lundi 24 novembre 2008
Le gros machin rouge.
"Hellboy 2" de Guillermo Del Toro (USA); avec Ron Perlman, Selma Blair, John Hurt, Doug Jones, Jeffrey Tambor, Luke Goss...
Après qu'une ancienne trève entre le genre humain et le Royaume Invisible ait été rompue et qu'un redoutable chef de guerre ait renié ses origines, une terrible menace plâne sur notre monde: une armée de créatures que nul ne semble pourvoir arrêter s'apprête à déferler, libérant l'Enfer sur Terre. Avec ses partenaires du B.P.R.D., Hellboy, créature appartenant aux deux mondes mais qui n'a jamais été vraiment accepté par aucun, devra intervenir et choisir entre la vie qu'il connait et un avenir plus qu'incertain.
Décidément, la carrière de Guillermo Del Toro est bien étrange...
Et quelque part comparable à celle de son personnage-fétiche.
Le brave mexicain ayant en effet lui aussi le cul entre deux chaises, balancé qu'il est d'un film à l'autre entre un cinéma plus intimiste et personnel (ça reste néanmoins très relatif) et les gros actioners hollywoodiens.
D'un côté, le fantastique "espagnol", plus ancré dans ses racines, des films à budgets plus restreints mais évoluant dans un univers qui lui semble plus personnel ("Cronos", "L'Echine du Diable", ou bien sûr le magnifique "Labyrinthe de Pan"), de l'autre de monstrueux blockbusters pétaradants, bourrés jusqu'à la gueule de scènes d'actions mégalomanes et d'effets spéciaux à couper le souffle ("Mimic", "Blade II", la série des "Hellboy").
D'un côté des hauts très haut (la première catégorie et le premier "Hellboy", en gros) de l'autre des bas abyssaux (le deuxième "Blade", franchement le pire épisode d'une série pourtant déjà pas terrip, terrip au départ).
Et entre les deux mon coeur balance.
Avec un net penchant pour ses "petits" films, bien entendu, mais encore...
Force m'est de reconnaitre des qualités à "Mimic" ou, surtout, au premier "Hellboy", justement...
L'ayant revu récemment en télé je m'étais rendu compte, plus à cette seconde vision qu'à la première, à quel point le film, somme toute fort fidèle à l'univers du comic original de Mike Mignola, était attachant.
Grâce essentiellement à son personnage principal, forcément hors du commun mais aussi éminemment humain.
Ce gros truc rouge picolant et fumant des cigares, passant son temps à râler et à regarder des vieux films à la téloche entre deux missions invraisemblables, ce super-héros hors normes qui ne rêvait que d'une chose, devenir normal, trouver sa place dans la société et fonder une famille avec son amoureuse (pourtant assez bizarre et bien barrée, elle aussi), c'était finalement ce qui faisait tout le sel et l'intérêt de ce premier opus.
Ca et l'ambiance très "Appel de Cthullu" développée par Del Toro, évidemment... Sans parler de l'interprétation impeccable d'un Ron Perlman que l'on aurait dit né pour jouer ce rôle.
Bref...
C'est donc avec curiosité et envie que je m'en allais voir la suite.
Hélas, trois fois hélas (once again)! Quelle ne fût pas ma déception, allez...
D'abord parce qu'à trop vouloir développer ses personnages secondaires (ce qui est louable en soi, bien entendu) Del Toro a perdu de vue le trésor qu'il avait entre les mains en la personne de Hellboy lui-même.
Ici, le Rejeton de l'Enfer est presque relégué au second plan.
Et comme l'écriture est molassonne, même ses one-liners d'anthologie tombent à plat.
L'humour, salutaire et omniprésent dans le premier volet est ici complètement lourdingue et grotesque, d'ailleurs.
Du coup, le personnage perd de son intérêt.
Et comme ses comparses peinent à soutenir la comparaison c'est tout le film qui en prend un coup et qui s'essoufle, malgré la surenchère dans les scènes d'actions et les rebondissements.
Bien sûr, il serait malhonnête de prétendre que l'on s'ennuie.
Que du contraire!
On n'en a même pas le temps tellement tout le film est monté comme une sorte de gigantesque surenchère permanente.
Et puis, bien entendu, c'est très bien foutu.
La direction artistique, les effets et même la réalisation sont tout à fait à la hauteur.
Mais au final, tout ça est au service de tellement peu de choses...
Tout le film donne l'impression que Del Toro s'est endormi sur ses lauriers.
Des créatures qu'il recycle (surtout en provenance du bestiaire du "Labyrinthe de Pan", d'ailleurs) jusqu'à ce scénario indigent, indigne d'une BD de pas très bonne facture.
Et puis, l'univers mis en place par le réalisateur s'éloigne de plus en plus de celui de Mignola, penchant plutôt maintenant vers un décorum d'héroïc-fantasy somme toute très enfantin, comme le prouve entre autre la scène d'ouverture et ses ridicules marionnettes.
Qui plus est, ça puise aussi un peu trop à gauche et à droite pour être vraiment honnête, avec des clins d'oeil (ou "d'yeux"?) appuyés à "Star Wars", au "Seigneur des Anneaux" ou même à "Harry Potter" (si, si!)...
Une trop vaste et surtout bien trop tiède tambouille , en fait...
Tout cela sans même parler du final, ridiculement expédié avec l'eau du bain...
Alors, bien entendu il reste pas mal de choses à défendre.
Quelques très belles scènes comme celle de l'homme-plante, par exemple.
Un chatoiement à la limite du kitsch dans les créatures, les effets spéciaux, la direction artistique en général, qui continue à donner au film une belle allure et à le faire évoluer dans un univers plaisant à l'oeil.
Mais l'un dans l'autre, en dehors d'un gros divertissement boursouflé et qui en met effectivement plein la vue, rien qui n'arrive ne fût-ce qu'à la cheville de l'original...
Cote: **
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5 commentaires:
C'est quoi un "one-liners"???
C'est un peu comme une tagline.
C'est dommage que t'ai pas aimé , moi je le trouvais vachement bon et puis sans dec Blade 2 est quand meme le meilleur de la serie.Tu as déjà bien regarder le 3,Dominic Purcell en Dracula c'est a pisser de ridicule.
je trouve aussi que Blade 2 est le meilleur des 3.
Et un one-liner, c'est bien mieux qu'une tagline!
Oui, en fin, le meilleur des trois, le meilleur des trois...
Pour tout dire, toute la trilogie m'a fait profondément chier. J'aime pas les Blade, point.
Et dans mon souvenir, celui que j'ai encore trouvé le plus pénible, ben c'est le deuxième. Mais ça veut pas dire grand'chose, je l'admet...
Et j'ai pas dit que j'aimais pas Hellboy 2 non plus mais bon, ça dépasse jamais le bièsse divertissement, quoi. Ce qui est déjà bien, notez. Mais bon, en DVD ça fera l'affaire (et encore). Par contre, au cinoche... Pas naze, non, mais franchement sans grand intérêt.
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