L'auberge espagnole.
"Hôtel Woodstock" (Taking Woodstock) de Ang Lee (USA); avec Demetri Martin, Imelda Staunton, Emile Hirsch, Kelli Garner, Liev Schreiber, Mamie Gummer...
1969. Elliot est décorateur et habite Greenwich Village. Traversant une mauvaise passe, il est contraint de retourner chez ses parents qui gèrent un motel dans le nord de l'état de New York. Mais l'entreprise familiale périclite elle aussi. Devenu président de la chambre de commerce locale, Elliot apprend que la ville voisine vient de refuser qu'un festival hippie soit organisé sur son territoire. Tentant le tout pour le tout, Elliot contacte les promoteurs du spectacle...
La question que l'on peut légitimement se poser à propos de Ang Lee, après tout, c'est "est-il schizophrène?".
Parce que, franchement, à ce point d'éclectisme ça commence à friser la maladie mentale, non ?
Bien sûr, on peut, en cherchant bien, trouvers des lignes conductrices à son "oeuvre" (si tant est, encore, que c'en soit une): l'homosexualité, la recherche des origines, celle de la figure paternelle, le déracinement...
Oui, bon...
Mais quoi ?
D'un film de sabre à une adaptation de comics, d'un western à Jane Austen, qui est-il? (d'où vient-il? Formidable robot des temps nouveaux. Mouarf ! Désolé, j'ai pas pu m'en empêcher).
Et surtout: que cherche-t-il à faire?
A cheval sur deux pays, deux continents et donc sur autant de cultures, de cinématographies et - par delà - de types de narrations, Ang Lee surprend toujours.
Et malheureusement sans pour autant toujours convaincre.
D'où cette impression de flottement qui, depuis toujours, surplombe toute sa filmographie.
Le résultat, c'est une impression générale de dilettantisme.
Une manière de se dire que Ang Lee, inspiré par son sujet et transcendé par ce qu'il peut en faire réalisera de bonnes choses ("Raisons et Sentiments", "Tigre et Dragon", "Brokeback Mountain", "Lust, Caution",...).
Et que, parallèlement, traitant trop le matériau de base en touriste parce que trop fasciné par l'exercice de style, il est capable de totalement laisser échapper l'enjeu, quitte à passer complètement à côté de la floche.
C'est malheureusement le cas ici, avec ce petit film gentillet, presque mignon, qui pourtant sans avoir l'air d'y toucher à comme thème principal une certaine perte de l'innocence.
A travers l'histoire de ce jeune juif trop sérieux et trop sage, étouffé par une mère castratrice et laissé pour compte par un père démissionnaire, qui se dévergonde brusquement en prenant une part décisive dans l'organisation d'un festival historique - symbole de toute une époque et de tout un mouvement - il aurait pu pour une fois toucher à quelque chose de presque universel.
Et, encore une fois, il n'y parvient pas.
Dommage...
D'autant que la forme qu'épouse sa narration, visitant Woodstock par les coulisses sans jamais l'aborder frontalement ni céder à la tentation vériste du rockumentaire (on ne voit vraiment la scène qu'une seule fois, quand tout est fini) est plus qu'intéressante, réellement intrigante.
Mais à force de vouloir courir trop de lièvres à la fois, multipliant les personnages et les points de vue sans jamais en adopter aucun de manière suivie et un tant soit peu sérieuse, en essayant de passer par tous les chemins obligés de ce genre d'exercice, quitte à sombrer dans les stéréotypes et la tarte à la crème (libération sexuelle, drogue, homosexualité, conflits familiaux, rejet de l'autorité...), Ang Lee finit par se fourvoyer totalement et par accoucher d'un film mou et confus, qui part tellement dans tous les sens sans rien creuser qu'il en devient volatil, inintéressant et malheureusement totalement oubliable.
Reste la réalisation, très fluide et maîtrisée, le montage, inventif et efficace et - de manière hélas trop irrégulière, la multiplication des personnages empêchant singulièrement la plupart d'entre eux d'exister - l'interprétation.
A ce titre, il est d'ailleurs bon de signaler la performance hallucinante et hallucinée d'Imelda Staunton, absolument sidérante dans le rôle de la mère avare, râleuse et survoltée.
Hélas, une fois de plus et pour reprendre la sempiternelle formule, la somme de toutes ce choses ne donne pas un film, ou si peu.
Car si il y a vraiment "un peu de tout" dans "Hôtel Woodstock", c'est en doses tellement infinitésimales et surtout mal équilibrées que le brouet jamais ne prend.
