lundi 31 décembre 2007



Au troisième... euh... deuxième top on sera en... Oh! Et puis merde!

Trop compliquéééé....

Troisième top mais comme le top musical est resté calé sur le blog de Sport Doen ça fait plus que deux mais si on compte le "Spécial Bifff"...

Oooouuuhhh!!!! Mal ma tête!

Bref, le Top 20 de les Meilleurs Films vus (en salle) en 2007 se présente comme suit...

1. "Les Promesses de l'Ombre" (Eastern Promises) de David Cronenberg (CAN).

2. "L'Assassinat de Jesses James par le lâche Robert Ford" (The Assassination of Jesse James by the coward Robert Ford) d'Andrew Dominik (USA).
3. "Zodiac" de David Fincher (USA).
4. "La Nuit Nous Appartient" (We Own the Night) de James Gray (USA).
5. "American Gangster" de Ridley Scott (USA).
6. "La Môme" d'Olivier Dahan (F).
7. "Le Scaphandre et le Papillon" de Julian Schnabel (F).
8. "Le Dernier Roi d'Ecosse" (The Last King of Scotland) de Kevin MacDonald (UK).
9. "My Blueberry Nights" de Wong Kar-wai (HK/USA/F).
10. "Inland Empire" de David Lynch (USA).
11. "The Host" (Gweomul) de Bong Joon-ho (SK).
12. "Boulevard de la Mort" (Death Proof) de Quentin Tarantino (USA).
13. "Chronique d'un Scandale" (Notes on a Scandal) de Richard Eyre (UK).
14. "La Vie des Autres" (Das Leben der Anderen) de Florian Henckel von Donnersmarck (G).
15. "Lady Chatterley"de Pascale Ferran (F).
16. "Raisons d'Etat" (The Good Shepherd) de Robert De Niro (USA).
17. "Le Prestige" (The Prestige) de Christopher Nolan (USA).
18. "Michael Clayton" de Tony Gilroy (USA).
19. "Hot Fuzz" d'Edgar Wright (UK).
20. "Planète Terreur" (Planet Terror) de Robert Rodriguez (USA).

-Meilleurs Acteurs 2007:

Forest Whitaker (Le Dernier Roi d'Ecosse).
Marion Cotillard (La Môme).
Casey Affleck (L'Assassinat de Jesse James...).

...et bien entendu Cate Blanchett pour l'ensemble de son oeuvre!

-Plus Mauvais Acteur du Millénaire:

Mais comment fait-il?

Smaïn, bien entendu!

-Top 1 du Meilleur Film du Monde de l'Univers Connu et Inconnu, Visible et Invisible vu* en DVD:

1. "Je vais bien, ne t'en fais pas" de Philippe Lioret (F).

-Attentes pour 2008:

En vrac et sans vraiment réfléchir:

"Shutter Island" de Martin Scorsese; "The Happening" de M. Night Shyamalan; "La Clef" de Guillaume Nicloux; "It's a free world" de Ken Loach; "Vicky Cristina Barcelona" de Woody Allen; "The Dark Knight" de Christopher Nolan; "The Lovely Bones" de Peter Jackson; "Into the Wild" de Sean Penn; "No Country for Old Men" des frères Coen; "Dante 01" de Marc Caro; "Lust, Caution" d'Ang Lee et bien sûr "Sweeney Todd" de Tim Burton, entre autres...

Voilà, cette fois c'est bien fini (pour 2007). Et bonané à tous!

PS: la critique de "Gone Baby Gone" de Ben Affleck, dernier film vu en 2007, attendra le début 2008.
La flemme...

* ouais, ouais...



vendredi 28 décembre 2007

Heroes and Icons...


(La Garçonnière; Billy Wilder, 1960)

jeudi 27 décembre 2007



Du rab de top en direc' du Bifff!

Allez, en attendant le merveilleux, chatoyant, mirifique et bigarré Top 20 (rien de moins!) des films de l'année quasi écoulée (je dois encore voir "Gone Baby Gone", demain) voici donc le désormais traditionnel Top 10 Spécial Fantastique/Horreur/S.F. comme toujours brought to you by a "sale téteur de Cara Pils qui va voir du gore hongrois au Bifff avec un klaxon de foot pour faire son Jean Gabin dès qu'il y a un téton sur l'écran!" (copyright Serge Coosemans).

