mercredi 11 mars 2009



Comme un air de retour...

"The Wrestler" de Darren Aronofsky (USA); avec Mickey Rourke, Marisa Tomei, Evan Rachel Wood, Mark Margolis, Judah Friedlander, Todd Barry...

Star du catch dans les années '80, Randy "The Ram" Robinson n'est aujourd'hui plus que l'ombre de lui-même. Vieillissant, vivant dans une caravane miteuse, travaillant à temps partiel dans un supermarché, il ne combat plus que dans les maisons de quartier, les écoles ou les tournois minables. Terrassé par une crise cardiaque, il est contraint par son médecin d'abandonner le catch, un combat de plus pouvant potentiellement lui être fatal. Voulant se ranger, il tente de renouer le contact avec sa fille et entâme une relation avec une strip-teaseuse quasiment aussi paumée que lui. Mais sa passion pour le catch, le goût du spectacle et l'appel du public le poussent à remonter une dernière fois sur le ring.

"The Wrestler" c'est un peu le film de toutes les surprises...

La première, évidemment, on nous l'a assez braillé, c'est celle du retour en fanfare, de la "résurrection" - pour paraphraser les critiques cinés du monde entier et au-delà - de Mickey Rourke, que l'on croyait perdu pour toujours, noyé dans les tréfonds de la série Z et des matches de boxe à cinq francs.
Enfin, "perdu", plus tout à fait...
N'ayons pas non plus la mémoire trop courte et n'oublions pas que ledit retour fût amorcé il y a maintenant une paire d'années ou un peu plus par son rôle de Marv (un boxeur, tiens, tiens...) dans le "Sin City" de Miller et Rodriguez.
Mais bon, il est vrai que pour le coup, le vrai come-back, qui durera ce qu'il durera mais baste, c'est ici qu'on le tient, avec ce véritable retour en tête d'affiche, métamorphosé, dans ce qui se pose quand même à première vue comme le rôle d'une vie.

Et quand on dit d'une vie...

Car force est quand même de reconnaitre, même si ça aussi ça a fort été rabaché ces derniers temps, que ce Randy "The Ram" Robinson cultive de singuliers points communs avec son interprête...

Ex-star très abimée cherchant la rédemption à travers un énième retour qu'il espère gagnant, Randy "The Ram" est Mickey Rourke et réciproquement.
Et l'acteur le sait et y crois, mettant tout son talent et sa fragilité (Ah! Voir pleurer Mickey Rourke - souvenez-vous de sa micro-scène dans "The Pledge" - ça reste une expérience vraiment très émouvante, croyez-moi) au service du personnage, ne reculant devant rien, offrant à la caméra son incroyable corps torturé, sculpté par les coups, les excès et la chirurgie esthétique avec une espèce d'abandon et de grâce ultime, presque christique.
En ce sens, sa performance (c'est vraiment le mot) est à rapprocher des grands classiques du genre (Robert De Niro dans "Raging Bull", ce style) et reste bien évidemment le grand atout et la principale "curiosité" du film.

La deuxième surprise vient du côté quasiment documentaire du film, ou devrait-on dire, "du reste du film" à savoir tout ce qui gravite autour de Mickey Rourke himself.
Le corrolaire de cette surprise étant le travail d'Aronofsky lui-même, qui s'écarte drastiquement de sa virtuosité tape-à-l'oeil et, avouons-le, plutôt pour le meilleur.

Et de ce côté-là, ce n'est rien de dire que le film est passionnant et surprenant, nous apprenant au passage pas mal de choses à propos d'un sport, parce que s'en est vraiment un, que l'on croyait peut-être connaitre et que l'on méprisait sans doute.
Un film qui en plus ne nous épargne rien, comme dans cette scène vraiment gore où The Ram combat contre une espèce de redneck sado-maso à grand coups d'agrafeuse ou de fil de fer barbelé.

La mise en scène d'Aronofsky adopte pour ce faire un style très dépouillé, suivant son anti-héros à la trace, lui collant au corps à grands renforts de caméra à l'épaule, révélant ainsi qu'il est - ou du moins semble être - un cinéaste à l'aise dans bien plus d'un registre, contrairement à ce qu'auraient pu faire penser ces précédents opus, bien plus tapageurs.

Modeste et nostalgique, le traitement dénué d'effets qu'il impose à son sujet fait également pas mal pour la réussite de son singulier "Rocky" à la sauce catch.

A ce concert de louanges il serait dommage et même impensable de ne pas associer les deux interprêtes féminines.
Mon éternel chouchou Marisa Tomei, excellentissime comme d'habitude dans le rôle de la strip-teaseuse paumée au grand coeur (et quelle ligne, mes amis, quelle ligne!) et la jeune Evan Rachel Wood, elle aussi parfaite dans celui de la fille larguée mais qui veut quand même y croire encore.

Mélodrame, film de catch, fable redneck, hymne à la rédemption, biopic détourné, "The Wrestler" est tout cela à la fois.

Et aussi au-delà de tout ça.

On peut le dire, par la grâce de son interprête principal, "The Wrestler" se situe presqu'au-delà du cinéma.


Cote: ****

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu l'as vus en DVD.....

Cartman a dit…

TAAAAAAAAAAAAAA GUEULE!

T'as vu, Watchmen est nou nou nou noumero ou ou ou ouno?!...

Demain, "Che, part 1" (que je me suis quand même fort fait chier devant).

Anonyme a dit…

OUi le monsieur cinéma de la radio pure l'avais bien dit,pour une fois que j'écoute cette merde.

Cartman a dit…

Oui. Je l'avais entendu aussi mais comme je suis quasi jamais d'accord avec lui je me suis dis "je vais y aller quand même". Bien mal m'en a pris.

Enfin, ça va, c'est pas un nanard non plus. Mais que c'est chiant, misère...

A noter que sa copine Cathy Immelen a adoré Watchmen ce qui m'étonne quand même très fort aussi...