Alors qu'au final il reste quand même singulièrement sur l'estomac.
Cote: *
1969. Elliot est décorateur et habite Greenwich Village. Traversant une mauvaise passe, il est contraint de retourner chez ses parents qui gèrent un motel dans le nord de l'état de New York. Mais l'entreprise familiale périclite elle aussi. Devenu président de la chambre de commerce locale, Elliot apprend que la ville voisine vient de refuser qu'un festival hippie soit organisé sur son territoire. Tentant le tout pour le tout, Elliot contacte les promoteurs du spectacle...
La question que l'on peut légitimement se poser à propos de Ang Lee, après tout, c'est "est-il schizophrène?".
Parce que, franchement, à ce point d'éclectisme ça commence à friser la maladie mentale, non ?
Bien sûr, on peut, en cherchant bien, trouvers des lignes conductrices à son "oeuvre" (si tant est, encore, que c'en soit une): l'homosexualité, la recherche des origines, celle de la figure paternelle, le déracinement...
Oui, bon...
Mais quoi ?
D'un film de sabre à une adaptation de comics, d'un western à Jane Austen, qui est-il? (d'où vient-il? Formidable robot des temps nouveaux. Mouarf ! Désolé, j'ai pas pu m'en empêcher).
Et surtout: que cherche-t-il à faire?
A cheval sur deux pays, deux continents et donc sur autant de cultures, de cinématographies et - par delà - de types de narrations, Ang Lee surprend toujours.
Et malheureusement sans pour autant toujours convaincre.
D'où cette impression de flottement qui, depuis toujours, surplombe toute sa filmographie.
Le résultat, c'est une impression générale de dilettantisme.
Une manière de se dire que Ang Lee, inspiré par son sujet et transcendé par ce qu'il peut en faire réalisera de bonnes choses ("Raisons et Sentiments", "Tigre et Dragon", "Brokeback Mountain", "Lust, Caution",...).
Et que, parallèlement, traitant trop le matériau de base en touriste parce que trop fasciné par l'exercice de style, il est capable de totalement laisser échapper l'enjeu, quitte à passer complètement à côté de la floche.
C'est malheureusement le cas ici, avec ce petit film gentillet, presque mignon, qui pourtant sans avoir l'air d'y toucher à comme thème principal une certaine perte de l'innocence.
A travers l'histoire de ce jeune juif trop sérieux et trop sage, étouffé par une mère castratrice et laissé pour compte par un père démissionnaire, qui se dévergonde brusquement en prenant une part décisive dans l'organisation d'un festival historique - symbole de toute une époque et de tout un mouvement - il aurait pu pour une fois toucher à quelque chose de presque universel.
Et, encore une fois, il n'y parvient pas.
Dommage...
D'autant que la forme qu'épouse sa narration, visitant Woodstock par les coulisses sans jamais l'aborder frontalement ni céder à la tentation vériste du rockumentaire (on ne voit vraiment la scène qu'une seule fois, quand tout est fini) est plus qu'intéressante, réellement intrigante.
Mais à force de vouloir courir trop de lièvres à la fois, multipliant les personnages et les points de vue sans jamais en adopter aucun de manière suivie et un tant soit peu sérieuse, en essayant de passer par tous les chemins obligés de ce genre d'exercice, quitte à sombrer dans les stéréotypes et la tarte à la crème (libération sexuelle, drogue, homosexualité, conflits familiaux, rejet de l'autorité...), Ang Lee finit par se fourvoyer totalement et par accoucher d'un film mou et confus, qui part tellement dans tous les sens sans rien creuser qu'il en devient volatil, inintéressant et malheureusement totalement oubliable.
Reste la réalisation, très fluide et maîtrisée, le montage, inventif et efficace et - de manière hélas trop irrégulière, la multiplication des personnages empêchant singulièrement la plupart d'entre eux d'exister - l'interprétation.
A ce titre, il est d'ailleurs bon de signaler la performance hallucinante et hallucinée d'Imelda Staunton, absolument sidérante dans le rôle de la mère avare, râleuse et survoltée.
Hélas, une fois de plus et pour reprendre la sempiternelle formule, la somme de toutes ce choses ne donne pas un film, ou si peu.
Car si il y a vraiment "un peu de tout" dans "Hôtel Woodstock", c'est en doses tellement infinitésimales et surtout mal équilibrées que le brouet jamais ne prend.
Alors qu'au final il reste quand même singulièrement sur l'estomac.
Cote: *
1 commentaire:
Ca tombe bien j'avais envie de le voir ta critique me pousse a attendre le dvd alors...
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