lundi 12 mars 2012

Sérotonine.

"The Descendants" d'Alexander Payne (USA); avec George Clooney, Shailene Woodley, Beau Bridges, Judy Greer, Robert Forster, Matthew Lillard...

A Hawaii, un beau jour, la vie de Matt King bascule. Suite à un accident de bateau, sa femme se retrouve plongée dans un coma dont elle ne ressortira probablement jamais. Tentant maladroitement de se rapprocher de ses deux filles, Scottie, une gamine caractérielle et Alexandra, une ado plus classiquement rebelle, il doit également compter avec la revente probable des dernières terres familiales, négocié âprement avec une palanquée de cousins limite inconnus. Au milieu de tout ce chambardement, Matt apprend par dessus le marché que sa femme avait un amant. Et se met en tête de retrouver celui-ci.

Et voilà. C'est dommage...

Voici donc un joli petit film tout ce qu'il y a d'attachant.
De touchant, même.
Du type même de ceux que l'on va voir en étant sûr de les aimer et qui, malgré tout manquent du petit quelque chose en plus qui leur permettrait de se transformer, si pas en chef-d'oeuvre, du moins en tout bon film.
De ceux que l'on regrette de ne pas aimer plus, même si l'on essaie de toutes ses forces.
Et qui échoue bêtement, à quelques mètres de la ligne d'arrivée.

Pourtant, si on met les choses à plat, tout est là.
Le côté doux-amer typique aux films d'Alexander Payne, qui n'a pas son pareil pour explorer le clair-obscur de la condition masculine.
L'élégance discrètement arty de sa réalisation.
La véritable sincérité qu'il semble mettre dans cette histoire de crise familiale.
La finesse des dialogues, aussi...
Et puis cet humour sous-jacent en parfaite illustration de l'ironie du désespoir qui transpire en filigrane de toute l'oeuvre du cinéaste, de "Monsieur Schmidt" en "Sideways".

Et pourtant, malgré tout, on est loin de la réussite flamboyante et dépressive des deux films susnommés.
Et quelque part on se demande pourquoi.
On essaye alors de mettre le doigt dessus et, là aussi, ça cale.
On ne sait pas vraiment quoi mais quelque chose coince.
Ca manque de kick, de ce truc qui ferait que le film s'envolerait vraiment.

Peut-être parce qu'il n'est pas assez franc et assez constant dans le drâme, justement.
Et que, malgré quelque situations potentiellement lacrymales (on a une fois ou deux la larmichette au coin de l'oeil, il est vrai) il hésite trop nettemment entre chair et poisson pour pouvoir réellement espérer l'emporter dans le rire ou dans les larmes.

Ou encore est-ce à cause d'une histoire trop platement banale pour arriver à passionner vraiment ?

Allez savoir...

Toujours est-il que, malgré deux atouts de taille - Hawaii et sa météo versatile utilisés comme de vrais personnages et George Clooney dans le rôle d'une vie qui aurait dû lui valoir l'Oscar - "The Descendants" laisse dans la bouche un étrange et bien malheureux goût de trop peu.



Cote: **

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