lundi 15 octobre 2007




Chambre à part.

"Chambre 1408" (1408) de Mikaël Hafstrom (USA); avec John Cusack; Mary McCormack, Samuel L. Jackson, Jasmine Jessica Anthony, Tony Shalhoub...

Mike Enslin est un écrivain spécialisé dans les histoires de fantômes. Mais c'est avant tout un sceptique. Et les nombreuses heures passées dans des endroits soi-disants hantés n'ont fait que le conforter dans ses doutes.
Alors qu'il est en pleine préparation de son nouvel ouvrage, Mike reçoit une carte-postale l'enjoignant de se méfier d'une certaine chambre 1408, au Dolphin Hotel, à New-York.
Piqué au vif et malgré les mises en garde répétées du directeur de l'endroit, Mike Enslin décide d'y passer une nuit...

Et boum!
Voilà donc la 1408ème adaptation - au bas mot! - d'un texte de Stephen King au cinéma!
Et Dieu sait si lesdites adaptations ont connu jusqu'ici des fortunes diverses, allant du meilleur ("Dead Zone", "Carrie", "Shining", "Stand By Me"...) au franchement médiocre (une kyrielle de "direct-to-video" dont les titres m'échappent).
Avec malheureusement un penchant assez affirmé pour la seconde catégorie, en général...

Qu'en est-il donc de celui-ci?
Une pierre supplémentaire à l'édifice du "prêt-à-manger" horrifique qu'est tout doucement devenue l'oeuvre du King, du moins sur grand écran?
Ou bien avons-nous droit pour une fois à une oeuvrette sortant quelque peu des sentiers battus et rebattus de l' "horreur domestique" auxquels nous avait ces derniers temps habitué le "Maître"?

Eh bien, aussi étonnant que celà puisse paraitre à la lecture de la fiche technique (Hafstrom, réalisateur du très oubliable "Dérapage" avec Clive Owen et Jennifer Aniston en femme fatale (!) ne semblait pas le mieux armé pour se cogner à l'univers ultra-codé de l' auteur. D'autant que les fans dudit auteur allaient plus que vraisemblablement l'attendre au détour) la balance penche ici du bon côté.

Pourtant c'était pas gagné d'avance, avec une unité de temps et de lieu quasiment unique, un seul acteur à l'écran pendant la majeure partie du film et des thèmes pas vraiment originaux, tant au niveau du genre horrifique en général que de celui de Stephen King en particulier.

Mais voilà, pour des raisons aussi diverses que variées, la sauce prend et on se retrouve au final devant un solide film de fantômes à l'ancienne.
Dans le bon sens du terme.

Oh, c'est sûr, ce n'est pas un chef d'oeuvre, faut pas pousser non plus.
Le film à ses faiblesses, bien entendu.
A chercher essentiellement du côté des baisses de rythme et d'un montage paresseux (l'un va rarement sans l'autre) d'ailleurs...
Bien sûr, bien sûr, hôtel hanté oblige on pense à "Shining", d'autant que biens d'autres obsessions "kinguiennes" se retrouvent à l'écran: le trauma familial, le héros-écrivain en proie au doute, la perte d'un enfant, etc.
Jusque dans les plus petits détails, comme cette cigarette-fétiche qui renvoie directement à "Misery"...
Et puis ce n'est pas tout, il y a du "Silent Hill", aussi, au détour de certaines situations...
Entre autres choses...

Mais, malgré le côté solidement classique de la mise en scène, on y croit.
D'abord grâce à l'originalité du scénario et de son traitement, qui ménagent suffisament de rebondissements, de twists et de retournements de situations que pour garder le spectateur rivé à son fauteuil jusqu'à la toute, toute fin.
Quoi de plus agréable, en effet que de se persuader dès la troisième bobine qu'on a complètement éventé l'intrigue pour finalement se retrouver cueilli, pris par surprise quand le dénouement arrive?

Ensuite grâce à la direction artistique, splendide (la scène de la corniche et celle de la chambre enneigée sont à tomber par terre) et aux effets spéciaux, eux aussi old school, simples mais efficaces (même si certains, comme les apparitions des précédentes victimes de la chambre, tombent un peu à plat).

Enfin - et on pourrait presque écrire "bien entendu" - grâce à la prestation sans faille de John Cusack!
Présent dans presque toutes les scènes, le comédien réalise un véritable tour de force en passant du cynisme glacé au désespoir le plus profond, de la trouille noire à l'émotion pure avec une facilité d'autant plus étonnante qu'il joue la plupart du temps sans aucun partenaire.

Et puis - et c'est finalement ça le plus important - toute ces choses et bien d'autres encore finissent par se mettre en place pour provoquer la seule et unique chose que l'on cherche en allant voir un film pareil: la pétoche!

Pas qu'on tremble ou que l'on fasse dans son pantalon, non, on n'en est plus là (surtout moi après toutes ces années de Bifff, allez!).
Mais on se retrouve quand même très agréablement mal à l'aise à la vision de cette petite série B certes pas révolutionnaire, non, mais en tout cas bien chouette à voir.

Au point que celà donne presque envie de se relire un bon vieux Stephen King!

Et ça, après tout, c'est bien le principal...


Côte: **


5 commentaires:

Anonyme a dit…

ah tu vois un petit film symmpas je te l'avais dit , allez a+ vieux punk

Cartman a dit…

Ouais ouais, vraiment pas mal en fait.

A part peut-être la fin grandguignolesque. Et encore, finalement un final Grand Guignol c'est totalement fidèle à l'esprit de Stephen King...

Cartman a dit…

"finalement un final"

Faut vraiment que je me repose ou je vais finir chroniqueur chez Mad Movies, moi.

Anonyme a dit…

mais tu as déjà un pseudo a la mad movie

Cartman a dit…

Mouarf!

C'est pas faux.