Featuring this year:

1. "The Host" (Gwoemul) de Bong Joon-ho (SK).

Après avoir dynamité les codes du film policier dans le déjà sidérant "Memories of Murder", Bong Joon-Ho remet ça avec ceux du film de monstre. Le résultat a gagné le Corbeau d'Or (Grand Prix) au Bifff 2007 mais aurait aussi bien pu repartir avec tous les trophées (sauf le Méliès).

2. "Le Prestige" (The Prestige) de Christopher Nolan (USA).

Kitschounet et finalement plus roublard qu'autre chose, le film de Nolan confirme quand même que ce dernier est un styliste monstrueux. En plus l'histoire tient la route et il y a Dieu le Père dans un second rôle. Que demander de plus?

3. "Planète Terreur" (Planet Terror) de Robert Rodriguez (USA).

Vrooom! Bang bang! Splortch! Huuurgh! Tchac boum! Yiiihaaaa!
Résultat? Schboïng! Erection!

4. "28 Semaines plus tard" (28 Weeks Later) de Juan Carlos Fresnadillo (UK).

Plantage intégral? Nenni! Suite en forme de série B bien burnée et rudement efficace? Beaucoup plus probable...

5. "Je suis une Légende" (I am Legend) de Francis Lawrence (USA).

Arriver à ne pas emmerder avec quasi QUE Will Smith à l'écran pendant 1h40, c'est déjà un tour de force, na!

6. "Day Watch" (Dnevnoi Dozor) de Timur Bekmambetov (RU).

La suite beaucoup plus engageante - et menée tambour battant - du très surestimé "Night Watch".

7. "300" de Zack Snyder (USA).

Comment, "c'est un péplum"?
Pas seulement!
Et "Tonight, we shall dine in hell!" nom de tcheu!

8. "Chambre 1408" (1408) de Mikaël Hafstrom (USA).

Classique, très classique!
Mais efficace.

9. "Re-Cycle" (Gwai Wik) de Danny et Oxide Pang (HK).

D'accord, la fin est naze, immonde, baclée et complètement nauséabonde... Mais à part ça, ce mélange complètement barré de film de fantômes asiatique, de Tim Burton et de Silent Hill fournit l'un des plus beaux spectacles cinématographiques que l'on aie vu ces dernières années, tout genres confondus.

10. Ah tiens, y a pas de dix... Petite année pour le genre, donc.
Comme le confirme la plus pitoyable édition du Bifff depuis ses débuts.

Reste plus qu'a espérer qu'ils se rattrapent en 2008...



Cockney Rejects.

"Le Rêve de Cassandre" (Cassandra's Dream) de Woody Allen (USA); avec Ewan McGregor, Colin Farrell, Haley Atwell, Tom Wilkinson, Sally Hawkins, Phil Davis...

Ian et Terry, deux frères issus d'un milieu modeste, s'offrent sur un coup de tête un voilier baptisé "Cassandra's Dream".
Ni l'un ni l'autre n'ont vraiment les moyens d'assumer cette dépense...
Ainsi, lorsque le premier s'entiche d'une comédienne ambitieuse et dépensière et que le second contracte une importante dette de jeu, n'ont-ils d'autre solution que de se tourner vers leur richissime oncle Howard.
Lequel, en échange de son aide financière, leur demande de lui rendre un service d'un tout autre genre...

Boum, badaboum, tagada tsoin tsoin: voici donc le Woody Allen annuel!

Le troisième consécutif tourné dans la capitale britannique après des années passées à filmer New York sous toutes ses coutures (et en attendant sa prochaine escapade espagnole).
Capitale qui continue à plutôt bien lui réussir, même si l'on est ici à quelques encâblures de "Match Point", sa dernière vraie réussite à laquelle ce "Rêve..." fait pourtant fort penser.

Même connotation sombre, même ambiance dramatique - ce n'est donc pas un Woody Allen rigolo - même engrenage criminel...
Mêmes préocupations, surtout: du crime et de ses conséquences vues à travers le prisme d'un destin implacable compliqué d'implications morales qui font discrètement verser le tout dans un tragique de bon aloi; grec, tel qu'indiqué dans le titre mais aussi russe, le "Crime et Chatiment" initial se teintant ici d'une bonne dose de "Frères Karamazov".

