Un discours, un discours !
Oui, oh bon... Ca va, hein... Je fatigue, moi, à la fin...
Bon, donc, pour le deuxième raout on va faire court. N'ayant pas vu la cérémonie je n'ai pas grand chose à en dire.
Si ce n'est que, comme d'hab, les Oscars, plus prévisibles, sans doute, amérikis obligent, me font faire un score plus important que les César au petit jeu des pronostics (soit 6/8, ce qui est quand même pas mal, avouez-le).
Le problème, ici, vient de ce que "Le Discours d'un Roi" a choppé les deux récompenses principales là où on attendait "The Social Network".
Erreur de calcul de ma part: j'aurais du me douter qu'un film en costume de facture classique, donnant qui plus est à son acteur principal un rôle "à canne" (ici, le béguaiement dont il est affligé) allait s'attirer les faveurs des votants, l'Académie adorant les histoires édifiantes où le héros, handicapé quelle que soit la manière, triomphe à la fin...
Ah la la...
Cela dit, ici non plus celà ne présume pas de la qualité d'un film que je viens de voir et qui, classique ou pas, est très clairement excellent (d'autant que bâti sur un argument d'une minceur éloquente - si je puis me permettre cette analogie).
Pour le reste, rien à signaler, que du téléphoné, vous n'avez qu'à vérifier mes prévisions. J'ai tout bon.
Et je suis très content pour Colin Firth, Natalie Portman et Christian Bale qui sont clairement des acteurs que j'apprécie, pour ne pas dire plus. Oui, oui...
Sinon, il parait que c'était la Cérémonie la plus rasante et mal fagotée de l'histoire récente des Oscars...
On s'en fout. Vous avez vu l'heure à laquelle ça passe ?
lundi 28 février 2011
Outsiders.
Première des deux grandes cérémonies du week-end, la soirée des César m'aura permis cette année de glâner quelques points grâce essentiellement à la victoire de ceux que j'avais placés en outsiders.
A savoir Eric Elmosnino, Leïla Bekhti (la séquence émotion), "The Social Network" et "Océans".
Rajoutons à ça les incontournables "Des Hommes et des Dieux" (Meilleur Film), Michael Lonsdale (Meilleur Second Rôle Masculin, très impressionnant lors de la réception de la chose), "Gainsbourg (Vie Héroïque)" (Meilleure Première Oeuvre), Edgar Ramirez (Meilleur Jeune Espoir Masculin) et "L'Illusioniste" (Meilleur Film d'Animation, premier du nom) et l'on obtient un passable 7/12 (soit la moyenne, pas beaucoup plus).
Alors, des surprises il y en eu: Sara Forestier et Anne Alvaro se partageant les deux principaux trophées féminin en fût une. Et une belle.
Mais la plus importante fût bien entendu le César du Meilleur Réalisateur remis pour la troisième fois (ce qui en fait le recordman dans cette catégorie) à Roman Polanski pour "The Ghost Writer".
Un vote clairement politique, les artistes français ayant ouvertement soutenu Polanski lors de ses récents déboires judiciaires.
Sinon, comment justifier que le film de Beauvois aie obtenu la récompense suprême et pas cette compression-là ? Je vous le demande.
Un peu dommage, la crédibilité des César se voyant égratigner pour le coup.
Soit dit évidemment sans vouloir remettre en cause le talent de Polanski et la force d'un film dont les louanges fûrent d'ailleurs largement chantées ici (je dis ça aussi pour pas de nouveau me faire engueuler comme l'année dernière à propos du cinquième César d'Isabelle Adjani).
A part ça la soirée fût tarte et chiante comme d'habitude, malgré François Damiens, oui - et malgré les prétendues révélations de Sara Forestier quant à sa virginité.
Mais bon, là, je ne vous apprends rien...
On y retournera de toute façon l'année prochaine, hein...
(Et en passant, je crois que sur ce coup j'ai droit au César de la Meilleur Paranthèse et à celui du Meilleur Lien Hypertexte, record battu !)
Première des deux grandes cérémonies du week-end, la soirée des César m'aura permis cette année de glâner quelques points grâce essentiellement à la victoire de ceux que j'avais placés en outsiders.
A savoir Eric Elmosnino, Leïla Bekhti (la séquence émotion), "The Social Network" et "Océans".
Rajoutons à ça les incontournables "Des Hommes et des Dieux" (Meilleur Film), Michael Lonsdale (Meilleur Second Rôle Masculin, très impressionnant lors de la réception de la chose), "Gainsbourg (Vie Héroïque)" (Meilleure Première Oeuvre), Edgar Ramirez (Meilleur Jeune Espoir Masculin) et "L'Illusioniste" (Meilleur Film d'Animation, premier du nom) et l'on obtient un passable 7/12 (soit la moyenne, pas beaucoup plus).
