lundi 11 février 2008
In the Mood for... what?
"Lust, Caution" (Se Jie) d'Ang Lee (TW); avec Tang Wei, Tony Leung, Joan Chen, Leehom Wang, Chu Chih-ying, Anupam Kher...
1942. La Chine est occupée par le Japon. Les membres d'une troupe de théatre estudiantine et patriote décident de supprimer le redoutable et extrémement méfiant Mr. Yi, haut responsable de la collaboration avec les Japonais. La jeune et naïve Wong est chargée de l'approcher et de le séduire...
Mon Dieu que c'est long!
Mais c'est beau.
Mais c'est long!
C'est looooonnnng...
Oui, mais, c'est beau.
C'est même très beau...
Bon, allez, trève de snulleries...
Ce qu'il y a de vraiment bizarre avec le nouveau film du décidément très prolifique et très éclectique Ang Lee c'est que c'est sa première heure qui semble interminable (il en fait 2h36, ce n'est donc qu'un tiers qui est ici mis en cause, rassurons-nous... Mais quand même!)
D'habitude, lorsque un film semble trop long c'est plutôt vers la fin que la bât blesse.
Que l'on se dit "oui, bon, là il aurait pu terminer un quart d'heure plus tôt".
A la limite au milieu...
Le film peut avoir très bien commencé, redécoller sur la fin, rien à faire: il y a un passage à vide au milieu, un essouflemment, une fatigue...
Mais au début... Drôle de plan.
C'est pourtant bien le cas ici avec un film qui, après une brève introduction rondement menée, se perd et se fâne au cours d'une interminable heure d'exposition bavarde, compliquée de flash-backs, encombrée de digressions inutiles et surtout grâvement plombée par un manque de rythme évident.
Et pourtant, elle est importante, cette première heure, qui plante le décor, campe les personnages et surtout dépeint clairement (bien que peut-être de manière un peu trop didactique et scolaire) le contexte politique, essentiel à la bonne marche de l'intrigue.
Lorsqu'elle s'achève, heureusement sur un morceau de bravoure; cette étonnante scène de meurtre grand-guignolesque qui force le petit groupe de résistants à se séparer, on s'en serait presque endormi, tenez...
Mais heureusement, c'est à partir de là que "Lust, Caution" décolle réellement et devient un grand film romanesque, passionné et rageur.
Ce qu'il aurait dû être depuis le début, d'ailleurs, si seulement on avait pu amputer sa première partie d'une bonne demi-heure. Au bas mot!
Parce que, si l'étincelle tarde à venir, une fois que ça s'embrase, pardon!
On est embarqué d'un coup dans cette histoire d'amour impossible, forcément tragique, bouleversante pour laquelle Ang Lee a réalisé un véritable écrin.
Magnifique!
Du sur mesure!
Car tout, dans ce thriller politique sombre, entrecoupé de scènes d'un érotisme d'autant plus franc qu'il n'est visiblement pas du tout simulé, a été pensé, millimétré, semble-t-il pour compenser la mise en scène un peu impersonnelle, par trop académique de Lee.
Décor, costumes (les robes évoquent fortement "In the Mood for Love"), reconstitution historique maniaque, musique même...
Tout est là semble-t-il pour magnifier ce drame implacable et sublime, porté par deux acteurs magnifiques (Tony Leung et surtout Tang Wei, une véritable révélation dont le physique étrange est l'un des atouts majeurs du film) et dans lequel les éllipses, les non-dits, les gestes (ou leur abscence) et surtout les silences sont d'une importance capitale.
En osant qui plus est une fin qui ne montre pas et démontre encore moins, le cinéaste sino-américain, lui-même à cheval sur deux continents, réalise une fable du faux-semblant.
Un conte cruel en ce qu'il montre, à travers le jeu du chat et de la souris auquel se livrent les deux protagonistes, la nécéssité de travestir plus que son identité: ses sentiments!
C'est la force des situations qu'il met en scène autant que la présence extrèmement charnelle de ses deux interprètes qui en fait tout le sel.
A se demander quelle ampleur un film pareil aurait pu prendre s'il avait été plus court.
Juste un tout petit peu...
Côte: ***
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4 commentaires:
Bien que je ne soit pas un grand fan de Lee , question est ce que ce film va vraiment me faire chier ou pas ( j'ai promis d'aller le vois pour la saint v)stupide fete
Te connaissant la réponse est oui.
Mais dis-toi qu'il y a du cul...
bon ben voilà je l'ai vu , aprés un départ trés lent (j'ai meme failli m'endormir)on commence a rentré dans le film et découvrir cette love story chaotique et pationnante du grand Lee et puis tu as raison il y a du cul mais putain elle est moche la meuf
Elle est pas vraiment moche. Mais elle a clairement une drôle de tronche.
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