lundi 7 janvier 2008



Reviens, veux-tu...

"Gone Baby Gone" de Ben Affleck (USA); avec Casey Affleck, Michelle Monaghan, Ed Harris, Morgan Freeman, Amy Ryan, Mark Margolis...

Dans la banlieue de Boston, la petite Amanda a disparu.
Suite à l'échec des recherches policières, l'oncle et la tante de l'enfant font appel à un couple de détectives privés; Patrick Kenzie et Angie Gennaro...

Ah ah! Voici donc enfin - roulez tambour! - la chronique du dernier film que j'aie vu en 2007.
Il y a plus d'une semaine, donc on va essayer de rassembler ses souvenirs pour trouver quoi en dire... Hum...

Après "Mystic River" et en attendant le "Shutter Island" que nous prépare Scorsese, c'est donc à une autre adaptation d'un bouquin de Dennis Lehane, auteur décidément très à la mode, à laquelle nous avons affaire ici.
La première, néanmoins à aborder ses deux personnages fétiches, Kenzie et Gennaro, héros de pas moins de cinq de ses romans.

Et si ce n'est pas la merveille annoncée et attendue, c'est en tout cas à un très bon premier film, un polar solide et captivant auquel nous avons affaire ici.
Un film dont le moindre des intérêts n'est certes pas de nous faire découvrir que, s'il est un acteur pour le moins inégal, Ben Affleck pourrait bien se révéler être - oh! surprise! - un réalisateur avec lequel il faudra (peut-être) compter à l'avenir.

Bien entendu, ce premier opus, un peu bancal, n'est certainement pas dénué de défauts.
Le sous-texte brasse large et le scénario, du coup, pèche un peu par excès d'ambition.
Et de bonnes intentions...
A force de vouloir mettre en lumière les débats moraux qui agitent chacuns des personnages qui traversent l'intrigue, à vouloir aborder trop de grandes questions (un pédophile vaut-il moins qu'un ravisseur d'enfants? La violence se justifie-t-elle quand on est face à des situations extrèmes? La fin justifie-t-elle forcément les moyens? Ce genre de choses...) le film finit par tomber dans le travers inhérent à pas mal de films américains: la sursignifiance, le surlignage et la moralisation à outrance...

Le casting, quant à lui, laisse pour le moins perplexe...
Le petit frère Casey, génialissime faut-il le rappeler en assassin de Jesse James dans le récent film d'Andrew Dominik, fait ici ce qu'il peut mais il n'a tout simplement pas la carrure nécéssaire pour porter son personnage.
Morgan Freeman est trop effacé en flic protecteur d'enfants.
Ed Harris est très comique à regarder mais frise en permanence le surjeu et, malheur de malheur!, la pourtant ravissante et très douée Michelle Monaghan (un mélange de Liv Tyler et de Juliette Lewis, misère!) est réduite à l'état de simple faire valoir*...

Point de vue réalisation on frise un peu la schizophrénie entre de longs dialogues et des scènes d'action dont on peut légitimement se demander si elles ont été tournées par la même personne. Et puis, les tentations artistiques ne semble pas manquer et Affleck finit par s'y vautrer avec pour résultat une série de vues aériennes de la ville de Boston aussi belles qu'elles sont totalement inutiles.

Mais l'histoire est suffisamment solide et réserve suffisamment de twists échevelés que pour que l'on s'y laisse prendre. Boston - que les frères Affleck connaissent bien pour avoir grandi dans la ville voisine, Cambridge - est filmée de manière inédite et captivante (tant qu'elle n'est pas vue du ciel), l'ambiance plus noire que noire est bien rendue et certaines scènes, comme la traque d'un pédophile dans une sordide maison de banlieue, valent franchement le détour.

Et à l'arrivée ce que l'on récolte n'est certainement pas un chef-d'oeuvre, non, mais bien un polar suffisamment solide et bien tenu que pour éveiller l'attention et faire attendre la suite avec curiosité...

Sacré Ben...


Côte: **

(* On réservera néanmoins un accueil tout particulier à la performance de la peu connue Amy Ryan, dans le rôle de la mère pas si éplorée que ça).

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