Alors, des surprises il y en eu: Sara Forestier et Anne Alvaro se partageant les deux principaux trophées féminin en fût une. Et une belle.
Mais la plus importante fût bien entendu le César du Meilleur Réalisateur remis pour la troisième fois (ce qui en fait le recordman dans cette catégorie) à Roman Polanski pour "The Ghost Writer".
Un vote clairement politique, les artistes français ayant ouvertement soutenu Polanski lors de ses récents déboires judiciaires.
Sinon, comment justifier que le film de Beauvois aie obtenu la récompense suprême et pas cette compression-là ? Je vous le demande.
Un peu dommage, la crédibilité des César se voyant égratigner pour le coup.
Soit dit évidemment sans vouloir remettre en cause le talent de Polanski et la force d'un film dont les louanges fûrent d'ailleurs largement chantées ici (je dis ça aussi pour pas de nouveau me faire engueuler comme l'année dernière à propos du cinquième César d'Isabelle Adjani).
A part ça la soirée fût tarte et chiante comme d'habitude, malgré François Damiens, oui - et malgré les prétendues révélations de Sara Forestier quant à sa virginité.
Mais bon, là, je ne vous apprends rien...
On y retournera de toute façon l'année prochaine, hein...
(Et en passant, je crois que sur ce coup j'ai droit au César de la Meilleur Paranthèse et à celui du Meilleur Lien Hypertexte, record battu !)
mercredi 23 février 2011
Impitoyable.
"True Grit" de Ethan & Joel Coen (USA); avec Jeff Bridges, Hailee Steinfeld, Matt Damon, Josh Brolin, Barry Pepper, Domhnall Gleeson...
1870. Wild Wild West. Le lâche Tom Chaney a abattu son employeur pour deux pièces d'or et un cheval. Soutien de famille depuis ce drame, la jeune Mattie, 14 ans, fille de la victime, décide de tout faire pour retrouver l'assassin, lequel a rejoint une bande de hors-la-loi planquée en plein territoire indien. Pour arriver à ses fins, elle engage Rooster Cogburn, marshall et chasseur de prime sévèrement burné mais alcoolique et ingérable.
On se le disait depuis un bon bout de temps et celà nous avait été confirmé par leur "néo" "No Country for Old Men": il fallait bien qu'un jour les Coen se frottent au western, genre qui semblait avoir été fait pour eux, ou du moins vers lequel leur cinéma paraissait tendre dans une sorte d'évolution logique.
Voilà donc qui est fait et bien fait avec ce "True Grit" rapeux et épais comme un gros bourbon brut de décoffrage.
Et dans les règles de l'art, encore bien, tant cette relecture de "Cent Dollars pour un Shérif" - le film qui valu au Duke son seul et unique Oscar - solide et roboratif comme une plâtrée de haricots au lard nous offre de prime abord un spectacle "classique" dans le sens le plus beau et le plus noble du terme.
Chevauchée sauvage, poudre qui parle, indiens et eau-de-feu, tout semble être mis en place pour nous offrir une relecture efficace et respectueuse de ce genre à part et codifié.
Et l'on se dit bien vite que, effectivement, les frangins semblaient avoir été faits pour ça.
De tout temps.
Et que cette prétendue nouvelle version du roman (prétexte car celui-ci est semble-t-il tout ce qu'il y a d'oubliable) sonne comme une espèce de climax de leur carrière, doublé d'un hommage au cinoche qui les a vus grandir.
Et tout cela est bel et bien et très certainement vrai.
Et devrait finalement se suffire à soi-même.
Mais... les Coen sont les Coen.
Et derrière ce subtil écran de fumée apparemment sage et classique (même si assez youpla boum du point de vue de la violence graphique) se cache le vrai film.
Celui dont transpire l'ambiance mccarthyenne (de Cormac McCarthy, l'auteur. Du calme !) pétrie d'impitoyable dureté qui faisait le sel de "No Country...".
Celui où transparait en filigrane leur sens de l'humour (certaines scènes et dialogues sont franchement à se tordre) et leur sens du décalé (voire pour ça la scène du médecin/dentiste à peau d'ours qui vaut à elle seule un sacré pesant de violettes).
Et surtout, en rien entravé par tout cela, leur plaisir de raconter une histoire.
En un mot comme en cent, un film d'apparence simple, revisitant un pan de l'histoire américaine - tant au sens large que du point de vue de l'héritage cinématographique - mais brassant ample, gorgé qu'il est de pittoresque, d'absurde et d'émotion.
