mercredi 17 septembre 2008
Tranche de rire.
"Le Silence de Lorna" de Luc et Jean-Pierre Dardenne (B); avec Arta Dobroshi, Jérémie Renier, Fabrizio Rongione, Morgan Marinne, Olivier Gourmet, Serge Larivière...
Pour ouvrir un snack en compagnie de son amoureux, Lorna, jeune femme d'origine albanaise, a accepté de tremper dans la combine de Fabio, mafieux au petit pied... Elle a ainsi épousé Claudy, un jeune toxicomane, afin d'obtenir la nationalité belge et, après divorce ou veuvage, épouser en seconde noce un ressortissant russe voulant devenir belge à son tour. Mais pour accélérer la procédure, Fabio s'est mis dans la tête d'éliminer Claudy.
Aaaaaaaaaah! Les frères Dardenne!
Tartes à la crème du cinéma belgo-belge et étendard de ce que "notre petit pays peut produire de mieux".
J'entends d'ici brâmer dans les forêts!
Parce qu'il est bien entendu, vu et admis de longue date que c'est nul, les Dardenne.
C'est surestimé, c'est chiant.
C'est comme les (ex) Sacrés Belges ou les Ukulélés Sessions: c'en est même un vrai scandale!
Eh bien moi j'aime bien le cinéma des Dardenne, na!
Et prout, même... Rien à foutre.
D'accord, d'accord, le délire cannois à répétition autour d'absolument chacun de leurs nouveaux films, je trouve ça exagéré.
Je suis d'accord pour dire que ça relève presque du running gag, tiens.
Et leur statut d' "artistes officiels", comme l'était en son temps l'abominable Folon, dans une autre spécialité, ça a, moi aussi, tendance à me faire grimper aux rideaux.
C'est vrai.
Mais leurs films, j'aime bien.
J'aime même de plus en plus, d'ailleurs...
Parce qu'il faut bien admettre aussi qu'une de leurs forces c'est que leur cinéma est en perpétuelle évolution et surtout en perpétuelle amélioration, même s'ils ont évidemment tendance à donner l'impression de remettre sans cesse l'ouvrage sur le métier.
Ce qui n'est pas plus mal, surtout quand on a l'occasion de revoir leur premier opus, le vraiment très casse-couilles "Falsch" (avec Bruno Cremer).
Et cette peut-être à cette continuelle amélioration, comme disait je ne sais plus quel critique d'art à propos de Séraphine de Senlis, que l'on reconnait le vrai talent.
Leur vrai talent.
Et donc, forcément, "Le Silence de Lorna" est leur meilleur film. Tout simplement.
Et de loin, même, je dirais...
Facile, bien entendu, siffleront leurs détracteurs. Peut-être pas tant que ça.
Oh, bien sûr, cette qualité tient sûrement aussi dans le fait que c'est leur opus le plus accessible, le plus grand public, que les frangins présentent ici.
Mais justement, c'était peut-être là la grande difficulté de l'entreprise: arriver à conjuguer un cinéma social âpre et austère, qui porte très nettement leur griffe, et un cinéma ouvert à tous, clair, lisible, qui n'en oublie pas pour autant de raconter une histoire.
De construire une intrigue. Et d'installer un vrai suspense.
Un film finalement très subtil, au scénario très riche (même si, une fois encore, le prix cannois était peut-être un peu usurpé) qui reconstitue très bien les atermoiements de son héroïne en n'hésitant pas à la confronter de manière extrèmement frontale a des situations cruelles, tout en essayant pas d'excuser le côté limite hardcore de ses propres comportements et de ses propres réactions.
Un vrai film noir qui se déroule implacablement, servi par une force stylistique jamais prise en défaut (le côté dynamique des plans des Dardenne et la fluidité du travail de caméra sont, comme toujours, impressionants) et l'interprétation sans faille d'une Arta Dobroshi et d'un Jérémie Renier vraiment impeccables.
D'une puissance émotionnelle assez rare - et qui va crescendo - "Le Silence de Lorna" arrive qui plus est, de par sa fin bizarrement onirique, à ouvrir une nouvelle porte dans l'univers décidément étonnant des frères.
Un cinéma de plus en plus fort qui semble enfin vraiment se décider à évoluer vers de nouveaux horizons.
Tout en restant fidèle à lui-même.
Amazing, isn't it?
Cote: ***
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2 commentaires:
palme d'or du meilleur acteur inexpressif a ce bon vieux Spirou...Sinon c'est du vrai Dardenne movies et le pîre c'est vraiment cool a voir
J'aime surtout beaucoup sa façon de parler, au Spirou. L'accent liégeois version enrhumée, c'est top!
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