lundi 17 janvier 2011

Fins de séries 2010, deuxième partie.

Misère ! On est presque en 2012 !

Au boulot !

- "Another Year" de Mike Leigh (UK); avec Jim Broadbent, Ruth Sheen, David Bradley, Lesley Manville, Philip Davis, Imelda Staunton...

Un an dans la vie de Tom et Gerri (eh oui !), un couple de sexagénaires britanniques respirant le bonheur et la joie de vivre. Un an aussi de la vie de leur famille et de leurs amis, pas forcément aussi heureux qu'eux.

Dans la foulée de son jovial et primesautier "Be Happy", Mike Leigh revient pour nous jouer un tour à sa façon: "Another Year" est en effet tout sauf ce qu'il parait être de prime abord, à savoir une comédie légère et insouciante, ne racontant rien ou pas grand-chose et ne donnant à voir que des personnages optimistes et heureux d'être là.

Car c'est en fait un film triste.

Cafardeux mais profondément humain, dont le vrai sujet n'est pas Tom et Gerri, dont le bonheur écoeurant et le faux altruisme cachant en fait un égoïsme crasse deviennent vite insupportables.

Non.
C'est un film qui parle de solitude et de dépendance et dont les véritables acteurs sont les gens qui gravitent autour de ce couple de vampires émotionnels.
Tous des cabossés de la vie, qui cherchent un bout de bonheur auprès de ces "amis" qui, en retour, semblent ce repaître de leur malheur.

En ce sens, "Another Year" représente une sorte de tour de force et de sommet dans l'oeuvre de son auteur, à rapprocher du cynisme urbain (ici, l'environnement est beaucoup plus bucolique) d'un film comme "Naked", par exemple, autre chef-d'oeuvre du poupon barbu.

Porté comme il se doit dans tout bon film british par une brochette d'acteur impeccables (particulièrement Lesley Manville, dans un rôle à mi-chemin de la Sally Hawkins de "Be Happy" et - surtout - de la Brenda Blethyn de "Secrets et Mensonges"), "Another Year", injustement ignoré au palmarès du dernier festival de Cannes, est un exemple parfait - un de plus ! - de ce que les anglais savent faire de mieux.

Cote: ****


- "Les Emotifs Anonymes" de Jean-Pierre Améris (F); avec Benoît Poelvoorde, Isabelle Carré, Jacques Boudet, Lorella Cravotta, Swann Arlaud, Lise Lamétrie...

Jean-René, patron d'une petite chocolaterie familiale au bord de la faillite et Angélique, chocolatière de talent, sont deux grands émotifs. C'est leur passion pour le chocolat qui va les rapprocher. Ils vont petit à petit tomber amoureux l'un de l'autre sans se l'avouer. Hélas, leur timidité naturelle et maladive va leur jouer des tours pendables.

Et voilà pour terminer l'année sur une touche légère, un petit miracle que l'on n'attendait plus.
On pensait se retrouver ici devant une gentille petite comédie à la française, innofensive... Et c'est certes ce que l'on trouve à première vue. Mais, sans que l'on sache vraiment pourquoi, la pâte prend et le film nous emmène tout doucement ailleurs, plus loin.
Et à l'arrivée on est vraiment conquis par cette histoire universelle et d'une simplicité preque biblique.
Grâce en soit rendue à un scénario d'une qualité hors norme qui, tout en finesse et légèreté, nous met face à des situations gentiment vaudevillesques et nous brosse le portrait de deux personnages éminemment attachants.

C'est toujours juste, bien observé, bien dialogué, très touchant et souvent fort drôle (j'ai ri de bon coeur à plusieurs reprises, et Dieu sait si ça devient difficile de m'arracher un sourire au cinéma).

La mise en scène, qui lorgne un peu vers des univers rose bonbon à la "Amélie Poulain", voire "Potiche" (dans un autre registre) rajoute à la magie de l'ensemble et les deux interprètes principaux font le reste: Carré qui aura rarement été aussi belle (ce qui n'est pas peu dire) et Poelvoorde qui prouve une fois de plus qu'il peut être un acteur fort subtil... quand il fait autre chose que du Poelvoorde.

L'un dans l'autre une petite friandise fort plaisante en cette (désormais révolue) période de frimas.

Cote: ***



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