Cinématographiquement épousouflant, avec sa photo d'une beauté minérale (en particulier dans les nombreuses et très impressionnantes scènes nocturnes), porté par un trio d'acteur magnifique (Jeff Bridges monumental et Matt Damon inspiré comme rarement) et véritablement tiré vers le haut par la révélation Hailee Steinfeld (qui BOUFFE littéralement toutes les scènes), "True Grit" rassemble toutes les qualités du vrai grand cinéma: classicisme de surface, profondeur de champ et vélléité de devenir un grand cru, tout en ayant l'air de prime abord d'être un opus mineur pour ses auteurs.
Et mis bout à bout ça donne quoi ?
Cote: ***
"True Grit" de Ethan & Joel Coen (USA); avec Jeff Bridges, Hailee Steinfeld, Matt Damon, Josh Brolin, Barry Pepper, Domhnall Gleeson...
1870. Wild Wild West. Le lâche Tom Chaney a abattu son employeur pour deux pièces d'or et un cheval. Soutien de famille depuis ce drame, la jeune Mattie, 14 ans, fille de la victime, décide de tout faire pour retrouver l'assassin, lequel a rejoint une bande de hors-la-loi planquée en plein territoire indien. Pour arriver à ses fins, elle engage Rooster Cogburn, marshall et chasseur de prime sévèrement burné mais alcoolique et ingérable.
On se le disait depuis un bon bout de temps et celà nous avait été confirmé par leur "néo" "No Country for Old Men": il fallait bien qu'un jour les Coen se frottent au western, genre qui semblait avoir été fait pour eux, ou du moins vers lequel leur cinéma paraissait tendre dans une sorte d'évolution logique.
Voilà donc qui est fait et bien fait avec ce "True Grit" rapeux et épais comme un gros bourbon brut de décoffrage.
Et dans les règles de l'art, encore bien, tant cette relecture de "Cent Dollars pour un Shérif" - le film qui valu au Duke son seul et unique Oscar - solide et roboratif comme une plâtrée de haricots au lard nous offre de prime abord un spectacle "classique" dans le sens le plus beau et le plus noble du terme.
Chevauchée sauvage, poudre qui parle, indiens et eau-de-feu, tout semble être mis en place pour nous offrir une relecture efficace et respectueuse de ce genre à part et codifié.
Et l'on se dit bien vite que, effectivement, les frangins semblaient avoir été faits pour ça.
De tout temps.
Et que cette prétendue nouvelle version du roman (prétexte car celui-ci est semble-t-il tout ce qu'il y a d'oubliable) sonne comme une espèce de climax de leur carrière, doublé d'un hommage au cinoche qui les a vus grandir.
Et tout cela est bel et bien et très certainement vrai.
Et devrait finalement se suffire à soi-même.
Mais... les Coen sont les Coen.
Et derrière ce subtil écran de fumée apparemment sage et classique (même si assez youpla boum du point de vue de la violence graphique) se cache le vrai film.
Celui dont transpire l'ambiance mccarthyenne (de Cormac McCarthy, l'auteur. Du calme !) pétrie d'impitoyable dureté qui faisait le sel de "No Country...".
Celui où transparait en filigrane leur sens de l'humour (certaines scènes et dialogues sont franchement à se tordre) et leur sens du décalé (voire pour ça la scène du médecin/dentiste à peau d'ours qui vaut à elle seule un sacré pesant de violettes).
Et surtout, en rien entravé par tout cela, leur plaisir de raconter une histoire.
En un mot comme en cent, un film d'apparence simple, revisitant un pan de l'histoire américaine - tant au sens large que du point de vue de l'héritage cinématographique - mais brassant ample, gorgé qu'il est de pittoresque, d'absurde et d'émotion.
Cinématographiquement épousouflant, avec sa photo d'une beauté minérale (en particulier dans les nombreuses et très impressionnantes scènes nocturnes), porté par un trio d'acteur magnifique (Jeff Bridges monumental et Matt Damon inspiré comme rarement) et véritablement tiré vers le haut par la révélation Hailee Steinfeld (qui BOUFFE littéralement toutes les scènes), "True Grit" rassemble toutes les qualités du vrai grand cinéma: classicisme de surface, profondeur de champ et vélléité de devenir un grand cru, tout en ayant l'air de prime abord d'être un opus mineur pour ses auteurs.
Et mis bout à bout ça donne quoi ?
Rien d'autre que la toute, toute, toute grande classe !
Cote: ***
lundi 21 février 2011
Sixième sens.
"Au-Delà" de Clint Eastwood (USA); avec Matt Damon, Cécile de France, Jay Mohr, Bryce Dallas Howard, Richard Kind, Marthe Keller...
