'Albert Dupontel (F); avec Albert Dupontel, Catherine Frot, Bouli Lanners, Nicolas Marié, Bernard Farcy, Philippe Duquesne...

En gros, pif paf et à la louche; suite à un hold-up manqué, un gangster se réfugie chez sa brave vieille maman perdue de vue depuis vingt ans et essaye de lui cacher ses véritables activités. Celle-ci n'est pas dupe et décide bien vite de donner une leçon à son affreux rejeton.

Ah !
Il est bien loin le bon temps de "Bernie", oui !
Mais convenons quand même que le brave Dupontel à encore de beaux restes.
Après les très légers "Le Créateur" et "Enfermés Dehors", le voila donc qui revient par la fenêtre avec ce plaisant "Vilain" qui, tout en photo sépia, banlieue nostalgique et bricolage foutraque lorgne bizarrement vers le côté sombre d'un certain Jeunet.
"Amélie Poulain" mais en méchant, en quelque sorte...

Ca grince et c'est acide, cruel et savoureusement politiquement incorrect comme Bébert sait si bien le faire.
Joliment emballé, qui plus est, à défaut d'être vraiment bien écrit. Vif, enlevé (il y a entre autres deux très étonnantes courses-poursuites/fusillades) et somme toute fort drôle.

Bref, c'est oubliable mais sur le coup on ne s'ennuie pas en compagnie de deux acteurs (oui, à part l'excellent Nicolas Marié et vaguement Bouli dans son plus mauvais rôle il n'y a quasiment que les deux comédiens principaux à l'écran pendant tout le film) qui s'en donnent à coeur joie: Dupontel toujours agréablement cabot et Catherine Frot, étonnante et épatante dans son rôle de vieille dame indigne à la curieuse frimousse de petite pomme ridée...

L'un dans l'autre, pas le film du siècle mais du solide divertissement "auteurisant" et branquignol.

Des provisions pour l'hiver, en quelque sorte...

Cote: **

"Rapt" de Lucas Belvaux (F); avec Yvan Attal, Anne Consigny, André Marcon, Françoise Fabian, Alex Descas, Gérard Meylan...


L'industriel Stanislas Graff est enlevé et séquestré par un commando d'hommes cagoulés. Enfermé, humilié, torturé, il résiste tant bien que mal.
Au dehors, les révélations sur sa vie privée font se fissurer les certitudes de ses proches et s'écrouler un monde jusque là soigneusement tenu.

Oui, bon, alors ici on est carrément aux antipodes du précédent, évidemment, avec un film froid, carrément ascétique, à l'image de son interprête principal, Yvan Attal, aux traits douloureusement tirés pour l'occasion.

On pourrait d'ailleurs le lui reprocher (au film, pas à Attal) mais au final il n'en est rien, tant il est vrai que cette froideur, cette théatralité, sert le sujet.

Car au delà de la reconstitution extrèmement fidèle de l'affaire Empain (en gros, y a quasiment que les noms qui changent), l'essentiel se situe évidemment ailleurs: au niveau de ce que son enlèvement révèle du capitaine d'entreprise, de ce que ses proches subissent et de ce qu'ils lui font subir - et lui reprochent - en retour.

A ce niveau, on frôle la tragédie grecque et certaines scènes (comme celle du déjeuner où il explose sous les reproches et demande si on lui a demandé, à lui, ce qu'il avait souffert pendant sa captivité) sont exemplaires d'intensité.

Dans ce qu'il montre de la réalité sociale et économique, de la raison l'emportant sur les émotions et le vécu d'un homme, "Rapt" est un film dur et froid, tranchant, certainement peu aimable, mais un film fort et juste, porté par des comédiens d'exception (Attal, bien sûr mais aussi Anne Consigny, André Marcon et Françoise Fabian).

L'histoire d'une chute. Qui fait froid dans le dos.

Cote: ***

"Brothers" de Jim Sheridan (USA); avec Jake Gyllenhaal, Natalie Portman, Tobey Maguire, Sam Shepard, Mare Winningham, Bailee Madison...

Sam et Grace sont un couple irréprochable, parents de deux petites filles, ils semblent s'aimer plus que tout. Sam, marine, est envoyé en mission en Afghanistan. Il confie dès lors à son frère Tommy, fraîchement sorti de prison, la garde de sa petite famille. Rapidement, Sam est porté disparu en mission et présumé mort. Tommy et Grace, contre toute attente, se rapprochent l'un de l'autre. Jusqu'à ce que Sam rentre au pays.

Oui, vous pouviez vous y fier, "Brothers" est un film qui fournit exactement ce qui est écrit sur sa boîte: un bon gros mélo des familles, dégoulinant de pathos et débordant de larmes.

Il n'en est pas pour autant dépourvu de qualités, que nenni.
Toute la première partie est chargée d'une véritable émotion, palpable, prégnante, devant laquelle il est difficile de ne pas verser sa petite larmichette.
Une première partie qui plus est tellement intense, dans son contenu dramatique, qu'elle fait carrément grincer des dents et crisper les machoires.

Las, et au-delà de la partie afghane, burnée mais déjà presque embarassante de manichéisme, lorsque le héros rentre au bercail, tout se complique.

La faute à quoi ?

La faute à qui, plutôt...
A Tobey Maguire, malheureusement, tellement en surjeu permanent avec ses yeux de lapin pris dans les phares qu'il en devient gênant.
Et c'est d'autant plus dommage que ses partenaire, eux, sont top notchs et la jouent intelligemment "en dessous": de Jake Gyllenhaal et Natalie Portman, tous deux "Oscar worthy" comme disent les espagnols, à la toute jeune Bailee Madison (qui réussi quand même à voler quelques scènes à ses aînés) en passant par le toujours impeccable Sam Shepard.

Mais voila, il faut avouer que le pauvre Tobey n'est pas aidé non plus par un scénario qui en rajoute trois couches dans le mélo, une réalisation trop en retrait et une fin abrupte, limite en queue de poisson.

Dommage, parce que pendant quarante minutes on pensait vraiment tenir quelque chose...

Cote: **

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