Moins cynique mais peut-être plus sombre que le déjà fort rêche "Match Point", "Le Rêve de Cassandre" dépeint discrètement mais efficacement les rapports de classes tout en restant malheureusement un peu trop à surface des choses. N'est pas Ken Loach qui veut, évidemment...
L'important étant plutôt ici dans le récit, mené tambour battant et qui se déroule de manière implacable, suivant ses protagonistes et la situation dans laquelle ils se sont fourrés d'un point A à un point B avec une précision, une exactitude même qui confine à l'ascèse.

Le tout est servi par un duo d'acteurs magistral (et magistralement dirigé) qui achève de faire du film une petite réussite même si, paradoxalement, il laisse aussi le vrai fan sur sa faim.
De par son côté radical, presque clinique et sa totale sobriété, sans doute...
De part ses détails sur lesquels on a du mal à mettre le doigt mais qui font que, alors que l'on se trouve en terrain relativement connu, on a en même temps du mal à croire que c'est bien là un film de Woody Allen que l'on regarde...

Et c'est peut-être bien ça, cette obligation que Allen a à se chercher, à se renouveler tout en faisant toujours la même chose qui fait la force et la faiblesse de la "période européenne" du petit maître.

Une paranthèse réjouissante mais qu'il est peut-être bientôt temps de refermer...
Pour aborder à nouveau New York. Mais avec un regard neuf...


Côte: **

dimanche 23 décembre 2007


Blowin' in the pipeau...

"I'm Not There" de Todd Haynes (USA); avec Richard Gere, Cate Blanchett, Christian Bale, Charlotte Gainsbourg, Heath Ledger, Michelle Williams...

Un voyage à travers les vies de Bob Dylan...

Bon, finissons en une bonne fois pour toutes: Cate Blanchett is God!
Depuis la mort de Jodie Foster (oui, elle doit être au moins en état de mort cérébrale sinon je vois pas ce qui justifierait ses récents choix de carrière) l'Australienne est bien devenue tout simplement LA meilleure actrice au monde.
Ce que confirme brillamment sa prestation ici, où elle est carrémment hallucinante de mimétisme.
Pour une fois qu'un prix d'interprétation (Venise, en l'occurence) n'est absolument pas usurpé...

Voila...
Pour le reste, expédions également les quelques rares autres qualités du brol...

Bon, oui, à part La Blanchett, tous les autres comédiens, de Christian Bale à Michelle Williams, méconnaissable, en passant par Charlotte Gainsbourg (et à l'exception de Richard Gere, comme à son habitude incolore, inodore et quasiment transparent) sont formidables.
Et force est de reconnaitre aussi que les images sont très belles, surtout quelques plans-séquences et travellings aériens qui magnifient la campagne américaine.
On peut même reconnaitre du bout des lèvres qu'il y a ici et là quelques bonnes idées de cinéma (tout l'épisode du fameux "passage à l'éléctricité" par exemple).
Mais au service de quoi?

D'une gigantesque branlette!

D'une couillonnade arty branchouille pour happy few en mal de conversation mondaine.
Un film de petit con poseur qui se regarde filmer. A l'attention de ses potes, probablement... Comme "Adaptation." ou "I Heart Huckabees" (je vais encore me faire sonner les cloches) un film destiné à des étudiants en cinéma, des critiques et d'autres scénaristes ou réalisateurs, sans doute.
Une bonne blague prétentieuse, en somme.
On imagine presque les gars, riant sous cape de la bonne farce, du bon tour joué aux pauvre public qui n'y entrave que pouic.

Enfin, non, même pas...
Parce qu'on la comprend bien, la grosse métaphore. Dylan est multiple et Dylan c'est nous. Nous sommes tous "plusieurs" et gnagnagna...
Non, le problème, il est plutôt dans la forme.

Et pourtant ça sonnait plutôt bien, sur le papier...
Alors, finalement comment on a fait pour en arriver à ça? A ce délire chronologique, ces "hommages" prétentieux et loupés ("Huit et Demi"! Misère!), cet onirisme bâclé, ce côté fourre-tout; grand brollewinkel de l'imagerie indé U.S.?...

Pour en arriver surtout - et tout simplement - à un film aussi chiant!

Parce que c'est là que le bat blesse vraiment, en fin de compte. Passé le premier quart d'heure, intrigant, on se fait tout bonnement chier. Point.