George est un ouvrier américain qui est affligé d'un don de "voyance" qui semble lui peser comme une malédiction. Marie, une journaliste française ayant vécu une N.D.E. lors du tsunami. Quand à Marcus, garçonnet londonien, la perte de son jumeau l'a mis face à ses doutes et à ses interrogations. Guidées par la même soif de "savoir", ces trois destinées vont finir par se croiser pour tenter de répondre au mystère de la vie après la mort...
On pouvait légitimement attendre beaucoup d'un film de Clint Eastwood s'interrogeant sur l'au-delà et constituant par-delà sa première incursion dans le genre "fantastique" (au sens très large du terme, il est vrai).
Tant l'on sait que le cinéma du vieux Clint (bientôt 81 balais, quand même) est tout entier sous-tendu ces dernières années par une sorte de réflexion sur l'âge, ses ravages et ses travers (voir son récent film-somme "Gran Torino") et par son aboutissement logique: la mort.
On attendait dès lors une sorte de grande fresque zen qui, à défaut de donner des réponses (faut pas charier non plus) aurait au moins eu le mérite de poser quelques bonnes questions et d'ouvrir quelques bonnes pistes.
On en sera donc pour nos frais, tant il est vrai que ce "Hereafter" cacochyme et quelque peu bégayant (Eh oui ! Qui aime bien châtie bien, que voulez-vous...) ne dis rien, ne raconte rien, ne va nulle part et se contente de brosser une espèce de vague portrait naïvement new-age et totalement inabouti de la question.
La faute sans doute au récit qui, coupé en trois, finit par déboucher sur trois films distincts qu'il semble bien vain et surtout totalement artificiel de vouloir rassembler.
D'autant qu'en essayant de le faire, Eastwood s'emmèle colossalement les pinceaux en usant et abusant d'artifices scénaristiques tous plus ahurissants les uns que les autres, artifices qui finissent par aboutir à une "résolution" totalement improbable.
Quant à la scène finale proprement dite, absurde, inutile, gnangnan et à la limite du compréhensible, mieux vaut ne rien en dire si ce n'est que son esthétique "lelouchienne" avec caméra tournante qui finit par la faire ressembler à une vieille pub pour "Impulse" ("Soudain, un inconnu vous offre des fleurs !") n'est pas vraiment là pour arranger les bidons...
Après un début visuellement ahurissant (le tsunami), "Au-Delà" semble en quelque sorte rattrapé par lui même et finit assez rapidement par s'essoufler à force de ne rien dire du tout, tout en se donnant des airs de grand fourre-tout humaniste et philosophant.
Dans ces ruines fumantes - l'aftermath du tsunami pouvant presque agir comme une métaphore du film lui-même - on ne peut que fouiller pour essayer de trouver des traces de ce qui fait la grandeur du cinéma eastwoodien.
Mais, hélas !, ici même son clacissisme sans cesse chanté finit par être plus un handicap qu'aure chose.
D'autant que le truc n'est pas vraiment servi non plus par une direction d'acteurs quand même, il faut bien le dire... approximative...
Matt Damon retombe dans ses travers d'antan, à savoir un monolithisme bon teint et de mauvais aloi, et Cécile de France est tout sauf crédible en journaliste-aux-dents-longues-mais-passablement-secouée-par-son-expérience (passons par charité disons... chrétienne (c'est dans le ton) sur le côté Image d'Epinal de la France vue par les amérikis, avec la Tour Eiffel visible de toutes les fenêtres parisiennes. Allons, allons: on n'en est plus là).
La Palme du Cataclysme est néanmoins à mettre à l'actif de la fratrie campant - à tour de rôle, visiblement - les jumeaux londoniens.
Rarement enfant-acteur aura aussi sensiblement donné l'envie à tout spectateur normalement constitué de distribuer les taloches à tour de bras ! Misère de misère !
Das ce marasme généralisé, la seule à tirer un tant soit peu son épingle du jeu (dans une scène de séduction culinaire qui reste l'un des bons moments du métrage, car il y en a) reste finalement Bryce Dallas Howard, dont le personnage sous écrit et en dehors de cela inexistant est malheureusement évacué en deux coups de cuiller à sabayon, comme la totalité des seconds rôles du film, d'ailleurs.
Mais le pire, si l'on peut dire, c'est que, en dehors de son final indigne, "Au-Delà" n'est même pas vraiment une honte non plus. Ni la catastrophe annoncée par certains.
Et que l'on ne s'ennuie pas vraiment à sa vision, bizarrement.
