lundi 22 septembre 2008



Chaos A.D.

"Babylon A.D." de Mathieu Kassovitz (F/USA); avec Vin Diesel, Mélanie Thierry, Gérard Depardieu, Charlotte Rampling, Lambert Wilson, Michelle Yeoh...

Dans un futur plus ou moins proche, Toorop, mercenaire réputé et quasiment indestructible, est chargé par un ponte de la Mafia de convoyer Aurora, jeune fille mystérieuse convoitée par un puissant ordre religieux, du fin fond de la Russie jusqu'à New York...

Bim, bang, vloum, badaboum tsoin tsoin...

Voila donc le fameux brol!
Le truc le plus décrié de ces dernières semaines.
Ereinté par la critique, snobé par le public, désavoué tant par son réalisateur que par le studio qui l'a produit (la Fox), l'un et l'autre se renvoyant la balle au petit jeu de "qui a salopé le boulot de l'autre".
Un bazar qui plus est né de la plume de Maurice G. Dantec, écrivain "sulfureux" s'il en est, dont les récentes prises de positions débilo-nazillonnes et autres délires paranoïaques ont finalement plus assis la - mauvaise - réputation que son oeuvre littéraire proprement dite, bien pauvre, avouons-le (à l'exception peut-être des "Racines du Mal", et encore, faudrait que je le relise)...

Et alors quoi?

Rien de tout ça...

Gageons même que si le film n'avait pas été réalisé par Kassovitz et écrit par l'autre timbré il n'aurait pas fait couler la moitié de l'encre et de la bile versée ici...
Loin de là.
Et aurait sans doute été considéré comme un blockbuster con-con et explosif, pas plus mauvais ni certainement meilleur qu'un autre.
Avec ses morceaux de bravoures - parce qu'il y en a - et ses plantures. Point barre.
Un John McTiernan du dimanche, quoi...
Avec ce petit plus tenant au fait qu'il a été réalisé par Kassovitz, justement...
Kassovitz que l'on attend au tournant de manière un peu redondante depuis qu'il s'est éloigné de "La Haine" pour s'égarer dans le gros cinoche de commande, le soufflé commercial amériki du type "Gothika".
Voire, déjà, "Les Rivières Pourpres", tiens...

Alors, oui, il y a plein de choses qui ne vont vraiment pas dans cette adaptation de "Babylon Babies".

Déjà, le scénar me parait réduire le bouquin ridiculement foisonnant de Dantec de manière un brin drastique, quand même, il faut bien le dire.
Peut-être pour le mieux, d'ailleurs...
Je peux aussi me tromper, cela dit, la brique en question m'étant tombée des mains aux trois quarts de la lecture (et puis, là aussi, ça remonte)...

Bref...

Le problème de cet écrémage, c'est que le gloubiboulga déjà pas très digeste du Maurice, qui malaxe quand même allègrement secte, manipulation génétique, terrorisme, millénarisme, Hell's Angels, ambiance pré/post apocalyptique (ah oui, c'est n'importe quoi, c'est sûr), géopolitique à deux francs de l'heure et j'en passe bien sûr, merci, redigéré ici pour rentrer dans un format acceptable par la production et régurgité dans un décorum qui convoque autant Mad Max et "Les Fils de l'Homme" qu'un Philip K. Dick version Reader's Digest relifté par Spielberg en descente d'acide, ça a un peu du mal à passer, c'est sûr.

L'autre enroule, celle qui achève d'enterrer le film, c'est que la réalisation du pourtant doué Kasso (ben oui, quand même) est malheureusement schizophréniquement à l'avenant, elle qui déroule ses scènes d'action ultra-stéroïdées mais parfaitement illisibles, ses partis pris à la con (les deux scènes de Depardieu et son maquillage à la truelle, c'est une blague ou quoi?) et son côté globalement neu-neu, divertissement mongoloïde pour grands enfants new age pas très nets, biberonnés au jeux videos de type shoot'em up débiles.

Mais force est de reconnaitre qu'il a quand même de beaux restes, l'gamin, et que l'une ou l'autre scène comme celle de la gare ou celle du sous-marin nous font entrevoir ce que le film aurait pu être s'il n'avait pas traversé ces longs mois de development hell...
En parallèle, malheureusement, combien de scènes et d'effets grotesques, de ralentis sursignifiants, de filtres ou de saturations inutiles et surtout de surenchère maladroite... Dommage, vraiment, car en l'espèce le film, qui pâtit également d'un casting par trop hétéroclite au sein duquel seule la frèle Mélanie Thierry tire un tant soit peu son épingle du jeu, n'est pas vraiment honteux lorsqu'on le prend par le bout du simple divertissement.
On ne peut même pas dire que l'on s'ennuie, allez...

Mais le boursouflage programmé finit par l'emporter et l'on se retrouve quand même fort marri devant ce cake par trop indigeste.

A se demander où a bien pu passer Mathieu Kassovitz.

Et surtout quand il va bien vouloir revenir...


Cote: *

8 commentaires:

Anonyme a dit…

C't'à-dire qu'à part La Haine et Assassin(s) (chef d'oeuvre absolu), y a pas grand chose à se mettre sous la dent chez kasso...

Anonyme a dit…

Je te l'avais bien dit que c'était mauvais de chez mauvais,mais tu ne me crois jamais

Cartman a dit…

Bah, Les Rivières Pourpres à part la fin c'est quand même un fort bon film...

Et même Gothika c'est pas honteux.

Celui-ci non plus d'ailleurs. Disons qu'on voit un peu trop qu'entre Kassovitz et la Fox le brol a été sévèrement charcuté.

Et puis, il ferait bien d'écrire ses scénarios lui-même ou de faire un peu plus attention au choix des auteurs qu'il adapte. Grangé, Dantec... Le prochain ça sera Houellebecq ou Amélie Nothomb ou quoi ou qu'est-ce?

Cartman a dit…

La suite est un peu plus engageante, cela-dit.

Son prochain film:

"L'Ordre et la Morale".

"-L'histoire des événements qui ont eu lieu dans la grotte d'Ouvéa, lors de l'assaut des troupes militaires françaises, après la prise d'otages par les indépendantistes canaques de neuf gendarmes mobiles en 1988, entre les deux tours de l'élection présidentielle."

Avec lui-même dans le rôle principal.

Anonyme a dit…

Cartman au ciné... Dans ses rêves les plus fous.

http://www.youtube.com/watch?v=Ci3vvJIhbGw&feature=related

Cartman a dit…

Oui, c'est je...

Et puis, c'est tellement vrai.

ENCULES!!!!

Cartman a dit…

Cela dit, c'est aussi dav dans ses rêves les plus fous...

Et pas seulement au ciné, hein?...

Anonyme a dit…

indeed...