Who watches...
"Watchmen" de Zack Snyder (USA); avec Billy Crudup, Malin Akerman, Patrick Wilson, Carla Gugino, Jackie Earle Haley, Jeffrey Dean Morgan...
Etats-Unis, 1985. Lorsque l'un de ses anciens collègues est assassiné, Rorschach, justicier masqué n'ayant jamais renoncé à sa mission, mène l'enquête. Et découvre un gigantesque complot visant à éliminer un à un tous les super-héros, allant même jusqu'à menacer la paix mondiale. Déterminé à enrayer la machine, il recontacte ses anciens camarades voués à une retraite forcée et découvre avec perplexité les liens étroits que semble entretenir la conjuration avec le passé de ceux-ci. Et également le sien.
Attention: film-culte!
Pas en devenir, non, non. Film-culte, point barre.
Et pourtant, on sait à quel point ce n'était pas gagné, avec cette BD mythique, réputée inadaptable, due au talent illuminé d'Alan Moore, déjà auteur des tout aussi monumentaux "From Hell", "V pour Vendetta" ou "La Ligue des Gentlemen Extraordinaires", portés à l'écran avec des fortunes diverse.
Le garçon est réputé pour ne pas avoir tout à fait ses frites dans le même cornet, d'ailleurs, et son travail est à l'avenant.
En particulier ici, dans ce "roman graphique" colossal où se croisent ucronie, mythologie et politique-fiction...
Vingt ans qu'Hollywood essaie d'adapter le bazar à l'écran!
Vingt ans et quasiment autant de talents attachés aux divers projets.
Terry Gilliam fût un temps envisagé (et on peut d'ailleurs se demander ce qu'il en aurait fait, avec toute la démesure dont on le sait capable).
Paul Greengrass, Darren Aronofsky et bien d'autres s'y sont cassés les dents.
Il fallait donc bien tout le talent visionnaire de Zack Snyder, déjà auteur de l'adaptation pour le moins culottée d'une autre brique du genre, le "300" de Frank Miller, et probablement l'une des plus belles révélations - en tout cas d'un point de vue stylistique - de ces dernières années (avec Christopher Nolan, entre autres...) pour réussir ce que l'on peut allègrement qualifier de tour de force.
Car c'en est un, et pas un petit! Pas un léger. Et il n'est pas anodin, surtout, en ce qu'il propose carrémment - comme le précédent film de son auteur, d'ailleurs - une autre façon d'aborder le cinéma.
Ni plus, ni moins.
Arriver à condenser toute la folie, la grandiloquence, la complexité, la... y a pas de mots... du matériau d'origine en un seul film (de presque trois heures, il est vrai, mais quand même), rien que ça, ça vaut déjà les félicitations du jury.
Pousser le vice, si j'ose dire, jusqu'à le rendre digeste, même fluide, et, par delà, passionnant, ça, ça appelle carrément la pluie de médailles et de superlatifs.
Et emballer le tout dans ce qui est sans doute, du point de vue du style et de la technique, l'un des plus beaux films de genre que l'on ait vu depuis longtemps, là, c'est plus la floche, c'est tout le manège qui vient avec!
Certes, certes, bien sûr... Le film n'est pas sans défaut.
Difficile, par exemple, de faire passer à l'écran un personnage aussi "bédéesque" que le Docteur Manhattan.
Qui entraîne ce "Watchmen" pourtant globalement fort sombre et violent vers des eaux légèrement kitch, on ne peut pas dire le contraire. Toutes les scènes sur Mars, à ce titre, ont un peu du mal à passer, c'est vrai.
Et puis aussi, défaut commun à trop de films de super-héros, la fin est un peu sacrifiée, bien que tirée en longueur, avec son dénouement inutilement embrouillé et son "combat final" (ce n'en est pas vraiment un) par trop boursouflé.
Mais ce ne sont qu'infîmes chipotages qui ne viennent même pas rayer la surface de l'objet, par ailleurs d'une excellence quasiment complète, unanime.
La direction artistique, d'abord, soufflante.
La réalisation ensuite, virtuose, on ne le dira jamais assez.
Le scénario, fluide et passionnant.
Les personnages enfin, admirablement écrits et interprétés par des acteurs peu connus mais particulièrement inspirés et bien choisis (mention spéciale à Jackie Earle Haley, magistral dans le rôle de Rorschach).
Sans oublier la B.O. à la fois inspirée et décalée où se croisent Leonard Cohen et Nena, Bob Dylan et Simon & Garfunkel (si!).
A l'arrivée - et à l'image du livre qui l'a inspiré - "Watchmen" est un monument en plus d'être un grand,un très grand moment de pur cinoche.
Un film unique et multiple à la fois, tour à tour drôle, émouvant, terrifiant... Et toujours captivant!
Un film qui se permet de mêler les styles sans jamais s'écarter de son sujet.
Du vrai cinéma populaire ET intelligent, fidèle à l'oeuvre visionnaire dont il est issu.
Culte, je vous dis, culte!
Tout simplement...
Cote: ****
Etats-Unis, 1985. Lorsque l'un de ses anciens collègues est assassiné, Rorschach, justicier masqué n'ayant jamais renoncé à sa mission, mène l'enquête. Et découvre un gigantesque complot visant à éliminer un à un tous les super-héros, allant même jusqu'à menacer la paix mondiale. Déterminé à enrayer la machine, il recontacte ses anciens camarades voués à une retraite forcée et découvre avec perplexité les liens étroits que semble entretenir la conjuration avec le passé de ceux-ci. Et également le sien.
Attention: film-culte!
Pas en devenir, non, non. Film-culte, point barre.