Non mais, souffrant de ne pas être une histoire mais une sorte de vague collage dont chaque morceau est trop infime pour pouvoir fonctionner sans les autres - et malgré quelques belles idées (surtout au début) - "Au-Delà" est surtout trop loin de l'idée que l'on peut se faire d'un film de Clint Eastwood.
Et restera sans doute comme l'un des coups de mou d'une carrière en dehors de cela globalement brillante.
En espérant que ce n'en soit pas le dernier chapitre.
Cote: *
"Au-Delà" de Clint Eastwood (USA); avec Matt Damon, Cécile de France, Jay Mohr, Bryce Dallas Howard, Richard Kind, Marthe Keller...
George est un ouvrier américain qui est affligé d'un don de "voyance" qui semble lui peser comme une malédiction. Marie, une journaliste française ayant vécu une N.D.E. lors du tsunami. Quand à Marcus, garçonnet londonien, la perte de son jumeau l'a mis face à ses doutes et à ses interrogations. Guidées par la même soif de "savoir", ces trois destinées vont finir par se croiser pour tenter de répondre au mystère de la vie après la mort...
On pouvait légitimement attendre beaucoup d'un film de Clint Eastwood s'interrogeant sur l'au-delà et constituant par-delà sa première incursion dans le genre "fantastique" (au sens très large du terme, il est vrai).
Tant l'on sait que le cinéma du vieux Clint (bientôt 81 balais, quand même) est tout entier sous-tendu ces dernières années par une sorte de réflexion sur l'âge, ses ravages et ses travers (voir son récent film-somme "Gran Torino") et par son aboutissement logique: la mort.
On attendait dès lors une sorte de grande fresque zen qui, à défaut de donner des réponses (faut pas charier non plus) aurait au moins eu le mérite de poser quelques bonnes questions et d'ouvrir quelques bonnes pistes.
On en sera donc pour nos frais, tant il est vrai que ce "Hereafter" cacochyme et quelque peu bégayant (Eh oui ! Qui aime bien châtie bien, que voulez-vous...) ne dis rien, ne raconte rien, ne va nulle part et se contente de brosser une espèce de vague portrait naïvement new-age et totalement inabouti de la question.
La faute sans doute au récit qui, coupé en trois, finit par déboucher sur trois films distincts qu'il semble bien vain et surtout totalement artificiel de vouloir rassembler.
D'autant qu'en essayant de le faire, Eastwood s'emmèle colossalement les pinceaux en usant et abusant d'artifices scénaristiques tous plus ahurissants les uns que les autres, artifices qui finissent par aboutir à une "résolution" totalement improbable.
Quant à la scène finale proprement dite, absurde, inutile, gnangnan et à la limite du compréhensible, mieux vaut ne rien en dire si ce n'est que son esthétique "lelouchienne" avec caméra tournante qui finit par la faire ressembler à une vieille pub pour "Impulse" ("Soudain, un inconnu vous offre des fleurs !") n'est pas vraiment là pour arranger les bidons...
Après un début visuellement ahurissant (le tsunami), "Au-Delà" semble en quelque sorte rattrapé par lui même et finit assez rapidement par s'essoufler à force de ne rien dire du tout, tout en se donnant des airs de grand fourre-tout humaniste et philosophant.
Dans ces ruines fumantes - l'aftermath du tsunami pouvant presque agir comme une métaphore du film lui-même - on ne peut que fouiller pour essayer de trouver des traces de ce qui fait la grandeur du cinéma eastwoodien.
Mais, hélas !, ici même son clacissisme sans cesse chanté finit par être plus un handicap qu'aure chose.
D'autant que le truc n'est pas vraiment servi non plus par une direction d'acteurs quand même, il faut bien le dire... approximative...
Matt Damon retombe dans ses travers d'antan, à savoir un monolithisme bon teint et de mauvais aloi, et Cécile de France est tout sauf crédible en journaliste-aux-dents-longues-mais-passablement-secouée-par-son-expérience (passons par charité disons... chrétienne (c'est dans le ton) sur le côté Image d'Epinal de la France vue par les amérikis, avec la Tour Eiffel visible de toutes les fenêtres parisiennes. Allons, allons: on n'en est plus là).
La Palme du Cataclysme est néanmoins à mettre à l'actif de la fratrie campant - à tour de rôle, visiblement - les jumeaux londoniens.
Rarement enfant-acteur aura aussi sensiblement donné l'envie à tout spectateur normalement constitué de distribuer les taloches à tour de bras ! Misère de misère !
Das ce marasme généralisé, la seule à tirer un tant soit peu son épingle du jeu (dans une scène de séduction culinaire qui reste l'un des bons moments du métrage, car il y en a) reste finalement Bryce Dallas Howard, dont le personnage sous écrit et en dehors de cela inexistant est malheureusement évacué en deux coups de cuiller à sabayon, comme la totalité des seconds rôles du film, d'ailleurs.
