Film belge.
"Cowboy" de Benoît Mariage (B); avec Benoit Poelvoorde, Julie Depardieu, Gilbert Melki, François Damiens, Bouli Lanners, Philippe Nahon...
Daniel Piron est journaliste. Mais sa vie est mal engagée. Son travail est un fiasco et sa vie de couple bât de l'aile. Il semble être revenu de tout. Alors, pour réveiller le jeune homme contestataire et engagé qui sommeille en lui, il décide de retrouver Tony Sacchi qui, vingt ans plus tôt, avait secoué sa conscience en mettant sur pied une prise d'otage naïve et maladroite...
Alors voila "Cowboy".
Un film que - à l'instar du premier film de Liberski, "Bunker Paradise", d'ailleurs - les Snuls auraient en leur temps introduit de leur célèbre phrase "...et maintenant, dans notre série "Un Beau Film": un beau film..."
Une oeuvrette dont on dira que c'est "un joli petit film", comme on dit de quelqu'un qu'il est gentil. Faute de dire autre chose et avec tout l'ironie contrite que cela sous-entend...
Parce que "Cowboy" voudrait être attachant, pourrait être réussi, mais ne parvient, en égrénant tous les clichés et tous les passages obligés d'un certain cinéma belge (ou peut-être devrait-on dire "wallon" ou du moins "francophone") qu'à devenir une espèce de caricature devant laquelle on reste pour le moins perplexe, se demandant parfois - parfois seulement mais quand même - s'il ne vaudrait pas mieux en rire...
Réalisme social, humour belche, de zee/la mer filmée comme dans un clip des Sacrés Belges (avec en plus Saule à la musique), décor de briques rouges, seconds rôles que l'on voudrait truculents et décalés, ambiance "Strip-Tease", mélancolie, auto-dérision et surtout un certain surréalisme, voire onirisme que l'on agite comme un étendard et qui donne lieu à des scènes que l'on croirait barrées d'un gigantesque sigle "Achtung! Kolossale Poézie!" (Ah! La scène du bus sur la plage, par exemple!).
Si encore c'était un premier film...
Mais après des kilomètres de "Rosetta", "Huitième Jour", "Ultranova" et autres "Convoyeurs Attendent", justement, ça en devient presque embarrassant cet espèce de label "qualité belge" - comme on disait jadis "qualité française" - qui conduit certains réalisateurs - sans doute animés des meilleures intentions en plus, ne leur faisont pas de faux procès- à tourner sans cesse le même film.
Même le casting à base des sempiternels mêmes Poelvoorde, Lanners et Damiens participe à cette impression générale d'assister à une émission du service public. De qualité, certes, mais rabâchée. Tellement rabâchée...
Poelvoorde est très bien, comme toujours, mais il n'empêche que même s'il est ici un poil plus grave et plus sombre que d'habitude, il fait une fois encore du Poelvoorde.
Ni plus ni moins.
Et comme en plus, à part Melki, réellement magistral, il n'y a rien à voir du côté des seconds rôles, totalement inexistants (y compris celui de Damiens, oui) on aura compris que l'on a vite fait le tour...
Oh, certes! Il y a là une espèce de mélancolie permanente, une structure en creux pas désagréable. Quelques belles scènes (celle de la casse, par exemple), deux trois bonnes idées, deux trois bonnes répliques, un peu d'humour vaguement salutaire. De l'humanité bon teint...
Mais tout cela est au service d'un ensemble tellement léger, volatil, inexistant presque, que l'on se demande vraiment "à quoi bon".
Ah oui! Et la scène finale est très mignonette.
Presque vraiment émouvante, même, si elle n'était pas légèrement réminiscente de celle du "Goût des Autres"...
Et au final, comme on dit "ceci n'est pas une pipe", "ceci n'est pas un pays" on peut légitimement se poser la question: ceci est-il encore réellement un film?
Oui, sûrement...
Honnête et sincère à défaut d'etre original et culotté.
Mais qui finit par ne donner qu'une seule envie: celle que certains artistes belges se prennent une bonne fois pour toutes les couilles en mains.
Et aient le courage d'aller voir ailleurs.
Plus loin.
Côte: *
lundi 10 décembre 2007
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4 commentaires:
Melki, the goal machine bien entendu...
Toi, tu es fou.
Saule et son gros cul sur la BO, ça a totalement refroidi mes envies de Cow-boy en tous cas...
Pas la peine, de toute façon. Revois "Les Convoyeurs Attendent" à l'envers, à mon avis ça fera le même effet (et tu veras, il est saisissant).
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