Et pourtant, on sait à quel point ce n'était pas gagné, avec cette BD mythique, réputée inadaptable, due au talent illuminé d'Alan Moore, déjà auteur des tout aussi monumentaux "From Hell", "V pour Vendetta" ou "La Ligue des Gentlemen Extraordinaires", portés à l'écran avec des fortunes diverse.
Le garçon est réputé pour ne pas avoir tout à fait ses frites dans le même cornet, d'ailleurs, et son travail est à l'avenant.
En particulier ici, dans ce "roman graphique" colossal où se croisent ucronie, mythologie et politique-fiction...
Vingt ans qu'Hollywood essaie d'adapter le bazar à l'écran!
Vingt ans et quasiment autant de talents attachés aux divers projets.
Terry Gilliam fût un temps envisagé (et on peut d'ailleurs se demander ce qu'il en aurait fait, avec toute la démesure dont on le sait capable).
Paul Greengrass, Darren Aronofsky et bien d'autres s'y sont cassés les dents.
Il fallait donc bien tout le talent visionnaire de Zack Snyder, déjà auteur de l'adaptation pour le moins culottée d'une autre brique du genre, le "300" de Frank Miller, et probablement l'une des plus belles révélations - en tout cas d'un point de vue stylistique - de ces dernières années (avec Christopher Nolan, entre autres...) pour réussir ce que l'on peut allègrement qualifier de tour de force.
Car c'en est un, et pas un petit! Pas un léger. Et il n'est pas anodin, surtout, en ce qu'il propose carrémment - comme le précédent film de son auteur, d'ailleurs - une autre façon d'aborder le cinéma.
Ni plus, ni moins.
Arriver à condenser toute la folie, la grandiloquence, la complexité, la... y a pas de mots... du matériau d'origine en un seul film (de presque trois heures, il est vrai, mais quand même), rien que ça, ça vaut déjà les félicitations du jury.
Pousser le vice, si j'ose dire, jusqu'à le rendre digeste, même fluide, et, par delà, passionnant, ça, ça appelle carrément la pluie de médailles et de superlatifs.
Et emballer le tout dans ce qui est sans doute, du point de vue du style et de la technique, l'un des plus beaux films de genre que l'on ait vu depuis longtemps, là, c'est plus la floche, c'est tout le manège qui vient avec!
Certes, certes, bien sûr... Le film n'est pas sans défaut.
Difficile, par exemple, de faire passer à l'écran un personnage aussi "bédéesque" que le Docteur Manhattan.
Qui entraîne ce "Watchmen" pourtant globalement fort sombre et violent vers des eaux légèrement kitch, on ne peut pas dire le contraire. Toutes les scènes sur Mars, à ce titre, ont un peu du mal à passer, c'est vrai.
Et puis aussi, défaut commun à trop de films de super-héros, la fin est un peu sacrifiée, bien que tirée en longueur, avec son dénouement inutilement embrouillé et son "combat final" (ce n'en est pas vraiment un) par trop boursouflé.
Mais ce ne sont qu'infîmes chipotages qui ne viennent même pas rayer la surface de l'objet, par ailleurs d'une excellence quasiment complète, unanime.
La direction artistique, d'abord, soufflante.
La réalisation ensuite, virtuose, on ne le dira jamais assez.
Le scénario, fluide et passionnant.
Les personnages enfin, admirablement écrits et interprétés par des acteurs peu connus mais particulièrement inspirés et bien choisis (mention spéciale à Jackie Earle Haley, magistral dans le rôle de Rorschach).
Sans oublier la B.O. à la fois inspirée et décalée où se croisent Leonard Cohen et Nena, Bob Dylan et Simon & Garfunkel (si!).
A l'arrivée - et à l'image du livre qui l'a inspiré - "Watchmen" est un monument en plus d'être un grand,un très grand moment de pur cinoche.
Un film unique et multiple à la fois, tour à tour drôle, émouvant, terrifiant... Et toujours captivant!
Un film qui se permet de mêler les styles sans jamais s'écarter de son sujet.
Du vrai cinéma populaire ET intelligent, fidèle à l'oeuvre visionnaire dont il est issu.
Culte, je vous dis, culte!
Tout simplement...
Cote: ****
5 commentaires:
La preuve que c'est déjà un film culte,c'est qui se plante partout la gueulle au box office.CULTE a 100%
Les gens ne sont pas prets...
çà, je crois bien que ça va me plaire!!!!!
wèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèè!
Très bon film, en effet ; je suis moins sûr quant au talent "novateur" de Zach Snyder, qui m'apparaît plus comme un bon faiseur : d'une bonne histoire il fait un bon film, mais quand le scénar est nul... à ce titre, "300" m'est apparu comme un des plus gros nanars que j'aie vu, à ranger à côté d'"Anaconda" et de "Dante's Peak".
L'écriture des personnages de Watchmen doit tout à Alan Moore, dont les dialogues sont repris mot pour mot durant tout le film. Il a la réputation de détester toutes les adaptations de ses bédés, mais je garde l'espoir qu'un film soit adapté de "Liberty", BD tout aussi culte et excellente que "Les Gardiens".
Au fait, il me semble qu'on écrit "uchronie". Voili voilou.
C'est fort possible, tiens.
Quand à "300"... Je t'avais déjà dit "ta gueule, Marc" à l'époque, il me semble, mon bon Nicolas.
Pas d'accord quant au talent de Snyder non plus. Il en fallait pour adapter le bazar et lui être fidèle, justement et je ne pense pas qu'un quelconque "faiseur" aurait pu s'aquiter de la tâche. Surtout de telle manière.
Mais d'un autre côté, j'ai pas envie de partir dans un débat de 200 pages, donc...
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