lundi 16 mars 2009



King of the Jungle!

"Che - L'Argentin" (Che - The Argentine) de Steven Soderbergh (USA); avec Benicio Del Toro, Catalina Sandino Moreno, Demian Bichir, Julia Ormond, Rodrigo Santoro, Sam Robards...

1955. Dans un modeste appartement mexicain, Raoul Castro présent Ernesto Guevara, jeune médecin argentin idéaliste, à son frère, Fidel. Ce dernier confie au jeune homme une opération de guerilla afin de renverser Batista, le dictateur cubain. L'opération tourne au massacre: seuls douze hommes, dont Guevara et Castro, en réchappent. Réfugiés dans la Sierra Maestra, ceux que l'on surnomme déjà les "barbudos" déclarent la guerre totale au régime de Batista.

Comment est-ce Dieu possible (si je puis me permettre, vu qu'avec un sujet pareil il vaut peut-être mieux laisser Dieu ou le Grand Hamster Velu en dehors de tout cela)?
Comment a-t-on pu tirer un film aussi chiant d'un sujet pareil (indépendamment du fait qu'il y a un deuxième volet que l'on a pas encore vu - et pour cause - qui va peut-être sauver l'ensemble du naufrage mais j'y crois pas fort)?

Ca frise le surréalisme, surtout au vu des talents embarqués dans l'affaire et de leur investissement quand même, on va dire, "particulier" (Del Toro, producteur du film semblait tenir dur comme fer au projet).

Bon, il est vrai qu'au fil des films, on se met de plus en plus à douter des véritables capacités de Soderbergh, entre génie et fumiste, cultivant la valse hésitation entre genres, formes et techniques, l'érigeant même d'une certaine façon en méthode, courant d'un chef-d'oeuvre ("Traffic") a un film expérimentalo-potache ("Full Frontal"), de films de genres léchés et classiques (la série des "Ocean") en exercices de styles cabotins ("The Good German"), de séquelles inutiles (les "Ocean", encore) en fresque historico-politiques démesurées (le présent dyptique) avec une espèce de rage schizophrène qui, à la longue, devient franchement suspecte.

Le pire, le plus évident et le plus simple à constater étant que, malgré tout les espoirs jadis placés en lui, on peut se demander de manière assez légitime si finalement, à l'exception notable de l'intrigant "Bubble", le gaillard à encore vraiment réalisé quelque chose qui tenait la route depuis le premier "Ocean", justement (et encore celui-ci ne cassait-il déjà pas trois pattes à un canard).

La réponse se situe entre "non" et "beuh", en tout cas en ce qui me concerne. Et ce n'est certainement pas cet affreux pensum qui va me faire changer d'avis.

Car enfin, il y avait certainement des choses à dire, sur un sujet pareil!
C'était l'occasion de rendre justice à une "icône des temps modernes" réduite au fil du temps à une image sur un t-shirt!
D'en apprendre sur ce personnage hors norme que tout le monde connait mais dont personne ne sait finalement rien, ou si peu.
Ce type sur lequel "chacun de nous connait une chose importante" (pour paraphraser Benicio Del Toro dans une récente interview) sans jamais arriver à l'appréhender dans son ensemble.

Eh bien non.
Raté, foutu.
Le film ne nous apprend rien.

Pourquoi?
Parce que soit il survole son sujet, ressassant des clichés, soit, au contraire, il se perd tellement dans les méandres d'un scénario lourdingue et - surtout - de dialogues filandreusement cryptiques que l'on n'y entrave plus que pouic.
Ou que, pire encore, on se désintéresse complètement de la question.

L'autre problème de taille de "Che..." étant qu'il se trouve bizarrement dénué de point de vue.
A tel point qu'on se demande parfois où ça veut en venir.
Jamais de parti pris, jamais de commentaires... Soderbergh se contente d'aligner les faits historiques les uns derrière les autres, de manière chronologique, en les entrecoupant - pas pour le meilleur effet non plus, d'ailleurs - d'extraits d'une interview tardive (et barbante).

A se demander franchement quel était l'intérêt d'aborder un sujet pareil si c'était pour en tirer ça.

Quelque chose de si terne, de si creux, de si didactique...

Quelque chose de si ennuyeux, au final...

Est-ce par orgueil que, malgré le mauvais accueil cannois, Soderbergh n'a pas voulu tailler dans son film (autrement qu'en le coupant en deux, les pauvres festivaliers ayant dû se farcir l'intégrale de 4h15, en plus), nous présentant aujourd'hui ce monolithe inutilement tiré en longueur, rebondissant de ventre mou en ventre mou?

Mystère et boules de bites mais, en attendant, le résultat est là.
Et il n'est franchement pas emballant, croyez-moi...

Bien sûr, il nous reste l'interprétation de Benicio Del Toro.
Tellement parfait et impliqué qu'on se demande bien, après coup, qui d'autre aurait pu tenir le rôle.
Bien sûr, il y a quelques beaux passages dans la jungle. Quelques sursauts au niveau de la réalisation.
Bien entendu, le film se réveille un peu à la toute fin, lorsque on aborde la bataille de Santa Clara, soit quelque chose de moins invraisemblablement verbeux et d'un peu plus purement "cinégénique", tant qu'à faire...

Mais sur 2h07, ça fait quand même peu de choses auxquelles se raccrocher, il faut bien l'avouer.

Alors bon, voila, il ne nous reste plus qu'à espérer que la deuxième partie sera un petit plus emballante, un petit peu moins soporifique, un peu plus rageuse, engagée, que sais-je?...

Mais quelque chose me dit que c'est pas gagné.

Oooooh non. C'est pas gagné!

Cote: *

2 commentaires:

Anonyme a dit…

In 3 tagen bist du tot

Anonyme a dit…

Y a pas à dire, ça m'étonnerait.