vendredi 22 février 2008



Le Gang des Moumoutes.

"Les Liens du Sang" de Jacques Maillot (F); avec Guillaume Canet, François Cluzet, Clotilde Hesme, Marie Denarnaud, Olivier Perrier; Alain Beigel...

A Lyon, fin des années septante, François, flic irréprochable, voit sortir de prison son frère, Gabriel, qui vient de tirer 10 ans pour meurtre. Il l'aide à se ranger des voitures en lui trouvant un logement et un emploi. Mais, bien vite, le passé semble les rattraper...

C'est comique, cette nouvelle mode qui semble avoir gagné le cinéma français, ces derniers mois. Un truc qui mélange la tentative (pas toujours heureuse) d'un retour vers le polar à la française des années 50-60 avec une frénésie d'adaptation de faits divers réels...

Après l'assez lamentable "Dernier Gang" (des Postiches) de l'année dernière et en attendant le diptyque sur Mesrine que nous peaufine Jean-François Richet (sans parler de l'affaire Spagiarri revue et corrigée par Jean-Paul Rouve dans ce qui sera sa première réalisation) voici donc venir ces "Liens du Sang" (rien à voir avec le film de Chabrol) estampillés Jacques Maillot...

L'auteur de "Nos Vies Heureuses" (son premier long, il y a déjà presque dix ans) voulait d'abord tirer une série télé du bouquin des frères Papet...
Il en a finalement fait un film, ce qui est peut-être dommageable quand on pense à ce que l'histoire aurait pu donner si on lui avait laissé un peu plus le temps de se développer.

Mais voila...

En l'espèce il signe donc un polar frenchie solide même si pas entièrement maitrisé, doté d'une jolie photo crapoteuse bien vintage et d'un scénario dont l'essentiel se cache évidemment plus dans la psychologie des personnages (l'opposition entre les deux frères, leur relation avec leur père, la rechute forcée de l'un, la droiture confinant à la raideur morale de l'autre, etc.) que dans l'intrigue "policière".
Si tant est qu'intrigue il y ait réllement, d'ailleurs...

La reconstitution d'époque, à grands coups de Giscard, de "Dossiers de l'Ecran" et de coiffures impossibles, est peut-être un peu trop fétichiste et maniérée que pour être entièrement convaincante mais elle donne à l'ensemble un cachet joliment nostalgique. Comme un parfum de José Giovanni...

L'interprétation est plus qu'honnête; Cluzet cabotinant juste ce qu'il faut dans un rôle qui, après tout, le permet; Canet la jouant très intelligemment low profile et les deux interprètes féminines (surtout Clotilde Hesme) apportant un contrepoint idéal à cet univers globalement viril et velu.

A l'arrivée - et malgré quelques maladresses telles ces trois scènes de cul (une par personnage féminin principal) aussi brèves qu'inutiles - un bon film policier du dimanche soir relevé d'un brin (mais juste d'un brin, hein...) d'auteurisme bon teint.

Et de juste ce qu'il faut d'accent populaire...

Ne serait-ce cette fin absurdement abrupte et totalement en porte-à-faux par rapport au caractère "authentique" de l'histoire, tout cela ferait des "Liens du Sang" un film en somme plutôt sympathique, de par son côté roboratif et rassurant.
Un film qu'on pourrait s'envoyer comme un bon vieux pot-au-feu...

A consommer de préférence chez soi, donc...


Cote: **

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