Enfin, il y aura bien eu une chose de positif: ne connaissant de Dylan que peu de choses, je me suis rendu compte d'un truc, à travers cette épreuve (y a pas d'autre mot).
Ca à surgit comme ça, comme une évidence...
A l'exception d'une ou deux rengaines qui nous accompagnent tous, un peu par la force des choses, eh bien, je n'aime pas Dylan!

Alors, évidemment...


Côte: * (Ben oui, pour Cate Blanchett).


Will Smith saves the world (encore une fois)...

"Je Suis Une Légende" (I Am Legend) de Francis Lawrence (USA); avec Will Smith, Alice Braga, Dash Mihok, Emma Thompson, Charlie Tahan, April Grace...

Alors que la majorité de la population mondiale a été décimée par un virus, Robert Neville, savant mystérieusement immunisé contre celui-ci continue ses recherches dans un New York dévasté et hanté par les "Infectés", terribles mutants, victimes de cette implacable maladie...

Ouaaaaaaaaaaaaiiiiiiis !!!!!
Cette fois encore j'entends brâmer dans les couloirs; "Scandale! Procès! Pétition! Ca n'arrive pas à la cheville de la précédente adaptation du roman de Matheson" (que je n'ai pas lu et que je ne lirais sans doute jamais) "le Omega Man avec Charlton Heston! Connerie! Ersatz! Remboursez!"

Ouais mais ouais mais ouais, doucement, hein?

Bon allez, c'est sûr que l'autre, avec Papy NRA en looser alcoolique et bedonnant, directement sorti de "Soleil Vert" (autre réussite du genre) et errant dans un décor post-apocalyptique qui préfigurait les "Mad Max", ça avait une autre allure.
Ouais, bon...
Mais il n'empêche!
Celui-ci à quand même une sérieuse dégaine de bonne surprise de fin d'année...

Parce que quand même...

Bien sûr, bien sûr, il y a des faiblesses, des endroits où ça coince.
Will Smith est très bien et très sobre mais son éternel personnage de brave type qui aime bien Shreck, Bob Marley et les chienchiens on commence à avoir donné, c'est certain.
Les Infectés en images de synthèse (ou en motion capture, 'fin bref) sont un peu trop artificiels que pour vraiment foutre la trouille, si ce n'est lorsqu'ils surgissent de l'obscurité en hurlant comme des sirènes, effet facile s'il en est.
Et puis la fin, bizarrement messianique surtout quand on pense à ce que Will Smith a balancé sur le Bon Dieu trois scènes auparavant est à la fois trop attendue, trop expédiée et trop dégoulinante de bons sentiments que pour que l'on ne puisse faire autre chose que la grimace.

Mais enfin, faut reconnaitre qu'à part ça on ne se sera pas emmerdé. Pour le moins.

Grâce en soit rendue à une direction artistique magnifique, d'abord, qui fait de ce New York désert et envahi par les plantes et les animaux sauvages (belle scène d'ouverture avec des chevreuils) le véritable personnage principal du film.
A une mise en scène nerveuse et pour le moins efficace, même si elle ne brille pas par sa virtuosité, ensuite.
Et enfin à un scénario assez malin qui, de flashbacks heureusement légers en ellipses bien senties (on ne saura jamais pourquoi le personnage de Will Smith est immunisé. Rédemption ou malédiction? Va savoir, mais ça c'est du petit sous-texte. Mouarf!) réussi la gageure de ne jamais lasser- que du contraire!
Alors que, putain!, Will Smith est quand même seul à l'écran (enfin, souvent accompagné d'un chien, c'est vrai) pendant les neuf dixièmes du film!

Alors, oui, c'est un blockbuster, un vrai, un gros, un qui a dû coûter du pognon et pas qu'un peu. Mais un blockbuster vif et malin qui a au moins le bon goût de ne pas prendre son public pour un- ou des - con(s).

Faut bien avouer que c'est déjà ça...


Côte: **

jeudi 20 décembre 2007



Au Troisième Top on sera en 2008! (I).

Eh oui! C'est la saison!

Et pour commencer dans la joie et la bonne humeur, voici d'abord le traditionnel "Flop 5"!
Comme toujours, ça ne concerne que les films vus en salle au cours de l'année écoulée.
J'en ai encore trois quatre à voir d'ici le 31, mais il y a peu de chance que ces cinq-ci soient détronés.

