mercredi 19 novembre 2008


Comme un parfum de tapas...

"Vicky Cristina Barcelona" de Woody Allen (USA); avec Scarlett Johansson, Rebecca Hall, Javier Bardem, Penélope Cruz, Patricia Clarkson, Kevin Dunn...

Vicky et Cristina sont deux grandes amies à la vision du monde et surtout de l'amour diamétralement opposée. La première à les pieds sur terre, croit à l'amour et est fiancée à un garçon sérieux. La seconde, plus frivole, est en perpétuelle recherche de nouvelles aventures. Invitées par de vagues parents de Vicky, elles vont passer l'été à Barcelone. Là, elle vont faire la connaissance de Juan Antonio, peintre sensuel et provocant, incarnation parfaite du "latin lover", lequel va tenter de les séduire toutes les deux.

Aaaaaaaaaaaah! Woody, Woody, Woody, Woody...

On ne nous le changera plus.

Et c'est tant mieux, d'ailleurs, d'une certaine façon.

Bien, que, quand même...

Il commence vraiment, avec l'âge, à verser dans la caricature et à réaliser de plus en plus de films de la main gauche.
Le pire étant qu'on ne peut même pas lui reprocher un excès de paresse: avec un film par an en moyenne depuis au moins 20 ans, c'est plutôt le contraire.
Un vrai stakahnoviste, le Woody!
Et c'est peut-être justement là que la bât blesse...
Peut-être devrait-il se forcer à un rythme moins éffrené et plus se concentrer sur ses films, prendre le temps de construire quelque chose plutôt que de foncer de films mineurs en films mineurs comme c'est le cas depuis quelque temps déjà.
Préférer la qualité à la quantité, en somme...

Mais d'un autre côté, l'angoisse de la mort qui sourd de l'ensemble de son oeuvre fait que, comme chez Clint Eastwood mais avec des résultats plus mitigés, on comprend cette boulimie, cette frénésie de tournages, pourrait-on même dire...

Mais en attendant, voila, le résultat est là.

Et même si l'on ne peut s'empêcher, surtout si comme moi on est fan, de prendre du plaisir à regarder cette nouvelle confiserie du petit maître, cela reste quand même très volatil et très superficiel.

Après un assez long passage (oui, vu la vitesse à laquelle il tourne ça reste aussi très relatif) par la Grande-Bretagne et plus particulièrement par Londres - et à défaut d'avoir pu monter son projet parisien - voici donc Tonton en vadrouille sous le soleil d'Espagne.

Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'y va pas par le dos de la cuiller point de vue "escapade touristique", visite guidée du pays des toros!

Rien ne nous est en effet épargné d'une Espagne de carte postale où les clichés s'accumulent jusqu'au quasi trop plein.
Guitare, Gaudi, Miro, le parc Güell, vin et castagnettes, Ramblas et Sagrada Familia, tout y passe, rien ne manque à l'appel.
Jusqu'aux personnages, brossés à très gros traits: Javier Bardem en peintre bellâtre forcément hédoniste et queutard et Penélope Cruz en épouse jalouse au tempérament volcanique et au look particulièrement échevelé.

Mais malgré tout, ça passe.
On s'y plait, dans cet album Panini barcelonais.
Grâce à une petite troupe d'acteurs attachante (au premier rang de laquelle figure la belle découverte qu'est Rebecca Hall, déjà entraperçue dans "Le Prestige"), à un scénario plus subtil qu'il n'y parait même s'il n'hésite pas, lui aussi, à parfois emprunter des chemins par trop balisés (le final explosif et pétaradant n'est que moyennement crédible, pour tout dire), des dialogues qui font mouche - comme toujours - et la beauté ensoleillée des paysages catalans.

Une fois de plus, en tout cas depuis "Match Point", sa dernière vraie réussite, Woody Allen nous offre donc un petit film plaisant, intelligent, drôle et raffiné mais totalement éphémère.

Un film dans lequel on se plait comme dans de vieilles pantoufles (Ah! Ces sempiternels génériques sur cartons noirs et blancs!).
Et qu'on va voir, aussi, par habitude.

En attendant déjà le prochain.

Comme quoi...


Cote: **

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi j'iame pas les films de Woody Allen dit le schroumpfs grognon ,j'ai du mal avec son humour...

Cartman a dit…

Je te reconnais bien là.