mardi 2 novembre 2010

Le bandit au grand coeur.

"The Town" de Ben Affleck (USA); avec Ben Affleck, Rebecca Hall, Jeremy Renner, Blake Lively, Jon Hamm, Pete Postlethwaite...

Doug McRay est le leader d'une bande de braqueurs de Boston. Sans attaches, il ne craint jamais rien, surtout pas la perte d'un être cher. Tout bascule le jour où lui et sa bande prennent en otage la directrice de l'agence qu'ils viennent de braquer. Craignant qu'elle n'ait reconnu l'un d'entre eux, les malfrats décident de la suivre de près. Aussi, lorsque la jolie Claire voit entrer dans sa vie un homme charmant et, somme toute, rassurant du nom de Doug, l'attirance et finalement la romance prennent-elles le pas sur la méfiance et le trauma.

Sec - pas comme un coup de trique non plus, n'exagérons pas - racé, nerveux, sobre et en fin de compte carré comme les bonnes vieilles machoires bien épaisses de son auteur - Ben Affleck, "The Town" est un film de genre couillu et de bonne tenue, dans la lignée de son prédécésseur, le déjà fort bon "Gone Baby Gone".
Qui pêche aussi malheureusement par les mêmes travers et finit, comme lui, par échouer à quelques encâblures de ce qui aurait pu en faire un "grand" film.

En l'espèce, ce polar mâtiné d'une bonne dose de mélodrame sans pathos (ou si peu, allez, un chouïa, sur la fin...) reste un film solide et bien madré, qui se regarde sans ennui ni déplaisir, avec même ce petit plus qui le distingue des productions lambda, passe-partout, juste bonnes à voir en DVD le dimanche soir.

Un petit plus qu'il doit à un scénario agréablement charpenté, à une réalisation idoine (à savoir d'une sobriété et d'une classe indéniable car dépourvue de tape-à-l'oeil), à des scènes d'action que n'aurait peut-être pas renié un Michael Mann et surtout à un équilibre assez impressionnant entre celles-ci et les scènes plus intimistes, plus mélodramatiques, celles de la relation entre les deux principaux protagonistes.
De celles qui rendent l'ensemble globalement plus humain, moins glâcé que "Gone Baby Gone" ne pouvait l'être.

Bien sûr, tout n'est pas parfait, loin de là.

Sur deux heures, le rythme est parfois un peu lâche et inégal, compliqué par des sous-intrigues pas toujours nécéssaires.
La fin (après le dernier braquage, époustouflant !) est totalement incohérente et too much...

Et puis, surtout, on a beaucoup de mal à calculer le brave Ben en chef de bande.

En dehors de cette évidente erreur de casting - Benichou aurait sans doute gagné à ne pas quitter son siège de réalisateur et à confier le rôle à quelqu'un d'autre, de plus sec, de plus physiquement et moralement "marqué" - "The Town" fonctionne à plein rendement dans son double registre de film policier classique et de drame sentimental, bien aidé qu'il est par une distribution de seconds rôles par contre, elle, unanimement excellente.

De Rebecca Hall, très juste, à Blake Lively, méconnaissable, en passant par un Jeremy Renner qui confirme tout le bien que l'on pouvait penser de lui dans un registre "chien fou" pas très éloigné finalement de celui d'un Michael Shannon (dont nos équipes vous parlaient tout récemment), on peut dire que ça dépote.

Il faut donc se rendre à l'évidence: tout cela semble confirmer que l'aîné des frères Affleck ferait peut-être bien de se concentrer sur son nouveau boulôt de réal, au détriment d'une carrière d'acteur quand même jusqu'ici fort en demi-teinte...

Et, par delà, que ce "The Town" old school est un spectacle ma foi fort réussi, qui parvient en plus à ne jamais ennuyer.

Et comme en plus il constitue une amélioration évidente par rapport au premier opus de son néo-réalisateur... hein...

On peut même presque dire qu'on attend la suite...



Cote: ** (mais bien tassées).

5 commentaires:

LE DIABLE a dit…

Va voir Buried,tu me diras merci.

Cartman a dit…

J'y compte...

Cartman a dit…

Eh ben c'est râté, on le joue déjà plus (ou alors au Barakinépolis mais alors CREVER !)

LE DIABLE a dit…

C'est con parce qu'en dvd ça prend pas la même dimension.

Cartman a dit…

Eh ben figure toi qu'on le jouait encore à De Brouckère (une énième coquille dans le Mad), que je suis allé le voir et que, effectivement, c'est de la BALLE !!!!!

Et de la sérieuse.