mardi 5 février 2008



Du sang dans la dentelle...

"Reviens-moi" (Atonement) de Joe Wright (USA); avec Keira Knightley, James McAvoy, Romola Garai, Saoirse Ronan, Vanessa Redgrave, Brenda Blethyn...

Angleterre, 1935. La jeune Briony Tallis, 13 ans, veut devenir romancière. Alors qu'elle passe l'été dans la demeure familialle, elle surprend sa soeur ainée, Cecilia, dans les bras de Robbie, fils de l'une des domestiques. Son incompréhension face à la situation va plonger le jeune couple dans une véritable tragédie...

"Expiation".
C'est le titre original du bouquin.
Ca charcle un peu plus que "Reviens-moi", hein?
Oui...
Et c'est d'ailleurs pour ça que ce film-là non plus ne partait pas gagnant dans mon esprit.

Vendu comme une énième cucuterie à frous-frous, estampillé "Jane Austen meets James Ivory", porté par une Keira Knightley qui semble de plus en plus se spécialiser dans les rôles à corset et réalisé par un relatif novice qui n'avait jusque-là à son actif qu'une autre pièce montée en costumes: "Orgueil et Préjugés", véritable austennerie celle-là, déjà avec la diaphane, presque transparente Keira en tête d'affiche... Non, non, c'était pas gagné, c'est sûr!

Et ici aussi, une fois de plus, on pourra écrire "et pourtant"...

Et pourtant... Et pourtant...

Pourtant, ayant découvert récemment Ian McEwan, auteur du bouquin répûté inadaptable dont est tiré le film, je me suis laissé tenter.

Et, heureusement, quelle belle surprise.

Cette étonnante réussite - car s'en est une - on la doit essentiellement au talent de réalisateur de Joe Wright.
Ce qui n'est pas une mince découverte!

Bien entendu, le matériau de base, cette histoire cruelle et retorse de destin brisé, théatre des apparences dans lequel chaque personnage croit apréhender la vérité alors qu'il n'en aperçoit que des fragments n'est pas étrangère à l'intérêt que l'on porte au film.

Mais c'est le métier du réalisateur qui fait la différence.

Cette manière qu'il a de transcender son sujet en le prenant à bras le corps, en filmant cette histoire sentimentale, victorienne et - il est vrai - à fort potentiel lacrymal de manière totalement réaliste, frontale et pourtant presque onirique. Fantastique, même...

En osant des gros plans à la limite du kitsch, en fragmentant subtilement son histoire en de multiples "mini-flash backs" qui donnent chaque fois un point de vue différent sur l'histoire, en se permettant des morceaux de bravoure sidérants (les scènes sous l'eau ou bien entendu l'invraisemblable plan-séquence sur la plage de Bray-Dunes) et surtout, surtout en n'hésitant jamais à faire la part belle aux sentiments, Wright réussi à dynamiter les codes à la fois du mélo, du film de guerre et du film en costumes.
Car oui, "Reviens-moi" (ce titre, tetcheu!) est tout cela à la fois!
Un drame romantique aux choix narratifs cullotés, qui permet au spectateur d'avoir toujours une seconde d'avance sur le récit et qui pourtant se permet le luxe de ménager un twist final vraiment étonnant et carrément bouleversant.

Oui, certes, il y a un petit ventre mou au milieu.
La partie "guerre" étant sans doute un peu moins réussie.
Mais comme le film semble s'arrêter pour mieux reprendre son souffle et repartir de plus belle, on avouera que c'est un moindre mal, allez...

Car, oui, porté par des acteurs magnifiques (bien que Keira Knightley se fasse un peu voler la vedette par ses "jeunes soeurs" interprétées par Saoirse Ronan et Romola Garai, deux vraies révélations celles-là) "Reviens-moi" et son souffle passionnel toujours touchant, jamais gnangnan, est peut-être LE grand film romantique de l'année.

A tout point de vue, une vraie révélation!


Côte: ***


3 commentaires:

Anonyme a dit…

Rien à voir, mais ça devrait t'intéresser !

http://www.insomnifest.com/

Cartman a dit…

Tetcheu!

Anonyme a dit…

je ne peut tauleré quont dise du mal de keira knightley malhautru vous ne savez pas traiter les bonnes femme avec présentence