Mais le pire, si l'on peut dire, c'est que, en dehors de son final indigne, "Au-Delà" n'est même pas vraiment une honte non plus. Ni la catastrophe annoncée par certains.
Et que l'on ne s'ennuie pas vraiment à sa vision, bizarrement.
Non mais, souffrant de ne pas être une histoire mais une sorte de vague collage dont chaque morceau est trop infime pour pouvoir fonctionner sans les autres - et malgré quelques belles idées (surtout au début) - "Au-Delà" est surtout trop loin de l'idée que l'on peut se faire d'un film de Clint Eastwood.
Et restera sans doute comme l'un des coups de mou d'une carrière en dehors de cela globalement brillante.
En espérant que ce n'en soit pas le dernier chapitre.
Cote: *
lundi 7 février 2011
Pac-man.
"Tron - L'Héritage" (Tron Legacy) de Joseph Kosinski (USA); avec Jeff Bridges, Garrett Hedlund, Olivia Wilde, Michael Sheen, James Frain, Bruce Boxleitner...
Créateur du jeu "Tron", révolutionnaire en son temps, Kevin Flynn a un beau jour mystérieusement disparu. Voulant absolument résoudre l'énigme de cette disparition, son fils Sam reçoit un beau jour un étrange signal l'attirant dans l'ancienne arcade de jeux jadis tenue par son père. Arrivé sur place, il se retrouve lui-même aspiré dans l'univers virtuel fait de programmes et de jeux redoutables dans lequel ce dernier est prisonnier depuis plus de 25 ans.
Posons tout de suite le décor et en celà le problème: "Tron", l'original, celui sorti en 82, c'est un film culte et j'en suis fan.
A l'époque - j'avais douze ans - j'avais l'affiche dans ma chambre, ce genre de choses.
Mais "Tron", l'original, devenu emblématique d'une certaine pop-culture, était en son temps tout ce qu'il y a des pertinent en ce qu'il surgissait à une époque où l'informatique domestique (Ah ! Le Commodore 64 !) et les premières consoles de jeu (Atari, évidemment, mais souvenez-vous aussi du mirifique Vidéopac tout en plastoc; j'avais l'même !) commençaient à prendre de l'importance et où les jeux d'arcade étaient au sommet de leur gloire (Space Invaders: tout un poème !).
Dans ce contexte, le film prenait tout son sens et devenait en quelque sorte l'emblème d'une époque et d'une génération.
En celà, l'idée même de cette suite vingt-huit ans plus tard pose question: en quoi est-elle utile et pertinente ?
Et la réponse fuse d'elle même: en rien !
Car, en admettant un court instant qu'elle le soit ou en ne la justifiant même que par une question de gros sous, quelles options "artistiques" pouvaient bien s'offrir à ses initiateurs ?
Soit une tentative de recréation nostalgique de l'original à même de satisfaire les quadras que nous sommes (Mais à quoi bon? Encore une fois, "Tron", le vrai, existe déjà), soit un reboot tout-à-la-technologie bricolé pour attirer le spectateur ado moyen certifié 2011 (Mais... à quoi bon ? Des films comme ça il en déjà a cinq par an à se coller sur la rétine).
Mais, heureusement, les créateurs de "Tron - L'Héritage" ont plus d'un tour dans leur sac et ils ont eu une idée de génie pour résoudre les deux inconnues de cette équation mystère.
Plutôt que de choisir l'une ou l'autre option, ils ont mélangé les deux, bien entendu !
Et plutôt que de contenter l'une des deux catégories citées plus haut, ils vont probablement s'aliéner les deux.
Les nostalgiques qui vont se sentir trahis et crier au sacrilège (à part une certaine catégorie de geeks ultimes que je ne citerai pas pour ne pas me faire d'ennemis supplémentaires) et les nouveaux venus qui, passé peut-être le frisson passager d'une mauvaise ressucée de "Matrix" (que cet "Héritage" incapable de digérer convenablement ses influences, cite beaucoup), oublieront bien vite cet improbable truc clinquant et de mauvais goût.
Car c'est bien là que le bat blesse principalement: en dehors des questions qu'il peut bien poser quant au public auquel il s'adresse ou au bien-fondé de son propos - voire de son existence - "Tron - L'Héritage" est avant tout (et quelque soit le bout par lequel on décide de le prendre) un très, très mauvais film.
Tout creux, volatil et anachronique qu'il soit, il aurait pu en effet avoir au moins la décence d'être un tant soit peu enlevé, drôle, divertissant...
Il n'en n'est rien, que du contraire...