Donc, les (fameuses tronches de) winners sont:

1. "Truands"; de Frédéric Schoendoerffer (F).
LE grand film fasciste de l'année. Plus nauséabond qu'un cul de babouin, plus laid que la nouvelle bouche d'Axelle Red et interprété par une bande d'agités du bocal à qui on a vite envie de faire subir les mêmes vilénies que celles vues à l'écran.
Si vous n'avez pas vu cette merveille en salle, épargnez-vous le supplice de la location: autant chier directement dans votre lecteur DVD, c'est plus rapide, ça coûte moins cher et c'est même pas sûr que ce soit plus sale...

2. "The Fountain"; de Darren Aronofsky (USA).
Le grand gloubiboulga cosmique du réalisateur de "Requiem for a Dream".
Plus ridicule qu'autre chose mais ça atteint un tel niveau de kitscherie et de connerie new age que ça en devient franchement pitoyable.
Toujours pas trouvé ce qu'il avait fumé ou pris avant de filmer ça...
Et le problème c'est que, à mon avis, faut vaiment être dans le même état pour pouvoir apprécier... Ou pas...

3. "The Return"; d'Asif Kapadia (USA).
Le film d'horreur où il ne se passe rien! Mais alors là RIEN, hein?
Vu au Bifff, ça ne sort en salle que début janvier.
Si vous comptiez y aller, épargnez-vous cette peine (à moins d'être un inconditionnel de Sarah Michelle Gellar... Parce qu'à part elle et peut-être un beau chapeau...). Misère...

4. "Le Candidat"; de Niels Arestrup (F).
Les débuts ratés de Niels Arestrup derrière la caméra. Figé, poussiéreux, daté, plat, sans audace et interprété par des momies. Une espèce de catalogue de ce qui se fait de pire en matière d' "exception culturelle" française.

5. "Le Dernier Gang"; d'Ariel Zeitoun (F).
Téléfilm de luxe mais poussif, le film d'Ariel Zeitoun (probablement son meilleur mais ça ne veut pas dire grand' chose) tente péniblement de réssuciter la tradition du polar "à la française".
Comment? C'est raté?
Ah ben oui. C'est raté.

Update: comme vous pourrez le lire plus haut, "I'm Not There" a manqué de peu l'honneur de figurer dans ce palmarès. Enfin, au moins y a-t-il là, contrairement aux films ci-dessus, une tentative de la part de l'auteur de dire ou faire quelque chose... Quant à savoir quoi...

mercredi 19 décembre 2007



One Woman Show!

"Elizabeth: L'Age d'Or" (Elizabeth: The Golden Age) de Shekhar Kapur (USA); avec Cate Blanchett, Clive Owen, Samantha Norton, Geoffrey Rush, Abbie Cornish, Rhys Ifans...

En 1585, après 30 ans de règne, Elizabeth Ière, la Reine Vierge et protestante, lutte contre la montée du catholicisme représenté par Philippe d'Espagne et son Armada, lequel se sert de Mary Stuart, reine d'Ecosse pour aboutir à ses fins.

Hé oui!
Neuf ans après le film qui révéla Cate Blanchett à la face du monde, l'Indien Shekhar Kapur remet le couvert et signe une nouvelle fresque démesurée, riche en effets de manche et peu avare de grand spectacle.

Pourtant, force est de l'avouer, le réalisateur est paradoxalement plus doué pour dénouer les intrigues de cour que pour reconstituer le fracas des batailles.
Heureusement, d'ailleurs, car ce gigantesque combat naval dont l'artificialité kitsch saute un peu trop aux yeux n'intervient qu'après une bonne heure et vingt minutes de film.
Entretemps, l'amateur de morceaux de bravoure aura eu le temps de patienter avec cette espèce de gigantesque livre d'images, somptueusement mis en scène, riche et chatoyant.

La force de ce deuxième volet se trouve dans son didactisme (on pourrait même presque parler de vulgarisation) qui fait que, malgré l'importance des enjeux, la complexité des intrigues et la multiplication des personnages, il ne nous perd jamais en cours de route.
Et c'est tant mieux parce que c'est véritablement passionnant, pour une fois...

Subtilement, de part sa réalisation qui emprunte autant au théatre élizabéthain (forcément) qu'à la recherche picturale mais aussi de par sa volonté d'insérer la petite histoire dans la grande, Kapur réussit à passer outre le carcan de la recontitution historique et évite - de justesse - l'exercice de style par trop figé.

