vendredi 10 août 2012
Dans la forêt lointaine...
"Blanche-Neige et le Chasseur" (Snow White and the Huntsman) de Rupert Sanders (USA); avec Kristen Stewart, Chris Hemsworth, Charlize Theron, Bob Hoskins, Lily Cole, Toby Jones...
Embastillée pas sa cruelle marâtre, la reine Ravenna, qui suite à la mort du roi tente de faire main basse sur le royaume de Tabor, la jeune princesse Blanche-Neige - dont la beauté seule peut tenir la dragée haute à celle de sa belle-mère - réussi à s'évader et à se réfugier dans la Forêt Noire. Là, formée au combat par le vaillant chasseur lancé à ses trousses et qui a opportunément tourné casaque, elle fomente une rébellion et lève une armée pour libérer le pays du joug de son impitoyable belle-doche.
Il est sûr et certain que le traitement dark fantasy réservé au conte des frères Grimm (mes lointains ancêtres, si !) par le néo-réal Rupert Sanders (dont le principal fait d'arme en dehors de celui-ci aura été de défrayer la chronique en enlevant son actrice principale des bras du fadasse Robert Pattinson) lui va plutôt bien au teint.
Et que ce relookage martial et gothique qui cite aussi bien Tim Burton que Peter Jackson, voire même l'inaugurale version Disney dans ce qu'elle avait de plus sombre (la première incursion de Blanche-Neige dans la forêt, très horrifique avec ses angoissants arbres vivants) constitue, combinée avec un assez évident sens du grand spectacle, particulièrement dans les scènes de combat, l'un des principaux atouts du film (pour l'autre: voir plus bas).
Hélas, trois fois hélas, le scénario ne suit pas et l'idée de départ, pourtant bonne, de confronter deux univers s'étiole progressivement jusqu'à s'éteindre.
Le principal problème étant que les deux univers se cotoient sans jamais se frotter l'un à l'autre, donnant à l'aspect "heroïc fantasy" de l'affaire un côté "pièce rapportée" qui ne colle jamais et ressemble plus à un artifice un peu vain.
D'autant plus dommage qu'outre le côté visuel il y a quand même l'une ou l'autre bonne idée (et l'un ou l'autre plantage magistral comme celui de l'évasion de Blanche-Neige qui trouve par miracle un cheval pour s'enfuir, couché à même la plage) et que les Sept Nains, présentés comme des Hobbits à la retraite et interprêtés par une ribambelle d'acteurs british top notch (Bob Hoskins, Ray Winstone, Toby Jones, Eddie Marsan, Ian McShane, Nick Frost...) sont drôles et savoureux.
Mais bon, malgré tout... Ca reste long et creux, principalement.
Reste qu'après "Sur la Route" et les "Twilight" Kristen Stewart, lookée comme Jeanne d'Arc, continue ici son grand écart cinématographique mais ne trouve malheureusement pas beaucoup de grain à moudre dans ce rôle fade et presque désincarné.
D'autant qu'elle doit répondre à un Chris Hemsworth décidément expressif comme une banquette en bois.
Et l'omniprésente et toujours formidable Charlize Theron fait malheureusement mentir l'adage hitchcockien selon lequel plus un méchant est réussi, meilleur est le film.
C'est elle et son talent vénéneux qui constituent la principale attraction du film, certes.
Mais ça n'empêche pas celui-ci d'être un laborieux semi-plantage.
Cote: *
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