jeudi 8 novembre 2007



Faites entrer l'accusé!

"Le Dernier Gang" d'Ariel Zeitoun (F); avec Vincent Elbaz, Clémence Poésy, Sami Bouajila, Gilles Lellouche, Pascal Elbé, Michel Boujenah...

Librement inspiré de l'histoire du fameux "Gang des Postiches", le parcours de Simon et de sa bande, des petits larcins commis à Belleville jusqu'aux braquages surmédiatisés avec prise d'otages à la clef...

Ouais, ouais, ouais, ouais, ouais...

Evidemment, vous me direz, je n'ai que ce que je mérite.
Quelle idée aussi d'aller voir un truc pareil!
C'est vrai.
Ariel Zeitoun et sa filmographie fleurant bon le jardin potager, ça aurait déjà du être suffisant pour me mettre la puce à l'oreille. Voir me faire sentir l'oignon.
C'est vrai aussi.
On le voyait venir de loin avec ses gros sabots, ce film qui brandit bien haut son label AOC "inspiré d'une histoire vraie" et ressemble à l'arrivée à une fausse-couche télévisuelle à la Christophe Hondelatte (d'ou le titre, oui).

Mais quand même...

Quand même...

Moi, les polars du dimanche soir, j'aime encore bien.
"Faites entrer l'accusé", justement, avec son ambiance anxiogène pour ménagère de beaucoup moins de cinquante ans (sinon, à cette heure là elles sont déjà couchées) je suis assez fan, je l'avoue.
Même pas une casserole, juste un plaisir coupable.
Alors, dans cette vague "retour au cinéma de papa" (cfr."Le Deuxième Souffle") il me paraissait bien, ce "Gang", avec son histoire vraie triturée à l'ancienne, son joli casting et sa mise en scène plan-plan pas trop fatiguante.

Mais bon, allez quoi, il aurait quand même fallu un peu se retirer les doigts du cul pour arriver à quelque chose, non?
Parce que là... Là, vraiment...
Et encore, le pire c'est qu'on voit qu'ils ont essayés, tous!
On la sent bien, la motivation, l'envie même...
On la capte bien, la bonne ambiance, franche et décomplexée, qui a du régner sur le tournage.
Alors pourquoi? Pourquoi, malgré tout, tout cela a-t-il tourné en eau de boudin?

D'abord parce que "ambiance franche et décomplexée" je veux bien mais de là à ne vraiment pas en branler une niveau mise en scène faut quand même pas pousser!
Sérieux, c'est filmé comme un téléfilm du service public!
Y a pas de souffle, y a pas d'envergure, y a rien!
Une ou deux scènes à sauver peut-être, comme le passage à tabac de Vincent Elbaz, étonnant au milieu d'une oeuvre aussi globalement amorphe.
Mais, allez, ça ne fait pas un film.

Ensuite parce que le cinéma de papa et les valeurs de jadis ça va cinq minutes mais, inspiré d'une histoire vraie ou pas, ce film-ci avec son petit couplet poussiéreux sur les bandits au grand coeur, les brigands old school et leur code d'honneur et les braves filles qui tombent amoureuses des voyoux flamboyants on a déjà donné et largement, merci.
Passons à autre chose. Par pitié!
D'abord c'est du déjà vu, ensuite on y croit pas une seconde, c'est tout.
On est plus au temps des "Dossiers de l'Ecran" ou de Catherine Langeais! C'est fini, "La Séquence du Téléspectateur"!

Enfin, parce que "joli casting", oui, mais encore aurait-il fallu qu'il fonctionne.
Oui, bon, allez, Elbaz est pas mal, d'accord. mais à part ça?
A part ça, eh bien Clémence Poésy est charmante avec son air de sortir d'un Scopitone de Françoise Hardy mais elle a une autre expression, à part celle du lapin pris dans les phares?
L'excellent Gilles Lellouche est sous-exploité quand on ne le ridiculise pas carrément à grands coups de barbes postiches (vous me direz, c'est de circonstance) et de déguisements à la con.
Et Michel Boujenah traverse lefilm en ayant l'air de se demander ce qu'il fout là. Nous aussi, notez.
Reste peut-être Sami Bouajila, pas mal même si on a du mal à le calculer en gangster. Mais bon... C'est maigre! Plus que maigre... Comme l'ensemble du film.

Voilà donc un pâle brol loupé sur lequel on pourra peut-être se contenter de zapper, d'ici quelques mois, quand il passera un dimanche sur TF1 en deuxième partie de soirée.

A part ça... Circulez, y a pas grand' chose à voir.


PS: mais on continue à sombrer dans les tréfonds du cinéma de terroir. Prochainement ici, croyez-le ou non, "L'Heure Zéro" de Pascal Thomas, d'après Agatha Christie! Minga! Rien ne vous sera épargné!


Côte: * (pour Elbaz et une ou deux scènes et, oui, ici aussi c'est bien payé)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

A voir le "trailer" ca ressemble à un polar bobo chiatique...
Je n'aurais pas le courage de sortir un euro pour cette chose !

Cartman a dit…

Moi j'ai une carte unlimited à amortir, évidemment. Du coup, de temps en temps, je me retrouve devant des trucs comme ça... Mais j'ai parfois aussi de bonnes surprises. Comme cette fameuse "Heure Zéro" que j'ai été voir hier, par exemple.

Par contre aujourd'hui je voulais aller voir "Lions for Lambs" de Redford et j'ai pas le courage.

A la réflexion ça a quand même l'air bien chiant comme film. Je crois que je vais faire l'impasse et plutôt aller voir "No(r)Way of Life" lundi.