S'il y a bien une chose que l'on puisse dire de ces deux heures d'hystérie électronique c'est qu'elles font chier ferme.
On manque carrément de s'y endormir.
Bien normal dans la mesure ou d'histoire il n'y a point et que ce qu'il reste de "scénario" se contente d'enfiler des morceaux de bravoure qui n'en sont pas (les courses de motos et les combats de frisbees totalement has-been renvoient au film d'origine dont la moindre des choses que l'on puisse en dire c'est qu'il a quand même solidement mal vieilli, visuellement parlant), tout en recyclant le look d'époque avec des effets "actuels".
Et c'est rien de dire que les deux ne font pas bon ménage !
Les scènes d'action sont donc d'une lourdeur effarante à rendre jaloux Paul Verhoeven et la direction artistique, toute en néons et en fluos, donne envie de s'arracher les yeux de la tête.
C'est laid à un point, mes aïeux ! Ca en devient à peine croyable.
Si on rajoute à ça la musique des redoutables Daft Punk qui tourne souvent au néo-disco-Giorgio-Moroder-Style (on me dira, comme pour le scénario, que c'est fait exprès. OK mais ça n'empêche pas l'ensemble d'être con et moche) et on se retrouve bien vite englué dans un truc qui ressemble à un clip de Cerrone sous acide ou a une gigantesque pub futuriste pour Fanta.
Passons par charité sur l'interprétation totalement "minimum syndical" de Jeff Bridges et de son double virtuel en plasticine (l'une des pires utilisation de la motion capture qu'il m'ait été donné à voir jusqu'ici) ainsi que sur l'indigence totale du reste du casting (Michael Sheen qui cabotine à un point que ça en devient touchant, Olivia Wilde très décorative mais... euh... et le tandem Bruce Boxleitner, en caution historique et Cillian Murphy venus là pour cachetonner) pour nous concentrer sur la fin de l'opus.
Une fin qui voit Flynn combattre son double par la force de l'esprit à grand renfort de vagues d'énergie en un climax très "Star Wars" (décidément, ça cite aussi à tout va)...
Et se sacrifier pour sauver son fils.
Une fin au cours de laquelle Jean-François Ponts se transforme en une espèce d'improbable croisement entre Yoda, Tortue Géniale et Monsieur Miyagi et qui arrive encore à transcender par son indigence plastique le reste d'un métrage déjà jusque là pas glorieux, glorieux.
Métrage à la fin duquel il ne me restait plus qu'à espérer une chose: que la suite attende encore vingt-huit ans et que d'ici là je me sois moi aussi retrouvé prisonnier d'une réalité parallèle.
Quelle qu'elle soit.
Cote: °
(PS: Et ce coup-ci, la 3D n'apporte vraiment, mais alors là VRAIMENT rien au truc !)
"Tron - L'Héritage" (Tron Legacy) de Joseph Kosinski (USA); avec Jeff Bridges, Garrett Hedlund, Olivia Wilde, Michael Sheen, James Frain, Bruce Boxleitner...
Créateur du jeu "Tron", révolutionnaire en son temps, Kevin Flynn a un beau jour mystérieusement disparu. Voulant absolument résoudre l'énigme de cette disparition, son fils Sam reçoit un beau jour un étrange signal l'attirant dans l'ancienne arcade de jeux jadis tenue par son père. Arrivé sur place, il se retrouve lui-même aspiré dans l'univers virtuel fait de programmes et de jeux redoutables dans lequel ce dernier est prisonnier depuis plus de 25 ans.
Posons tout de suite le décor et en celà le problème: "Tron", l'original, celui sorti en 82, c'est un film culte et j'en suis fan.
A l'époque - j'avais douze ans - j'avais l'affiche dans ma chambre, ce genre de choses.
Mais "Tron", l'original, devenu emblématique d'une certaine pop-culture, était en son temps tout ce qu'il y a des pertinent en ce qu'il surgissait à une époque où l'informatique domestique (Ah ! Le Commodore 64 !) et les premières consoles de jeu (Atari, évidemment, mais souvenez-vous aussi du mirifique Vidéopac tout en plastoc; j'avais l'même !) commençaient à prendre de l'importance et où les jeux d'arcade étaient au sommet de leur gloire (Space Invaders: tout un poème !).
Dans ce contexte, le film prenait tout son sens et devenait en quelque sorte l'emblème d'une époque et d'une génération.
En celà, l'idée même de cette suite vingt-huit ans plus tard pose question: en quoi est-elle utile et pertinente ?
Et la réponse fuse d'elle même: en rien !
