Mémoires d'Outre-Tombe.
"Le Chevalier Noir" (The Dark Knight) de Christopher Nolan (USA); avec Christian Bale, Maggie Gyllenhaal, Heath Ledger, Aaron Eckhart, Michael Caine, Gary Oldman...
Avec l'aide du lieutenant Jim Gordon et du nouveau Procureur Harvey Dent, Batman entreprend de nettoyer Gotham City des dernières organisations criminelles qui l'infestent. Mais les trois hommes devront bientôt compter avec un nouvel ennemi beaucoup moins prévisible et facile à cerner que les traditionnels mafieux: le mystérieux et insaisissable Jocker...
Tendu comme un slip de satin noir moulant, toujours sur la brèche, toujours sur le fil et pourtant pétaradant à souhait, voici venir avec pertes et fracas le nouvel opus des aventures du Dark Crusader que d'aucuns présentent - sans rire! - comme le meilleur de la saga.
Et le pire, c'est qu'ils ont peut-être bien raison, les bougres...
Car si l'on excepte peut-être le "Batman - Le Défi" de Burton, que l'on continuera à préférer avouons-le pour des raisons essentiellement madeleinedeproustesques, ce deuxième Batman version Nolan se présente effectivement comme un sommet du genre.
Et comme un sommet du film de super-héros tout court, d'ailleurs, n'ayons pas peur des mots.
Grâce en soit rendue à l'artisan Nolan, grand cinéaste en devenir, qui se met entièrement au service de son film et de son (ou plutôt devrait-on dire "de ses") personnage(s) avec une humilité, une franchise et un premier degré désarmants et totalement salutaires.
Ce qui nous donne, cowabunga!, un film encore plus "réaliste" (oui, faut des guillemets quand même, ça reste un film de justicier en costume, hein, après tout...) que son prédécesseur, le pourtant déjà très vroom vroom "Batman Begins".
Puissant, sombre, intense, palpitant tout en n'oubliant jamais de divertir (il y a même un petit côté "James Bond" dans certaines scènes) "The Dark Knight" réussit le tour de force de rendre à la fois hommage à un certain cinéma US des années '70 (L'Age d'Or, L'Age d'Or!), d'entamer une réflexion sur la surenchère sécuritaire américaine actuelle et d'être avant tout un thriller pur jus, rempli jusqu'à la gueule de scènes d'anthologie.
Le tout tendu sur une structure narrative en béton, chariant un sous-texte maousse-costaud qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler, coïncidence troublante, celui d'un récent "Hancock" de moins parfaite mémoire...
Mais cependant, la cerise sur le gâteau, elle, est à chercher du côté uniformément impressionant de l'interprétation...
De Christian Bale, le Bruce Wayne le plus crédible de l'Histoire depuis Michael Keaton (qu'il ne réussira cependant pas à faire oublier) à Aaron Eckhart, sidérant d'ambiguïté dans le rôle pourtant très touffu du procureur Harvey Dent, futur Double Face, en passant évidemment par les à jamais déléctables Michael Caine ou Gary Oldman, tout le casting réussit un travail de fond étonnant, renforçant s'il en était encore besoin la solidité de l'édifice bati par cet invraisemblable styliste qu'est Christopher Nolan.
Avec mention spéciale, bien entendu, à feu Heath Ledger, qui livre probablement ici la performance de sa carrière (reste à voir le Gilliam qui doit sortir bientôt) et qui traverse le film en apensanteur, créant de toute pièce un véritable Nouveau Jocker qui parvient à balayer le souvenir de celui créé jadis par un certain Jack Nicholson...
Alors évidemment, tout n'est pas parfait, non...
Comme la plupart des films de ce genre, "The Dark Knight" souffre d'un léger surpoids et aurait pu être emputé d'une petite demi-heure (allez, vingt minutes).
Et puis on ne peut pas dire que certaines des scènes finales brillent vraiment par leur lisibilité...
Mais malgré tout, grâce à son réalisateur et à ses interprêtes bien sûr mais aussi grâce à la nouvelle dimension quasi mythologique qu'il réussi à atteindre ici, ce Chevalier Noir finit bien par gagner à la fin.
Et par tout emporter sur son passage.
Pour un nouveau départ...
Cote: ***
mercredi 27 août 2008
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10 commentaires:
Et quoi, ils vont nous refaire toute la série???
S'ils sont tous comme celui-là (et le précédent) ils peuvent, oui...
Y en a un troisième de prévu, en tout cas.
Toujours avec Bale et toujours réalisé par Nolan.
Ils vont vraiment refaire toute la série? Pas en inventer des nouveaux???
Mais non, hein, BAUDET!
Déjà les deux premiers ça n'a rien à voir avec les Burton. C'est les mêmes personnages, forcément, mais à part ça (et encore, dans le premier, à part Batman, Alfred et Jim Gordon Finest Gold...)
Ouais ouais ouais... Mais ici, le joker, c'est pas un nouveau Joker! C'est bien le Joker, le premier véritable ennemi de Batmouille, non? Celui qui avait déjà été mis en scène par Burton, non?
Donc en fait, ils reprennent la chronologie des méchants mais réécrivent l'histoire?
(aidez-moi, je ne comprends rien!)
Je confirme: tu ne comprends rien.
ok.
Je vais aller me flageller le clitoris avec une ceinture multi-usage, pour la peine...
C'est bien la moindre des choses.
Le joker est vraiment fabuleux , car n'oublions pas que c'est toujours le bad guys du film qui fait du super un héros
Tu deviens philosophe, tout d'un coup... C'est beau.
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