Malheureusement, s'il ne se perd pas pour autant en de vaines digressions, le réalisateur, qui a un peu trop tendance à laisser trainer ses plans et ses scènes, dilue trop son scénario que pour ne pas faire subir au film quelques pertes de rythmes réellement dommageables.

Mais le vrai intérêt du film réside bien entendu tout à fait ailleurs: dans l'interprétation magistrale d'une Cate Blanchett qui, après "Chronique d'un Scandale" et en attendant "I'm Not There" (bientôt, bientôt...), aura décidément marqué 2007 de son empreinte.
C'est son jeu d'une intelligence rare, évitant avec finesse les pièges d'un vérisme malheureusement inhérent à ce genre de film (n'oublions pas qu'Elizabeth est censée avoir la bonne cinquantaine) qui permet au film de se hisser - timidement, il est vrai - un poil plus haut que la moyenne du genre.

A ses côtés, Clive Owen apparait malheureusement palôt et peu vraisemblable dans le rôle de l'improbable pirate-soupirant.
Mais d'autres que lui se chargent de faire briller un peu plus Cate Blanchett en lui donnant une réplique efficace sans pour autant lui servir la soupe: Geoffrey Rush, Samantha Morton (dont le personnage de Mary Stuart est cependant un peu sacrifié*) ou encore la relative novice Abbie Cornish qui compose l'un des personnages les plus complexes et ambigus de cette saga brillante bien qu'un tantinet boursouflée.

En attendant le troisième volet déjà annoncé, cette suite, qui manque un peu de souffle mais pas pour autant d'intérêt, fait donc passer un bon moment de cinoche un peu académique mais dont la sauce, déjà très riche, est heureusement relevée par un ingrédient de choix: Cate Blanchett, bien entendu...

Qui prouve encore une fois ici qu'elle est peut-être la meilleure actrice de sa génération.

Et ce en toute simplicité...


Côte: **


(*oui, bon...)

mardi 18 décembre 2007



Bluette...

"My Blueberry Nights" de Wong Kar-Wai (USA/HK/F); avec Norah Jones, Jude Law, Natalie Portman, David Strathairn, Rachel Weisz...

Après une rupture difficile, Elizabeth pars à l'aventure à travers les Etats-Unis et, par le biais de divers emplois de serveuse, se lie avec des clients de passage aux vies plus tourmentées que la sienne.

Ce sacré Wong Kar-Wai...
Comment fait-il?
Comment réussit-il à transformer ce petit film somme toute anodin en une vraie réussite.
Parce que c'est pas le scénario, sans cesse rabaché et tenant sur une feuille de papier à cigarette qui est la clef de l'affaire. Pas plus que les situtations. Ni même les personnages, pourtant tous très attachants.

Alors quoi?

La magie d'une mise en scène à la maitrise hallucinante? L'image travaillée comme une toile? La photo magnifique de Darius Khondji (qui remplace ici le traditionnel Christopher Doyle)?

Tout ça à la fois?

Tout ça et plus encore, sans doute...
Le plaisir de retrouver le cinéma fétichiste de Wong Kar-Wai enfin revenu à des dimensions raisonnables et humaines après les errances absconses de "2046".
La satisfaction de le voir replacer ses obsessions dans un contexte pour une fois entièrement différent. Que ce soit des lieux (un restaurant, une salle de jeu), des objets (les raviolis d' "In the Mood for Love" remplacés ici par une tarte aux myrtilles) ou même un thème musical (celui d' "In the Mood for Love", encore, américanisé et rejoué à l'harmonica).
L'Amérique et ses thèmes éternels (le parti pris du road movie) revisitée à travers le regard d'un heureux novice qui arrive encore à les magnifier.
Les multiples citations, de Wenders à "Reservoir Dogs".
Les acteurs, bien sûr, tous formidables - avec mention spéciale néanmoins au trop sous-estimé et sous-employé David Strathairn, le Sam Shepard du film et à la toujours formidable Natalie Portman, vraiment étonnante en joueuse compulsive et solitaire.

Un ensemble qui fait oublier les maladresses de la débutante Norah Jones, d'une mise en place laborieuse (les vingt premières minutes laissent en effet craindre le pire) et d'un scénario un peu trop volatil... Pour ne pas dire fumeux...

