mercredi 17 décembre 2008



Snobs.

"Musée Haut, Musée Bas" de Jean-Michel Ribes (F); avec Michel Blanc, Josiane Balasko, Gérard Jugnot, Isabelle Carré, Pierre Arditi, Victoria Abril...

Entre un conservateur terrorisé par la nature, une mère plastifiée pour devenir une oeuvre d'art, la recherche du parking "Rembrandt", une expo sur les mammouths, un ballet de Vierges ou le vernissage d'une expo de pénis en présence du Ministre de la Culture, la vie quotidienne d'un grand musée parisien, de ses salles d'exposition jusqu'à ses sous-sols, vue par ceux qui le visitent, ceux qui le gèrent, ceux qui y travaillent...

Il y a plusieurs choses qui clochent avec le nouveau film de Jean-Michel Ribes...

La première c'est qu'il trahit beaucoup trop son origine théatrale.
Ce qui donne pas mal de scènes soit par trop figées, soit par trop ampoulées, qui manquent à la fois de ce qu'il faut pour être suffisamment crédibles, voire réalistes et du minimum de folie supplémentaire qui les ferait basculer du côté franchement surréaliste, non-sensique de la barrière.
C'est particulièrement vrai en ce qui concerne les répliques, écrites pour la scène et qui ont souvent un mal fou à passer à l'écran.
Quand à l'absurde - qui est érigé ici en méthode - comme souvent dans le cinéma hexagonal, il tombe généralement à plat.
N'est pas les Monty Python qui veut, que voulez-vous...

La seconde - et c'est la plus gênante, forcément - c'est le snobisme et le parisianisme crasse avec lesquels tout cela est traité.
Le film se voudrait tendre et sympathique envers ses personnages, il arrive juste à être bêtement condescendant.
Certes, personne ne trouve vraiment grâce aux yeux des auteurs, ce qui pourrait passer pour un salutaire mauvais esprit.
Mais la charge tient le plus souvent du sarcasme voire du mépris, ce qui déforce singulièrement son propos.
C'est particulièrement vrai dans le segment concernant les provinciaux qui ne jurent que par les impressionnistes, par exemple...
Comme en plus, les subtiles métaphores (le musée qui prend l'eau, ce genre de choses) ne sont finalement que lourdeurs et gros sabots...

En fin de compte, Ribes passe à côté de son film et ne réussit qu'un poussif assemblage de saynètes vraiment très inégales et traversées par de trop rares fulgurances.
Pour quelques rares scènes réussies (Prévost et son parking, Luchini et les mammouths...), beaucoup trop d'autres sont loupées et dans les grandes largeurs encore (Balasko et son fils, les deux personnages "oeuvres d'art", l'expo de l'artiste conceptuel belge, le calvaire du Christ et j'en passe...).

Et la mise en scène n'arrange rien.
Pas plus que la débauche d'effets numériques, d'ailleurs.

Evidemment, il reste les acteurs.
Mais comme souvent dans ce genre d'entreprise, l'excellence du casting est là pour cacher l'indigence du propos et qui plus est, de par son côté défilé, nous détourne de l'essentiel à savoir le film lui-même.
On en est à guetter leurs apparitions, qui se transforment du coup plus en gadget qu'autre chose...
Et comme, forcément, eux aussi sont inégaux...

On l'aura compris, au final on se verra donc obligé d'écrire que si le film de Ribes contient quelques morceaux de bravoure il est constitué malheureusement de bien plus de bas que de hauts...

C'est tout.

Cote: *

8 commentaires:

Unknown a dit…

Bien. ça n'avait pas l'air terrrip terrrip ce truc... J'avais vu un extrait et bon...Tu confirmes mes craintes.

Cartman a dit…

Ouiche. Je crois même pas que ça vaille la peine de le louer quand ça sortira en dévéïdéï.

Par contre, un dimanche soir en téloche, à la limite...

Anonyme a dit…

Triste époque hein

Unknown a dit…

J'ai l'impression que les films français sont de pire en pire...

Anonyme a dit…

Enfin tu peux déjà lui réserver une place dans ton flop de l'année prochaine mais attend le BIFFF et sont ramassis de navets avant

Cartman a dit…

A propos de ça: How how how! Voici venir le top spécial "Bifff"!

Anonyme a dit…

Pour moi, incontestablement la pire chose vue en 2008. Même les scènes que tu sauves du film m'ont paru lourdingues (Lucchini et les mammouth, c'est quand même longuet, hein).
Mais pour être positif en cette fin d'année, j'en profite pour dire que je prends beaucoup de plaisir à lire tes chroniques.

Tanguy

Cartman a dit…

J'avais pas lu ça.

Awel merci.