Car, en admettant un court instant qu'elle le soit ou en ne la justifiant même que par une question de gros sous, quelles options "artistiques" pouvaient bien s'offrir à ses initiateurs ?
Soit une tentative de recréation nostalgique de l'original à même de satisfaire les quadras que nous sommes (Mais à quoi bon? Encore une fois, "Tron", le vrai, existe déjà), soit un reboot tout-à-la-technologie bricolé pour attirer le spectateur ado moyen certifié 2011 (Mais... à quoi bon ? Des films comme ça il en déjà a cinq par an à se coller sur la rétine).
Mais, heureusement, les créateurs de "Tron - L'Héritage" ont plus d'un tour dans leur sac et ils ont eu une idée de génie pour résoudre les deux inconnues de cette équation mystère.
Plutôt que de choisir l'une ou l'autre option, ils ont mélangé les deux, bien entendu !
Et plutôt que de contenter l'une des deux catégories citées plus haut, ils vont probablement s'aliéner les deux.
Les nostalgiques qui vont se sentir trahis et crier au sacrilège (à part une certaine catégorie de geeks ultimes que je ne citerai pas pour ne pas me faire d'ennemis supplémentaires) et les nouveaux venus qui, passé peut-être le frisson passager d'une mauvaise ressucée de "Matrix" (que cet "Héritage" incapable de digérer convenablement ses influences, cite beaucoup), oublieront bien vite cet improbable truc clinquant et de mauvais goût.
Car c'est bien là que le bat blesse principalement: en dehors des questions qu'il peut bien poser quant au public auquel il s'adresse ou au bien-fondé de son propos - voire de son existence - "Tron - L'Héritage" est avant tout (et quelque soit le bout par lequel on décide de le prendre) un très, très mauvais film.
Tout creux, volatil et anachronique qu'il soit, il aurait pu en effet avoir au moins la décence d'être un tant soit peu enlevé, drôle, divertissant...
Il n'en n'est rien, que du contraire...
S'il y a bien une chose que l'on puisse dire de ces deux heures d'hystérie électronique c'est qu'elles font chier ferme.
On manque carrément de s'y endormir.
Bien normal dans la mesure ou d'histoire il n'y a point et que ce qu'il reste de "scénario" se contente d'enfiler des morceaux de bravoure qui n'en sont pas (les courses de motos et les combats de frisbees totalement has-been renvoient au film d'origine dont la moindre des choses que l'on puisse en dire c'est qu'il a quand même solidement mal vieilli, visuellement parlant), tout en recyclant le look d'époque avec des effets "actuels".
Et c'est rien de dire que les deux ne font pas bon ménage !
Les scènes d'action sont donc d'une lourdeur effarante à rendre jaloux Paul Verhoeven et la direction artistique, toute en néons et en fluos, donne envie de s'arracher les yeux de la tête.
C'est laid à un point, mes aïeux ! Ca en devient à peine croyable.
Si on rajoute à ça la musique des redoutables Daft Punk qui tourne souvent au néo-disco-Giorgio-Moroder-Style (on me dira, comme pour le scénario, que c'est fait exprès. OK mais ça n'empêche pas l'ensemble d'être con et moche) et on se retrouve bien vite englué dans un truc qui ressemble à un clip de Cerrone sous acide ou a une gigantesque pub futuriste pour Fanta.
Passons par charité sur l'interprétation totalement "minimum syndical" de Jeff Bridges et de son double virtuel en plasticine (l'une des pires utilisation de la motion capture qu'il m'ait été donné à voir jusqu'ici) ainsi que sur l'indigence totale du reste du casting (Michael Sheen qui cabotine à un point que ça en devient touchant, Olivia Wilde très décorative mais... euh... et le tandem Bruce Boxleitner, en caution historique et Cillian Murphy venus là pour cachetonner) pour nous concentrer sur la fin de l'opus.
Une fin qui voit Flynn combattre son double par la force de l'esprit à grand renfort de vagues d'énergie en un climax très "Star Wars" (décidément, ça cite aussi à tout va)...
Et se sacrifier pour sauver son fils.
Une fin au cours de laquelle Jean-François Ponts se transforme en une espèce d'improbable croisement entre Yoda, Tortue Géniale et Monsieur Miyagi et qui arrive encore à transcender par son indigence plastique le reste d'un métrage déjà jusque là pas glorieux, glorieux.
Métrage à la fin duquel il ne me restait plus qu'à espérer une chose: que la suite attende encore vingt-huit ans et que d'ici là je me sois moi aussi retrouvé prisonnier d'une réalité parallèle.
Quelle qu'elle soit.
Cote: °
(PS: Et ce coup-ci, la 3D n'apporte vraiment, mais alors là VRAIMENT rien au truc !)
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