Alors oui, on peut reprocher au cinéaste de refaire sans cesse le même film, de ne mettre sa virtuosité qu'au service de choses creuses et éphémères mais ce bel objet artificiel et lumineux, qui se paye néanmoins le luxe d'une mini-révolution en bouclant la boucle sur une atypique happy-end, met les afficionados du style Kar-Wai dans un état de quasi apesanteur.

Parfois factice, parfois proche de l'exercice de style, "My Blueberry Nights" est finalement un prolongement logique des précédents films du cinéaste hong-kongais dont il n'atteint certainement pas la maitrise ni la complexité.

Certes, certes, certes...

Mais les partitions les plus simples ne sont-elles pas parfois les plus agréables?


Côte: ***

lundi 10 décembre 2007



Film belge.

"Cowboy" de Benoît Mariage (B); avec Benoit Poelvoorde, Julie Depardieu, Gilbert Melki, François Damiens, Bouli Lanners, Philippe Nahon...

Daniel Piron est journaliste. Mais sa vie est mal engagée. Son travail est un fiasco et sa vie de couple bât de l'aile. Il semble être revenu de tout. Alors, pour réveiller le jeune homme contestataire et engagé qui sommeille en lui, il décide de retrouver Tony Sacchi qui, vingt ans plus tôt, avait secoué sa conscience en mettant sur pied une prise d'otage naïve et maladroite...

Alors voila "Cowboy".
Un film que - à l'instar du premier film de Liberski, "Bunker Paradise", d'ailleurs - les Snuls auraient en leur temps introduit de leur célèbre phrase "...et maintenant, dans notre série "Un Beau Film": un beau film..."

Une oeuvrette dont on dira que c'est "un joli petit film", comme on dit de quelqu'un qu'il est gentil. Faute de dire autre chose et avec tout l'ironie contrite que cela sous-entend...
Parce que "Cowboy" voudrait être attachant, pourrait être réussi, mais ne parvient, en égrénant tous les clichés et tous les passages obligés d'un certain cinéma belge (ou peut-être devrait-on dire "wallon" ou du moins "francophone") qu'à devenir une espèce de caricature devant laquelle on reste pour le moins perplexe, se demandant parfois - parfois seulement mais quand même - s'il ne vaudrait pas mieux en rire...

Réalisme social, humour belche, de zee/la mer filmée comme dans un clip des Sacrés Belges (avec en plus Saule à la musique), décor de briques rouges, seconds rôles que l'on voudrait truculents et décalés, ambiance "Strip-Tease", mélancolie, auto-dérision et surtout un certain surréalisme, voire onirisme que l'on agite comme un étendard et qui donne lieu à des scènes que l'on croirait barrées d'un gigantesque sigle "Achtung! Kolossale Poézie!" (Ah! La scène du bus sur la plage, par exemple!).

Si encore c'était un premier film...
Mais après des kilomètres de "Rosetta", "Huitième Jour", "Ultranova" et autres "Convoyeurs Attendent", justement, ça en devient presque embarrassant cet espèce de label "qualité belge" - comme on disait jadis "qualité française" - qui conduit certains réalisateurs - sans doute animés des meilleures intentions en plus, ne leur faisont pas de faux procès- à tourner sans cesse le même film.

Même le casting à base des sempiternels mêmes Poelvoorde, Lanners et Damiens participe à cette impression générale d'assister à une émission du service public. De qualité, certes, mais rabâchée. Tellement rabâchée...

Poelvoorde est très bien, comme toujours, mais il n'empêche que même s'il est ici un poil plus grave et plus sombre que d'habitude, il fait une fois encore du Poelvoorde.
Ni plus ni moins.
Et comme en plus, à part Melki, réellement magistral, il n'y a rien à voir du côté des seconds rôles, totalement inexistants (y compris celui de Damiens, oui) on aura compris que l'on a vite fait le tour...

Oh, certes! Il y a là une espèce de mélancolie permanente, une structure en creux pas désagréable. Quelques belles scènes (celle de la casse, par exemple), deux trois bonnes idées, deux trois bonnes répliques, un peu d'humour vaguement salutaire. De l'humanité bon teint...
Mais tout cela est au service d'un ensemble tellement léger, volatil, inexistant presque, que l'on se demande vraiment "à quoi bon".

Ah oui! Et la scène finale est très mignonette.
Presque vraiment émouvante, même, si elle n'était pas légèrement réminiscente de celle du "Goût des Autres"...

Et au final, comme on dit "ceci n'est pas une pipe", "ceci n'est pas un pays" on peut légitimement se poser la question: ceci est-il encore réellement un film?

Oui, sûrement...
Honnête et sincère à défaut d'etre original et culotté.

Mais qui finit par ne donner qu'une seule envie: celle que certains artistes belges se prennent une bonne fois pour toutes les couilles en mains.

Et aient le courage d'aller voir ailleurs.
Plus loin.


Côte: *

mardi 4 décembre 2007



L'Ennemi Intime.

"La Nuit nous appartient" (We Own the Night) de James Gray (USA); avec Joaquin Phoenix, Mark Wahlberg, Eva Mendes, Robert Duvall, Tony Musante...

New-York, années 80. Bobby est le gérant d'une boite de nuit branchée, propriété d'un homme d'affaire russe.
Son frère et son père faisant tous deux partie de la police new-yorkaise, il doit sans cesse cacher sa véritable identité à ses associés. Surtout depuis que son frère, Joseph, a été nommé à la tête de la brigade des stups.
Et que l'influence de la Mafia russe sur le monde de la nuit se fait de plus en plus prégnante...

Eh bé, eh bé, eh bé...

On pourra dire une chose, c'est que 2007 aura été une grande année en matière de films noirs. Qu'une de ces principales caractéristiques aura donc été d'avoir remis au goût du jour le polar seventies bien sombre et bien tragique.
Qu'on en juge plutôt: "Zodiac", "American Gangster", "Les Promesses de l'Ombre" (bien que dans un genre un peu différent) et maintenant ce magnifique "We Own the Night" nouvelle pépite à rajouter à la collection.
Et on va pas s'en plaindre!

Le parcimonieux James Gray, dont le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'est pas vraiment un stakhanoviste, nous offre donc ici son troisième film en treize ans.
Mais quel film!
Une sorte de synthèse de tous les précédents...

D'abord niveau tragédie grecque - et même biblique, allez, n'ayons pas peur des mots - ça se pose un peu là, avec cette parabole du bon et du mauvais fils mâtinée d'une bonne dose de trauma freudien (le rôle pivot du film étant celui du père, magistralement interprété par un Papy Duvall en toute grande forme). Humainement, le film est même presque éprouvant, tant l'affrontement inter-familial qui double la classique guerre entre flics et truands est intense et puissant.

La cerise sur la gâteau étant que, malgré ce sous-texte imposant, le film garde sous le coude suffisament de morceaux de bravoures strictement cinématographiques que pour donner des complexes à toute la vieille garde hollywoodienne, peut-être bien Scorsese compris.
Cinéaste véritablement néo-classique, travaillant à l'économie et surfant magnifiquement sur une espèce de perpétuelle vague de tension, Gray arrive à entrainer le spectateur dans un maëlstrom tant émotionnel qu'esthétique dans lequel sa mise en scène, à la fois sobre et lyrique, arrive à faire mouche presque à tous les coups.
Il y a là des scènes véritablement anthologiques!
Assez même, dans un seul film, que pour peupler l'intégralité de la filmographie de n'importe quel tâcheron lambda.
Ne prenons pour exemples que l'invraisemblable poursuite en bagnoles sous une pluie battante ou la scène finale, dans les hautes herbes et la fumée...

Enfin, tout cela ne serait rien sans l'interprétation extraordinaire d'un Joaquin Phoenix qui habite véritablement son personnage.
La partition qu'il nous joue là (bien aidé par ses partenaires dont un Mark Wahlberg parfaitement sobre et une Eva Mendes très étonnante dans un rôle pour une fois plus écrit que ses habituels emplois de bimbo) est digne des plus grands. Sans rire, rien que ça!
Bref, on l'aura compris à l'heure ou s'approchent les bilans de fin d'années il faudra certainement compter avec ce film dense et émouvant, urgent même, qui clôt brillamment la "trilogie new-yorkaise" entâmée par son auteur.

Et le saluer, lui aussi, comme une des toutes grandes réussite de l'année.

Une seule chose m'inquiète... Est-ce que j'ai dit "Oscars"?


Côte: ***